Identité nationale : un débat peu fructueux à Montpellier

Lundi 11 s’est déroulé à l’Ecole d’Application de l’Infanterie à Montpellier (EAI) le débat sur l’identité nationale. Organisé par le député UMP Jacques Domergue, le préfet de l’Hérault, Claude Baland a néanmoins su tenir les rênes de ce débat décrié. Ambiance.

18h30. Une petite foule se presse aux portes de l’EAI. Des manifestants tendent bruyamment, mais sans débordements, une banderole indiquant « Notre identité n’est pas Nazionale ». Ils viennent pour la plupart du NPA, d’Alternative Libertaire ou encore des Jeunesses Communistes.

À l’entrée, la sécurité nous demande si nous sommes sur la liste des invités. Un débat public sur invitation, surprenant. Heureusement le député Domergue pointe son nez dehors, et nous autorise à rentrer après lui avoir expliqué notre statut d’étudiants journalistes. Dehors, certains y resteront. Pas d’invitation, pas d’entrée. Il fallait montrer plus que patte blanche.

Après avoir traversé la cour sombre de l’école, nous arrivons enfin dans la salle remplie en grande partie de personnes de plus de 60 ans. Au centre de la tribune, le préfet Claude Baland et le député Domergue sont entourés de deux professeurs de droit public. Trois représentants de la société civile sont également venus apporter leur soutien et leur témoignage.

« Moi je me sens intégré mais j’ai l’impression que c’est la France qui n’arrive pas à m’intégrer »

La première prise de parole du débat chauffe les esprits. Un des premiers intervenants s’exclame : « C’est l’immigration musulmane qui met en question nos valeurs judéo-chrétiennes et laïques ». Au fil des interventions, on comprend rapidement que la plupart de ceux qui s’expriment sont de droite. Et pour cause, des sympathisants d’obédiences différentes n’ont pu assister à la discussion, pourtant ouverte à tous. « J’ai invité les représentants de tous les partis politiques » se défend le préfet. Et pourtant pas de PS, de PC, de Verts ou de NPA.

S’il a démarré sur des chapeaux de roues, le débat s’enlise peu à peu dans les banalités, voire les discussions de café. Peu de propositions concrètes ressortent. On note qu’il est entièrement tourné vers l’intégration des immigrés. « Moi je me sens intégré mais j’ai l’impression que c’est la France qui n’arrive pas à m’intégrer » l’idée est lâchée. C’est bien là toute la problématique de ce débat qui tourne autour de la question de l’immigration, sans jamais donner de définition propre de l’identité nationale.

Alors que le préfet appelait en prémices du débat à ne pas stigmatiser une communauté en particulier, force est de constater que revient dans toute les bouches les mots immigration, problème de cohabitation entre une « communauté musulmane » issue du Maghreb, considérée comme mal intégrée et une communauté de « français de souche » (expressions utilisées à de multiples reprises).

Le débat s’est presque exclusivement axé sur cette thématique, avec des intervenants allant d’étudiants ou de jeunes travailleurs, tentant d’expliquer la condition d’un fils d’immigré maghrébins en France. Parmi les représentants politiques, les conseillers régionaux FN Alain et France Jamet ont été peu soutenu par l’auditoire malgré une diatribe appelant sans surprise à régler le problème de l’immigration. Pour expliquer le sentiment de rejet que ressentent les fils d’immigrés de première ou de troisième générations, un homme questionne : « Va-t-on encore demander à ma fille, qui est née ici en 2009, si elle est française ou non ? ».

22h00 la discussion se termine. Alors que les participants commencent à partir, un bon nombre se lève et entonne la Marseillaise. La majorité de la salle suit, un étrange sentiment nous envahit alors.

Pour les commerçants de la Rue de la Loge, une crise en cache une autre

La Rue de la Loge est le principal axe de l’Ecusson. Au lendemain des fêtes de Noël, les magasins sont bondés. Rencontre avec quelques commerçants.

Un samedi soir bruineux, quelques jours après le Réveillon, la Rue de la Loge conserve les accents de Noël. Les illuminations se reflètent dans les flaques. Malgré le mauvais temps, petits et grands flânent et contemplent d’un œil pétillant les vitrines décorées de neige, de guirlandes rouges et de boules dorées.

Pour se réchauffer, rien de mieux qu’entrer dans une chocolaterie et respirer les effluves du cacao. Godiva-Médicis regorge de friandises : pralinés, ganaches, liquoreux au champagne… La boite rouge incrustée de diamants Swarovski s’est avérée être un écrin parfait pour toutes ces douceurs. La valeur ? 160 euros. Il n’en reste plus qu’une en boutique. D’un œil connaisseur, une petite grand-mère commande un plateau de marrons glacés, fruits confits et autres gourmandises, pour la somme de 150 euros. La crise ne semble donc pas toucher la chocolaterie. Les commerçants interrogés, sont unanimes : « Nous avons préparé les fêtes comme d’habitude. Les chiffres précédents n’étaient pas mauvais, alors pas de raison de s’inquiéter« . Cendrine, gérante de Godiva, bien que consciente de la baisse du pouvoir d’achat des Français, n’a pas sa langue dans sa poche : « La crise, elle a bon dos ! C’est un faux prétexte. Derrière, il y a d’autres problèmes de société que personne ne veut voir« .

Rangeant des dragées, elle dénonce des phénomènes sociaux qui seraient à l’origine des difficultés des commerçants. L’évolution de la société aurait une incidence directe sur le commerce, surtout en période de Noël. Depuis 20 ans, avec l’augmentation des divorces, le phénomène des familles recomposées, les repas de famille sont plus rares et les cadeaux pour les proches aussi : « les gens me disent : ‘Nous ne fêtons pas Noël ou le Réveillon, nous sommes seuls, les enfants ne sont pas là cette année’. Les grands-mères qui ne voient plus leurs petits-enfants, n’achètent plus de chocolats pour eux« . Cendrine constate que les gens préfèrent partir en voyages : « pour les agences touristiques, les chiffres progressent« . Donnons en exemple, le site Voyages-sncf.com qui a enregistré un record d’un million de connections, le jour d’ouverture des réservations pour la période de Noël.

Vive, Cendrine souligne un autre phénomène : la perte du sens de la convivialité. « Il y a quelques années, les gens remerciaient leur médecin de famille ou la maîtresse d’école. Aujourd’hui, avec leur travail, ils sont plus mobiles et ne restent pas suffisamment dans un lieu pour nouer des liens. Ainsi, tous les petits cadeaux liés à cette sociabilité se perdent.« . Les ventes ont donc changé : « La valeur du panier moyen était plus élevée. Facilement 500 francs minimum, soit 75 euros. Il était courant de vendre des paniers à 2000 francs, soit 300 euros. Maintenant c’est 40 euros en moyenne. Pour faire le même chiffre, il faut plus de clients. Soit quatre pour un« . Pourtant, Cendrine ne se plaint pas : « nous nous y retrouvons quand même. Nous avons beaucoup plus de petits clients avec le rajeunissement de notre clientèle.« . La chocolatière avance un autre atout : la situation de son magasin. La rue de la Loge est un sacré lieu de passage. Chose que confirme Philippe Larose, son voisin opticien : « si je n’étais pas situé rue de la Loge, aujourd’hui je n’existerais pas. Une grande majorité de ma clientèle est constituée de gens de passage. « .

Un petit liquoreux serait parfait pour accompagner une truffe. Petit saut dans la boutique surpeuplée de Nicolas, où le caviste Patrice Orset confirme les dires de sa gourmande de voisine : « il n’y a pas de grosse différence. Cette année, nous avons vendu beaucoup de Champagne. Seules les entreprises ont réduit leur budget« . En présentant une bouteille de Whisky digne d’un flacon Chanel n°5, Patrice rajoute : « pour nous, décembre c’est un quart du chiffre de l’année. Heureusement que les fêtes ont marché !« .

Finalement, le vrai problème auquel sont confrontés les commerçants est l’essor des ventes sur Internet. Cendrine est claire : « je ressens amplement la concurrence d’Internet. Mais c’est surtout l’industrie de l’habillement qui est touchée. Les gens essayent dans les boutiques et achètent en ligne« . Et Philippe de renchérir : « Les gens viennent, essayent les lunettes et prennent les références pour acheter sur la Toile« . La chocolatière donne quelques chiffres : «  la vente Internet croît de 27% par an. 43% des Français font leurs achats de Noël en ligne« . Chiffres confirmés par la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance). « Face à cette montée d’Internet, est-ce qu’il faut continuer à monter autant de boutiques ? » questionne la chocolatière. A Montpellier, comme ailleurs, sont créés de plus en plus de commerces alors que la population n’augmente pas proportionnellement. Alors, « au lieu de se répartir un gâteau en quatre, on se le partage en douze« . Espérons que ce gâteau sera au chocolat, et accompagné d’une petite flûte !

La Sixième Fête des Vignes, le cache-misère

Dans une ambiance que l’on aurait pu imaginer plus tendue, suite à la manifestation houleuse des viticulteurs du mercredi 25 novembre 2009 à Montpellier, la sixième édition de la Fête des Vignes s’est déroulée dans le calme et a donné l’occasion, cette année, à 49 domaines vinicoles d’être sur le devant de la scène locale, place de la Comédie, les 27 et 28 novembre 2009. Seul hic, et pas des moindres, les vignerons présents se trouvent en réalité à l’abri de la crise viticole dans le Languedoc-Roussillon…

Eux, ne sont pas concernés par les problèmes de la chute des ventes et des prix. Les viticulteurs qui occupaient les stands, étant tous situés dans l’agglomération de Montpellier, bénéficient en effet d’un accès facile à leurs caves, au regard de la proximité avec le centre-ville et des infrastructures routières rapides. Interrogés à propos de leur rapport à la crise, ils ont un discours qui est sensiblement le même : dans un premier temps, ils compatissent avec les viticulteurs en colère et vantent pour la plupart les mérites du label Sud de France pour pallier à cette crise -n’oublions pas qu’ils ont été invités par le créateur dudit label, Georges Frêche…- . Ensuite, lorsque nous les interrogeons plus longuement, ils avouent alors ne pas se sentir concernés : « C’est quand on est plus loin de Montpellier qu’on est confronté aux problèmes d’exportations. Nous, on fait du commerce local » nous dit Benoit Lacombe, à 37ans, après sept ans d’exploitation du domaine de Rieucoulon, et exerçant parallèlement une activité de chercheur en biologie végétale au Centre National pour la Recherche Scientifique.

Nous pouvons alors distinguer les présents des absents : d’une part les petits exploitants à faible production, souvent situés aux abords de Montpellier, présents donc pour la plupart à cette fête, et d’autre part, les absents, en crise, les moyennes et grandes exploitations de l’arrière-pays dont l’export seul permet d’écouler la forte production dont les grandes surfaces ne veulent pas. Les présents étant forcément satisfaits de rentrer dans leurs frais et de profiter de cette publicité extraordinaire que prodigue cette Fête des Vignes : « Il y a plus de monde près de Montpellier c’est plus facile pour nous de nous faire connaître, et cette Fête permet aux passants de découvrir des domaines qu’ils ne connaissaient pas ! » résume Patrick Galtion, un des vendeurs présents au stand des caves de Saint-Georges d’Orques. Ne peut-il pas alors sembler choquant que ce soient les mêmes qui cumulent tous les avantages, à savoir proximité, faible coût d’exploitation et publicité peu onéreuse, quand la crise se déroule aux portes de l’agglomération?

D’ailleurs, Georges Frêche en a paru gêné si nous nous fions au ton coléreux du discours qu’il a prononcé pour l’inauguration de la fête, vendredi après-midi. Le Président d’agglomération a en effet développé longuement et avec virulence une grande partie de ses propos sur le thème de la crise viticole dans le Languedoc-Roussillon, jouant par là-même le rôle de Président de région sortant en pré-campagne. Alors que Benoit Lacombe fera une distinction entre « un regroupement de commercialisation vertueux et un regroupement de production moins efficace », Georges Frêche déclare vouloir « regrouper tous les domaines de la région pour mettre un terme à la parcellisation de l’offre », c’est à dire sous la bannière Sud de France. Contraste alors entre un ton électoraliste, populiste, « maurrassien » dira un observateur -en référence aux louanges adressées à la viticulture latine-, et le contexte d’une Fête des Vignes favorisant parmi les viticulteurs, ceux qui en ont le moins besoin… Au final, l’auditoire était peut-être plus abasourdi et confus qu’enthousiaste, par le décalage entre la nature des propos de Georges Frêche et le sourire des viticulteurs présents à cette manifestation.

Face à ce discours, nous avons aussi pu échanger quelques mots avec François Delacroix, directeur général des services de l’agglomération de Montpellier, qui pour sa part a évoqué, que la volonté était plutôt de « promouvoir l’excellence et la qualité ». Il est vrai que depuis vingt ans le vin local a considérablement évolué vers plus de qualité : si ce n’est que pendant ces vingt dernières années, Georges Frêche n’a passé que cinq années à la tête de la région. Et enfin, M. Delacroix de nous avouer : « Il fallait qu’on montre qu’on s’occupait de la préservation du monde viticole. ». Une devanture donc, rendue attractive par un prix de deux euros pour trois verres en théorie, mais pour une dégustation à discrétion dans les faits -aucun ticket ne nous a été demandé-. Clairement, une vitrine soigneusement décorée, pour afficher les performances de l’agglomération… tout en masquant une crise grave que la Région ne sait toujours pas résoudre.

Franck Michau

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Les hivernales de Noël: une tradition montpelliéraine

Chaque année à Montpellier, à l’approche des fêtes, la ville s’illumine aux couleurs de Noël. Pour l’occasion, des milliers de personnes affluent dans le centre ville, pour se ravitailler en cadeaux et autres produits en tous genres.

Le marché de Noël est le rendez-vous annuel des Montpelliérains. Cette année l’événement est marqué par des conditions climatiques pour le moins «hivernales» . Mais cela ne décourage pas les visiteurs, qui affluent en masse dans le centre-ville, des passants de tous âges et de toutes catégories sociales (jeunes, familles, personnes âgées), tout le monde est de la partie. Et même s’il fait froid et que la pluie tombe à grands flots, Noël c’est aussi ça ! Les affluences, le climat et le centre-ville bondé, constituent autant d’éléments qui décorent le paysage à l’approche des fêtes.

Le long de la place de la Comédie, les marchands et les passants vendent et achètent des produits et des aliments incontournables à la constitution du «fameux repas de Noël». Cela va des petites spécialités locales, (foie gras, friandises, gâteaux de Noël, gaufres, crêpes), aux produits exotiques, tels que les spécialités marocaines ou libanaises. Noël, c’est aussi l’occasion de découvrir de nouvelles choses, (Capim Dourado), l’or végétal du Brésil. C’est une herbe rare à la couleur et l’éclat de l’or, elle n’existe que dans une région du Brésil appelé Jalapao. Ayant connu un essor incroyable au brésil, cet artisanat intéresse de plus en plus de nombreux stylistes, créateurs de bijoux, maisons de joailliers et maisons de haute couture. D’un stand à l’autre, les clients venus se ravitailler en cadeaux ne rentreront pas bredouilles.

Malgré un temps peu envieux, on passe, on discute, on farfouille, l’ambiance est plutôt bon enfant. Un abri a même été installé à cet effet, ainsi le client peut s’arrêter tranquillement pour manger ou boire du vin chaud ou froid. Il y en a pour tous les goûts. Dans une immense tente en plein centre ville, un tel privilège ne se refuse pas, surtout lorsque le mauvais temps s’invite. Là forcement on s’y sent bien. «L’an dernier, il n y avait pas de comptoir dans la tente, explique Janice, la vendeuse, les gens viennent en famille et donc forcément pour manger ils ont besoin d’espace d’où cet abri, mis en place par la mairie. Tout comme la patinoire et l’espace de jeu pour les plus jeunes . De plus le vendredi et le samedi, les gens restent tard à cause des concerts, les nocturnes ».

Le spectacle, va durer jusqu’à la tombée de la nuit avant de faire place aux incontournables illuminations de Noël. En effet, avec de telles animations, on aimerait que ça dure toute l’année. Décidément le sortilège jeté par la magie de Noël, n’envoute pas que les enfants et n’est pas prêt d’être désenchanté.

Dossier spécial Noël 2009

À l’approche de Noël, Haut Courant vous a concocté un dossier spécial. De la solidarité, à la religion en passant par la consommation, nous avons sillonné Montpellier et ses environs pour vous faire vivre Noël à travers de ces divers thèmes.

Épisode 1

Noël : Une liturgie à multiples facettes pratiquées par de catholiques montpelliérians

Épisode 2

Près de Montpellier, un Noël séparé par des barreaux

Épisode 3

Les livres de la hotte de Noël 2009

Épisode 5

Vos enfants sont plutôt Petshop ou boîte à musique?

Épisode 6


Noël : la ruée vers les cadeaux

Épisode 7

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À Montpellier, les gens du voyage parlent de Noël

Épisode 9

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Les hivernales de Noël : une tradition montpelliéraine

Un joyeux Noël souffle sur la boutique Pomme de Reinette

En ce rugueux mois de décembre, un air de Noël plane sur la ville de Montpellier. Les magasins s’illuminent et rivalisent d’ingéniosités pour décorer leurs vitrines. Pourtant un lieu attire particulièrement le regard des promeneurs. Un petit commerce qui semble sortir tout droit d’un film de Tim Burton ou d’un conte de fées. Située en plein cœur du centre ville (33, rue de l’Aiguillerie), Pomme de Reinette est le magasin de jouets le plus atypique de la ville.
A mi-chemin entre boutique et musée, l’échoppe regorge de merveilles. Visite guidée avec le maître des lieux, Alain Simon.

Le conte de Noël commence en 1972, lorsque le propriétaire et sa femme, Françoise, décident de créer un magasin pour les petits, qu’ils baptisent Pomme d’ Api. «L’idée était de retrouver une authenticité dans les produits que nous proposions avec des jouets simples, en matériaux nobles comme le bois» explique le patron. Pomme d’Api est le grand frère de Pomme de Reinette, «le fruit de Magritte» ajoute Alain Simon. L’échoppe vend essentiellement des jouets pour les tout-petits. Face à la réussite de cette première entreprise, sept ans plus tard, en 1979, Alain et Françoise Simon décident de s’agrandir et de créer un magasin pour les enfants mais aussi pour les grands, Pomme de Reinette.

«Il fallait que les adultes puissent aussi retomber en enfance. Que le jouet ne soit pas simplement un objet mais une invitation au voyage, c’est pourquoi nous avons créé ce second magasin» précise le propriétaire. Effectivement lorsque le client franchit la porte, il est plongé dans un univers féerique. Toupies et automates, soldats et poupées, chevaliers, boîtes à musique et autres jouets à l’ancienne s’alignent dans les vitrines où des flocons de neige virevoltent. L’obsession d’Alain Simon est de faire de Pomme de Reinette un lieu où le client est surpris à chaque instant. Pour cela, la boutique est divisée en plusieurs espaces. Au rez-de-chaussée se trouvent une salle réservée aux poupées et aux automates, une autre pour les jeux de société, un couloir aux mille figurines, une salle de magie et enfin un espace dédié à la science fiction. «L’objectif est de transporter le client dans le temps. En se baladant d’une pièce à une autre, il passe du monde ancien au monde futur. C’est aussi une métaphore, de la vie. Le jouet acquiert ainsi une autre dimension» ajoute notre hôte.

Mais la grande surprise se situe à l’étage où trône la collection privée du maître des lieux. Soldats en plomb de la Première Guerre Mondiale et figurines limitées des aventures de Tintin transforment Pomme de Reinette en musée. «Pour moi c’est tous les jours Noël» s’exclame Alain Simon en présentant ses merveilles.

D’ailleurs, quand on parle de Noël, de la crise du pouvoir d’achat ou de la rivalité des grosses enseignes, le patron s’en amuse: «La crise, on ne la ressent pas vraiment. Les clients ont toujours envie de faire plaisir en achetant des jouets. Noël reste la période où notre chiffre d’affaire est le plus important. Quant à la concurrence des grosses entreprises comme ‘La grande Récré’, on ne la ressent pas non plus. Notre langage est tellement différent du leur. Nous faisons dans l’authenticité et l’artisanat, notre esprit n’est pas le même.» Il souligne alors que la majorité des jouets de son magasin sont issus de fournisseurs européens, quant aux autres… On en saura pas plus, il ne faut pas briser le rêve.

Un nouveau client surgit, Alain Simon se détache de l’interview pour répondre à sa demande. Il s’échappe de nouveau dans ce petit monde de Peter Pan.
Pomme de Reinette reste un magasin de jouets atypique, particulièrement durant cette période précédant les fêtes de fin d’année. Chacun peut ainsi venir y chercher une petite dose de magie de Noël à mettre dans son café quotidien.

A Montpellier, Frédéric Lefebvre se livre à une attaque en règle contre Georges Frêche, « l’homme de la double outrance »

Lundi 14 décembre, Raymond Couderc, sénateur-maire de Béziers et tête de liste UMP pour les prochaines élections régionales de mars 2010 en Languedoc-Roussillon, inaugurait sa permanence, non loin de la place de la Comédie. Pour l’occasion, le candidat a reçu le soutien de Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP.

« La place de la Comédie n’a jamais aussi bien porté son nom qu’aujourd’hui, avec un président de région qui ne cesse de faire le comédien tous les jours ! ». Les propos de Frédéric Lefebvre donnent rapidement le ton et la nature de son discours : une attaque en règle du bilan et de la personne de Georges Frêche.

Il faut dire qu’au regard du contexte, il pouvait difficilement en être autrement. La venue du porte-parole intervient en effet quatre jours après le dépôt d’une plainte pour diffamation de Georges Frêche contre Éric Besson, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale et Frédéric Lefebvre. Une plainte qui vient se rajouter aux offensives de la fin du mois de novembre quand le porte parole du parti présidentiel avait choisit de décerner au président de la région Languedoc-Roussillon deux « satanas d’or », trophées de l’UMP liés à la fiscalité régionale.

« L’homme de la double outrance »

Dans ce climat délétère, le discours de Frédéric Lefebvre a donc été sans vraies surprises. « Georges Frêche est l’homme de la double outrance » a-t-il asséné à plusieurs reprises. Pour le porte-parole de l’UMP, les élections régionales de mars 2010 sont l’occasion de « tourner une page qui s’assombrit de jours en jours ». Mais, visiblement peu à l’aise lorsqu’il s’agit d’évoquer avec précision le bilan chiffré de la politique fiscale de la région, Frédéric Lefebvre délaisse rapidement les aspects techniques du discours pour ne se concentrer que sur la personne de George Frêche.

Il est sûr que dans cet exercice, le proche de Nicolas Sarkozy excelle. « Les socialistes du Languedoc-Roussillon doivent avoir honte » lâche-t-il devant un parterre de fidèles comblés. Et de s’interroger, « Peut-on continuer avec un homme qui méprise à ce point les gens ? ».

L’occasion pour M. Lefebvre de revenir sur la plainte en diffamation déposée contre lui. « C’est une opération d’intimidation, de diversion, une manœuvre scandaleuse, s’emporte-t-il, il s’agit là de méthodes d’un autre âge ». D’autant plus que le président de région « a la plainte sélective ». Une raillerie qui vise directement le Parti socialiste, et notamment Arnaud Montebourg qui avait jugé « inacceptable » le soutien de son parti à Georges Frêche. « Pourquoi n’a-t-il pas déposé plaine contre lui ? » s’est faussement interrogé Frédéric Lefebvre.

En concluant son discours, le membre de la majorité s’est adressé directement à Raymond Couderc. « Raymond, on a besoin de toi, il est temps qu’il y ait à la tête de la région quelqu’un qui travaille plutôt que quelqu’un qui parle mal » lui a-t-il lancé.

« Une région apaisée »

Dans son discours, précédant celui de Frédéric Lefebvre, le tête de liste UMP s’était voulu moins offensif à l’égard de son adversaire, allant même jusqu’à s’inquiéter de son état de santé. « Je lui souhaite mes vœux de prompt rétablissement, car je veux une victoire avec panache » a jugé le sénateur-maire de Béziers.

Ponctués de « nous voulons » ses propos se sont portés en priorité vers les zones rurales de la région. « Nous voulons une région apaisée, qui ne soit pas montrée du doigt, une région qui se préoccupe de l’ensemble de son territoire, de ses habitants et non pas seulement de sa capitale » a exigé la tête de liste. Parmi ces préoccupations, la sécurité, thème phare de l’UMP, n’a pas été oubliée par Raymond Couderc : « Il faut développer la vidéosurveillance, dans les lycées et dans les transports publics, notamment dans le Ter ».

Un discours lissé, sans véhémence, qui contrastait habilement avec les propos à venir de Frédéric Lefebvre. Le porte parole de l’UMP est décidément bien dans son rôle.

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Vos enfants sont plutôt Petshop ou boîte à musique ?

A un mois de Noël, les Montpelliérains commencent déjà à préparer leurs cadeaux. Le jouet arrive en première place sur leurs listes. Ce, à tout âge. Où choisir « le » jeu qui fera plaisir ? Que l’on soit amateur de voitures miniatures ou de dinettes en porcelaine, tous les goûts sont servis. Zoom sur deux enseignes incontournables de Montpellier, et pourtant bien différentes.

Au détour des rues de Montpellier, la magie de Noël s’opère. Les magasins de jouets ne désemplissent pas. Toutes les générations se pressent devant les vitrines de commerces atypiques : du Sanctuaire de la Miniature à la boutique manga Ikoku, en passant par le monde virtuel des jeux-vidéos chez Micromania. Tous les goûts sont servis. Répondre aux envies de chacun, c’est le pari qu’ont fait deux établissements montpelliérains : Pomme de Reinette et Pomme d’Api et la Grande Récré. D’un côté, une petite échoppe regorgeant de merveilles, installée à Montpellier depuis près de quarante ans. Maisons de poupées et vaisseaux spatiaux, toupies et automates, boîtes à musique et autres trésors s’alignent sur les étagères. Sans oublier, à l’étage, le petit Musée du Jouet dévoilant la magnifique collection du propriétaire. De l’autre, une grande chaîne nationale, soit cent-vingt magasins de 1000 m² en moyenne, représentant près de 10% des parts du marché français. Sur les rayonnages, une offre quelque peu différente : les derniers jeux à la mode, aux couleurs vives et à la pointe de la technologie.

Les deux boutiques touchent une clientèle éclectique, de tous âges, de tous styles. Néanmoins, quelques dissemblances sont perceptibles. Fabrice Depardieu, chef d’équipe à la Grande Récré, parle d’un acheteur « moyen-haut de gamme » dont « le budget moyen par enfant à l’époque de Noël est de trente euros ». Plus attaché à un acquéreur qualitatif, fidèle de générations en générations, Alain Simon, gérant de Pomme de Reinette et Pomme d’Api affirme, avec un petit sourire, que sa clientèle est composée de « tous ceux qui rêvent encore et qui ont besoin de faire rêver ». Ce, à « tous les budgets. Vous pouvez même trouver des articles à 1 euro. ».

Chacune des deux enseignes s’est préparée à l’invasion de Noël. Alain Simon effectue ses commandes un an à l’avance. Ses choix sont guidés par l’instinct mais aussi par quarante années d’expérience professionnelle. Il reçoit ses livraisons au mois d’octobre et peut alors exposer son stock pour les fêtes de fin d’année. Ses jouets viennent d’un peu « partout dans le monde. Notamment l’Allemagne ». La Grande Récré réceptionne également ses articles en octobre. Cette fois, le stock est géré par une centrale d’achats dont le siège est à Paris. Fabrice Depardieu et ses collègues, n’ont donc qu’une petite marche de manœuvre quant au choix de leurs produits. Ce sont des stratégies commerciales, sur fond d’accords, qui sont à la base de la mise en avant de produits phare. Par exemple, pour la seconde année consécutive, la chaîne promeut la figure d’Arthur. Un partenariat a été réalisé entre le réalisateur Luc Besson et la direction de La Grande Récré.

En plus de gérer les commandes, les deux boutiques doivent embaucher du personnel supplémentaire pour cette période de l’année. « Pour le mois de décembre, nous engageons deux personnes en plus au niveau des caisses et deux personnes en plus pour emballer les cadeaux. Ce sont des contrats de 27h par semaine » informe Fabrice Depardieu.

Préparer Noël, c’est aussi envisager les tendances, mettre en avant les classiques. Différents selon l’enseigne. Côté Pomme de Reinette et Pomme d’Api, cette année, les produits phares sont : « les maisons de poupées pour les filles. Ça correspond à la mode du cocooning. Pour les garçons, ce sont les chevaliers, les forts qui sont sollicités ». Selon Alain Simon, la boite à musique reste le jouet indémodable. Autre monde, autres tendances du côté de la grande consommation : « Depuis quatre ans, les petites filles sont demandeuses de Petshop. C’est un créneau très fort. Les garçons, quant à eux, apprécient tout ce qui est super-héros : Spiderman, Batman, Wolverine… La série Gormiti fait également fureur ! Cela suit l’évolution connue par les Pokémon. » Pour Fabrice Depardieu, les grands classiques restent le Monopoly, tout ce qui est Playmobil, le Mille-bornes : « La marque Playmobil marche de mieux en mieux. Cette enseigne a une très bonne stratégie commerciale. Elle sait réactualiser des anciennes collections. Par exemple, cette année, elle a décliné le thème Egypte, thème qui date d’il y a 15 ans mais très bien recontextualisé ». La démarche des grandes enseignes est donc très marketing. Ces dernières cherchent à répondre aux besoins du client, à suivre la mode. Suite, aux problèmes qu’il y a eu l’an passé avec les jouets importés de Chine, la clientèle demande de plus en plus des articles made in France. De petites entreprises françaises sont donc sollicitées. Jeujura, fabricant de jouets en bois, et Ecoiffier, spécialisé dans les jeux pour les tout petits. De même, avec la mouvance écologique, les produits « nature » sont très demandés. Une gamme en bambou a notamment été lancée.

La crise ne semble donc pas toucher ce secteur. Chacun est d’ailleurs unanime : « la crise, connais pas ! » D’un côté, « le cœur est toujours là. Ce sont juste les budgets qui s’adaptent » souligne Alain Simon. Autre argument de poids : « les gens achètent toujours autant de jeux. Ça leur remonte le moral, leur fait oublier leur quotidien » affirme Fabrice Depardieu. Langue de bois ? En tout cas, le constat est clair : les magasins sont pleins de monde « même si cette année la saison a commencé un peu plus tard ».

Stratégies commerciales, tendances, effets de mode, … Malgré tout, l’esprit de Noël perdure… Les enfants ont les yeux pleins d’étoiles en regardant les vitrines, et les parents sont prêts à tout pour satisfaire leurs bambins. A commencer par contacter le Père Noël et ses petits lutins !

Le vignoble languedocien « abandonné » se révolte !

Plusieurs milliers de viticulteurs du Languedoc Roussillon se sont rassemblés le mercredi 25 novembre à Montpellier face à la grave crise que connaît la filière. Entre désarroi et endettement, ils dénoncent le fait de ne plus vivre de leur métier et demandent des mesures d’urgence au gouvernement. Certains marcheront jusqu’au bout de la nuit.

« Nous sommes ruinés et abandonnés » a déclaré Philippe Vergnes, fondateur du nouveau Syndicat des Vignerons du Midi, à l’origine de la mobilisation. Il s’est adressé sur l’esplanade du Peyrou à près de 6 000 viticulteurs venus des six départements de la région (Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Drôme et Vaucluse). Cette journée a été soutenue par l’essentiel des organismes syndicaux de la profession (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles et Jeunes Agriculteurs) et de nombreux élus. Plusieurs Chambres d’Agriculture s’étaient associées à ce mouvement en fermant leurs portes en signe de solidarité.

«Les vignerons du Midi sont économiquement morts» répond-t-il, au plan de soutien d’urgence à l’agriculture annoncé par Nicolas Sarkozy. La crise du vignoble languedocien perdure et révèle d’importants problèmes de financement et d’organisation face au marché actuel. « Nous attendons de vous que vous preniez la mesure de l’asphyxie économique que connait la région ». En effet, les revenus nets des viticulteurs ont chuté en moyenne de 70% entre 2007 et 2008, selon les statistiques confirmées par Agreste sur le site du ministère de l’Agriculture. La profession considère que les aides, estimées à 1,5 milliards d’euros pour l’ensemble de la filière agricole, ne sont pas adaptées à leur situation. En cortège et sous le bruit des pétards viticoles, elle a marché derrière le cercueil du « dernier vigneron » dans les rues de la ville.

La situation financière des viticulteurs de la région s’explique par les nombreuses campagnes d’arrachage mises en place, diminuant considérablement les récoltes, et s’associe à des prix de vente qui ne suffisent plus à leur rémunération. En 2004, le court du vin a connu une crise sans précédent en diminuant de moitié par rapport à l’année précédente. Malgré une reprise en 2007, la hausse des cours espérée n’a pas eu lieu. De jeunes agriculteurs gardois rencontrés précisent que « les jours sont pires qu’à l’époque ».
Quant aux fournisseurs, les vignerons ont estimé nécessaire de rééquilibrer les marges faites par la grande distribution. « On demande 15 centimes d’euros de plus sur le prix de vente » a déclaré Philippe Vergnes qui avait dénoncé la perte de 1 000 euros à l’hectare pour un viticulteur quelques jours auparavant.

Les chiffres de la production en 2009, publiés ce jeudi par l’Organisation Internationale de la Vigne et du vin (OIV), ont été estimés à 45,7 millions d’hectolitres et placent la France au rang de premier producteur mondial de vin. Malgré cette réappropriation, l’évolution conséquente de la concurrence étrangère bouleverse le milieu viticole de la région. « On fait du meilleur vin et il se vend de moins en moins » explique un viticulteur de Carcassonne. Ajouté à une baisse de la consommation française, ils étaient venus témoigner de la précarité de leur métier et de leurs familles.
La bonification des prêts a soulevé de vives réactions, « c’est creuser un peu plus la tombe qui est déjà bien enterrée » confie un viticulteur de l’Aude, face aux nombreux plans d’aide mis en place auparavant. Inquiets, les manifestants présents ont exprimé être contre les aides, « nous voulons vivre de notre métier ». Ils demandent des mesures plus efficaces et une prise de conscience de l’actuelle disparition du vignoble languedocien.
« L’État français ne fait pas le maximum pour contrer la manne européenne (…) le ministère qui nous gère ne met pas en place un contrôle sur l’argent donné » conteste un viticulteur de Pézenas. « Le problème vient aussi de la structure des organismes syndicaux et des administrations qui nous défendent » précise un autre, « ils prennent l’argent et nous bouffent tout ». Les désaccords vis-à-vis de la FNSEA et du Syndicat des Vignerons du Midi fusent, leur reprochant une structure trop complexe, alors même que ces derniers s’opposent sur des questions de trésorerie et de DPU (Droit à Paiement Unique). Le reste de l’environnement professionnel, tel que les conseillers, les administrateurs et autres emplois, sont également remis en cause, « on fait vivre trop de monde sur nous ». L’organisation structurelle de la production viticole et de sa vente en Languedoc-Roussillon peine a évoluer face au marché.

Les viticulteurs languedociens ont rappelé à l’issue de cette journée de graves problèmes de structuration et d’organisation. Inquiets et amers, ils ont cherché à révéler aux pouvoirs politiques et à l’opinion le manque de liberté et de solidarité que connaît leur profession.

La mobilisation a été suivie activement, et des échauffourées ont eu lieu aux abords de la préfecture en fin de journée entre CRS et ultimes manifestants. Patrick CHAUDET, directeur départemental de la sécurité publique de l’Hérault, a confié la mise en place de services de sécurité supplémentaires à Béziers et Pézenas, craignant des débordements après la manifestation. Des actions ont été dernièrement menées par le Comité Régional d’Action Viticole (CRAV) sur des établissements de grandes enseignes, des administrations et des négoces de la région. Tags, alertes à la bombe, bouteilles de gaz et explosifs, ce mouvement frappe à chaque fois que la vigne souffre. Pour beaucoup de viticulteurs rencontrés, cette forme de revendication ne leur correspond pas, mais précisent que « c’est un noyau dur qui reste ».

Sur le chemin du retour, la tension est effectivement montée. A Béziers, 250 CRS ont empêché une file de bus de viticulteurs d’accéder au centre ville, ne leur laissant comme unique sortie, l’autoroute. Caillasses, chariots et pneus enflammés, la colère des vignerons s’est fait entendre jusque tard dans la nuit. Un blessé léger a été déploré parmi les policiers, et deux fils de viticulteurs ont été interpellés. De vifs saccages ont été également commis dans les communes aux alentours de Montpellier, au Crédit Agricole de Mèze, à un hypermarché de Cournonsec, et sur un magasin Lidl à Servian particulièrement. Ces actions ont cependant été limitées par rapport aux précédentes manifestations, face à la présence massive des forces de l’ordre.

Bruno Lemaire, ministre de l’Agriculture, a dénoncé le lendemain sur RMC Info, l’inacceptabilité de ces violences et rappelé le soutien du gouvernement à l’ensemble de la profession. Selon lui, le problème de la viticulture en Languedoc-Roussillon est « récurant » et révèle une incapacité à conquérir des parts de marché à l’exportation. «Je souhaite qu’il n’y ait plus qu’une seule organisation viticole d’ici quelques semaines » a-t-il ajouté. Une meilleure organisation de la filière lui apparaît nécessaire face à l’existence de quatre grandes inter-professions viticoles présentes dans la région. Mais pas un mot n’a été exprimé sur une meilleure répartition de la production et de la distribution, revendication pourtant essentielle du Syndicat des Vignerons du Midi lors de la manifestation.

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Les Wriggles au Rockstore, toujours aussi clownesques

Trois nez rouges, deux paravents noirs et une guitare. Ce sont les seuls accessoires de scène des Wriggles, qui se sont produit au Rockstore, ce jeudi 26 novembre, à Montpellier. Dans leurs mains, c’est de l’or.

Ils sont trois. Stéphane, Frédo et Christophe. Trois clowns, tous vêtus de rouge. Ils passent au crible toutes nos faiblesses, celles de la société, et les leurs aussi. Cette grand-mère que l’on aime bien mais qu’on ne va jamais voir. Cette capitale qu’il faut aussi regarder comme une ville sale et miséreuse. Cette vieillesse qui nous fait si peur. Ces présomptions incessantes de complots sur tout et n’importe quoi. On ne saura jamais si elles sont fondées. Et ces ouvriers qui passent leur carrière à la chaine d’une usine. Le «charity business» de Bernadette Chirac et autres Restos du cœur n’y échappent pas non plus.

Ils font comme on dit de la chanson française à texte. Avec ironie et une bonne dose d’auto-dérision. C’est comme ça que le public écoute les Wriggles. Mais ce soir, il a vu. Pas que des chanteurs. Des comédiens, des metteurs en scène. Et des bons. Des boules de nerf qui font vivre leurs textes. Ils emportent le public dans leurs délires. Chaque détail est travaillé et peaufiné. Le public est conquis et sous le charme. Il a assisté à un spectacle. Pas à un concert.

Ce sont des clowns parce qu’ils sont drôles, mais aussi parce qu’ils veulent délivrer un message sans se prendre au sérieux et tomber dans le larmoiement. C’est sans doute leur plus grande force.

Un seul regret peut-être. Très peu de nouvelles chansons et de nouvelles créations scéniques depuis leur dernière tournée il y a deux ans, pour la sortie de l’album « Tant pis…Tant mieux ». Mais la magie opère toujours aussi bien. Alors on s’incline.

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