Montpellier s’adjuge le derby du Sud
En remportant une victoire au forceps, Montpellier relègue Marseille à douze points et s’installe de plus en plus comme un candidat aux places d’honneurs.
En remportant une victoire au forceps, Montpellier relègue Marseille à douze points et s’installe de plus en plus comme un candidat aux places d’honneurs.
Le transfert record de Javier Pastore vers le Paris Saint-Germain pour 42 millions d’euros a donné des idées. Trois députés UMP ont profité de l’examen du budget 2012 pour déposer un amendement afin de taxer à hauteur de 3% les transferts de sportifs. Analyse d’une fausse bonne idée.
Alors que les joueurs font la trêve et que les entraîneurs cherchent la pièce manquante à leur effectif, il est temps de faire un bilan à la mi-saison de la Ligue 1. Où en sont les cadors ? Que sont devenus les promus ? Quelle est la surprise de ces 19 premières journées ? Voici les tops et les flops de cette première moitié du championnat de France version 2010/2011.
Après un début de championnat poussif, les puissants de la Ligue 1, que sont Marseille, Lille, Paris, Rennes et Lyon, ont terminé l’année en tête du classement. Lille a été sacré champion d’Automne juste devant le Paris Saint-Germain qui pointe à une longueur. A la mi-saison, quatre points séparent le premier et le sixième, l’AS Saint-Étienne, et 10 points avec le 16ème. Le championnat n’a jamais été aussi serré à mi-course…
L’Olympique de Marseille, bien qu’ayant quelques difficultés offensives, est toujours dans la course pour se succéder à lui-même en tant que champion de France. Lille propose le style de jeu le plus agréable à regarder de l’Hexagone. Quant à Paris, il semble bien loin le temps des crises à répétition et semble désormais armé comme jamais pour prétendre à une place en Ligue des Champions l’année prochaine voire, encore mieux, le titre. Par ailleurs, le Stade Rennais reste toutefois limité pour viser la première place alors que Lyon, s’il résout ses problèmes défensifs, peut retrouver son trône en fin de saison. Ce sont toutes ces équipes que l’on devrait retrouver aux premières places à l’issue de la 38ème et dernière journée. Dans quel ordre ? Là est toute la question.
Étant donné le resserrement que l’on peut observer entre toutes les équipes, il est difficile de sortir une ou deux équipes qui ont véritablement déçu. Cependant, le promu Arles-Avignon et son effectif changé à plus de 50% en début de saison, n’a pas réussi à répondre aux attentes et aux exigences de la Ligue 1. L’AS Monaco peut être rangée dans la catégorie des flops. Première équipe non relégable, L’équipe de Guy Lacombe restait sur sept matchs sans victoire avant la 19ème journée. En ce qui concerne Caen et Lens, même si elles ne sont pas encore en Ligue 2, la deuxième partie de la saison va être extrêmement difficile.
Pendant que Caen et Arles se battent pour ne pas redescendre en L2, la surprise nous vient de Brest, le troisième promus, qui pointe à une septième place bien méritée. Malgré un effectif réduit, les protégés d’Alex Dupont proposent un jeu fluide et débridé, porté constamment vers l’avant. Brest se permet même de devancer, à la trêve, des clubs comme Bordeaux, Toulouse ou Montpellier. Une réussite qui s’appuie sur une solidité défensive et un jeune attaquant plein de promesses, Nolan Roux.
Le milieu offensif gauche du Paris Saint Germain, Nenê, recruté cet été pour 8 millions d’euros, est actuellement le meilleur joueur du championnat. Avec 13 buts au compteur, il est le principal artisan des bonnes performances du club de la capitale. Décisif à de très nombreuses reprises et auteurs de buts somptueux, il se doit de rester à ce niveau pour mener son club vers les sommets.
La seconde partie du championnat reprend les 15 et 16 janvier avec le choc entre Bordeaux et Marseille. Une affiche qui pourrait déjà se transformer en tournant en cas de défaite pour l’un ou l’autre. Bordeaux s’éloignerait des places européennes et Marseille pourrait être détaché du peloton de tête.
Avant la fin du mois de mai, épilogue de cette saison, beaucoup de matchs vont se dérouler. Notamment la Coupe de France qui démarre dès ce week-end pour les clubs professionnels ou bien les huitièmes de finale de la Ligue des champions en février pour Marseille et Lyon.
Qui terminera champion ? Qui accompagnera Arles-Avignon, quasiment condamné, en Ligue 2 ? Qui jouera la coupe d’Europe ? Qui sera désigné meilleur joueur du championnat ? Les réponses le dimanche 29 mai prochain aux alentours de 23h, ou peut-être avant…
Un week-end des 23 et 24 octobre haut en couleur pour le sport français. Les montpelliérains ont fait bonne figure dans le top 14 et en Ligue 1. En gymnastique, Thomas Bouhail devient le premier champion du monde français d’après guerre.
L1 : la Bretagne garde la tête
La 10ème journée de Ligue 1 nous a tenu en haleine jusqu’au dimanche soir. Rennes conserve la tête du championnat malgré une première défaite de la saison face à Montpellier (0-1). C’est Marseille qui accède à la deuxième place grâce à une victoire écrasante à Lille (1-3) avec un doublé de l’international français Loïc Rémy. Ce succès marseillais fait rétrograder Saint-Étienne, qui concède le match nul à domicile face à Caen (1-1). Les verts ne sont pourtant pas passés loin de la victoire synonyme de première place au classement. Dimitri Payet, récemment sélectionné en équipe de France, a loupé un penalty dans le temps additionnel. Rennes n’est pas la seule équipe bretonne en tête du championnat. Brest qui est allé s’imposer 0-2 à Bordeaux est désormais quatrième. Dimanche, Arles-Avignon a obtenu son second point de la saison en arrachant le match nul (1-1) face à Lyon a qui tout réussi en ligue des champions mais pas en championnat. Le Paris-Saint-Germain n’est pas en forme non plus. Malgré leur défaite 2-3 contre Auxerre, Nenê a tout de même inscrit le but le plus rapide du championnat 2010-2011 après 50 secondes de match.
Top 14 : Montpellier leader
Du côté du ballon ovale, après la deuxième journée de la coupe d’Europe la semaine dernière, le Top 14 reprenait ses droits ce week-end. Le Racing-Métro 92 a ouvert les débats vendredi soir en recevant Bayonne. Victoire des parisiens sur le fil (15-9) dans un match sans essai. Samedi, Toulouse et Montpellier ont brillé sur leur pelouse. Les toulousains ont battu Perpignan (38-29) obtenant le point du bonus offensif. Les Montpelliérains ont eux pris la tête du championnat en assurant face à Bourgoin. Ils se sont imposés 28-3 obtenant aussi le point du bonus offensif (voir l‘article sur Haucourant, « Montpellier peut mieux faire»). Les toulonnais rétrogradent à la quatrième place après leur défaite face au stade français 22-15.
Deux frenchies qui ont la cote
Ce dimanche 24 octobre, deux français se sont distingués. A Rotterdam, Thomas Bouhail, gymnaste de 24 ans, a été sacré champion du monde dans le concours du saut de cheval. Le vice-champion olympique offre ainsi la première médaille de ces championnats du monde à l’équipe de France. Il devient le premier gymnaste français à obtenir ce titre depuis l’après-guerre.
Un habitué des podiums, Sébastien Loeb, a aussi fait parler de lui. Il a remporté la 61ème victoire de sa carrière, la 7ème de la saison en terminant en tête du rallye de Catalogne.
En sport automobile, le week-end a aussi été marqué par le premier grand prix de Corée du Sud en Formule 1 qui s’est disputé sur le circuit de Yeongam. A l’issue d’une course largement perturbée par la pluie et les nombreuses sorties de route, Fernando Alonso s’est imposé, prenant la tête du classement des pilotes.
A suivre cette semaine à Montpellier, le premier Open Sud de France à l’Arena où sera présente l’élite du tennis français.
Samedi soir, Montpellier a remporté à domicile sa quatrième victoire face à une équipe de Sochaux impuissante. Les buts sont signés Yanga Mbiwa (29ème minute) et Belhanda (43ème minute).
Au programme de ce week-end sportif, il y avait bien sur du football. Les équipes de ligue 1 disputaient la 9ème journée de championnat. Après la trève internationale, Montpellier accueillait Sochaux samedi soir. Le froid et peut-être les mauvais résultats ont eu raison du public montpelliérain qui n’était pas présent en grand nombre au stade de la Mosson. Onzième du championnat, les hommes de René Girard restent sur une lourde défaite 3-1 à Lille. Recevoir la meilleure attaque du championnat n’était pas chose facile pour les locaux. Sochaux sixième avec 16 buts inscrits démarre bien la saison. Mais les sochaliens n’ont inscrit aucun point à l’extérieur cette année. L’équipe de Francis Gillot se déplaçait à Montpellier alors que deux affaires extra sportives l’avait affecté durant la trève internationale. Chose inédite samedi soir, les deux entraîneurs étaient suspendus et coachaient des tribunes.
Les montpelliérains réalisaient une excellente première mi temps durant laquelle ils assommaient leurs adversaires qui se résignaient en seconde période. Sans avoir le monopole du ballon, ce sont les locaux qui se créaient les premières occasions, notamment par Marveaux et l’international chilien Estrada. Les sochaliens de leur côté inquiétaient peu Jourdren, le gardien montpelliérain, avec seulement deux tirs dont un cadré dans les 45 premières minutes. Après plusieurs tentatives, les locaux étaient récompensés à la 29ème minute par un but de la tête de Yanga Mbiwa. Juste avant la pause, les hommes de René Girard enfonçaient leurs adversaires en inscrivant un second but suite à une belle action collective conclue par Belhanda. La seconde période était plus fade.
A domicile, Montpellier remporte sa quatrième victoire de la saison. Cela permet à ce club de se replacer dans la première partie du classement (9ème). Une bonne nouvelle avant le déplacement chez le leader Rennes la semaine prochaine.
Deux rencontres importantes pour la tête du classement se déroulaient dimanche. Rennes concéde le match nul à Lens et les verts de Saint Etienne s’incline 2-1 à Nice, avec des buts de Payet pour l’ASSE et de Ben Saada et Mounier pour Nice. Rennes reste donc leader avec 19 points. A noter la belle victoire du PSG 0-2 à Toulouse qui se hisse à la troisième place et le premier point obtenu par Arles-Avignon sur la pelouse de Brest (0-0).
Le sommet de la 13è journée de Ligue 1 entre l’OM et l’OL a débouché hier dimanche 8 novembre à Lyon sur un match nul d’anthologie, qui va marquer l’histoire de football français tant pour la charge émotionnelle qu’il a offert au public que par son score final improbable : 5-5!
Le 4-4 hallucinant entre Liverpool et Chelsea en quart de finale de la Ligue des Champions l’an passé a hérité hier soir d’un petit frère français. C’est bien la Ligue 1 et non la glorieuse Premier League anglaise qui a produit ces 90 minutes de ballon rond complètement dingues!
Après un tel match, les deux Olympiques pourront autant méditer sur leurs insuffisances défensives que sur leurs capacités de réaction. On ne s’attendait pas à ça! Dans les matchs au sommet, la L1 a souvent la fâcheuse tendance à donner des prestations vides, opposant des formations qui ne veulent surtout pas perdre. En témoigne le mortel Lyon-Marseille de décembre 2008 (0-0). Alors qu’hier, non seulement Marseille et Lyon ne voulaient pas laisser trois points à l’adversaire, mais tous les deux sont allés bien au-delà, ne se laissant respectivement aucun répit pendant la totalité du match!
Lyon veut son trône
Relancés dans le championnat par les trois points ramenés de Saint-Etienne samedi dernier (1-0), les Lyonnais savaient qu’après la défaite de Bordeaux ce week-end, en cas de victoire contre Marseille, ils passeraient seuls en tête du championnat. Il n’a pas fallu longtemps pour vérifier que l’OL avait bien l’intention de saisir cette occasion.
À la 3è, sur une mauvaise relance de la tête du Brésilien Hilton, Pjanic contrôle de la poitrine, décroche une frappe en demi-volée sous la barre de Mandanda et marque le premier but pour Lyon. Magnifique! Tout juste entamé, le match est déjà plein de promesses. La tendance se confirme à peine dix minutes plus tard, avec l’égalisation de la tête par Diawara, sur corner. En un instant, Marseille sème un froid dans les virages de Gerland, où les Lyonnais s’aperçoivent qu’une fois de plus, les supporteurs phocéens sont venus nombreux. 1-1 à la 11è minute. Les hostilités sont bien lancées, et les défenses ont déjà démontré leurs limites du soir.
Dans la foulée, contre toute attente, Lyon ne s’arrête pas et se relance aussitôt vers le but phocéen. Et de nouveau, les Gones ne mettent que trois minutes à concrétiser, grâce à Govou. Parti de son camp, auteur d’une course individuelle remarquable, l’ancien capitaine de l’équipe voyant qu’il n’est pas attaqué entre dans la surface et frappe lourdement du gauche! Mandanda est de nouveau battu. 2-1 à la 14è minute. Gerland ne le sait pas encore, mais l’intensité va monter crescendo!
Pendant tous le reste de la première mi-temps, les hommes de Claude Puel pensent regagner les vestiaires en laissant leur public sur cette image de Govou marquant en force. L’OL est leader au classement! Mais Marseille va pousser avant la pause.
À la 44è minute, la mécanique lyonnais va finalement se gripper là où personne ne l’attendait. Sur une frappe lointaine et flottante de Benoît Cheyrou, Hugo Lloris se loupe! Le plus sûr de tous les Lyonnais cette année apprécie mal la trajectoire du ballon et le repousse dans ses propres buts! 2-2.
Marseille y tient beaucoup
Sur ce score de parité à la mi-temps, les Phocéens commencent sans doute à se dire qu’avec un Lloris qui doute en face et un jour de repos de plus que les Lyonnais cette semaine, il doivent forcer encore un peu le destin en deuxième mi-temps. Et ils n’ont pas tord! Dès la 47è minute, Baky Koné reprend un centre d’Abriel en le déviant somptueusement de l’extérieur du droit et le ballon finit en lucarne. Quelle entrée! Les Marseillais passent d’emblée devant au score, par 3 buts à 2!
C’est à l’OL de courir pendant la deuxième mi-temps, et à l’OM de dérouler. Marseille a plusieurs occasions de faire le break, et ne va pas toutes les rater. Il faut quand même attendre la 80è minute et un corner d’Abriel pour voir Brandao s’imposer et marquer un quatrième but marseillais: 2-4 pour l’OM à Gerland! Cette fois la messe semble dite. Le banc marseillais est en joie. À ce moment, Marseille est le grand revenant du haut du classement, et peut se satisfaire de sa capacité retrouvée à marquer, cinq jours après avoir déjà concrétisé six buts contre Zurich.
Ces réjouissances ne durent pas longtemps. Pas plus d’une minute. En deux temps trois mouvements, Lisandro se retrouve dès l’engagement lancé vers Mandanda (81). Il résiste à la charge d’Hilton et pique son ballon au-dessus du portier phocéen. But! 3-4! Le public est galvanisé! Neuf minutes restantes, Gerland n’attend plus qu’une chose, qu’un dénouement possible et imaginable. Le public veut l’égalisation à 4-4! Les joueurs aussi…
L’apothéose
Une fois de plus, Gerland n’a pas à attendre trois minutes. À la 84è, corner de Bastos: main de Heinze dans la surface, et penalty! C’est Lisandro qui prend ses responsabilités. Il le marque, égalise et fait exploser de fureur le stade entier! Après le but arraché au dernier moment contre Liverpool mercredi, l’Argentin marque encore le match de son emprunte: le sang froid. Lisandro fascine littéralement Gerland et ses co-équipiers!
D’ailleurs il reste encore six minutes à jouer et l’heure n’est pas encore aux réjouissances! En tribune et sur le terrain, les Lyonnais n’ont plus du tout envie de se contenter d’un match nul. Ils veulent en découdre! Les encouragements ne cessent plus, la fin du match est complètement folle! Jusqu’à la 90è, et un nouveau but de… Bastos pour Lyon. Une action collective parfaitement dosée. Un but d’école. À l’arrivée, le Brésilien, sélectionné cette semaine pour la première fois en Seleçao, offre au public Lyonnais l’apothéose qu’il attendait: la victoire contre l’OM et la tête du classement de L1! Phénoménal!
Mais ce match ne s’arrête plus! Alors que Gerland fête la victoire imminente, pendant ce temps Marseille repart en avant. Au forcing, au mental, au culot, les Phocéens jettent leurs dernières forces pour aller arracher le 5è but dans les arrêts de jeu. Et sur un ballon détourné par Toulalan contre son camp, ils le font! 5-5! Cette fois, le score ne bougera plus: 5-5… Monumental! Olympique!
Au final, le résultat ne change pas grand chose au classement mais l’affrontement d’hier a offert à Marseille et Lyon un sentiment de proximité inédit. Les deux Olympiques ont fourni l’une de ces prestations au sommet qui peuvent fonder l’histoire commune de deux clubs. Il ne peut qu’en ressortir une rivalité savoureuse, faite de respect mutuel et d’envie de se surpasser. Après le match, les joueurs des deux camps se sont attardés pour saluer leur public respectif ensemble sous les applaudissements venant de partout dans le stade. Le public a applaudi la prestation d’ensemble! Décidément la Ligue 1 surprend son monde cette année.
Classement de Ligue 1 après 13 journées :
1. Bordeaux – 25 pts / 2. Lyon – 24 pts / 3. Auxerre – 23 pts / 4. Monaco – 22 pts / 5. Lorient – 21 pts / 6. Montpellier – 21 pts / 7. Valenciennes – 20 pts / 8. Marseille – 19 pts (-1)
La première partie de la saison 2008-2009 nous a réservé quelques surprises et certaines déceptions : un Lyon fébrile, des Girondins solides, un Paris qui retrouve les sommets, des Marseillais incertains, un surprenant Stade Rennais et des Stéphanois dépassés. Revue et analyse avant le début des matches retours.
Avec 38 points au compteur, Lyon a été sacré champion d’automne à Caen pour la cinquième année consécutive. 38 points, mais aussi 17 blessés, dont 8 graves et 4 encore indisponibles (Réveillère, Clerc, Bodmer et Pjanic). Si par les autres années, l’OL pouvait compter sur son banc, sur ses jeunes, le Lyon version 2008-2009 s’est montré souvent fébrile, exceptionnellement talentueux. Des défaites à Paris, Rennes et Nantes, des 0-0 insipides à Gerland contre Marseille et Valenciennes, une attaque en panne hormis Benzema (avec 23 buts, seulement la huitième attaque de L1), le temps doré des Essien-Diarra-Tiago-Abidal-Malouda paraît révolu. Même si la longue liste des blessés peut s’avérer une excuse légitime à ce début de saison mi-figue mi-raisin, notamment en défense (graves blessures de François Clerc et d’Anthony Réveillère), il n’empêche que le jeu déployé n’encourage pas aux tempéraments les plus optimistes. Hormis quelques coups d’éclats à Florence, contre Bordeaux, et la deuxième mi-temps de Munich, l’OL de Puel a maîtrisé des victoires, courtes, assurées, ternes. Sans panache.
Mais dans ce ciel brûmeux, un coin d’éclaircie semble soulever une part de pessimisme. Des promesses, quelques lueurs, un je-ne-sais-quoi rhonalpin, une folie de Benzema, un coup de patte de Juninho, un Toulalan infatigable. Une étincelle. Lyon reste la seule équipe du championnat français à jouer mal, à virer en tête avant les fêtes, et à se qualifier pour les huitièmes finales de la Ligue des Champions. L’OL possède cette capacité à s’extirper des moments de doute sans encombres. Jean-Michel Aulas, pour la première fois depuis sept ans, a promis de privilégier les résultats sportifs aux résultats financiers, lesquels sont largement positifs. En clair, il a promis de l’audace. Et de l’espoir. L’espoir que le plus grand club français actuel n’ait pas peur de tirer le Fc Barcelone en Coupe d’Europe, l’espoir qu’après sept ans de règne sans partage, le roi Lyon soit prêt à prendre des risques, quitte à laisser sa couronne pour de glorieuses campagnes européennes.
L’équipe dirigée par Laurent Blanc finit la mi-saison à la deuxième place du championnat avec 35 points, à trois longueurs du leader Lyonnais. Bordeaux joue bien, l’équipe est en place, grâce à un Yohann Gourcuff en état de grâce. Le joueur prêté par le Milan A.C. est « la » révélation de ce début de championnat. Le milieu de terrain auteur de 5 buts en club depuis le début de saison toute compétition confondue, a ébloui de sa technique balle au pied une Ligue 1 souvent bien fade. Gourcuff semble indispensable et c’est bien ici le problème. Quand le breton ne dirige pas le jeu bordelais, l’équipe marche moins bien. On le sait à Bordeaux et du coup il est le deuxième joueur le plus utilisé dans l’effectif avec Souleymane Diawara, jouant 18 des 19 matchs disputés par les Girondins de Bordeaux depuis le début de la saison (0-0 à Sochaux). A la vue des prestations de l’ancien Rennais, Bordeaux ne semble pas en mesure de lever en fin de saison l’option d’achat de 15 millions d’euros qui plane au dessus du jeune joueur. Les dirigeants du Milan A.C. par l’intermédiaire de l’entraîneur Galliani, ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils souhaitaient récupérer Gourcuff dès la saison prochaine.
L’autre pilier de l’effectif bordelais est sans aucun doute l’argentin Fernando Cavenaghi. Deuxième meilleur buteur de Ligue 1 avec 11 réalisations, El Torito est parvenu à débloquer des situations compliquées, notamment en inscrivant le but de l’espoir en ligue des champions face à Chelsea et le but victorieux face à Monaco.
Deuxième meilleure attaque avec 31 buts inscrits, Bordeaux semble pêcher par excès de confiance en défense, 7ème avec 19 buts encaissés et quatre défaites à l’extérieur. Une défense un peu faible pour pouvoir titiller Lyon mais également pour contrer les formations qui aspirent au titre et au podium. Eliminé de la Ligue des champions et de la Coupe de France, Bordeaux sent pourtant que l’année 2009 est peut être celle de la passation de pouvoir et la fin du monopole lyonnais. Qualifié pour les 16ème de finale de la Coupe de l’UEFA, l’objectif de la saison semble pourtant ailleurs. Dauphin de Lyon depuis la saison dernière, l’entame du championnat a lancé quelques signes encourageants. Victorieux du trophée des Champions aux tirs au but, les Bordelais ont eu à deux reprises l’occasion de passer leader et l’ont même été virtuellement après la démonstration 4-0 face au Havre. Puis il y a le dernier match avant la trêve, sûrement celui de référence. Menée 3-0 face à Monaco à Louis II, l’équipe de Laurent Blanc, au terme d’un match somptueux, est parvenu à renverser la tendance en s’imposant 3-4. En plus de bons joueurs, cette équipe a du caractère, du coffre et un moral. Reste à le démontrer dès dimanche à Chaban Delmas pour la réception d’un Paris Saint Germain, qui semble avoir retrouvé de sa superbe.
La vraie surprise de ce début de championnat reste incontestablement le Stade Rennais. Surprenant 3ème à mi parcours, les bretons devancent notamment Paris et Marseille, deux des plus sérieux prétendants au titre de champion de France. La force des joueurs de Guy Lacombe : La régularité. Après 19 matches, Rennes ne compte qu’une seule défaite à son compteur, concédée en août sur la pelouse du stade des Alpes à Grenoble. Depuis, les Rennais ont su se maintenir au contact des leaders en multipliant les coups d’éclats contre les grosses écuries. Déjà lors de la 1ère journée, Rennes met en échec la fringante équipe de l’OM dans un match fou clôturé sur le score fleuve de 4 – 4. Grâce à l’œuvre de Mickaël Pagis qui s’est offert un hat-trick, les bretons ont ensuite infligé leur plus sévère défaite de la saison aux leaders lyonnais (3 – 0)[[Il faut remonter à octobre 2007 et la défaite de l’OL face aux Glasgow rangers en tour préliminaire de la ligue des Champions pour retrouver un tel écart de buts]]. Pour finir, les hommes de Guy Lacombe se sont défaits d’un PSG en bonne forme (1 – 0) et ils sont allés chercher le nul (1 – 1) sur la pelouse des girondins de Bordeaux. Bilan à mi-saison : le Stade Rennais cumule 34 points, à quatre longueurs de l’OL et il se hisse à la deuxième place du classement des meilleures défenses avec seulement 13 buts encaissés.
Toutefois une question reste en suspens : les Rennais pourront t-ils tenir le rythme jusqu’à la fin ? S’ils n’ont encore rien accompli les hommes de Guy Lacombe ont tout de même de très sérieux atouts. Ils maintiennent une défense solide notamment grâce au travail de Peter Hansson et Rod Fanni et à la puissance du sénégalais Kader Mangane. Devant, les bretons s’assurent l’expérience et l’habileté de deux tauliers du championnat, Jérôme Leroy et Mickaël Pagis accompagnés par la fraicheur de la nouvelle génération incarnée par Jimmy Briand. Ce dernier qui, à l’instar de son coéquipier Rod Fanni, a obtenu les faveurs de Raymond Domenech en étant sélectionné en équipe de France. Autre preuve s’il en ai, de la vitalité du club d’Ille-et-Vilaine. Avec une équipe qui allie puissance et technique, Rennes se montre donc comme un dangereux outsider capable d’inquiéter sérieusement ses concurrents dans la course au titre. Les grands clubs sont prévenus, il faudra compter avec les Rennais.
Cette saison a été longtemps attendue par les supporters du club de la capitale. Début janvier, le club est encore en course sur quatre tableaux. En championnat, il est quatrième à 5 points de Lyon, en Coupes (de France, de la Ligue et de l’Uefa ), il est qualifié pour les 16ème de finale.
Paul Le Guen, qui avait demandé quelques saisons avant de ramener le club à son réel niveau, est donc en passe de réussir son pari. Avec lui, Charles Villeneuve, quelque peu décrié à son arrivée, se délecte des fruits de ses choix judicieux en matière de transfert. Claude Makelele s’est imposé comme le taulier de la défense, Stephane Sessegnon comme meneur de jeu en réussite (il est troisième ex-aequo au classement des passeurs décisifs) et Giuly assume pleinement son rôle de feu follet de l’attaque et développe un belle entente avec Hoarau. Seul Kezman est encore en déça de son rendement espéré, mais sa petite forme a permis à Peggy Luyindula de retrouver un excellent niveau.
Depuis le début de la saison, le PSG régale (enfin) les amateurs de football. Son jeu collectif est rodé et son attaque, grand problème des dernières saisons, s’est réveillée. Paris n’est plus l’équipe qui végétait en fin de classement depuis deux saisons, luttant contre la relégation. Elle développe aujourd’hui un jeu attractif et bien équilibré et s’appuie sur une équipe-type en Ligue Un (Landreau, Ceara, Camara, Traoré, Armand en défense, Makelele, Sessegnon, Rothen et Clément au milieu et Hoarau et Giuly en attaque ) mais aussi sur un banc de qualité ( Luyindula, Kezman ou encore Sakho pour ne citer qu’eux). Le coach parisien a innové, en faisant jouer Giuly en pointe et en faisant confiance à Traoré, qui se transcende en défense ces derniers temps. En Coupes, les remaniements plus ou moins audacieux et surtout maintes fois décriés ont finalement participé au bon rendement global des parisiens.
La mayonnaise prend, et Paris se pose en sérieux prétendant au podium, voir au titre.
Preuve de cette dynamique retrouvée, le mercato s’annonce tranquille pour le club, qui a vu la piste Ronaldo tomber à l’eau fin décembre 2008. Le seul souci du coach à l’heure actuelle est de conserver son groupe et de l’emmener le plus loin possible sur tous les tableaux.
Après un recrutement cohérent et un bon début de saison, l’Olympique de Marseille, 5ème avec 32 points, a montré de sérieuses limites dans les semaines précédant la trêve. Conséquences : le bilan à mi-championnat est très mitigé et l’avenir incertain.
Si Eric Gerets avait joué au magicien la saison dernière, les premiers responsables des résultats restent les joueurs. Or, de ce côté-là, les satisfactions se font rares. Ben Harfa a déçu, voire excédé, sur le terrain comme en dehors, et donné raison à ceux qui lui préféraient Gourcuff pendant le marché estival. Hilton n’est que l’ombre du chef de défense qu’il était à Lens tandis que Zubar, après un léger mieux depuis le match retour face à Liverpool, a rappelé à tout le monde dimanche dernier face à Besançon qu’il était toujours capable du pire. Bonnart, Cheyrou, Cana ou encore Valbuena n’ont plus le précieux rendement qui était le leur lors de la deuxième partie du précédent exercice. Devant, Koné est déconcertant d’inefficacité alors que Samassa n’a pas le niveau requis pour jouer dans un club comme l’OM. Seuls Taïwo, qui a pris une nouvelle dimension dans son couloir gauche, Niang, qui, son absence en témoigne, est absolument indispensable aux avants postes, et à un degré moindre Mandanda, ont réellement convaincu après 19 journées de championnat.
Mais Marseille a des solutions pour rectifier le tir. D’abord au sein même de son effectif. Gaël Givet, qui ne pourrait qu’améliorer une charnière centrale aux abois, peut constituer une solution si toutefois Eric Gerets cesse de l’ignorer obstinément. Le retour de son ancien co-équipier à Monaco, Julien Rodriguez, dimanche dernier en coupe, est également un motif d’espoir dans la perspective de retrouver une assise défensive qui sera indispensable à l’OM pour jouer les premiers rôles à la fin du championnat. D’autre part, un voire deux renforts offensifs viendront compléter l’effectif et soulager un Mamadou Niang trop esseulé en attaque. La piste Larsson finalement abandonnée, il faut espérer que les dirigeants sauront faire le bon choix. De celui-ci dépendra, en partie, le comportement de l’OM en coupe de l’UEFA et son classement au soir de la 38ème journée.
Après avoir fini le championnat 2007-2008 à la cinquième place du classement, l’AS Saint Etienne espérait rester dans le top 5 cette saison. Mais après cette première moitié de saison, les Verts occupent seulement la dix-septième place, à quatre points d’avance sur le premier relégable, Valenciennes. Pire, les Stéphanois ont même été lanterne rouge du championnat à l’occasion de la 15e journée. Grosse déception aussi à cause de Pascal Feindouno qui a rejoint le Qatar au mois de septembre, attiré par les pétrodollars. Le départ du maître de jeu des Verts a laissé un trou dans l’attaque stéphanoise qui a inscrit seulement 15 buts pour le moment.
Les supporters attendaient aussi beaucoup de l’entraîneur Laurent Roussey qui a réussi à ramener le club en Coupe d’Europe l’an dernier, surtout que l’ASSE conserve cette saison la totalité des joueurs cadres. Mais le coach n’a jamais réussi a créer une bonne entente dans le groupe, surtout au moment où les blessures des titulaires se sont multipliées.
Ces blessures qui ont criblé l’effectif stéphanois auront au moins eu pour avantage d’ouvrir le terrain à une nouvelle génération de joueur issu du centre de formation de la ville comme Yoann Andreu, 19 ans, qui a brillé contre le FC Valence. Le remplacement de Roussey le 11 novembre par Alain Perrin ne sera donc une surprise pour personne. Après l’arrivée de l’ancien coach lyonnais, l’équipe a sorti la tête de l’eau au mois de décembre en gagnant trois matches sur 4 en championnat.
Dans le brouillard de cette première partie de saison, les Verts sont tout de même de retour dans les compétitions internationales après 26 longues années. Toujours invaincus en 6 rencontres contre Tel Aviv à deux reprises puis contre Copenhague, Rosenborg, Bruges et Valence. L’aventure européenne se poursuit en février contre l’Olympiakos pour les 16e de finales.
D’aucun puisse en douter, le club du Paris Saint-Germain n’est pas un club comme les autres. Dès sa prise de fonction début juin, le nouveau président du club, Charles Villeneuve, était bien décidé à bâtir véritablement une équipe d’anciens combattants : Vieira (32 ans), Giuly (32), Makelele (35), Thuram (36), ou encore Wiltord (34) étaient sur les tablettes. Malheureusement, le co-fondateur de l’irrévérencieuse émission de TF1, « le Droit de Savoir », a sans doute oublié de consulter le manuel du « parfait négociateur ». Retour sur une pré-saison 2008/2009 aussi chaotique que l’exercice précédent.
Lundi 30 juin. Reprise de l’entraînement du PSG au Camp des Loges et déjà plusieurs banderoles assassines, chères aux supporters parisiens, accueillent les joueurs et pour l’heure, la seule recrue Guillaume Hoarau. Cette fois, les ch’tis sont épargnés. C’est le propriétaire du club qui est visé. « Colony, un grand PSG ou dégagez ! » ou « abonnements exorbitants, recrutement inexistants : vous nous prenez pour des cons ! » Le ton est donné. Paul Le Guen, entraîneur confirmé dans ses fonctions et coutumier du fait, reste stoïque à la vue des messages. « Je ne les découvre pas, je sais qu’il y a beaucoup d’attentes, mais pour évoquer notre ambition, nos objectifs, on va attendre de voir le recrutement». Visiblement, cette année l’ambition parisienne suivra le modèle « Guy Roux » : l’important, c’est d’obtenir les 45 points nécessaires au maintien.
Le Rennais Jimmy Briand ou le Manceau Stéphane Sessegnon sont toujours espérés mais aucun transfert n’est conclu. Mercredi, Paris a indiqué vouloir poursuivre les négociations sur Briand mais le président breton assure que les discutions sont closes entre les deux clubs sur ce dossier avant d’ajouter que « la proposition financière du PSG est très inférieure à la valeur du joueur ».
Le Guen a également fait du recrutement du milieu de terrain lyonnais Mathieu Bodmer une priorité. Le club parisien à fait une offre de 8,5 millions d’euros mais J.M. Aulas ne semble pas vouloir se séparer de l’ex-Lillois acheté voici un an.
Quand à Claude Makelele, Le Guen l’a « rencontré comme l’an dernier et lui a redit son envie de l’avoir dans son effectif », mais là aussi, ça semble coincer. « On espère pouvoir compléter notre effectif le mieux et le plus rapidement possible, mais il y a des éléments que je ne maîtrise pas, je ne suis pas financier. L’idéal, c’est tout de suite, mais je sais comment ça se passe, c’est comme ça tous les ans ». Apparemment, le sort s’acharne contre la capitale.
La préparation du PSG à des allures de cour d’école. Mercredi, la direction parisienne a décidé de mettre à pied Didier Digard et Amara Diane, à titre conservatoire (et non disciplinaire qui aurait suspendu leur salaire), tandis que Souza a été rappelé à l’ordre.
Digard, qui trouvait que son transfert vers Middlesbrough n’allait pas assez vite, s’était lâché dans L’Equipe : « je suis agacé, ça dure depuis trop longtemps, personne n’ose prendre de décisions, ce sont des incompétents au PSG, j’hallucine, ce club marche sur la tête et je ne veux plus y rester ».
De son coté, Diane a engagé un bras de fer avec les dirigeants pour quitter Paris dans les plus bref délais. Le club qatari d’Al Rayyan a approché le joueur mais le PSG n’entend pas le « brader », dixit Alain Roche, responsable du recrutement. L’attaquant ivoirien avait, lui, dénoncé dans Le Parisien « les choses bizarres » qui selon lui, ont lieu au sein du club : « c’est n’importe quoi. En six mois, ma valeur aurait doublé. »
Enfin, concernant l’absence à l’entraînement de Souza, le club a décidé d’un simple rappel à l’ordre après les explications et les excuses présentées par le joueur brésilien.
Tout juste sorti d’une saison où il a copieusement ciré le banc du FC Barcelone, assorti d’un Euro calamiteux, Lilian Thuram et ses 36 ans bien tassés étaient la cible numéro une des recruteurs parisiens décidément en manque d’inspiration. Vendredi dernier, celui-ci annonce qu’une « malformation cardiaque » détectée lors de la visite médicale traditionnelle l’empêchait de s’engager comme prévu au PSG. D’après le docteur Paclet, le médecin des Bleus, il n’y a pas eu « ni d’électrocardiogramme ni d’échographie » avant l’Euro, seule à même de détecter l’hypertrophie cardiaque dont souffre le joueur. Et de se retrancher derrière le secret médical lorsqu’on lui demande si l’encadrement médical des Bleus était au courant.
Platini, le président de la FIFA, à déclaré que la détection tardive du problème cardiaque de Thuram est « grave et surprenant », avant d’ironiser « Si toutes les équipes où il est passé avant ne l’ont pas détectée, c’est peut-être que le club qui veut l’engager aujourd’hui a changé d’avis et a finalement dit ça ».
Toujours est-il que pour le moment, le Paris Saint-Germain ne compte qu’une seule recrue contre une multitude de joueurs sur le départ ou qui souhaitent fuir la capitale. Si rien ne bouge, cette année encore, les banderoles risquent de pleuvoir.
Le malaise est grand entre les clubs de football et les arbitres. Interview de Philippe Malige, arbitre de Ligue 1, qui revient sur la pression exercée à leur encontre ces derniers temps.
Comment réagissez vous aux tensions survenues cette semaine à propos de l’arbitrage ?
La même réaction que mes collègues, on en a assez ! On a l’impression d’être les boucs émissaires même si on ne nie pas qu’il y a des erreurs. C’est un acharnement qui ne nous met pas dans de bonnes conditions, qui ne nous permet pas de travailler avec sérénité.
Avez vous senti le ton monter récemment ?
Le ton est monté doucement. On sentait la polémique sous-jacente. Il ne fallait plus qu’un prétexte pour qu’elle réapparaisse. De plus, le championnat est sur sa fin, il y a de plus en plus de crispation. Ce genre de polémiques n’arrive pas en début de saison, au bout de 4 ou 5 journées.
Comment expliquer la dégradation du climat ?
On a trop laissé passer certaines déclarations aussi graves. Si dès le départ on ne réagit pas, on s’expose à cela. Il aurait fallu éviter cette escalade dans les propos. La commission d’éthique n’a saisi aucun de ces dossiers.
Avec l’évolution du football, est-ce devenu plus difficile d’arbitre qu’auparavant ?
Ok, le jeu s’est accéléré mais parallèlement on est plus préparé. Mais nous restons des humains. Nous essayons de faire le moins d’erreurs possible. Il ne faut pas systématiquement les stigmatiser. Quand un attaquant loupe un but tout fait ou frappe trois mètres au-dessus, on ne s’arrête pas autant sur cette erreur.
Depuis la finale de la coupe de la Ligue, les critiques envers le corps arbitral se multiplient.
Le torchon brûle entre les arbitres de Ligue 1 et les clubs. Toute la semaine, entraîneur et présidents de clubs sont montés au créneau pour critiquer un corps arbitral jugé défaillant. Les polémiques se multiplient et le malaise, déjà bien palpable cette saison, s’est encore agrandi.
La colère de Gervais Martel, à l’issue de la finale de la coupe de la Ligue perdue par Lens contre le PSG samedi dernier au stade de France, avait donné le ton: «Il y a un penalty imaginaire de sifflé. C’est incroyable qu’un arbitre qui est soi-disant parmi les meilleurs arbitres français puisse prendre une telle décision (…) il faut le mettre six mois en National».
Mercredi dernier Antoine Kombouaré en a rajouté une couche, annonçant qu’il allait enfreindre le protocole en ne serrant pas la main des arbitres avant la prochaine rencontre de Valenciennes à Caen. Il compte ainsi protester contre «une nouvelle discrimination» à son encontre, la troisième suspension en un an.
Les erreurs d’arbitrages ne sont pas l’apanage de la Ligue 1. Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, Rolland Courbis, entraîneur du Montpellier Hérault, s’est également lâché. Revenant sur le penalty donné à retirer puis loupé par son équipe contre Reims, le coach montpelliérain a fustigé le corps arbitral. «Avant, j’avais envie de les aider mais désormais je vais arrêter, je vais être égoïste.» Il ajoute, provocateur comme à son habitude :«Mettons leur un chapeau et un costume et prenons les en photos. Normalement on ne doit pas parler de l’arbitre mais là on ne parle que d’eux». Il ne se fait pas non plus prier pour évoquer l’ensemble des erreurs ayant pénalisé son équipe au cours de la saison.
Le syndicat des arbitres de football élite (SAFE) n’a pas tardé à réagir et a souhaité «tirer un signal d’alarme pour que chacun retrouve sa sérénité après une recrudescence des dérapages verbaux et comportements agressifs» envers les hommes en noir. Pour le syndicat, remettre en cause «la probité et l’intégrité morale» des arbitres ne peut qu’être néfaste pour le football français. «Les conséquences de tels agissements sont incalculables tant par l’effet dévastateur sur le grand public que par la crise de confiance qu’ils insinuent entre les techniciens du football et surtout par leurs impacts déplorables sur l’arbitrage amateur». Dans ce climat tendu, le SAFE a même écrit à son « ministre de tutelle » Bernard Laporte pour demander sa «protection contre les attaques personnelles, en diffamation et injures publiques»
L’image des arbitres français auprès de l’UEFA ne risque pas de s’améliorer dans ce contexte alors qu’aucun représentant tricolore en sera à l’Euro 2008 en juin.
Marc Batta, ancien arbitre international et directeur national de l’arbitrage souhaite calmer le jeu et rendre les relations moins tendues. «Les insultes personnelles doivent être rejetées par la communauté du football». A quelques heures du très attendu Marseille-Lyon au stade Vélodrome, il n’est pas sûr qu’il ait été entendu. Entre clubs et arbitres, le divorce semble consommé.