Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées : le milieu culturel, social et touristique en parle

Ils travaillent dans la culture, le social et le tourisme : trois compétences de la future région Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées. Gaston, dessinateur, Frédéric Gal, directeur général de l’association Le Refuge et Frédéric Destaillats, directeur de l’Ecole supérieure de tourisme (EFHT) se penchent sur les enjeux du scrutin des 6 et 13 décembre prochains. Et refont le match des capitales Montpellier – Toulouse.

Autour d’un café pris sur la place de la Comédie, le dessinateur Gaston est dubitatif sur l’avenir de la grande région : « On ne sait pas trop ce qu’ils vont faire de ce territoire qui sera plus grand que la Belgique ! » Pour lui, la culture reste «le parent pauvre» et il n’attend pas plus de subventions de la part de la super institution. «Ce qui va changer, c’est que nous allons traiter avec d’autres personnes. Ce sera plus facile d’être chauvin en rejetant la faute sur Toulouse si on n’a pas d’argent !», ironise ce Montpelliérain.

Frédéric Gal, est plus inquiet. Le directeur général de l’association le Refuge travaille avec la région en menant des actions de sensibilisation contre l’homophobie dans les lycées. Il redoute que la thématique du social soit «noyée dans un flot d’autres compétences».

De son côté, Frédéric Destaillats, directeur de l’EFHT, école privée de tourisme, ne reçoit pas de subvention de l’instance régionale. C’est en toute neutralité qu’il pense que la nouvelle région peut être «une force de frappe» au plan du développement économique, un axe ô combien «essentiel» dans les deux régions : «Il ne faut pas scier la branche sur laquelle on est assis ».

Compétences régionales et secteurs professionnels

«Au Refuge, on a la chance ou la malchance d’être sur plusieurs thématiques», précise Frédéric Gal qui souhaiterait voir la compétence sociale de la région couplée avec celle de la santé. L’association est notamment en charge de la prévention sur les thèmes du suicide et des risques sanitaires et sexuels. Elle préférerait donc voir ses actions considérées séparément : «Le suicide au sens général n’est pas la même prise en charge que le suicide lié aux discriminations » .

Du côté de l’EFHT, on parle volontiers de lier la compétence développement économique avec celle du tourisme, nouvellement partagée avec le département : «Le tourisme est une part importante du Languedoc-Roussillon. Il faut que les élus y prêtent une attention particulière en développant les budgets en conséquence et en mettant en commun les atouts des deux régions » . Pour le directeur, on peut par exemple jouer sur les deux aéroports comme levier de développement économique.

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Aucun candidat ou programme privilégié

Malgré leurs secteurs de travail différents, les trois professionnels n’ont clairement pas été touchés par un candidat ou un programme particulier. Frédéric Destaillats a «vaguement entendu» prononcer le mot «tourisme» lors de la campagne. «J’ai surtout vu des candidats se battre sur leur propre liste», plaisante-t-il.

Même son de cloche au Refuge, « ça serait bien de privilégier une politique sociétale plutôt qu’une politique de partis ». Selon Frédéric Gal, bien que tous les politiques aient intégré la notion de discrimination, «les candidats privatisent ce sujet alors qu’il devrait être transversal et orienté sur le respect de l’autre ». Pour lui, le problème reste la mise en place d’actions concrètes : «Dans la campagne, j’aurais aimé que l’on se pose la question de comment agir contre l’homophobie, avant de faire des promesses qui, on le sait, sont rarement tenues » .

Gaston admet avoir «une sensibilité de gauche» mais Carole Delga, la candidate PS, lui semble « trop téléphonée ». Il votera « sûrement écolo au premier tour » et « PS au second ». Et conclut, tonitruant : « La gauche est tellement dispersée ici que ça en devient risible ! S’ils ne sont pas au second tour, on sera la région la plus con de France !»

Montpellier ou Toulouse ?

Comme beaucoup de Montpelliérains, nos trois intervenants adorent discuter le match des capitales. Leurs avis convergent sur la «complémentarité des deux villes». Gaston pointe leur ressemblance : toutes deux étudiantes et dynamiques. Mais pour le dessinateur il est logique que Toulouse l’ait emporté : «La ville est plus grande et le siège d’importantes entreprises » .

Plus que la logique, la flamme Montpelliéraine l’emporte : « Par pur chauvinisme, je choisis Montpellier, évidemment », lance Frédéric Gal. « On va rester local en disant Montpellier », renchérit Frédéric Destaillats. Le directeur de l’EFHT précise néanmoins : «Toulouse a un tourisme d’affaire qu’il n’y a pas à Montpellier, plus tournée vers le balnéaire ». Selon lui, il va être intéressant de mettre les forces en commun « même si Montpellier doit garder une compétence propre ». Et pour Frédéric Destaillats cela doit être le tourisme. Rassembleur, il appelle les élus à « se mettre autour de la table » et à « prendre les décisions de manière intelligente pour éviter que les deux villes ne tirent la couverture vers elle ». Tout ça pour que Montpellier « n’ait pas de complexe d’infériorité ».

Gaston le rejoint sur ce point : « Évitons juste la bagarre ! L’essentiel est que les deux villes marchent main dans la main. Montpellier est deuxième, il faut faire avec et trouver des secteurs dans lesquels elle peut être première ».

Fusion, compétences, candidats, capitales : pour eux trois aucun enjeu particulier n’est pour l’heure ressorti de cette campagne, malgré les nouveautés du scrutin. La nouvelle région reste juste un flou qu’il va falloir vite dissiper.

Philippe Saurel, la bataille électorale sans fin

Son gimmick de « maire à plein temps » n’a duré que quelques jours. Depuis 18 mois, Philippe Saurel court après les scrutins. Une nécessité politique autant qu’une fringale de pouvoir, pour le maire de Montpellier et baron de Caravètes qui, candidat aux régionales, rêve d’étendre son royaume par delà la Garonne.

Cette semaine, nous vous proposons une série d’articles consacrés aux élections régionales. Retrouvez nos portraits et nos vidéos dans notre dossier.

Seul . Philippe Saurel ne cesse de braver les appareils partisans, il en a même fait sa marque de fabrique. Le chirurgien-dentiste de profession, ne pose presque plus de couronnes mais cherche plutôt à les conquérir. Après la mairie de Montpellier et l’agglomération dans la foulée, le voilà de nouveau en campagne avec ses « Citoyens du Midi ». Objectif : devenir « faiseur de » roi de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées.

Perdre sa famille politique – le parti socialiste – n’a pas endeuillé ce quinqua « montpelliérain de souche ». Bien au contraire. Il a transformé son éviction du PS en Janvier 2014, en un acte politique fondateur. Depuis, il n’en finit pas de moquer « les chars de Solférino » qui n’aiment pas la dissidence. Biberonné à la politique par Georges Frêche, il a chipé quelques traits de caractère à son mentor : la provoc’, la gouaille, et une forme de détestation des partis politiques. Et, comme son illustre prédécesseur, il fonce dans le tas.

Sans argent et sans fidèles, il s’aventure depuis l’été en dehors des murs de sa métropole fraîchement bâtie. L’autoproclamé candidat « antisystème », s’est lancé cette fois dans un défi qui semble hors de portée. 13 départements, 183 colistiers et des milliers de kilomètres parcourus… Crédité selon les instituts Ifop et BVA de 6 à 8%, le maire de Montpellier estime déjà avoir remporté une victoire par le simple fait d’avoir pu déposer les listes en préfecture.

« Saurel, c’est Gerd Müller ! »

Entre flagornerie et admiration, un de ses collaborateurs le compare à Gerd Müller, joueur de football allemand des années 70, célèbre pour sa niaque et le nombre de buts qu’il a marqué dans sa carrière. Ca tombe bien, le prévôt aime mettre en parallèle sa campagne à un match ou une compétition sportive : « Vous gagnez le premier match et vous êtes qualifiés en quart de final, vous allez vous arrêter à ce match ? Non, je joue les quarts de final ». Le sport collectif en politique n’est pourtant pas ce qui caractérise ce solitaire assumé.

Fustiger les structures partisanes, lui permet surtout de guigner des voix à gauche comme à droite. Dans l’Hérault, son argument majeur est « la préservation des intérêts de Montpellier et de sa métropole au sein de la nouvelle région ». Ce qui lui a permis d’attirer dans son filet électoral des élus de poids comme Jean Pierre Grand, sénateur de l’Hérault et maire Les Républicains de Castelnau-le-Lez. Ce dernier parle de Saurel comme « un homme plein de qualités intellectuelles qui incarne la défense de la métropole ». Cerise sur le gâteau, Grand conteste depuis des mois la légitimité de Dominique Reynié, chef de file aux régionales … de la droite républicaine.

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« Mais j’ai déjà gagné les régionales.. »

L’œil un peu hagard, on lui donnerait des airs de grand gamin, lorsqu’il ramasse par terre un morceau de ruban « bleu-blanc-rouge », fraîchement coupé lors d’une inauguration, pour le ranger précieusement dans la pochette de sa veste de costume. Entre deux coups d’œil à sa montre, il vérifie que son discret rappel des couleurs républicaines dépasse suffisamment pour être vu.

Pour se rassurer dans cette campagne, Philippe Saurel rabâche sans arrêt qu’il a « gagné tous les scrutins » où il se présentait sous son nom depuis 1998. En réalité, c’est surtout sa brillante victoire aux municipales de mars 2014 qui a marqué les esprits. Mais depuis, le maire de Montpellier est accusé d’avoir oublié son grand engagement d’être maire à plein temps. Il a étiqueté et fait élire une série de candidats en son nom aux élections départementales de mars 2015.

« Un rapport personnel au pouvoir important.. »

« C’est une personne qui a un style agressif, il n’est pas dans l’apaisement » dézingue Michael Delafosse, conseiller départemental PS et rare survivant de la tempête Saurel. Selon lui « les citoyens ont été trompés » et à entendre la litanie de ses critiques, le maire mentirait comme un arracheur de dent.

Expert du rapport de force et du calcul électoral, Saurel sait pertinemment qu’il ne l’emportera pas. Mais son plaisir politique du moment est ailleurs. Il se rêve en faiseur de roi. Son choix de reporter ses voix vers l’une ou l’autre des listes sera décisif pour le futur président de région. Pour l’heure, il reste muet sur ses intentions et réserve son choix « à ses 12 autres têtes de listes en fonction des scores du premier tour ». Seule certitude, il ne prendra pas le risque de laisser la région au Front National par le jeu de calculs politiciens suicidaires.

Fabien Nicolas, son conseiller politique, analyse : « faute d’avoir un parti politique, Philippe Saurel a l’obligation d’être candidat » scrutin après scrutin. Dit autrement, on n’a pas fini de le voir courir sur les routes du Midi.

J’ai testé pour vous : les nouvelles lignes de bus nationales

Prix défiant toute concurrence, transports quotidiens entre les grandes agglomérations, tout y est. La libéralisation du transport intercités en autocar, fait partie du pack d’options délivrées par la loi Macron. Avant la loi, si vous souhaitiez prendre le bus pour relier deux grandes villes, il fallait que ce dernier commence ou finisse sa course hors du territoire français. Le retour de ces lignes de bus fait du bien aux voyageurs au petit budget.

Le retour des fameux transporteurs nationaux peut raviver pour certains des souvenirs difficiles, telles que de longues nuits à dormir assis. Mais dans la grande majorité des cas, elle offre une option supplémentaire pour voyager à bas prix. Bien moins cher que le train, quelques euros de moins que le covoiturage : la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, – dite Loi Macron – offre un cadeau de Noël avant l’heure aux voyageurs low cost.

Mais que dire de l’expérience utilisateur ? Entre lenteur, confort spartiate et violence envers votre estomac, selon le trajet pratiqué il faut prendre son mal en patience. J’ai testé pour vous le trajet de bus Montpellier – Toulouse.

Le coût du transport : un argument majeur

Emmanuel Macron le dit lui-même : « Le transport en autocar est 8 à 10 fois moins cher que le train ». L’argument est bien sûr orienté essentiellement pour la population qui n’a pas les moyens d’affronter les prix prohibitifs de la SNCF. Nul ne peut remettre en question l’intérêt de ce point, défendu corps et âme par notre ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique.

Certaines compagnies de bus exerçant des transports alors limités au niveau départemental, régional ou international, ont donc sauté sur l’occasion. L’effort de guerre a vite été lancé par plusieurs entreprises, pour se positionner sur ce nouveau marché supposé florissant. La compagnie Eurolines, alors limitée aux trajets entre la France et ses pays voisins, a donc lancé le 10 juillet 2015 la ligne Isilines, destinée à des trajets moyenne à longue distance au sein même de l’hexagone.

Coût du trajet Montpellier - Toulouse

Pour un trajet de Montpellier à Toulouse, le constat est sans appel : pour partir en train, il va vous en coûter en moyenne de 30 à 50 euros, entre 15 et 20 euros pour le covoiturage et le trajet en bus avec Isilines revient à 9 euros pour un allé simple. Un prix dérisoire en considérant que l’autoroute A9 possède un des prix au péage les plus chers de France (21,90 euros de la sortie Saint Jean de Védas à l’entrée de Toulouse). Mais que se cache-t-il derrière ce prix si attractif ?

A prix divisé, temps multiplié

Même si leurs prix ne permettent pas à tous et à toutes de voyager, les trains et covoiturages possèdent un dénominateur commun néanmoins alléchants : le temps de trajet. La durée moyenne de porte à porte pour relier les deux villes, est de plus ou moins deux heures (selon les retards pour l’un et les bouchons pour l’autre).

Le prix est très attractif côté autocars. Le temps de trajet beaucoup moins : Départ de Montpellier à 9h15 du matin, arrivée à Toulouse à 13h45. C’est long. Et en effet, le bus s’arrête en gare routière de Narbonne pour embarquer des voyageurs, ainsi que sur un arrêt d’autoroute de Port-Lauragais pour changer de chauffeur. 4h30 pour réaliser le voyage entre Montpellier et Toulouse, c’est plus du double d’un trajet classique en voiture ou en train.

Quelques options promises par la compagnie Eurolines peuvent cependant être intéressantes pour les voyageurs qui ne sont pas pressés. Wi-Fi à bord, prises pour brancher ses appareils ou encore toilettes embarquées, font partie de la liste des promesses distillées par le transporteur. Encore une fois, quelques détails viennent polluer la route de l’autocar.

Des options pas si avantageuses

C’est bien connu : les chauffeurs d’autobus n’en ont que faire de votre pause pipi sur l’aire d’autoroute de Lézignan-Corbières. Oui mais voilà, sur le site internet de la compagnie les bus semblent bien équipés pour faire de votre attente un point surmontable.

La présence de toilettes intégrées peut rassurer les voyageurs qui ont peur du temps de trajet. Un point intéressant, mais qui comporte quelques petits biais : la lumière ne fonctionne pas si le moteur du bus ne tourne pas, et lorsque ce dernier roule, le dispositif sanitaire s’apparente plutôt à une sortie rodéo. Avis aux cowboys de l’extrême, cette option est faite pour vous. Nous passerons l’absence de papier toilette, souvent une évidence pour des sanitaires publiques.

Prises de chargement USB

Autre option pouvant ravir : la présence de prises de courant, permettant de charger vos appareils numériques à bord. Encore une fois, le plaisir est de courte durée. Si votre ordinateur portable ne tient pas plus d’une heure en route, et que vous possédez une prise 230 volts – classique – pour le recharger, dommage pour vous. Non seulement le rechargement ne se fait que par câble USB, mais le dispositif se trouve uniquement sur l’îlot central du bus (au dessus des toilettes).

La connectivité à internet est souvent un argument majeur, déployé de plus en plus par les compagnies de transport. Isilines propose donc la Wi-Fi gratuite à bord de sa flotte de bus. Sur ce point, il faudra revoir vos exigences à la baisse. Vous souvenez-vous de la connexion 56kbps et des modems à numérotation bruyante du début des années 2000 ?

La Wi-Fi est une chose, la rapidité en est une autre.

Test de vitesse du débit internet

Pour les néophytes, cette capture d’écran prise à l’intérieur du bus indique plusieurs choses : tout d’abord le nom du réseau, correspondant à la compagnie de transport. Le « débit descendant » est ce qui nous intéresse le plus : il s’agit de la vitesse avec laquelle vos données arrivent sur votre équipement. Dans le cas présent, « 0,14 Mbps » correspond à 1/50ème d’une connexion ADSL classique en 2015. N’espérez pas regarder vos séries favorites à bord.

Entre impatience et économies, qui gagne ?

Il est inutile de parler du confort, l’expérience montre souvent qu’entre l’autocar, le train, ou le covoiturage, personne ne gagne (mis à part la 1ère classe en train bien sûr). Il semble que dorénavant la SNCF aura de plus en plus de mal à vendre ses billets TGV au prix fort, face à une concurrence de plus en plus acharnée. Fort de son expérience, Guillaume Pepy, le PDG de la compagnie ferroviaire, a d’ailleurs annoncé le 3 septembre dernier le lancement des Ouibus, sans aucun doute pour rester dans la course.

Reste à constater que la libéralisation des transports en autocar reste un point positif de la Loi Macron. Malgré la patience dont il va falloir s’armer, et des options qui sont pour le moment en demi-teinte, l’économie réalisée par les voyageurs reste l’argument majeur de la nouvelle offre. Il reste à voir avec le temps, quel moyen de transport résistera le mieux à la création progressive de nouveaux moyens de voyager à bas prix.

Food Trucks : Montpellier a-t-elle peur des restos roulants ?

Aujourd’hui, les camions-cuisine ou « food truck », sont les nouvelles coqueluches des amoureux de bonne cuisine, mais surtout de rapidité. Aucun rapport avec la baraque à frite ou le camion pizza. Leur principe est assez simple : il se trouve sans doute quelque part entre le restaurant traditionnel et ses produits de qualité, et le fast food visant à manger sur le pouce. Si nous nous limitions à cette définition, tout serait parfait dans le meilleur des mondes, mais des bâtons viennent souvent se loger dans les roues de ces gastronomes roulants.

Burgers, bagels, sandwichs ou cuisine exotique : plus de 400 food trucks ont été recensés en France en 2015. La progression est fulgurante : +1200% en 2 ans. On estime qu’un nouveau food truck est crée chaque jour sur le territoire. Souvent postés à des endroits stratégiques, ils font le bonheur des étudiants et des travailleurs, qui n’ont ni le budget, ni le temps d’aller au restaurant le midi. Quelques années après leur arrivée en France, plusieurs centaines d’entre eux arpentent les grandes villes de France. Mais qu’en est-il à Montpellier ?

Ils seraient dorénavant une quarantaine à se partager la ville et ses environs. Malgré un net succès auprès des consommateurs, et un effet de mode et tendance apparent, la réalité est toute autre côté cuisine, tant ces nouveaux restaurateurs itinérants font face à leur lot de difficultés.

L’emplacement, c’est pas évident

Une question se pose : pourquoi les food trucks font autant de bruit, mais sont finalement peu visibles ? À Montpellier, vous ne verrez sans doute jamais de food truck sur la place de la Comédie. La raison est simple, ces camions ne peuvent pas se garer où bon leur semble.

Pour obtenir un emplacement dit « public », c’est à dire sur la voirie, une place, ou tout endroit qui n’est pas « privé », les restaurateurs doivent demander une autorisation à la Mairie du lieu concerné. Manque de chance, celle de Montpellier n’accorde pas encore d’emplacements aux food trucks : « on marche uniquement avec des entreprises privées qui nous ont contacté ou que l’on a démarché » nous indique Benjamin, gérant du food truck Ziinco. C’est souvent le baptême du feu pour les camions débutants, avant même d’avoir commencé à travailler. Pour Carole, co-gérante du Wok’n’go : « Cela a été très difficile au début, il nous a fallu au moins 6 mois de prospection pour commencer à pouvoir travailler trois jours par semaine.. ».

Le crédo de ces restaurateurs itinérants est donc de compter sur l’attrait des entreprises privées, qui accordent le plus souvent un accès à leur parking. La géographie des food trucks montpelliérain est éloquente : une grande partie d’entre eux se trouvent au Parc 2000 près de la Mosson ou au Millénaire.

La grogne des restaurateurs est-elle justifiée ?

À l’instar des taxis, s’indignant contre l’arrivée des VTC, les restaurateurs ont grincé des dents face à l’arrivée des food trucks en France. Non seulement il leur est difficile de trouver un emplacement, mais la colère des restaurants « classiques » pousse souvent les mairies à retarder l’ouverture de leurs voiries aux camions. À nourriture comparable, le public visé n’est pourtant pas le même : « on ne travaille pas de la même manière que les restaurateurs, notre demande c’est de la restauration rapide, ça n’est pas du assis » rapporte Emma, gérante des Mastrucks Chef.

Alors qu’une grande majorité des restaurants de Montpellier se trouvent en centre ville, les camions ne pensent pas faire concurrence pour autant. Carole et Raphaël, les gérants du Wok’n’go, insistent d’ailleurs sur le fait qu’il n’y ait pas le moindre restaurant proche de leur emplacement : « on ne veut pas leur faire de l’ombre, on voulait vraiment les respecter et partir sur cette idée pour ne pas avoir de problèmes ».

Quel avenir pour les food trucks ?

Qualité, proximité, respect, et bien sûr le goût : voilà la formule gagnante qui ressort de la bouche des gérants de food trucks. Malgré tout, la concurrence entre les camions est rude, sans doute faute aux peu d’emplacements qui sont pour le moment disponibles. « 40 camions à Montpellier c’est bien beau, mais tout le monde ne tiendra pas : il y en a déjà qui craquent au bout d’un an, même après avoir investi 80 000€ dans un camion, ils le remettent en vente..» selon Raphaël de Wok’n’go.

L’union faisant force, une quinzaine de food trucks montpelliérains se sont réunis début 2015, dans le but de créer l’association « Les cuisiniers de rue ». Partage de bons procédés et rassemblement autour d’une charte de bonne conduite, tous les moyens sont bons pour renforcer les liens entre camions et maintenir l’unité devant les difficultés liées au métier.

Même si la ville de Montpellier n’accorde pas encore d’emplacements publics, certaines municipalités environnantes telles que Jacou, Vendargues, Pérols ou Mauguio, commencent à ouvrir leurs voies. De quoi donner de l’espoir à ces amoureux de bonne bouffe.

ECOLOGIE – Le « train du climat » est en gare de Montpellier

A quelques semaines de la COP21 qui se déroulera à Paris, le train du climat a entamé le 6 octobre un périple qui l’amène aujourd’hui en gare de Montpellier. Ce train va sillonner la France jusqu’au 25 octobre, dans l’idée de sensibiliser les populations de 18 villes aux enjeux climatiques à la veille de l’évènement écologique de 2015.

Grâce à une installation ludique et interactive, les groupes du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) se sont associés avec la SNCF dans l’espoir de toucher la France entière, et présenter les impacts et solutions possibles dans la lutte du dérèglement climatique.

Vous retrouverez le « train du climat » à la gare de Montpellier Saint Roch aujourd’hui jusqu’à 18h.

SCIENCES – Un prix Nobel à Montpellier

Les Journées Méditerranéennes des Jeunes Chercheurs 2015 accueillent pour leur troisième édition William Moerner, prix Nobel de Chimie 2014. En plongeant la salle dans l’obscurité, il présentera aujourd’hui à 9h ses travaux sur la microscopie à fluorescence, devant un parterre de doctorants de l’école de chimie de Montpellier.

Une série d’événements auront lieu jusqu’à mercredi, lors desquels des jeunes chercheurs auront l’occasion de présenter leurs travaux.

Pour découvrir le programme, cliquez ici

SCIENCES – Un prix Nobel à Montpellier

Les Journées Méditerranéennes des Jeunes Chercheurs 2015 accueillent pour leur troisième édition William Moerner, prix Nobel de Chimie 2014. En plongeant la salle dans l’obscurité, il présentera aujourd’hui à 9h ses travaux sur la microscopie à fluorescence, devant un parterre de doctorants de l’école de chimie de Montpellier.

Une série d’événements auront lieu jusqu’à mercredi, lors desquels des jeunes chercheurs auront l’occasion de présenter leurs travaux.

Pour découvrir le programme, cliquez ici

Vite, dernier jour pour vous inscrire sur les listes électorales !

Du 6 au 13 décembre prochains auront lieu les élections régionales. Du fait de la date exceptionnelle qui a été annoncée par le gouvernement en mars dernier, vous pouvez vous inscrire jusqu’au 30 septembre conformément à la loi du 13 juillet 2015. (loi 2015-852)

  • Où ? Hôtel de ville de Montpellier uniquement, Service population
  • Quand ? à 24h de la fermeture officielle des inscriptions sur les listes électorales, ce mercredi 30 septembre
  • Comment ? Carte d’identité et justificatif de domicile en main

Manque d’information ou procrastination habituelle, vous avez complètement oublié de vous inscrire ? Pas de panique, il vous reste 24 heures. Armez-vous de votre carte d’identité ou de votre passeport, d’un justificatif de domicile datant de moins de trois mois et d’une patience sans bornes pour vous rendre à l’Hôtel de ville de Montpellier avant demain 17h30.

Vous auriez pu envoyer tout ça par courrier, mais il est trop tard il va falloir vous déplacer. Si vous n’habitez pas tout près de l’Hôtel de ville, manque de chance, les mairies annexes et de proximité « ne pourront pas effectuer les inscriptions électorales pour des raisons techniques » apprend-t-on sur le site de la mairie.

J’ai testé pour vous : m’inscrire sur les listes électorales de Montpellier au dernier moment

Ambiance tendue cet après-midi au Service population de l’Hôtel de ville de Montpellier. Apparemment je ne suis pas la seule à m’être réveillée à la dernière minute, beaucoup de jeunes entre dix-huit et vingt-cinq ans, de jeunes couples, des retraités, tout le monde attend plus ou moins patiemment son tour, armé de son petit ticket magique qui annonce le compte à rebours. Je me précipite sur la borne numérique pour retirer un ticket quand une jeune mère de famille en poussette, visiblement en colère, m’interpelle me tendant son ticket : « Ils sont fadas, je vais pas attendre tout ça pour voter ! Tenez ! » Sur ledit ticket on lit « Il y a 30 personnes devant vous. » Il n’y a que deux guichets d’ouverts sur sept. Maxime, étudiant de vingt ans qui attend à côté de moi, repart bredouille, il lui manque la carte d’identité de sa mère chez qui il vit, il reviendra demain, peut-être…

Après plus de quarante minutes d’attente, le numéro 273 enfin, s’affiche faisant de moi l’heureuse élue du moment. Euphorie passagère, mes papiers ne vont pas. Vivant en colocation les factures ne sont pas à mon nom, je me suis donc procurée l’attestation de sécurité sociale, comme préconisé sur le site de la mairie de Montpellier mais ça ne suffit pas, il manque d’autres papiers qui sont évidemment restés chez moi. Comme mon prédécesseur, je peux revenir demain… Je repars déconcertée en même temps que Denis et Joëlle, un couple de jeunes retraités venus de Moselle où, me disent-ils, on peut s’inscrire sur internet.

L’inscription en ligne, le télé service pratique qui n’existe pas à Montpellier

Désormais, des communes telles que Lyon, Aix-les-Bains, Rouen, Strasbourg ou encore Le Triadou, petite commune de 410 habitants située à une demi-heure de Montpellier, sont reliées au dispositif d’inscription en ligne accessible sur http://mon.service-public.fr . C’est gratuit, sécurisé et rapide, le site prévoit environ 15 minutes, de chez vous, pour vous inscrire.

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https://mdel.mon.service-public.fr/inscription-listes-electorales.html

Armelle, vingt-et-un ans, originaire de Normandie et étudiante à Lyon depuis deux ans, n’a pas pu voter dans sa commune aux départementales d’avril dernier, faisant partie des nombreux étudiants mal inscrits sur les listes électorales.

Elle s’est inscrite en ligne aujourd’hui, dix minutes après avoir appris la date de l’échéance, rappelant le manque de communication concernant les campagnes d’inscriptions : « Je ne pense pas que je me serais inscrite s’il avait fallu se déplacer, j’ai appris que j’avais jusqu’à demain seulement ce midi au JT de 13h, tellement la communication autour des élections est médiocre. Donc ça me laissait peu de temps pour m’organiser. »

Armelle vante le système d’inscription en ligne, sans lequel elle ne se serait pas inscrite : « Je me suis inscrite en ligne car c’est rapide, je n’ai pas besoin de me déplacer, je n’ai pas les contraintes horaires d’ouverture de mairie, et puis je suis sûre de n’oublier aucun papier et d’avoir tout sous la main puisque je suis chez moi ! J’ai reçu la confirmation de la prise en charge de mon dossier peu de temps après l’envoie, c’est simple et efficace! »

On se demande donc pourquoi une ville comme Montpellier, recensée ville la plus jeune de France par l’INSEE, avec un apport migratoire (afflux de population, ndlr) de 58% (contre 13% dans les autres agglomérations), ne dispose-t-elle pas de ce système désormais très répandu.

À Montpellier donc, il n’y a aucun bureau de proximité pour s’inscrire, par exemple à la Mosson composée d’environ 20 000 habitants et on ne peut pas s’inscrire en ligne. Lorsqu’on pose la question aux agents de la mairie, on ne veut pas répondre, on n’a pas le temps. Lorsqu’on sait qu’aux élections départementales d’avril dernier Montpellier a eu un taux d’abstention de 45,65% (source Ouest France), on se demande pourquoi le remède internet n’est-il pas dispensé ici.

Mais ne nous laissons pas abattre par les contraintes administratives, il est encore temps de vous rendre à l’Hôtel de ville, même s’il est loin de chez vous, même si vous allez attendre, ce sera l’occasion pour vous de visiter ce petit bijou d’architecture que le New York Times vante pour son innovation. Et surtout ce sera l’occasion pour vous dans trois mois, d’accomplir le plus vieux et bel acte citoyen qui soit : voter.

PORTFOLIO – Le rassemblement républicain à Montpellier en images

Les organisateurs attendaient entre 30 000 et 40 000 personnes, il y en aura eu près de 100 000, selon le maire de Montpellier, Philippe Saurel, pour une grande marche citoyenne à Montpellier, dimanche 11 janvier. La police dénombre 47 000 personnes à Montpellier. Quoi qu’il en soit, c’est une foule immense qui a déferlé dans les rues de la ville.
De l’esplanade de l’Europe au Parc du Peyrou, un nombre considérable de personnes a rendu hommage aux 17 victimes des attentats contre Charlie Hebdo et le supermarché casher à Paris ces derniers jours.

À l’appel du [Club de la Presse du Languedoc-Roussillon

 >www.clubpresse.org/], ils sont très nombreux à être venus se rassembler au nom de la liberté d’expression, de la paix et de la démocratie.
Haut Courant vous propose de revivre cette journée en image.

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Marche R̩publicaine РYouTube

Mousson à la Mosson

Inondée à deux reprises ces derniers jours, la capitale héraultaise, encore gorgée d’eau, connaît d’importants dégâts matériels. De Philippe Saurel (Maire DVG) à Loulou et Laurent Nicollin, les Montpelliérains médusés prennent conscience de l’ampleur des réparations à effectuer. A l’ouest de la ville, le quartier de la Paillade n’a pas échappé aux intempéries diluviennes. Comme en 2003, le stade de la Mosson se trouve dévasté. Enceinte inondée, pelouse arrachée, vestiaires souillés : le constat fait mal pour le MHSC.

Une moto sur le terrain

Mardi 6 octobre, une semaine après avoir essuyé des chutes d’eau records, la ville de Montpellier se réveille ruisselante une nouvelle fois. Or, les 300 litres par mètre carré tombés sept jours plus tôt imprégnaient encore la cité languedocienne. N’ayant pas eu le temps d’évacuer l’eau qui s’y trouvait déjà en abondance, les sols ne peuvent plus en absorber une goutte. La ville est une éponge. Le stade de la Mosson ne fait pas mieux.

«L’eau est montée jusqu’à trois mètres de hauteur à l’intérieur du stade», indique Laurent Nicollin, engloutissant vestiaires, salle de presse, bancs de touche et même les gradins les plus bas. Les portes anti-inondations ne pouvaient rien face à la taille de la vague qui a assailli l’enceinte. La base de la tribune Corbières porte les stigmates de cette puissance. Fissurée sur plusieurs mètres, elle devra être consolidée avant d’accueillir à nouveau des spectateurs. Le théâtre du bon début de saison de l’actuel septième de Ligue 1 offre ainsi un spectacle désolant. La pelouse quant à elle n’est que vase et glaise. Parsemée de détritus charriés par les eaux, on y a même retrouvé… une moto !

Parer au plus pressé

« Les dégâts sont énormes », a rappelé Nicollin fils. Les travaux seront longs et la trêve internationale (6-16 octobre) bien trop courte. Joueurs et supporters ne retrouveront pas leur antre de sitôt. « Pas avant décembre » se murmure-t-il un peu partout. Pas de date précise non plus… Il faut donc s’adapter, et vite. En ce sens, le MHSC, qui a reçu de nombreux témoignages de soutien de ses pairs, a réussi à se mettre d’accord avec l’Olympique Lyonnais et la Ligue de Football Professionnel (LFP) pour inverser le calendrier et jouer le match du 19 octobre à Gerland. Oui, la Ligue peut se montrer compréhensive parfois… Le procédé sera probablement répété pour les seizièmes de finale de Coupe de la Ligue le 28 octobre face à Ajaccio. Mais après ?

Rien qu’en championnat, il restera cinq rencontres à domicile jusqu’à la trêve hivernale. Le calendrier ne sera pas toujours favorable à ces « inversements », et les adversaires pas si arrangeants. Lueur d’espoir cependant, l’appel à la solidarité du club héraultais a trouvé écho. Pas chez les Nîmois, les supporters ayant immédiatement fait blocus via Facebook, mais à Montpellier même. Le Montpellier Hérault Rugby a en effet proposé d’accueillir les footeux à l’Altrad Stadium – anciennement Yves-du-Manoir – pour la durée des travaux. Des émissaires de la Fédération Française de Football (FFF) et de la LFP doivent ainsi visiter le stade lundi 13 octobre selon le Midi-Libre et valider ou non le recours du MHSC.

« On ne peut pas revivre cette situation »

Et oui, Laurent Nicollin s’en souvient. Il y a dix ans, suite un « épisode cévenol » similaire, le stade avait déjà été dévasté. Le problème est récurrent. Inauguré en 1972, ce stade, comme l’ensemble de la ville et de ses habitants, ne supporte pas la pluie. N’ayant que très peu de prises sur les phénomènes météorologiques, le club va plutôt devoir agir sur l’infrastructure. On voit mal Loulou se muer en marabout dansant contre la pluie chaque automne.

Si la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle peut aider financièrement, les dirigeants pailladins vont surtout devoir se tourner vers les partenaires institutionnels qui ont fait la force du sport montpelliérain. La Ville, l’Agglomération et la Région en tête. D’autant plus qu’avant même le début des travaux, le clan Nicollin évoque l’hypothèse d’un nouveau stade. Une idée déjà lancée cet été. Interrogé à ce sujet, Philippe Saurel – maire (DVG) et président de l’Agglomération – ne s’oppose pas au projet d’une nouvelle construction. Il reconnaît cependant que les fonds seront difficiles à trouver. Mais surtout, tout le monde s’accorde à dire que partir de la Paillade, « là où on a commencé il y a 40 ans » dixit Loulou, couperait le club de son âme, de son histoire. Une affaire propre à déchaîner les passions dont on devrait certainement reparler d’ici peu.

Pour l’heure, il faut reconstruire au plus vite afin de limiter les pertes financières que risque d’occasionner l’indisponibilité de l’antre meurtrie du MSHC. Côté sportif, les Montpelliérains ont pour eux leur bon début de saison. Mais ce genre de « perturbation » peut être fatale. L’horizon reste terne. Outre la menace d’une nouvelle alerte météo, flotte désormais le fantôme de 2003 : une relégation en fin de parcours.

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