Ligue des Champions : Paris s’amuse, Monaco sombre

Pour la deuxième journée de Champions League, le PSG s’est baladé face à l’Etoile Rouge de Belgrade (6-1). A l’inverse, Monaco s’est fait corriger sur le terrain de Dortmund (3-0).

Critiqués après leur défaite à Liverpool il y a deux semaines (3-2), les hommes de Thomas Tuchel ont répondu de la plus belle des manières. Une écrasante victoire et six buts à la clé face à une faible équipe de Belgrade. Les Serbes n’ont visiblement pas pris goût à leur voyage dans la capitale.

Cette balade parisienne est liée à la performance XXL de son Brésilien Neymar, dans tous les bons coups et auteur de trois buts splendides dont deux sur coup franc. Mbappé, Cavani et Di Maria ont terminé le travail. A l’issue de la rencontre, l’entraîneur s’est montré satisfait par la prestation de ses joueurs qui reviennent dans la course dans ce groupe C.

Côté monégasque, c’est la soupe à la grimace. Les hommes de Leonardo Jardim n’arrivent pas à sortir de leur spirale négative et ont subi la loi des Allemand de Dortmund (3-0). Défaits à l’Atlético il y a quinze jours, le club de la Principauté est relégué à six points des équipes de tête du groupe A.

Les résultats de cette 2e journée :

La veille, Lyon a échappé de peu à la déconvenue à domicile face au Chacktior Donetsk en rattrapant un retard de 2-0. Les Gones sont revenus à hauteur en fin de partie et évitent une contre-performance qui aurait fait tâche après la victoire à Manchester City.

Un MAHB en demi-teinte

Le cœur y était, l’envie aussi mais la précision et la percussion ont manqué aux Montpelliérains dans le match de ligue des champions qui les opposait à une équipe de Hambourg solidaire et bien organisée, dimanche, à l’Arena. Le score final, 29 à 33 en faveur des Allemands, fait figure de sanction douce à l’égard des handballeurs du MAHB, tant leur jeu fut inégal. L’espoir de voir la jeune équipe héraultaise jouer les huitièmes de finale s’est grandement amenuisé.

Pourtant c’est bien Montpellier, privé des cinq suspects de l’affaire des paris truqués, qui a ouvert la marque et qui a fait les premiers efforts, creusant un court écart avant d’être rejoint – puis dépassé, à la 5ème minute. Dès lors, les hommes de Patrice Canayer devraient courir après le score, plus ou moins vaillamment et avec plus ou moins de réussite.

Au premier temps mort, après une dizaine de minutes et deux tirs sur les montants, le MAHB était mené de 4 points, 5 à 9. L’addition se fit plus lourde les minutes suivantes et les Allemands, appuyés sur un solide Dan Beutler dans les cages, prirent rapidement de l’avance et enchaînèrent les réalisations. Après un quart d’heure, le score était de 5 à 12. Il fallut attendre l’entrée de Michaël Guigou, à la 19ème minute, pour que les Montpelliérains retrouvent leur efficacité. L’ailier gauche, converti à l’occasion en demi-centre, marqua à deux reprises, réveillant son équipe et poussant ses jeunes joueurs à l’assaut de la forteresse hambourgeoise. Avec succès : à la pause l’écart était seulement de 2 points (14-16) et tout semblait encore possible.

L’espoir fut de courte durée. Amputés de William Accambray, sorti pour 2 minutes à la fin de la première mi-temps, les Héraultais durent se passer de Michaël Guigou sanctionné lui aussi d’une exclusion temporaire à la suite d’un mauvais geste défensif. Et si le gardien Montpelliérain, Rémy Desbonnet, se paya le luxe de marquer contre son vis-à-vis, la sanction ne se fit pas attendre. À la 40ème minute, l’écart était à nouveau de 5 points, ce qui permit à l’équipe allemande de dérouler son jeu, profitant même de quelques pertes de balle. Les joueurs du MAHB, acculés en défense, manquèrent de pénétration en attaque malgré une volonté flagrante. À 8 minutes de la fin, l’écart était de 7 points. Le sursaut d’orgueil final ne suffit pas malgré les coups de butoir de Mathieu Grebille et la rencontre prit fin sur un score logique de 29 à 33.

Le MAHB, défait le 7 octobre dernier par les Espagnol de Leon à la suite d’un match aux nombreux rebondissements avait fait match nul contre Flensburg lors de la première journée. Avec 1 point, ils sont sixièmes et bons derniers de leur groupe. Seuls les quatre premiers recevront leur ticket pour les huitièmes de finale.

Montpellier victime des serial kiellers

Défait à domicile par les allemands du THW Kiel (31-34), Montpellier reste sur trois défaites d’affilée en Ligue des champions et se met dans une fâcheuse position pour la suite de la compétition.

Une Park&Suites Arena chauffée à blanc, deux des meilleurs équipes du continent invaincues en championnat et une rencontre à enjeu. Tout était réuni pour tenir en haleine l’amateur de handball. Il n’aura manqué qu’une victoire de Montpellier.

Les montpelliérains étaient pourtant prévenus. Avant la rencontre, Wissem Hmam, avait noté que la formation de Kiel n’avait « pas perdu deux fois de suite contre une même équipe ». Le MAHB n’a finalement pas fait fructifier sa victoire au match aller en chutant, avec les honneurs, face aux redoutables joueurs d’outre-Rhin.

Dès l’entame, les Allemands impose un défi physique aux locaux à la limite de la violence. Nikola Karabatic est la cible prioritaire de cet excès d’engagement. Profitant d’une double supériorité numérique à la suite des exclusions temporaires de Momir Ilic et Kim Andersson, Montpellier répond de la meilleure des manières en prenant les devants au tableau d’affichage (6-5, 9e). Efficace en attaque malgré la présence de Thierry Omeyer dans la cage adverse, on se dit que les hommes de Patrice Canayer tiennent le bon bout. Avec le carton rouge de Christian Zeitz (17e), la tâche semble même plus aisée. Un pur leurre.

Narcisse tient Kiel hors de l’eau…

Comptant jusqu’à quatre buts d’avance, Montpellier ne rejoint les vestiaires qu’avec le plus court des avantages (17-16, 30e). Ce passif aussi réduit, Kiel le doit en grande partie à Daniel Narcisse qui a porté son équipe au moment où le MAHB avait fait le trou. Face au retour rapide des allemands, la pause arrive à point nommé.

Les leaders du championnat allemand reviennent sur le terrain gonflés à bloc et passent la vitesse supérieure. Les locaux peinent à résister aux coups de boutoirs de Kim Andersson et se voient très vite mener au score (19-20, 35e).

…Omeyer fait le reste

Quand l’armada allemande se met en branle, elle est dévastatrice. Pendant que Daniel Narcisse continue de pilonner les buts de l’excellent Richard Stochl, Thierry Omeyer, à l’autre bout du terrain, sort le grand jeu et écœure les tireurs montpelliérains (23-26, 44e). Malgré tout, l’abnégation de Vid Kavticnik finit par payer et Montpellier égalise (29-29, 52e). L’Arena y croit dur comme fer et pousse les joueurs de ses 18000 cordes vocales. En vain. Dragan Gajic échoue sur Thierry Omeyer, tandis que Dominik Klein s’occupe de mettre les locaux à distance raisonnable (29-32, 56e). L’espoir est passé, Nikola Karabatic se chargeant de conclure une rencontre de prestige (31-34).

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Narcisse.pngJoint à l’issue de la rencontre Daniel Narcisse ne cache pas sa satisfaction : « Super match. Tout va bien, on a gagné ». Cette victoire de Kiel ne fait pourtant pas les affaires de Montpellier. Questionné sur les chances du club héraultais pour la suite de la compétition, le français « espère qu’il y aura un club français au final four ».

Avec les victoires de Léon à Belgrade et de Copenhague à Szeged, Montpellier va devoir remporter ses trois derniers matchs afin de s’assurer, au minimum, de la deuxième place du groupe.

Ligue des Champions (4e journée) : l’OM force 7 !

Ces mardi 2 et mercredi 3 novembre 2010 ont vibré au rythme de la douce musique de la Champion’s League. La 4ème journée a dans l’ensemble été positive pour les trois clubs français engagés avec une victoire historique de Marseille (7-0 à Zilina) et les premiers points obtenus par Auxerre face à Amsterdam (2-1).

Un premier constat après quatre journées, tous les clubs français peuvent encore espérer disputer les 1/8e de finale de la Ligue des Champions. Pour deux d’entre eux, cela passait impérativement par un succès ce mercredi. Et les choses ont été bien faites, surtout pour le champion de France marseillais qui s’est fait plaisir en l’emportant sur un score historique de 7 buts à 0.

– L’OM au septième ciel –

La victime expiatoire des Marseillais se nomme Zilina, modeste champion de Slovaquie. La victoire étant impérative, les Olympiens n’ont pas trainé en route : 4 à 0 à la mi-temps grâce à un André-Pierre Gignac retrouvé, un Benoit Cheyrou dans tous les bons coups (3 passes décisives) et un réalisme bluffant. L’OM continue son show en deuxième mi-temps, Lucho Gonzalez y va de son doublé, permettant à Marseille de remporter sa plus large victoire en Coupe d’Europe. Les hommes de Didier Deschamps sont au « septième ciel », d’autant plus que dans l’autre rencontre, Chelsea a fait sauter le Spartak Moscou 4 à 1.
La Une de L'Equipe de ce jeudi 4/11/2010

La qualification se jouera donc en terre moscovite pour l’OM : une victoire 1-0 leur assurerait presque a coup sûr de disputer le prochain tour grâce à une différence de but bien soignée en Slovaquie. Tous les voyants sont donc au vert pour les Phocéens… mais restent au rouge pour l’AJ Auxerre.

– La première d’Auxerre, Lyon toujours en stand-by –

En ne remportant aucun point lors des trois premiers matchs, les Auxerrois jouaient leur dernière carte à domicile face à l’Ajax Amsterdam. Avec une belle victoire 2 à 1, tout reste possible car dans le même temps, le Milan AC et le Real Madrid se sont neutralisés à San Siro (2-2). L’AJA reste lanterne rouge de sa poule, mais ne pointe qu’à deux points du Milan, second. Les deux derniers matchs promettent d’être compliqués, mais Auxerre peut encore rêver d’Europe…

La semaine continentale aurait pu être parfaite pour les clubs de l’Hexagone, mais Lyon qui devait seulement obtenir un point face au Benfica Lisbonne pour se qualifier a vécu un trou noir pendant les trois-quarts du match. Menés 3-0 à la mi-temps, puis 4-0, les Lyonnais cumulent les erreurs et ne sont clairement pas au niveau pendant 70 minutes. L’OL a beau se réveiller grâce à un sursaut louable (buts de Gourcuff, Gomis et Lovren), le mal est fait, Lyon s’incline 4 à 3 en terre lisboète et devra obtenir un résultat à Schalke 04 lors de la prochaine journée pour se mettre enfin à l’abri.

Guillaume DE STORDEUR

Ligue des Champions (3e J) : Lyon confirme, l’OM décolle

La Ligue des Champions a animé le milieu de semaine sur le Vieux Continent. Lyon réalise un sans-faute, l’Olympique de Marseille retrouve l’espoir d’une qualification et Auxerre poursuit son chemin de croix… Bilan après trois journées.

Dans un groupe largement à sa portée en tant que tête de série, l’Olympique Lyonnais n’a pas tremblé avec une troisième victoire en autant de journées. Face l’adversaire le plus difficile en théorie, le Benfica Lisbonne, les Lyonnais ont glané une belle victoire 2 à 0 avec des buts de Jimmy Briand et Lisandro Lopez. « Du beau, du bon, du Lyon » résume L’Equipe à sa Une ! Pas trop d’inquiétudes donc pour l’OL… En revanche, pour qu’un second club l’accompagne en 1/8e de finale, la route reste longue.

L’OM ouvre son compteur

Le club le mieux placé, Marseille, s’est relancé dans sa poule avec une première victoire face aux slovaques de Zilina (1-0) au Vélodrome grâce à un but sur corner de Diawara en début de seconde mi-temps. La victoire de Chelsea à Moscou (0-2) fait les affaires de l’OM mais le niveau de jeu de l’équipe phocéenne reste inquiétant. La défense semble avoir retrouvé sa solidité mais l’attaque pêche dans l’animation offensive avec un Gignac moyen et en manque de repères. Ces trois points doivent être bonifiés lors de la prochaine journée en Slovaquie et la qualif’ devrait se jouer face au Spartak dans le froid moscovite… dure tâche pour les Olympiens !

…Auxerre presque éliminé

En revanche pour le troisième club français engagé en Champion’s League, l’AJ Auxerre, la situation est très compromise. Dans le « groupe de la mort » comprenant le Real Madrid, le Milan AC et l’Ajax, l’AJA reste scotché au sol avec 0 point et même la 3e place, synonyme d’Europa League, va être dure à accrocher. La défaite de mardi à Amsterdam 2 à 1 compromet fortement les chances d’Auxerre qui laisse beaucoup de plumes sur la scène européenne et qui doit aussi combiner avec une situation difficile en championnat.

Logo de la Ligue des Champions

En bref dans les autres rencontres, les gros bras européens ont sorti les muscles. Dans le choc de la 3ème journée, le Real a battu le Milan AC 2 à 0 ; même score pour l’ennemi juré de Madrid, le FC Barcelone qui a vaincu Copenhague dans la douleur. Les Anglais ne sont pas en reste avec les Londoniens d’Arsenal qui continuent leur promenade de santé avec une victoire 5 à 1 face au club ukrainien de Donetsk. Manchester United, dans une période difficile avec l’épisode Wayne Rooney, l’emporte à la minimale face aux modestes turcs de Bursaspor (1 à 0). A noter enfin la victoire du champion d’Europe intériste 4 à 3 face à Tottenham après avoir mené 4-0 à la mi-temps !

Guillaume De Stordeur

Combattre et vaincre Bordeaux pour rêver à nouveau d’un sacre européen

Second et dernier acte du choc européen entre Bordeaux et Lyon, ce soir à 20 heures 45. Après avoir pris l’ascendant à l’aller (3-1), l’Olympique lyonnais doit confirmer à Chaban-Delmas pour se qualifier -enfin- pour une demi-finale de Champions League. Ce serait la première fois de son histoire. Parti pris.

Gerland comme Bordeaux ne l’a jamais vu

C’est ce soir à 20 heures 45. L’Olympique Lyonnais affronte les Girondins de Bordeaux en quart de finale aller de la Champions League. Pour les supporters lyonnais, il s’agit du match de l’année. Parti pris.

Pour ce grand match de Ligue des Champions, HautCourant tâte le pouls dans chacun des deux camps. Ici, l’œil de Lyon.

Les quarts de finale de la Champions League, l’Olympique Lyonnais connaît bien. Trop bien. 2004 contre Porto. 2005 contre le PSV Eindhoven. 2006 contre le Milan AC. Trois éliminations.

Pourtant, en neuf participations consécutives à la Champions League, Lyon a accroché la plupart des grandes équipes à son tableau de chasse. De Madrid à Séville, de Munich à Brême, de Milan à Florence, de Liverpool à Manchester, l’OL n’a vraiment plus rien à prouver en Europe. Uniquement à soi-même, en franchissant enfin ce mur des quarts de finale pour sa dixième année en C1.

Bordeaux aura les moyens d’inquiéter Lyon

Dans ce match aller, Lyon a l’impératif absolu de ne pas prendre de but. Miralem Pjanic l’a expliqué dans les colonnes de France Football. À l’issue de ce match, 1-0 vaudra mieux que 2-1. Et 2-0 vaudra mieux que 3-1. C’est pourquoi la composition de l’équipe lyonnaise est incertaine. La charnière centrale est la grande inconnue.

Cris en 2010, c’est un défenseur quasi-systématiquement incisif dans toutes ses interventions. Pas de problème de ce côté-là. C’est plutôt le choix du second défenseur central qui suscite les interrogations.

Ce weekend, la prestation réalisée par Mathieu Bodmer contre Grenoble a rassuré. Il a apporté sa grandeur et son sens de la relance. Mais il a aussi eu quelques moments d’étourderie et un peu de retard à l’allumage dans les duels. Bodmer manque de compétition. À sa place, Claude Puel pourrait aligner Jean-Alain Boumsong, Maxime Gonalons ou Jérémy Toulalan, qui ont plus de temps de jeu au compteur. Dans tous les cas le calcul est risqué, avec plusieurs variables à prendre en compte.

De toute façon, Bordeaux aura les moyens d’inquiéter Lyon, et même de faire très mal. Le danger viendra probablement, et de façon répétée, des coups de pieds arrêtés de Yoann Gourcuff déposés sur la tête d’un Ciani ou d’un Chamakh. Cette année, les coups francs sont la grande spécialité girondine. Et aussi le talon d’Achille rhodanien. Il faudra donc compter sur Hugo Lloris une fois de plus.

Difficile de se remettre d’une finale perdue

Pour l’attaque en revanche, Lyon a vraiment le choix et ça tombe bien, car il faudra marquer. Sidney Govou, Cesar Delgado et Lisandro Lopez ont été ménagés ce weekend. Nous les verrons donc a priori alignés en triangle sur la feuille de match. Côté banc, Michel Bastos, Bafé Gomis et Ederson sont en embuscade.

Au milieu, Miralem Pjanic et Kim Källström ont également soufflé ce weekend. Jérémy Toulalan est en pleine forme, et personne ne doute de sa capacité à enchaîner les matchs. Claude Puel peut aussi renouveler sa confiance à Jean II Makoun, auteur d’un but contre le Real en huitième de finale. Sans parler de Maxime Gonalons, qui grimpe peu à peu. Indéniablement, avec un effectif enfin au complet, l’entraîneur lyonnais a de vastes possibilités. Tout le contraire de Laurent Blanc qui n’a qu’un onze-type sous la main.

L’état de forme des Girondins sera une clé du match. Samedi, Laurent Blanc a créé la surprise en alignant d’entrée son équipe A contre Marseille en finale de la coupe de la Ligue. Au stade de France s’est joué un match extrêmement physique. Les Bordelais y ont nécessairement laissé des forces. Sans parler du moral, puisqu’ils ont perdu 3-1. Il n’est jamais évident de se remettre d’une finale perdue, surtout contre un rival direct dans la course au titre de Champion de France.

Gerland promet l’enfer aux Girondins

Mais prudence : les Bordelais ne vont pas laisser passer la Champions League pour une simple défaite en coupe de la Ligue. Lyon doit sortir le grand match.

Le public sera là pour le rappeler aux joueurs. Ce soir, Bordeaux va avoir l’occasion rare de découvrir Gerland. Le Gerland que les clubs français ne connaissent pas. Celui qui hausse le ton lorsque l’enjeu le mérite. Pour que les Lyonnais s’enflamment, il leur faut une situation particulièrement stimulante. Et le championnat de France a bien du mal à leur offrir. Ceux qui connaissent ses travées le savent : Gerland, c’est un stade et un public de Champions League.

Se qualifier pour le dernier carré de la C1, Lyon n’attend que ça depuis dix ans. Jean-Michel Aulas aussi, même s’il feint le contraire devant les micros. Lyon a l’expérience, le groupe, la rage et le public. La ville ne pense plus qu’à ça.

Alors ce soir, plus de sentiment fraternel. Gerland promet l’enfer aux Girondins.

 Voir l’œil de Bordeaux ici.

Delgado contre LiverpoolLisandro contre AnderlechtGovou contre Madrid

Bordeaux à l’assaut de Lyon

Vingt-cinq ans après l’épopée merveilleuse de la bande de Tigana en Coupe des clubs champions, Yoann Gourcuff et ses coéquipiers peuvent rééditer l’exploit et ainsi accéder à une demi-finale de la Ligue des Champions. Avant cela, les Girondins devront remporter la double-confrontation face à l’Olympique Lyonnais. Il leur faudra une « faim de Lyon » pour réussir à marquer en terres rhodaniennes au cours d’une partie qui s’annonce très physique. Premier acte : ce soir au Stade Gerland.

Nikola Karabatic, droit dans les yeux

Tout juste auréolé d’un nouveau titre de champion d’Europe, Nikola Karabatic est de retour sur la scène handballistique montpelliéraine pour disputer un match dynamique de Ligue des Champions avec Constanta. Après la victoire de son équipe (37 à 24), c’est un peu fatigué qu’il se livre et revient sur son parcours, du MAHB à Vienne en passant par Kiel.

A Bougnol, le tapis rouge se déroule devant le champion. Au rythme des tambours des Blue Fox, la foule scande : « Niko, Niko, Niko ! » Mercredi soir, les Montpelliérains fêtaient le retour du champion, de leur champion : Nikola Karabatic. Accompagné de ces deux acolytes, Mika et Doudou, le célèbre handballeur revient tout juste de Vienne où l’équipe de France vient d’être une nouvelle fois sacrée championne d’Europe. Pas fatigué le Niko ? « Si, mais c’est mon métier d’être à fond à chaque fois, de tout donner ! » Et il le prouve. Il a offert un superbe spectacle aux supporters montpelliérains : aussi bon en défense qu’en attaque, le demi-centre est partout à la fois. Avec une main d’acier et ce but improbable marqué depuis l’autre bout du terrain, le capitaine a mené son équipe à la victoire contre des Roumains qui « tentent beaucoup de choses aussi bien dans l’offensif que dans le défensif« . Le match contre Constanta était très bien préparé : l’équipe roumaine était la seule à avoir battu le MAHB depuis le début de la compétition, les hommes de Canayer se devaient de laver l’affront.

Niko puise son énergie dans son équipe où « l’état d’esprit » et « la dynamique collective » sont capitaux. Être ensembles, unis, généreux, fidèles : voilà peut-être la recette magique des joueurs du MAHB ? En tout cas, c’est celle de Nikola Karabatic. Fatigué par un long championnat, par un match éreintant de Ligue des Champions, il répond encore présent avec le sourire et un regard qui ne vous lâche pas. Un charisme à l’état brut.

A tout juste 25 ans, Karabatic, c’est un palmarès impressionnant : quatre fois champion de France, deux fois champion d’Europe, champion olympique, champion du monde, meilleur joueur au monde 2007, entre autres. Le secret ? « Un travail de tous les jours : deux entraînements de deux heures par jour pendant la saison. Parfois plus. Être sportif professionnel, c’est également une hygiène de vie : il faut faire attention à tout ce que l’on fait, à ce que l’on mange« . Mais ce n’est pas tout. Le haut-niveau, c’est « aussi et surtout un état d’esprit » : il faut avoir des « qualités physiques et du talent bien sûr, mais le plus important se passe dans la tête. Ce sont les qualités mentales qui sont indispensables : savoir ce que l’on veut, avoir des ambitions… » Avoir l’œil du tigre en somme ? « Oui ! »

Le champion a su « très tôt » ce qu’il voulait : devenir joueur professionnel, devenir le meilleur. Toucher des doigts l’excellence. Avec un père handballeur, gardien de l’équipe nationale yougoslave, c’est tout naturellement que Nikola est tombé dans la marmite alors qu’il n’était qu’un enfant. Puis, c’est au tour du petit dernier, Luka, de rejoindre les rangs du MAHB. Ce qui rend Niko « très heureux » : « je suis d’autant plus attentif à ce qu’il fait, lui, en tant que joueur. Je suis peut-être plus exigent avec lui qu’avec un autre. J’essaye de lui apporter mon expérience« . Chez les Karabatic, la passion du handball, « c’est de famille« . Et pour réaliser son rêve, Niko a travaillé durement, du MAHB à Kiel où il a « tout apprit et beaucoup mûri » : « on réussi en travaillant plus que les autres« .

Quels nouveaux défis attendent un jeune joueur qui a tout gagné ? « Gagner tout ce qui vient. Gagner cette Ligue des champions ! Quand on est un grand sportif, il faut savoir se remettre en question à chaque compétition. » Sa plus belle victoire est, peut-être, avoir donné la passion du handball à toute une génération d’enfants qui ne rêvent que d’être des « Nikola Karabatic » et qui portent fièrement le maillot numéro 22.

Et lorsque l’on évoque devant lui cette « génération Karabatic« , il reste modeste : « depuis tout petit, j’ai toujours été un passionné de handball. J’ai toujours rêvé de voir du handball à la télévision et dans les médias. Alors, si j’ai pu participer à rendre accessible mon sport, j’en suis heureux. J’essaye de le mettre constamment en avant, avec les partenaires, dans les médias« . La « génération Karabatic » a de beaux jours devant elle, et son icône peut continuer à nous faire rêver, la main sur la balle et la tête dans les étoiles.

Julie DERACHE

Lyon et les matchs couperets

En décrochant le 4 novembre dernier contre Liverpool son billet pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions, l’Olympique Lyonnais a déjà fait aussi bien que les trois précédentes années. Reste à voir si le club de l’homme d’affaires Jean-Michel Aulas pourra cette fois faire mieux, lui qui n’a connu à ce niveau de compétition que des désillusions par le passé. La petite histoire doit servir de leçon aux clubs français.