À Montpellier, les filles portent les crampons !

Dans le monde de l’ovalie comme du ballon rond, les garçons règnent en maître sur Montpellier. Ce n’est pas pour autant que les filles se laissent faire. Au début des années 2000, Thierry Perez pour le rugby et Louis Nicollin pour le football ont chacun lancé une équipe féminine dans leur discipline. Depuis, elles occupent le haut du classement mais pas la Une des journaux. Reportage au cœur du sport féminin.

Le sport est bien souvent une histoire d’héritage familial. Côté football, Sarah M’Barek, ancienne arrière et entraîneur du MHSC[ Montpellier Hérault Sport Club]] féminin depuis cinq ans, a suivi les traces d’un père coach et d’un frère joueur. « J’ai appris à toucher le ballon dans mon quartier à Tours » se souvient la jeune trentenaire. Côté rugby, Élodie Persico, troisième ligne et codirigeante de la section féminine du [MHR[[Montpellier Rugby Club]], doit son amour du sport à une culture parentale et « l’aura du grand Biterrois ». Ses études et ses amis de fac l’ont menée jusqu’au club montpelliérain qu’elle n’a pas quitté depuis.

Ces deux femmes ont plus en commun que leurs études en STAPS et leurs sélections en Équipe de France : elles souhaitent avant tout transmettre leur savoir à la nouvelle génération, afin qu’elle puisse vivre ce qu’elles ont vécu.
Pour Sarah M’Barek, ses joueuses doivent surtout respecter des principes de base. « Signer une licence, c’est se donner à fond pour son club, avoir envie de progresser, prendre du plaisir et se souvenir d’où l’on vient. »

Elodie Persico n’a quant à elle pas suivi cette voie. « Entraîner était hors de question puisque je suis déjà prof d’EPS[[Éducation Physique et Sportive]], déclare-t-elle en souriant. Ce que j’aime dans le rugby, c’est l’aspect combatif. Il m’arrive encore de jouer pour dépanner les filles de l’équipe 2. »
La relève n’a rien perdu de cet engouement, bien au contraire. Elles sont là pour le jeu et la compétition. Et pas question de complexer par rapport au succès des garçons.

Moins de muscles, plus de techniques… et de titres

Audrey Parra et Élodie Poublan

Rugbywomen depuis leur enfance et jeunes internationales, Audrey Parra et Élodie Poublan s’entendent sur un point : « On jouait avec les garçons étant petites et on n’a rien à leur envier… hormis leur côté pro grâce auquel ils peuvent vivre de leur passion. Mais on se bat avec autant, voire même plus, d’envie que les joueurs du MHR. »
Marie-Laure Delie, attaquante de 23 ans du MHSC et de l’Équipe de France fait le même constat : « Avant que j’intègre mon premier club à 12 ans, j’étais dans une équipe mixte, se rappelle la jeune fille. Ça ne m’a pas empêchée d’être capitaine et de mieux me débrouiller que les garçons. »

Le premier a priori sur le sport féminin peut être un manque de combativité et d’engagement physique dans l’effort. Leurs actions sont certes moins rapides mais les filles compensent par une plus grande technicité. « On suit l’évolution des garçons en donnant de l’importance à la musculation, en développant notre jeu au pied, en allongeant nos passes, note Élodie Persico. Ce n’est plus seulement le rugby qui compte, c’est la performance. »

Christophe Sourgnes, entré à la direction du club il y a un an et lui-même ancien joueur s’accorde à dire que « les matches des féminines sont plus fluides et moins pollués par les chamailleries sur le terrain qu’on voit surtout chez les garçons. » Les filles du MHR, n’ayant pas de statut professionnel, jonglent entre boulot et passion. Elles ont deux entraînements fixes par semaine, plus un rendez-vous le lundi afin de travailler la technique individuelle. Sans compter les rencontres du week-end !

« On a envie de sortir un élitisme féminin mais on manque de dispositions telles que des aménagements horaires ou des infrastructures. Au Pays Basque par exemple, il y a un terrain tous les 500 mètres », s’exclame Élodie Persico.
Ce n’est pas pour autant que les filles se laissent aller. Au foot comme au rugby, elles ont pu s’entourer d’un staff complet : adjoint, préparateur physique, soigneur… Même les entraîneurs ont eu une carrière sportive de haut niveau.

Sarah M’Barek a fait 18 ans de club, dont 7 en Équipe de France et 5 au MHSC avant d’y entraîner l’équipe féminine. Quant à Nicolas Roger, coach des rugbywomen, il a fait ses armes au MHR avant de prendre la tête du collectif en 2000.
Le coaching a si bien marché que côté palmarès, les filles sont plus productives que les garçons.

Pour le MHSC féminin :

• double-championnes de France en 2004 et 2005

• triple vainqueurs du Challenge de France (équivalent de la Coupe de France chez les hommes) en 2006, 2007 et 2009

Pour le MHR féminin :

• double-championnes de France en 2007 et 2009

• championnes d’Europe en 2008

Malgré ces titres, les joueuses souffrent d’un manque de reconnaissance en particulier concernant le rugby.

Un foot au top pour un rugby à la traîne

Sans parler des salaires, les féminines ne disposent pas d’une couverture médiatique équivalente à celle de leurs homologues masculins.
Coach du MHSC, Sarah M'Barek
Au foot, un public restreint mais fidèle a réussi à se former autour des féminines du MHSC. « Même si l’on est délocalisé à Sussargues, on attire environ 200 spectateurs par rencontre, remarque Sarah M’Barek. Notre jeu est moins tourné vers le contact et ça plait. »
En novembre 2009, elles ont eu l’honneur de fouler la pelouse du stade de la Mosson en huitième de finale de la Ligue des Champions face au Bayern Munich : « On a réuni environ 9 000 personnes ce jour-là, dont Hélène Mandroux. Avoir une femme maire est une plus pour le sport féminin », avance la coach.

Les filles du MHR n’ont pas cette chance. Rien qu’au niveau du recrutement, les CV ne se bousculent pas au portillon. Alors que Sarah M’Barek a pu créer un groupe selon son idéal de jeu, allant jusqu’au Japon pour dénicher la perle rare, Nicolas Roger a moins d’opportunités. « Notre gros point faible se situe dans le recrutement des piliers et talonneurs… et il faut doubler les postes, déplore Élodie Persico. En sachant que les filles, entre les minimes et les cadettes, ne peuvent pas jouer avec les garçons ni être accueillies dans une équipe féminine avant leur 16 ans, toute une tranche d’âge est sacrifiée. »

De ce point de vue, la France fait pâle figure face aux pays anglo-saxons, où la culture du rugby est incontournable. Les Anglaises sont semi-pros et leur statut se traduit sur le terrain. « J’ai pu les voir lors de mes sélections internationales et leur gabarit n’a rien à voir avec ceux de nos équipes, reconnaît Élodie Persico. Quant aux All Blacks féminines, leur jeu est parfait, on les regarde avec admiration. »

Le constat est moins amer pour le foot. Les filles du MHSC sont 7ème du classement des clubs européens et la France se situe dans le peloton de tête avec l’Allemagne et la Suède. Et depuis deux ans, elles bénéficient d’un contrat fédéral qui leur donne le statut d’amateur. « Elles peuvent tirer des revenus du sport, mais ce ne sont que des extras, explique Sarah M’Barek. À côté, certaines travaillent au club, au secrétariat ou à la boutique officielle. »

Si le sport féminin est bien ancré dans les terres montpelliéraines, seule la passion les fait vivre. Cécile Prunel, 29 ans et joueuse dans l’équipe II du MHR, a mis le sport au centre de sa vie. La seconde ligne admet que « sans nos dirigeants qui se bougent pour nous, le club ne serait sans doute pas ce qu’il est. »

Quel Rugby pour le Nord ?

Clap de fin pour le tournoi des VI Nations 2011 après un mois et demi de compétition (du 4 février au 19 mars 2011). Un tournoi qui aura été, il faut le dire, assez décevant. Retour sur l’état des six nations participantes.

Soir de rugby dans un bar de Montpellier

Samedi 20 novembre, les Montpelliérains qui n’avaient pas leur sésame pour le test-match de rugby France-Argentine au Stade de la Mosson, se sont donné rendez-vous dans les bars de la ville pour supporter le XV de France. Reportage et ambiance place Sainte-Anne au pub irlandais le O’ Carolans.

« Allons enfants de la patrie » ! Alors que les premières mesures de la Marseillaise retentissent, tous les regards convergent vers les différents écrans de télévision retransmettant l’opposition face aux Pumas. Chacun y va de son pronostic sur le score final. « J’espère une victoire des Bleus 23 à 10 », prédit Philippe, observateur assidu de rugby. D’autres sont moins optimistes sur l’issue de la rencontre : « Difficile de faire un pronostic, explique Clément, les duels franco-argentins sont toujours âpres et disputés ».

Pression à tous les étages

Au fil des minutes, le bar se remplit et le premier quart d’heure rythmé fait réagir le public. La pression monte, autant sur le terrain que dans les pintes. Mais, progressivement, le match baisse d’intensité, tout comme l’ambiance dans le pub. A la mi-temps, le score est seulement de 9 à 3. Les supporters réagissent et attendent que le match s’emballe. Jean-Paul, accompagné de ses camarades de pétanque, est un peu déçu du niveau de jeu produit par les hommes de Marc Lièvremont : « l’équipe tient la route, mais elle manque de liant au niveau des trois-quarts ». Un autre spectateur fait le même constat : « c’est un match décousu, un peu du n’importe quoi par moment et au final le niveau de jeu reste moyen ». Le premier acte peu enivrant ne leur coupe toutefois pas la soif. Beaucoup profite des dix minutes de pause pour reprendre leur souffle : une cigarette, un verre et c’est reparti pour 40 minutes de combat.

De la première à la dernière minute, tous les regards étaient rivés sur les écrans de télévision

A l’image de la première mi-temps, le second acte est tout aussi pauvre en animation offensive, les défenses prenant le pas sur les attaques. Les rares tentatives françaises n’arrivent pas à enflammer le bar, pourtant bien rempli. Le monde présent en surprend même certains : « c’est plutôt étonnant », souligne Jean-Paul, « vu que le match se dispute à Montpellier ».
La fin du match est tendue, l’Argentine maintient l’écart et reste menaçante pour le XV de France. Le coup de sifflet final libère les supporters qui applaudissent les Bleus, malgré leur victoire poussive (15-9).

Une victoire sans la manière

Une fois la tension redescendue, les commentaires vont bon train. Vincent et Simon sont les premiers à réagir : « tout s’est joué sur la défense. Ce fut un match très stressant, avec peu de jeu développé par les deux équipes ».
De la première à la dernière minute, tous les regards étaient rivés sur les écrans de télévision
Guillaume livre la même analyse : « c’était ennuyeux, l’équipe n’a pas réussi à conclure ses actions, à cause d’un manque de précision. Le match était trop mou avec deux équipes qui se sont neutralisées ». Dans ce florilège de réactions, la gentes féminine, bien représentée, a également son mot à dire. « L’Argentine est une grande équipe, mais la victoire de la France est logique au vue de sa domination d’ensemble », avance Estelle. À contrario, son amie Mayane pense que « la victoire n’est pas méritée, car les Pumas ont dominé physiquement ». De son côté, Lucas s’attarde plus particulièrement sur la performance des joueurs français : « Rougerie et Chabal ont fait une bonne prestation, quant à Morgan Parra, il a été plutôt moyen ». Concernant Damien Traille, « il n’a pas sa place en tant que numéro 10 » conclut Lucas.

Bilan de la soirée : un match moyen, malgré le succès français, qui a déteint sur l’ambiance générale. Hervé parle ainsi « d’une ambiance qui ne s’est jamais véritablement enflammée ». Malgré tout, la plupart se disent prêt à revenir et ce dès la semaine prochaine pour supporter à nouveau le XV de France contre l’Australie pour son dernier test-match d’automne.

Des Bleus encore en rodage

Hier soir, samedi 20 Novembre, l’équipe de France de rugby recevait l’Argentine au stade de la Mosson de Montpellier. Pour son second test de match de l’automne, le XV de France a réussi à battre sa bête noire sur le score de 15 à 9, dans un match assez terne dans l’ensemble.

Une équipe de France dominatrice en première période, mais qui s’est heurtée à la muraille argentine. Elle n’a pas réussi à trouver la formule pour déjouer ce rideau de fer. Cela est dû en partie à une ligne de trois-quarts sans inspiration si ce n’est Rougerie, auteur d’une bonne partie et élu homme du match. C’est le seul qui a véritablement réussi à transpercer la défense à plusieurs reprises. Chabal quant à lui, aligné pour la première fois en troisième ligne centre sous l’ère Lièvremont, a été plutôt séduisant. Il ne s’est pas économisé, à la fois en attaque avec quelques percées ravageuses ou en défense avec de très bons plaquages, même si les quelques ballons lâchés ternissent sa performance et compteront lors des prochains matchs pour postuler à une titularisation.

Trop d’approximations

Hormis le premier quart d’heure qui augurait d’un bon match avec de l’envie et du rythme, les deux équipes n’ont pas réussi à proposer un jeu assez varié pour déstabiliser l’adversaire. Du côté des bleus, le jeu a été trop stéréotypé en seconde période, trop latéral et finissait la plupart du temps en touche. Les points positifs semblent être la conquête, relativement propre surtout en mêlée et la défense avec très peu d’indiscipline. Le jeu s’est donc réduit à un concours de tirs au but (Contepomi et Rodriguez côté argentin et Traille et Parra côté français).
Les Argentins n’ont pas offert grand-chose non plus en terme de jeu mis à part une très bonne défense qui coulissait bien. Mais ils ont fait preuve de beaucoup trop d’indiscipline pour espérer gagner ce type de match en commettant près de 13 fautes contre 5 aux français. Les bleus en ont ainsi profité pour scorer dans ce match pauvre en occasions d’essai si ce n’est celle du pack français en deuxième mi-temps (44ème minute) sur un groupé-pénétrant. Les deux équipes ont fait preuve de beaucoup de maladresse et de ballons perdus, entre les turnovers et les en-avants.

Place à l’Australie

Un match qui n’apporte rien de plus que celui face au Fidji et qui remet en partie en cause les intentions de jeu de Marc Lièvremont, le sélectionneur de l’équipe de France. Face à une équipe d’Argentine assez loin de son meilleur niveau, les Français ont été incapables d’imposer leur jeu en mouvement.
La France a tout de même effacé la correction subie en juin dernier contre ces mêmes Pumas (41-13 à Buenos Aires). Cependant, elle ne peut se satisfaire du jeu proposé. Il faudra être davantage entreprenant le week-end prochain face aux Australiens pour se rassurer à moins d’un an de la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande.

Le XV d’Argentine « craint » l’équipe de France

Samedi, l’Argentine affronte la France à Montpellier. Bête noire du XV tricolore depuis la coupe du monde 2007, les pumas s’attendent à un match compliqué.

Si l’atmosphère est détendue dans les travées du stade Yves du manoir – lieu de villégiature de l’équipe d’Argentine – les pumas ne sont pas venus passer des vacances à Montpellier. Felipe Contepomi, demi d’ouverture du RC Toulon, s’attend à « un match dur » samedi. Les chiffres plaident pourtant en faveur du XV argentin, qui s’est imposé sept fois en neuf matchs face aux tricolores. Felipe Contepomi, capitaine de l'équipe d'Argnetine
Mais par humilité ou véritable méfiance, c’est avec beaucoup d’honneur qu’ils décrivent leur adversaire, «  on va jouer contre une des meilleures équipes du monde, ils ont beaucoup de qualités » confie l’ouvreur.
Pour son coéquipier Patricio Albacete, seconde ligne du stade toulousain, « le rugby français à beaucoup d’individualités, il y en a quarante ou quarante-cinq qui ont le niveau international ». Quand on lui demande comment il explique la réussite des pumas face aux Français, l’imposant seconde ligne fait preuve d’une grande retenue : « je ne sais pas, peut être que c’est parce qu’on se connait…on essaie toujours de défendre notre maillot, dernièrement on a eu de la chance. On les respecte tellement, on les craint, c’est pour ça qu’on fait nos meilleurs matchs contre la France. On sait aussi que si on se relâche on peut en prendre quarante ».

Une fédération en voie de développement

L’humilité démontrée par ces joueurs est inhérente à la situation de la fédération argentine. Petit poucet au milieu des grandes nations du rugby professionnel, elle peine à exister à côté du football, le sport national. Ne bénéficiant pas des structures pour se développer, la plupart des joueurs sont obligés d’émigrer vers Patricio Albacetel’Europe pour vivre de leur passion. Une situation qui pourrait évoluer prochainement. A partir de 2012, les pumas disputeront le tri-nation et une franchise argentine se verra intégrer au championnat des provinces des nations du sud. Une avancée saluée par Patricio Albacete: « C’est vraiment important, ça va permettre au rugby argentin de se développer. Ça permettra aux générations à venir d’apprendre, d’incorporer des façons de s’entrainer. C’est un changement constructif en tout cas. Surtout pour les jeunes, ils ne seront plus obligés de quitter le pays. Pour devenir professionnel, ça leur laisse le choix ».

Montpellier peut mieux faire

Sans être véritablement convaincant, le Montpellier Hérault Rugby (MHR) est venu à bout de Bourgoin (CSBJ) sur le score de 28 à 3. En empochant le point de bonus offensif, le MHR retrouve le haut du classement et enfonce un peu plus son adversaire vers la Pro D2.

Après deux semaines dédiées à la coupe d’Europe de rugby, retour au Top 14 ce week-end, avec la dixième journée du championnat de France. Samedi 23 octobre, Montpellier recevait Bourgoin.
L’équipe berjallienne se déplaçait dans l’Hérault amputé de 16 titulaires potentiels, soit plus d’une équipe complète. En face, Fabien Galthié, l’entraineur du MHR, avait décidé de titulariser une nouvelle fois des joueurs qui avaient donné entière satisfaction en coupe d’Europe. Le demi de mêlée Paillaugue et le troisième ligne centre Giraud étaient donc sur le terrain au coup d’envoi pour essayer de se relancer après la lourde défaite face au Stade Français lors de la dernière journée.

Dès l’entame du match, les visiteurs ont rapidement mis la main sur le ballon. Par deux fois en l’espace de cinq minute, ils ont eu l’occasion d’ouvrir le score. Malheureusement pour eux, le centre Dumoulin puis l’ouvreur Viazzo ont échoué dans leurs tentatives de tir au but, suite à des fautes au sol montpelliéraines. Sur leur première incursion dans le camp adverse, Trinh-Duc profitait d’une pénalité jouée rapidement pour envoyer son ailier Pelo aplatir le premier essai du match, en coin (6ème). Un essai non transformé. Une première mi-temps où Montpellier a dominé en touche et en mêlée mais a commis trop de fautes, laissant à l’adversaire la possibilité de recoller au score en multipliant les pénalités. Mais par deux fois, le CSBJ manquait la mire par Viazzo et l’arrière Tian. À l’inverse, les locaux se montraient intraitables dans cet exercice grâce à la botte de Benoît Paillaugue qui passait trois pénalités durant les quarante premières minutes. Le CSBJ arrivait finalement à ouvrir son compteur point à la 36ème minute. Dans une rencontre hachée par les fautes et des défenses bien en place, Montpellier virait en tête à la pause sur le score de 14-3.

Un bonus tardif

En seconde période, les joueurs locaux ont rapidement montré leur intention de gagner avec le point de bonus offensif. Aucune des pénalités en leur faveur n’ont été tentées, préférant envoyer la balle en touche pour se rapprocher de l’en-but adverse. Bourgoin réussissait à tenir le choc pendant près d’un quart d’heure. Mais une bagarre générale envoyait les deux numéros sept, Gorgodze pour le MHR et Tulou pour le CSBJ, dehors pendant dix minutes (48ème). Bourgoin recevait même un second carton jaune par l’intermédiaire de Dumoulin pour une faute au sol. Pendant cette période à 13 contre 14, les montpelliérains ont réussi à franchir la ligne grâce à leur ailier Nagusa (56ème). À partir de ce moment, les quelques pénalités obtenues par les visiteurs ont été bottées en touche pour tenter de revenir le plus rapidement au score, sans succès. Avec deux essais marqués, Montpellier n’était plus qu’à un essai du point de bonus offensif. A la suite d’un maul, c’est le talonneur remplaçant Rofes qui s’en allait aplatir derrière la ligne, pour un score final 28 à 3.

Contrat rempli pour les hommes de Fabien Galthié et d’Eric Béchu, non sans difficulté. Face à une équipe de Bourgoin courageuse en défense mais trop limitée, les locaux ont eu du mal à alterner le jeu, ne réussissant à marquer le point de bonus offensif qu‘en fin de rencontre. À noter toutefois le très bon match de l’ouvreur international François Trinh-Duc. De bon augure pour lui à quelques jours de l’annonce des joueurs sélectionnés pour la tournée d’automne du quinze de France.
Montpellier se repositionne à la première place du classement, à égalité avec Toulouse et Le Racing-Métro 92. Bourgoin se retrouve 13ème juste devant Agen.

SPORTS – L1 et rugby étaient en première ligne ce week-end

Pour les absents, les retardataires ou les novices en matière de sports, Haut Courant dresse un récapitulatif de l’actualité du week-end marqué entre autre par le retour de la Ligue 1 après deux semaines de trêve internationale et la 2ème journée de la coupe d’Europe de rugby. Tour d’horizon sur la planète sport.

Du côté du ballon rond, la Ligue 1 a repris ses droits suite aux deux matchs victorieux de l’Équipe de France lors des éliminatoires de l’Euro 2012. Attendu au tournant, le prétendu « Big Four » du championnat s’est bien ressaisi après un début de saison mitigé. Honneur tout d’abord au Champion de France, l’OM, qui a remporté une victoire étriquée mais très importante sur sa pelouse face à Sochaux grâce à un but de Loïc Rémy (1-0). Un succès qui permet aux Olympiens d’envisager sereinement l’affrontement capital de demain en Ligue des Champions face aux modestes slovaques de Zilina… Rappelons que Marseille, avec 0 point au compteur en Champion’s League, doit absolument remporter sa double confrontation face au MSK sous peine de voir s’envoler les 1/8e de finale… Un stade de la compétition que Lyon peut quant à lui envisager avec plus de sérénité. Après un début de championnat plus que moyen en Ligue I, les hommes de Claude Puel ont « sorti les crocs » comme l’indique la Une de L’Équipe, avec une belle victoire sur Lille 3-1. A noter le premier but de Yoann Gourcuff sous ses nouvelles couleurs. De son côté, l’ancien club du n° 29 de Lyon remonte lui aussi la pente. Les Girondins de Bordeaux ont en effet gagné à l’extérieur (1-0 à Auxerre), tout comme le PSG qui a battu Toulouse 2 à 0 pour s’installer à la troisième place du classement. A retenir également le bon résultat du MHSC à la Mosson (voir article sur Hautcourant, « Montpellier respire, Rennes toujours leader ») qui lui permet de se replacer à un point du podium, et le premier point obtenu par Arles-Avignon, qui ne finira donc pas « fanny » dans ce championnat de France.

La planète rugby de son côté se concentrait sur la scène européenne avec la 2ème journée de H-Cup et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Français ont été brillants (voir article sur Hautcourant, « Grand soleil sur le rugby français »). Castres avait ouvert le bal dès vendredi avec une belle victoire sur Cardiff (27-20) qui a donné le « la » du week-end.

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Une autre équipe galloise, celle de Newport, a aussi fait les frais de la bonne dynamique du rugby hexagonal et n’a pas fait le poids face aux champions d’Europe toulousains (19-40). De leur côté, les Biarrots ont pris la tête de leur poule après une belle victoire sur l’Ulster (35-15) et peuvent envisager sereinement la suite de la phase de poule. Dans cette spirale de victoire, les Perpignanais n’ont pas fait exception malgré un retard à l’allumage contre les Italiens de Trévise, tout comme le Racing-Métro qui remporte sa première victoire en Coupe d’Europe dans un affrontement franco-français face à Clermont. Le bilan aurait pu être parfait pour les clubs français en H-Cup mais la marche était vraiment trop haute pour les joueurs de Toulon qui ont été croqués par la province irlandaise du Munster (45-18).

Ballon rond et ballon ovale ont dominé l’actu ce week-end mais la petite balle jaune n’était pas en reste. Dans le Masters 1000 de Shanghai, le britannique Andy Murray a été tout simplement impérial en finale face à Roger Federer (victoire 6-3 ; 6-2). Après une tournée en Asie, le tennis revient en Europe pour la fin de saison avec notamment l’Open Sud de France qui va se dérouler du 25 au 31 octobre à L’Arena ! Une première pour Montpellier qui va voir défiler les meilleurs joueurs français (Richard Gasquet, Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils, Gilles Simon…) ainsi que quelques bons joueurs internationaux dont le « Top 10 » Nikolaï Davydenko ou encore l’Espagnol Albert Montanes (23e mondial) et l’Argentin David Nalbandian. Un tournoi qui sera bien sûr au cœur de l’actu sportive d’Hautcourant la semaine prochaine !

Enfin, en handball, Montpellier s’est rassuré en battant Presov (31-33), conservant ainsi ses chances de qualification pour la suite de la Ligue des Champions tout comme l’autre club français engagé, Chambéry, qui a réussi l’exploit de battre Barcelone.

Le sport ne s’arrête jamais et dès demain, la 3e journée de la Ligue des Champions de football va se disputer avec : OM-Zilina, Ajax Amsterdam–Auxerre et Lyon–Benfica Lisbonne mercredi !

Grand soleil sur le rugby français

Coupe d’Europe de rugby ce week end pour les clubs du Top 14 et plus précisément la H Cup. Une deuxième journée où les clubs français ont particulièrement brillé, à l’exception de Toulon sur le terrain du Munster. Rapide tour d’horizon.

Poule 1 : Castres-Cardiff 27-20

Vendredi soir, les castrais recevaient les blues de Cardiff avec la ferme intention de rester dans la course à la qualification pour les quarts de finale. Et ils se sont bien repris, après leur défaite inaugurale la semaine dernière à Northampton 18-14, en disposant des Gallois. Une victoire acquise principalement en première mi-temps où les tarnais ont développé un jeu propre et efficace. Une domination concrétisée en fin de première période avec deux essais coup sur coup de Inigo (37ème) et de l’international Andreu (40ème). À la pause, Castres menait 22 à 6. Mais au retour des vestiaires, le match a complètement changé de physionomie. Les Gallois sont connus pour jouer jusqu’à la dernière minute et ils l’ont prouvé une nouvelle fois. Le deuxième acte a donc été une copie inverse de la première mi-temps. Les visiteurs ont eux aussi marqué deux fois par l’intermédiaire de Molitika (46ème) et d’Andrews (80ème) mais la défense castraise a tenu bon jusqu’au bout en faisant preuve d’une grande solidarité. À noter le point négatif du match avec le point de bonus défensif obtenu par Cardiff.

Dans l’autre rencontre : Edimbourg-Northampton 27-31

Classement : 1.Northampton 8 pts ; 2.Castres 5 pts ; 3.Cardiff 5 pts ; 4.Edimbourg 2 pts

Poule 2 : Racing-Métro 92-Clermont 16-9

Choc franco-français pour cette deuxième journée de H Cup et première victoire pour les parisiens. Un match qui a débuté sous la pluie pendant une bonne vingtaine de minutes avant que le soleil ne pointe le bout de son nez. Cela s’est donc traduit par une multitude d’en avant de part et d’autre du terrain, ce qui a donné un match assez fermé, surtout en deuxième période. En effet, les joueurs de la capitale ont réussi à faire la différence sur la dernière action de la première mi-temps. Sur leur seule véritable occasion des quarante premières minutes, l’ailier Bobo (39ème) a concrétisé un beau mouvement collectif lancé par Sébastien Chabal. La seconde période a vu la défense du Racing faire le métier face aux nombreuses tentatives clermontoises, en vain. Le tournant du match a été l’essai refusé à Clermont après l’usage de la vidéo par le corps arbitral à la 30ème minute. Un essai qui semblait pourtant valable. Mais les Clermontois pourront tout de même se consoler avec l’obtention du point bonus défensif.

Dans l’autre rencontre : Saracens-Leinster 23-25

Classement : 1.Leinster 9 pts ; 2.Clermont 5 pts ; Racing-Métro 92 4 pts ; Saracens 1 pt

Poule 3 : Munster-Toulon 45-18

Premier déplacement pour les toulonnais et première grosse défaite en terre irlandaise. Toulon n’a tout simplement pas existé face à la puissante équipe du Munster. Le premier essai marqué dès la deuxième minute de jeu par le talonneur Genevois n’a été qu’un feu de paille. Les joueurs de la côte d’azur ont été dominé dans tous les compartiments du jeu, que ce soit dans les déplacements ou dans le combat au près. Toulon n’a jamais été en mesure de rivaliser et les blessures en cascade n’ont pas aidé. Ils ont du finir le match avec un troisième ligne en premier centre. Le score est donc lourd pour des varois qui étaient venus avec des ambitions et qui repartent avec une valise pleine en ayant encaissé six essais contre deux marqués. Le Munster se place idéalement, grâce au point de bonus offensif, pour se qualifier directement en quart de finale. Quand aux toulonnais, ils ont fait le dur apprentissage du niveau international, mais tout espoir n’est pas perdu avec la victoire des Ospreys sur les London Irish.

Dans l’autre rencontre : Ospreys-London Irish 27-16

Classement : 1.Munster 6 pts ; 2.Ospreys 5 pts ; 3.Toulon 4 pts ; 4.London Irish 4 pts

Poule 4 : Biarritz-Ulster 35-15

Dernier match de ce week-end et Biarritz a attendu une mi-temps avant de mettre son jeu en place face aux irlandais de l’Ulster. Trois partout à la fin du premier acte dans lequel aucune des deux équipes n’a réussi à mettre la main sur le ballon. Mais depuis le début de la saison, Biarritz est une équipe de deuxième mi-temps. Et cela s’est une nouvelle fois vérifié en inscrivant pas moins de quatre essais dont deux par le seul ailier Ngwenya, bonus offensif à la clé. Face à la puissance et à la vitesse basque, les irlandais ont bien tenté de résister mais ils se sont réveillés un peu tard avec deux essais marqués après l’heure de jeu. Le BO s’est révolté après avoir souffert en début de match et signe là sa deuxième victoire après son court succès chez les anglais de Bath 12 à 11.

Dans l’autre rencontre : Aironi-Bath 6-22

Classement : 1.Biarritz 8 pts ; 2.Bath 6 pts ; 3.Ulster 5 pts ; 4.Aironi 0 pt

Poule 5 : Perpignan-Trévise 35-14

En ce dimanche d’automne, Perpignan a mis prêt d’une heure avant de prendre la mesure des italiens venus avec la confiance de leur victoire l’an dernier face à ces mêmes perpignanais. Après un début de match prometteur, ce sont les joueurs de Trévise qui ont été les plus dangereux. Ils sont même passés devant en début de seconde période après le deuxième essai personnel de Benvenuti. Les catalans se sont alors recentrés sur la conquête et ont usés petit à petit leurs adversaires. Les italiens ont logiquement craqué à l’heure de jeu en encaissant quatre essais en près de vingt minutes dont un de pénalité suite à des fautes à répétition sur la ligne des cinq mètres. Perpignan s’est fait peur un long moment avant d’assurer la victoire avec la manière et le point de bonus offensif. Ils se relancent ainsi dans l’espoir de se qualifier pour le tour suivant, chose dont ils n’avaient pas été capables l’an dernier.

Dans l’autre rencontre : Leicester-Llanelli 46-10

Classement : 1.Leicester 10 pts ; 2.Perpignan 6 pts ; 3.Llanelli 5 pts ; 4.Trévise 1 pt

Poule 6 : Newport-Toulouse 19-40

Seule victoire française à l’extérieure ce week-end et elle est l’œuvre des champions d’Europe en tire, le stade toulousain. En déplacement sur la pelouse des Gallois de Newport, ils se sont imposés largement. Deuxième match et deuxième victoire donc pour des toulousains qui ont pu s’appuyer sur la domination de leur paquet d’avants. C’est en effet devant que le match s’est principalement joué et à ce jeu là ce sont les français qui ont réussi à imposer leur rythme laissant ainsi des espaces aux trois-quarts. Rarement en danger, Toulouse a franchit trois fois la ligne d’en-but adverse (par Dusautoir, Médard et Picamoles) contre une seule fois pour les adversaires (Harries). Les champions en titre sont lancés vers une nouvelle qualification pour les phases finales alors que les Dragons gallois semblent être dors et déjà éliminés. Guy Novés, l’entraineur toulousain, regrette cependant que ses joueurs ne soient pas allés chercher le point de bonus offensif et les trop nombreuses fautes commises.

Dans l’autre rencontre : Wasps-Glasgow 38-26

Classement : 1.Toulouse 8 pts ; 2.Wasps 5 pts ; 3.Glasgow 4 pts ; 4.Newport 0 pt

Invictus, la victoire d’une nation arc-en-ciel

Clint Eastwood signe avec Invictus son trentième film. Il y retrace les moments forts de la Coupe du monde de rugby de 1995 qui a vu triompher une Afrique du Sud profondément divisée.

S’il est une chose que Clint Eastwood sait faire, c’est bien nous prendre par les sentiments. Avec son dernier film, il fait vibrer la corde sensible du spectateur. Des bons sentiments et des larmes, Invictus n’en manque pas. Quoi de plus normal après tout, puisqu’il retrace un moment historique où le pardon et l’union ont su triompher sur le racisme et la haine ? Les questions au cœur du dernier opus d’Eastwood sont effectivement la réconciliation, le pardon et l’unité nationale. « Le passé est le passé. Tournons-nous maintenant vers l’avenir » exhorte Nelson Mandela dans Invictus. Sans oublier les valeurs sportives portées en étendard et si chères au réalisateur de Million Dollar Baby.

Les premières minutes du long-métrage retrace la libération de Nelson Mandela, le 11 février 1990, après une condamnation à vingt-sept années de prison pour avoir combattu l’apartheid en Afrique du Sud. Puis, référence est faite à sa victoire électorale, quatre ans plus tard, à la suite des premières élections nationales non raciales du pays. Premier président noir sud-africain, il prône la réconciliation nationale. Il s’agit pour lui de « concilier les aspirations des Noirs et les peurs des Blancs« . Alors, pour unifier son pays et rendre à tous leur fierté de Sud-Africain, Mandela mise sur le rugby. Chose qui n’est pas aisée, puisque ce sport et les couleurs des Springboks étaient les symboles du nationalisme afrikaner. Il invite chacun à une réflexion et une tolérance réciproque. Une scène l’illustre particulièrement : les joueurs sont invités par le président à partager un instant avec de jeunes enfants noirs des quartiers pauvres de Johannesburg.

Le film atténue toutefois les réelles conditions raciales et politiques en Afrique du Sud. De même, il présente Nelson Mandela comme le principal artisan de la victoire qui engendra l’union nationale. C’est le symbole du rêve américain : l’individu solitaire qui se réalise lui-même et qui est capable de changer le monde. Faut-il y voir, un an après l’élection du président Barack Obama, des analogies avec l’histoire contemporaine des Etats-Unis ? Celles d’un premier président noir charismatique qui a su rassembler son peuple autour de lui et améliorer l’image de son pays ?

Invictus est un très beau film. Le jeu des acteurs est remarquable. Morgan Freeman, très bien grimé, interprète un Nelson Mandela charismatique et humaniste. Il est accompagné d’un Matt Damon brillant en capitaine de Springboks. Sur le plan visuel, Clint Eastwood a donné à son film une véritable authenticité. Rien n’est laissé au hasard : des couleurs donnant l’illusion d’images d’époque, un style photographique qui rend visible les imperfections des acteurs, et des photographies d’actualités qui pimentent l’œuvre.

Deux images resteront dans l’esprit du spectateur. La première est celle des deux mains jointes, noire et blanche, sur la coupe de la victoire. La seconde : le sourire de Nelson Mandela alors que sa voiture se fraie un chemin à travers une foule métissée en liesse. Celle de son peuple uni dans la joie.

Un film à voir.