Depuis plusieurs mois, François Hollande sillonne la France et entend maintenir le lien avec ses concitoyens.
À l’occasion d’un « Grand oral » avec les élèves de l’IEP (Institut d’études politiques) de Bordeaux, l’ancien chef de l’État est intervenu, auprès de la jeunesse, ce vendredi 1er décembre sur « La mondialisation vue de l’Élysée ». Les étudiants l’ont interpellé sur l’écologie, la défense, l’économie et la culture dans le cadre de son mandat.
Un accueil chaleureux
Au Théâtre national de Bordeaux (TNBA), François Hollande fait salle comble. L’ancien dirigeant est accueilli sous les applaudissements, un an après avoir décidé de ne pas se représenter à la présidence du pays. La conférence est ponctuée d’éclats de rire, en raison des caricatures des dessinateurs Large et Urbs, réalisées et projetées en simultané derrière lui. Mais également suite aux plaisanteries de l’ancien chef de l’État.
Et c’est dans cette atmosphère détendue et bon enfant que l’ancien premier secrétaire du parti socialiste aborde les sujets plus sérieux qui ont rythmé son mandat.
Le Mali et la COP21, ses deux grandes réussites
Mais très rapidement, ses réponses aux questions des étudiants revêtent des allures de plaidoyer pour son quinquennat.
Lorsque les étudiants évoquent l’affaiblissement du pays dû à son mandat, il garantit qu’il a eu « des choix à faire ». Et insiste sur la victoire du Mali et de la COP21, « signes de l’influence de la France » selon lui.
En matière d’écologie, il soutient que la conférence pour le climat a été une « prise de conscience planétaire » au niveau des États mais aussi des régions, des entreprises, des particuliers… « L’écologie a gagné la partie » certifie-t-il.
« Daesh a perdu »
Concernant les questions sur le terrorisme et les attentats, l’ancien chef de l’État l’affirme : « Daesh a perdu ». Il accuse Bachar El-Assad d’avoir « massacré son peuple ».
En n’occupant plus qu’une partie réduite en Irak et en Syrie, l’organisation État Islamique (EI) aurait perdu de son influence, en raison notamment de l’action de la France pour « éradiquer le terrorisme » se félicite-t-il. Mais il précise que ce n’est « pas terminé avec cette crise », et que « nous devons convaincre l’Iran et la Russie que l’avenir de la Syrie ne peut s’effectuer par le maintien de Bachar El-Assad ».
François Hollande réaffirme l’enjeu de la cybersécurité et de la solidité de la démocratie, de sa cohésion, pour faire face à cette « guerre qui va durer longtemps ».
« Je souhaite à Emmanuel Macron de réussir là où nous n’avons pas échoué »
Les étudiants poursuivent sur la politique de défense de la France. L’ancien dirigeant ne cesse de louer les bénéfices d’une Europe qui doit « garantir la sécurité » et remarque que le contexte d’aujourd’hui est encore plus favorable au couple franco-allemand. « Le besoin d’Europe est encore plus grand actuellement » souligne-t-il.
Lorsque la crise de la zone euro est abordée, il ne reconnait aucune défaite et déclare qu’il « souhaite à Emmanuel Macron de réussir là où nous n’avons pas échoué ».
« Je suis fier d’être un révélateur de talents »
L’ancien chef de l’État a ensuite évoqué la nomination de son ex-ministre de la Culture, Audrey Azoulay, à la tête de l’Unesco. « Je suis fier d’être un révélateur de talents » plaisante-t-il, déclenchant l’hilarité dans la salle. Une blague lourde de sens car fait-elle certainement référence à Emmanuel Macron, son ancien protégé, ministre de l’économie devenu président de la République.
À la fin de la conférence, des élèves de l’IEP lui demandent s’il a repris le sport et notamment le football. Si l’ancien chef de l’État répond par la négative, il affirme cependant s’ « échauffer tout doucement pour être prêt à reprendre la compétition », sous-entendu, en politique.
Des déplacements significatifs
Depuis trois mois, François Hollande multiplie les déplacements en tant que président de sa fondation « La France s’engage », initiée durant son mandat. Très présent sur la scène diplomatique, il s’est rendu au Portugal et en Corée du Sud. Il prévoit également de se rendre le 11 et 12 décembre à Dubaï, puis dès le début 2018 en Afrique et en Chine.
Ce samedi 2 décembre une rencontre est organisée avec l’ancien président américain, Barack Obama. François Hollande, en marche vers de nouveaux engagements ?