Dans une salle pleine, mais pas survoltée, le candidat à la primaire socialiste a lancé sa campagne dans le sud de la France. Revenu universel, droit inconditionnel au temps partiel, visa humanitaire, transition énergétique : Benoît Hamon soigne sa gauche à douze jours d’un scrutin qui peine à mobiliser.
Une petite foule s’amasse devant les portes du Corum ce mardi 10 janvier. Simples « curieux » ou militants traditionnels du Parti socialiste, ils sont venus assister au premier meeting du candidat à la primaire socialiste dans le grand Sud. « Laissez vos coordonnées pour financer la campagne à Benoît ». À l’entrée, un soutien donne de la voix pour son candidat.
À 19h30, les 745 sièges de l’auditorium Pasteur sont occupés. Une cinquantaine n’a pas réussi à pénétrer la grande salle et doit se contenter de suivre le meeting sur des écrans. Le speaker annonce généreusement plus de 1 000 personnes, les jeunes socialistes s’agglutinent devant les coulisses, la musique de la pub Carrefour retentit : Benoît Hamon peut faire son entrée.
Cinq intervenants pour introduire les thèmes principaux
Cinq intervenants prennent la parole. Le député de la Loire, Régis Juanico, ouvre la soirée. Il justifie sa présence à Montpellier en répétant que ses parents vivent à Lattes et en clamant son amour pour le handball. Le porte-parole de Benoît Hamon se plaît à rappeler que Manuel Valls éprouve des difficultés à remplir des salles de 300 places. « Fraîcheur », « idées neuves », le stéphanois souhaite donner l’image d’une candidature en rupture avec celle de ses concurrents. Pourtant, comme beaucoup au Parti Socialiste, il revendique l’héritage de Michel Rocard et défend le parcours militant et l’expérience de son champion.
À la suite d’une petite vidéo se voulant pédagogique sur le programme de l’ex-ministre préparée par les jeunes avec Hamon, Gabrielle Henry prend la parole. Élue au conseil départemental de l’Hérault, elle témoigne de son parcours en tant que personne en situation de handicap et relate quelques anecdotes concernant des migrants pour mieux mettre en avant les réponses de Benoît Hamon sur l’exclusion. Au tour de Thierry Salomon, membre de l’association Megawatt et spécialiste des questions de transition énergétique, de prendre la parole. Le speaker nous le répète suffisamment pour qu’on l’entende, cette parole n’est pas celle d’un élu mais émane d’une personne issue de la société civile dont il est le seul représentant ce soir. Présentée elle aussi comme une simple citoyenne, l’invitée suivante est pourtant élue au Conseil municipal de Montpellier. Clare Hart est également chef d’entreprise et présidente de la Fondation agir contre l’exclusion de l’Hérault. Venue parler de l’accueil des réfugiés et la lutte contre le Front national, elle offre une introduction toute choisie à la proposition du candidat d’instaurer un « visa humanitaire ».
Une deuxième vidéo est projetée, avant de laisser la parole au président du groupe socialiste au conseil municipal de Montpellier, Michaël Delafosse. Le jeune loup du Parti socialiste héraultais chauffe la salle, à défaut de s’être chauffé la voix. Agité, il se tient debout et exhorte la « grande idée de la gauche » face au renoncement d’une partie de son électorat. Un style qui contraste avec celui de l’ancien ministre de la Consommation. Benoît Hamon se dit « très impressionné par vous tous venus ce soir », et ça se voit. Il salue ses soutiens, dont Pierre Cohen l’ancien maire de Toulouse, « l’autre grande ville d’Occitanie ».Il remercie Gabrielle Henry, exemple de la « société inclusive ».
Le fond avant la forme
Calme, le ton posé, Benoît Hamon à l’inverse d’autres candidats ne croit pas qu’il faille adopter une posture de présidentiable. Les yeux aux ciels, les bras levés, il se moque de l’attitude d’Emmanuel Macron. Il développe ses thèmes principaux, la raréfaction du travail et la nécessité de le partager. Il introduit sa mesure phare d’un revenu universel qu’il oppose aux « vieilles politiques qui ne marchent pas » de ses concurrents, celles des hausses et des baisses d’impôts ciblées. Le candidat estime qu’une croissance équivalente aux Trente Glorieuses ne reviendra pas et n’est pas souhaitable.
Le candidat à la primaire du Parti socialiste mentionne Sanders, convoque Hugo et rend hommage à Rocard et Aubry. Il attaque ses adversaires aussi. Mélenchon sur l’Europe, Montebourg sur Schengen, Valls sur sa rhétorique droitière. Benoît Hamon termine son discours sur la culture, promettant de passer son budget de 0,8 à 1% du PIB et de réduire la concentration de ces subventions en Île-de-France.
À la sortie du meeting, quelques convaincus laissent leurs coordonnées aux équipes afin de participer à la campagne. Optimistes, ils observent une « bonne dynamique » qui pourrait profiter à l’élu de Trappes. Face à l’incertitude électorale ambiante, le candidat veut croire à un « choix dans les orientations politiques » plutôt que sur les personnalités.
Pendant une semaine, Haut Courant a suivi Europe Écologie dans la dernière ligne droite de la campagne des régionales : réunions, meetings, débats participatifs, rencontres avec les différents candidats. Haut Courant vous donne ainsi un aperçu du programme d’Europe Écologie ainsi que de ses différentes figures.
L’UMP rhône-alpine est entrée hier, jeudi 4 mars 2010, de plain- pied dans la dernière ligne droite de l’élection régionale. À l’occasion du grand meeting départemental du Rhône, réunissant 400 personnes, d’éminentes figures de la majorité se sont exprimées en faveur de la candidate Françoise Grossetête et de son équipe. En premier lieu desquels Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale, où encore Michel Mercier, ancien bras droit de François Bayrou.
De nombreux leaders d’Europe Écologie se sont réunis, mercredi 17 février 2010, pour un meeting animé à Montpellier. Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Noël Mamère se sont donnés rendez-vous pour soutenir Jean-Louis Roumégas, tête de liste Europe Écologie LR. La campagne pour les régionales a pris des accents nationaux. » Le Languedoc Roussillon est un laboratoire pour qu’émerge une nouvelle culture politique » résume Dany le Vert.
19h15, la salle Fernand Pelloutier commence à s’échauffer. Elle attend les « stars » d’Europe Écologie. Soudain, la musique retentit et c’est sous une nuée de caméras que Dany, José, Noël et Jean-Louis se dirigent vers la scène.
«Il y a de l’ambiance ce soir», s’exclame Noël Mamère, invité surprise, qui a remis pour l’occasion son costume de journaliste afin d’animer le débat. Rapidement le ton est donné : les socialistes et Georges Frêche en prennent pour leur grade. «Le Languedoc-Roussillon a été le théâtre d’une vaste opération de manipulation du Parti Socialiste qui a préféré s’accommoder de M. Frêche. Quant à Mme Mandroux, la pauvre, elle a été sacrifiée par le Parti Socialiste.» Les régionales sont, pour lui, une étape dans la reconquête de la gauche. Europe Écologie représente une alternative au frêchisme, «variante du sarkozysme adapté au niveau régional.»
Un programme, point par point
«Il est temps de parler programme», lance Agnès Langevine, tête de liste P-O. Les spotlights laissent place à une lumière tamisée… Confortablement assis sur d’immenses canapés installés sur la scène, les uns après les autres, différents candidats présentent quelques points du programme d’Europe Écologie. Trois par trois, pour un temps de trois minutes chacun.
La perpignanaise ouvre le bal et parle de s’attaquer au chantier de l’emploi : «il faut créer des emplois non délocalisables.» Et cela passe par quoi ? « La transformation écologique de l’économie. Un exemple : la reconversion de l’agriculture qui développera des emplois et amènera une autonomie alimentaire de la région. » Puis, c’est au tour de Pere Manzanares de s’essayer à l’exercice des trois minutes, avec un maître-mot : l’euro-région. «Pour le moment, l’euro-région est plus virtuelle que réelle. Elle doit devenir l’instance d’une coopération gagnant-gagnant entre deux territoires. L’euro-région est une chance, la transformation un outil», dit-il avant de conclure sur quelques mots de catalan. L’accent chantant, Silvain Pastor, le Gardois l’a aussi : «il est nécessaire que notre région soit dénucléarisée et développe l’énergie positive. Le potentiel est là. Il faut décroître notre consommation d’énergie, gaspillée inutilement, et il faut mettre en place des moyens massifs pour cela.» Ce n’est pas Georges Fandos, le représentant héraultais de Cap21 qui va le contredire. L’agronome, adepte de l’aménagement équilibré du territoire, est aussi contre le gaspillage : «arrêtons avec cette société consumériste où si t’as pas une marque, t’es rien». En effet, «nous nous croyions à l’abri des désordres du monde. Il en n’est rien», tance Pascal Frissant, le tête de liste audois. Le viticulteur évoque les difficultés du monde paysan et viticole : «notre colère est au niveau de notre tristesse». Pour lui, il est clair qu’«il faut mettre de l’argent sur la table.» Et pour cela, changer le modèle de gouvernance. «Ici, la gouvernance actuelle est contestée. Ce n’est pas une question de personne mais de projet politique qui s’appuie sur la loi du plus fort», explique Nadja Flank, la représente de Gauche Alternative. Elle décrie le modèle de métropolisation abusif et prône la promotion de la diversité sociale et culturelle, et la coopération.
Transformation sociétale, démocratique, économique et écologique : on l’a compris Europe Écologie veut que les choses changent ! «Nous sommes les visionnaires», explique Georges Fandos.
Roumégas :« On part pour gagner !»
Finies les discussions au coin du feu, confortablement installés sur un canapé. Le patron est de retour. Avec ferveur et dynamisme, du haut de son pupitre, il réveille la salle : «c’est une urgence sociale et écologique. Si on n’agit pas, on ne s’en sortira pas !» Érosion du littoral, réchauffement climatique, folles dépenses énergétiques, tout y passe. Jean-Louis Roumégas rappelle quelques données du bilan économique de Georges Frêche : chômage le plus important de France, région dernière en terme de PIB par habitant, Languedoc-Roussillon champion du RMI… «On dit dans les médias, Georges Frêche est certes amoral mais il a un bon bilan. Ce n’est pas vrai. Pour un chantre du développement libéral, ce n’est pas un bon résultat ! » C’est le résultat de « rêves mégalomaniaques». Pour Roumégas, il faut sortir «de la tutelle de cette économie de la grande distribution qui nous tue». Le défi est lancé : «on va gagner ! En plus, il y a les copains du Front de Gauche avec nous.» Une alliance de second tour est annoncée : Europe Écologie et le Front de Gauche feront front commun contre Frêche… pour gagner !
José Bové: «l’alternative de cette région, c’est l’écologie»
Noël Mamère l’accueille comme «un des alliages fondateurs d’Europe Écologie avec Cohn-Bendit et Éva Joly», ajoutant non sans humour «l’alliance du taulard et de la juge». L’ex-leader de la Confédération paysanne José Bové se déclare «heureux» de revenir à Montpellier, où l’engagement des militants ne faiblit pas. Le député européen insiste sur l’importance de créer un pont entre l’Europe et les régions, et de renforcer les moyens d’actions en ce sens. Sans oublier les enjeux locaux qu’il connait bien, lui qui réside près de Millau : «je ne peux m’empêcher de penser au projet de la Salamane, et à l’implantation de cette plateforme logistique par Système U. Ce serait plus utile de donner ces terres à de jeunes agriculteurs locaux, au lieu de favoriser cette logique de concurrence déloyale inacceptable.» Le projet Agrexco n’a pas échappé à son courroux. Il s’engage au nom d’Europe Écologie et de la coalition des 85 associations : «si nous arrivons en tête au second tour, nous arrêterons ce projet immoral soutenu par Frêche.». Il achève son pamphlet sous les applaudissements du public : «nous avons quatre semaines pour montrer que l’alternative de cette région, c’est Europe Écologie ! Vive Europe Écologie Languedoc Roussillon !»
Daniel Cohn-Bendit: «l’écologie est une préoccupation universelle, même la femme du patron ne veut pas que le ciel lui tombe sur la tête».
Il était attendu comme le messie, Dany le vert. Orateur hors pair, il a fait un discours dont la ferveur et le franc-parler ne faiblissent depuis un certain jour de mai 1968, dans la cour de la Sorbonne. Il a rappelé aux militants qu’«Europe Écologie est la troisième force politique en France. Il n’y a pas d’alternance possible sans ! Ce qui est fondamental, c’est que nous serons dans les majorités de gestion. Peu importe que le PS fasse 20% et nous 17 ou 18%. Ce ne sera pas une défaite. Plus nous sommes forts, plus nous serons nombreux dans les conseils régionaux et plus nous pourrons effectuer une politique de transformation.» Le député européen réaffirme sa position d’ouverture au Modem ou au PS: «Nous cultiverons une culture de partenariat dans le respect d’un projet commun. Ne nous coupons pas de cela avec un jusqu’au boutisme incohérent». Il cite l’exemple improbable de l’Alsace, traditionnellement à droite, comme la seule région où les sondages donnent gagnant Europe Écologie : «nos militants, là bas, ont réussi à rassembler». Selon Dany, Europe Écologie se positionne sur beaucoup de sujets à gauche, mais concernant l’écologie, elle est centrale : «il s’agit d’une préoccupation au centre d’une lutte planétaire, universelle. Même la femme du patron ne veut pas que le ciel lui tombe sur la tête !»
L’État Major de Solférino sérieusement critiqué
Dans ce meeting, ce n’est pas tant la maire de Montpellier qui est critiquée, vue par Europe Écologie comme «une sacrifiée», mais plutôt le bureau national du Parti Socialiste. Pour ne citer que des morceaux choisis : «le PS a fait preuve de péché d’orgueil en pensant qu’ils étaient les seuls à pouvoir avoir une réflexion politique sur la région et en demandant ainsi la direction de la liste», selon José Bové. Cohn-Bendit ajoute : «les membres du PS ne sont pas nos adversaires, ni nos concurrents. Leur logiciel est resté collé au XXe siècle. Alors camarades socialistes, venez, nous sommes capables de vous emmener vers le XXI e siècle !» Revenant sur l’alliance manquée entre la liste de Jean-Louis Roumégas et celle d’Hélène Mandroux, il tape sur les doigts de Solférino, affirmant qu’une «solution locale avait été trouvé» et que lorsque la maire de Montpellier a demandé l’aval du bureau national, celui-ci a refusé. «Ils voulaient la direction de la liste et non pas une démocratie gérée à parité et à égalité».
Bien qu’en début de meeting Noël Mamère ait annoncé «le maelström des derniers jours est maintenant derrière», la pilule a du mal à passer…
Georges Frêche, «le parrain» a les oreilles qui sifflent
S’il y a bien une personne dont les oreilles ont du siffler, c’est le président de Région sortant : Georges Frêche. Chacun y va de son petit commentaire. Noël Mamère critique l’anti-parisianisme primaire du sudiste : «il n’y a pas Paris contre la province. Georges Frêche fait du localisme contre la démocratie.» José Bové souhaite en finir avec cet «égoïsme régional» et devient même poétique : «les coqs sur leurs tas de fumier croient que lorsque le soleil se lève, c’est parce qu’ils chantent». Quant à Jean-Louis Roumégas, il critique le «fait du prince» et «l’exploitation marketing de la morale politique». Une chose est sûre, le porte parole national des Verts ne porte pas Georges Frêche dans son cœur. Pas plus que Dany le Rouge : «vous avez un parrain. Vous pouvez avoir tous les projets que vous voulez pour la Sicile, vous ne gagnerez jamais face à la mafia. Ces clientélismes touchent des pans entiers de la société. Il faut en finir avec le frêchisme, avec cette gauche au visage ubuesque.»
Et même «Monsieur Météo» en prend pour son grade
La liste Génération Écologie de Patrice Drevet a été qualifiée d’«imposture» ou «d’usurpation de la démocratie» par Daniel Cohn Bendit. L’alliance de Drevet avec Georges Frêche au deuxième tour n’est un secret pour personne. Puis, ironisant sur les origines douteuses de ce produit «peine en vert», il a appelé les chercheurs qui ont «retrouvé» le père de Toutankhamon à faire des recherches pour retrouver les origines du Piscenois.
22h. C’est avec liesse et joie, que l’ensemble des candidats présents ont rejoint les « stars » sur scène. Applaudissements et pas de danses viennent clôturer la soirée. Le meeting d’Europe Écologie aura fait salle comble. Plus en tout cas qu’Hélène Mandroux la veille, qui n’avait réuni que 300 militants…
Jeudi 18 février, au dessus du Mac Donald’s de la place de la Comédie à Montpellier, trotskystes et staliniens sont réunis pour présenter un programme commun. La liste « A gauche maintenant » organise une conférence de presse pour faire un bilan de son début de campagne pour les élections régionales. Cette liste regroupe des courants écologistes, communistes, anticapitalistes dont le NPA, le PCF et le Parti de gauche [[Parti de Gauche, Gauche Unitaire, PCF, NPA, Les Alternatifs, La Fédération (FASE), Les Objecteurs de croissance, MPEP]].
Toutes les vieilles barbes de Mai 68 se remémorent leur engagement révolutionnaire. Aujourd’hui, tous sont convaincus par la nécessité de s’unir pour les élections. Pour eux, le changement social et écologiste passe désormais par les urnes.
Alain Krivine assène : «Il faut remercier Sarkozy, c’est grâce à lui qu’on est là. Dans un climat antisocial et raciste, il faut répondre avec une politique anticapitaliste.» L’unité prévaut face à Sarkozy ou Georges Frêche, «celui qui se dit de gauche, mais sert la droite et l’extrême droite.» René Revol souligne qu’il ne s’agit pas d’«une simple alliance électorale.» L’expérience de rassemblement local doit se traduire au niveau national.
Martine Granier représente également le NPA avec un programme «qui rentre en écho avec les préoccupations quotidienne de la population.» Ensuite, Martine Gayraud membre de l’exécutif du PCF insiste sur la rencontre avec les salariés et utilise également la rhétorique de la proximité. Les candidats attribuent leur succès dans les sondages à une campagne de terrain. Janie Arneguy, des Alternatifs, évoque «les réunions publiques qui permettent de débattre avec les citoyens. Notre liste permet une réappropriation de la politique au niveau local.»
Le programme de la liste veut répondre à «l’urgence sociale et écologique» selon l’expression de Martine Granier. Les propositions phares : «aller vers la gratuité des transports pour les déplacements professionnels, scolaires et les bas revenus.» Dans la même veine, rénover les lignes ferroviaires et en créer d’autre. Ces deux mesures se veulent écologiques car elles incitent les citoyens à délaisser la voiture au profit des transports en commun. Et se veulent également sociales car les dépenses en moins améliorent le pouvoir d’achat.
Pour René Revol ces propositions sont plus pertinentes que la taxe carbone «qui n’as pas de sens dans la mesure où les gens sont obligés de prendre la voiture pour aller travailler et donc contraints de payer.» La liste «A gauche maintenant» souhaite également que la gestion de l’eau bascule à nouveau en régie publique. «L’eau doit être un bien commun et public dans l’intérêt des consommateurs» harangue René Revol. Enfin dans leur ligne antilibérale la liste propose «l’arrêt des subventions aux entreprises capitalistes et la récupération des aides fournies aux entreprises qui font des profits et suppriment des emplois.»
Europe Écologie avait rendez-vous avec ses militants, ce mercredi 17 février 2010. C’est après trois heures de meeting et un discours plein de ferveur que Daniel Cohn-Bendit répond aux questions d’Haut Courant… avec le sourire et en toute simplicité.
Comment faites-vous pour conserver cette ferveur après 30 années de politique ?
Mon secret : j’aime la politique. J’aime penser le changement, faire bouger les lignes. Je suis là pour jouer mon rôle d’utopiste lucide et réaliste. Ce que j’aime en politique, c’est de prendre des risques. Nous savons tous qu’il y a des dangers, mais l’essentiel est de gouverner autrement. La politique se fait ensemble, ou ne se fait pas. Ensemble, pensons radicalement et transformons quotidiennement.
En tant que député européen, pensez-vous que des ponts peuvent-être établis entre l’Europe et les régions ?
Oui. Je crois qu’il y a des tas de projets régionaux qui peuvent être financés par des fonds européens. A l’heure actuelle, ce n’est pas le cas et c’est dommage. Il faut que les élus régionaux se rapprochent des élus européens et trouvent un projet et des moyens ensemble : formuler un projet régional au niveau européen. Par exemple, dans certaines régions, 14% des projets ferroviaires sont financés par l’Europe. C’est trop peu. Pour que cela fonctionne, il faut qu’il y ait une coopération des régions et un projet collectif. Pour le moment, il n’y a pas de cohérence entre l’ensemble des régions. Nous devons casser cet égoïsme régional.
Quelle place donnez-vous au citoyen dans le projet de transformation prôné par Europe Écologie ?
Une transformation, c’est prendre le temps d’ouvrir des discussions pour que le jugement du citoyen s’intègre dans le projet d’avenir. Concrètement, c’est multiplier les débats publics. Il est nécessaire que le citoyen s’approprie le projet et s’autogère. Dans la société de demain, l’autogestion est quelque chose que l’on peut réaliser, sans attendre une révolution qui n’arrivera pas. C’est possible par un système de coopératives pour vivre mieux ensemble. Nous proposons un pacte de comportement, c’est-à-dire mettre en place les instruments de la transformation écologique, pour des territoires responsables au service des citoyens. Les citoyens en ont marre qu’on les prenne pour des cons.
Dans votre discours, vous avez fait référence à Georges Frêche, quel bilan tirez-vous de son mandat ?
Par exemple, un mauvais bilan économique avec des projets pharaoniques qui ne vont pas dans le sens de l’intérêt commun. Comme la construction d’une Grande Salle qui a coûté à la Région 54 millions d’euros. Avec cette somme, on aurait pu construire 150 salles culturelles dans toute la région.
Est-ce que l’ouverture d’Europe Écologie à d’autres partis comme Cap21 ou le MoDem, peut-être une limite à sa progression ?
Non, je ne crois pas. Il faut inventer quelque chose de nouveau en politique. Certains partis sont arrivés au bout du rouleau. Nous voulons une culture de partenariat, dans le respect d’un projet commun. Il faut reconnaître les autres, ne pas les considérer comme des adversaires. Si le PS ne comprend pas cela, il ne comprendra jamais pourquoi les électeurs en ont marre des divisions. Et, à la fin, c’est toujours la droite qui va gagner.
Quel écologiste êtes-vous au quotidien ?
Chez nous, nous utilisons l’énergie solaire. Du coup, notre maison consomme un tiers de moins que ce que l’on consommait avant. Pour me déplacer, je prend le moins possible la voiture. Je privilégie le vélo, le métro… C’est beaucoup plus développé en Allemagne où je vis. En France, les gens sont d’ailleurs surpris de me voir prendre le métro parisien. Il faut mettre sa pratique au niveau de son discours. Finalement, être écologiste, c’est avoir une citoyenneté ordinaire.
Mardi soir, soutenue par plus de 300 personnes, et portée par trois solides alliés, Hélène Mandroux déclare vouloir «mettre fin à tous les systèmes clientélistes» et appelle à «une gouvernance où le sens du juste l’emporte sur la concentration autocratique.» Arnaud Montebourg, Paul Alliès, André Vézinhet ainsi que ses colistiers viennent l’appuyer dans sa démarche.
«C’est un nouveau jour pour l’histoire de la région»
Mandroux, Vézinhet et Alliès : ce soir, les trois mousquetaires locaux sont bien quatre… Arnaud Montebourg faisant office d’invité surprise (mais annoncé). Tous rentrent en scène, suivis par quelques colistiers, sous les applaudissements.
C’est Paul Alliès qui a l’entame : le Conseiller régional sortant et secrétaire national adjoint à la rénovation du Parti Socialiste commence fort en déclarant que «c’est un nouveau jour pour l’histoire de la région». Pour Madame le maire, «il est temps en Languedoc-Roussillon, de tourner la page.» Dans le conflit qui les oppose au président de Région sortant, Paul Alliès insiste sur l’importance de ce «combat, moral et identitaire : car l’identité socialiste commence là, avec les valeurs.»
Comme s’il répondait au sondage publié dans le Midi Libre[[Réaction de Paul Alliès au sondage du 16 février, le 18 février dans le Midi Libre]], Paul Alliès cite François Mitterrand : «Les campagnes électorales les plus courtes sont les meilleures», et de rajouter que «ce sont celles que l’on gagne.» Selon Mme Mandroux, ce qui compte, c’est que «jamais, réunion de toutes les forces de gauche n’a été aussi clairement annoncée. La victoire est possible pour la Gauche rassemblée.»
«Se battre pour de vraies valeurs et de justes causes»
André Vézinhet, « jeune » député et président du Conseil Général de l’Hérault depuis 1998 poursuit et préconise d’«unir les socialistes pour faire des choses qui honorent la politique : se battre pour de vraies valeurs et de justes causes.» Il rentre ensuite dans une critique des politiques locales et se déclare favorable à «une région forte».
Il rappelle alors que les collectivités locales sont les premiers investisseurs de France, devant l’Etat, et que la région peut donc jouer sur des secteurs comme l’emploi. Hélène Mandroux veut d’ailleurs faire de la lutte contre le chômage une priorité : elle rappelle que dans la région, «un actif sur huit est privé d’emploi [[«et un sur cinq en dessous du seuil de pauvreté»]]». Elle propose pour y remédier, d’«instituer une conférence régionale sur l’emploi» dans le but de «mettre en place un service régional de création des métiers».
«J’ai senti comme un vent révolutionnaire, propre à déboulonner quelques statues !»
Vient le tour d’Arnaud Montebourg, jeune Conseiller général, député de Saône-et-Loire depuis 1997 et secrétaire national à la rénovation du PS. Avant de flatter Hélène Mandroux, en l’appelant «maire courage», il tient à se poser en témoin «de la direction nationale rassemblée». Et face à ceux qui opposent Paris à la province, il déclare : «la direction nationale, ce n’est pas Paris. C’est la France.»
Mais au-delà, il présente ce qui se passe ici comme le symbole et le commencement d’un changement plus profond du Parti Socialiste. Il donne d’ailleurs rendez-vous le 3 juillet prochain pour la convention sur la rénovation du parti. D’ici là, il pense que «la victoire [est] dans un mois et qu’en tout cas, s’il faut revenir, [ils] reviendront (ndlr. lui, ou un membre de la direction du PS)». Et avoue avoir «senti depuis [sa] sortie de l’avion, comme un vent révolutionnaire, propre à déboulonner quelques statues !» Ô symbole, quand tu nous tiens…
A la fin de son discours, Equidad, une militante PS intervient dans la salle pour dire qu’«[elle] vient de Toulouse exprès pour soutenir Mme Mandroux.». «Je m’engage derrière vous pour combattre le machisme et la mauvaise éducation. Ne vous laissez jamais faire !» Suite à quoi, elle ravit la salle avec un chant catalan. Voilà de quoi faire chaud au cœur du maire.
«Je veux mettre fin à tous les systèmes clientélistes»
Après de tels encouragements, Hélène Mandroux joue sur du velours. Et pourtant, elle ne mâche pas ses mots, loin s’en faut : elle dénonce successivement «un système occulte qui étouffe toute montée d’une nouvelle génération», «des systèmes clientélistes», «une concentration autocratique»…
La candidate propose aussi quelques mesures, «à destination de ceux qui disent que je n’ai pas de liste et pas de programme [Essentiellement des internautes]]». En vrac, travailler avec le sud de la Méditerranée, investir dans les quartiers les plus pauvres (ndlr. Elle a cité une dizaine de zones sensibles urbaines de la région sur [les 28 recensées par la SDTEFP [[Services du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, en Languedoc-Roussillon]]), mieux répartir les logements sociaux, établir un système de taxi entre les ports, proposer des billets de train gratuits pour les jeunes de 16 à 25 ans le week-end, ou se fixer l’objectif -ambitieux- de créer un ticket unique à un euro pour les Bus, Tram, Train.
A la fin de ce meeting PS, Hélène Mandroux n’oublie pas de remercier ses soutiens, et lance même un «merci» appuyé à Paul Alliès, à qui elle reconnait un combat de longue date. Elle conclut par une main tendue aux militants PS soutenant Georges Frêche : «ressaisissez-vous» leur dit-elle.