Francs-maçons en Languedoc Roussillon : leur pouvoir en question.

Jacques Molénat était l’invité de Paul Alliès pour son Café citoyen. Il s’est déroulé au restaurant Le Baloard, lundi 26 octobre, pendant deux heures. Compte-rendu de la soirée.

La petite salle, ce lundi soir, était pleine. Située sous le restaurant du Baloard, à Montpellier, elle a été le lieu d’un Café citoyen organisé par Paul Alliès sur la question du pouvoir que détiennent les Francs-maçons en Languedoc-Roussillon. Professeur de Science Politique à l’Université Montpellier I et essayiste, il n’en est en revanche pas à son coup d’essai dans l’organisation de tels débats publics : le concept est rodé avec un intervenant qui expose le thème du Café, et un public qui s’interroge, puis interroge… Pour parler du sujet, l’invité était ce soir Jacques Molénat, journaliste reconnu pour sa connaissance des réseaux dans la région. Il est l’auteur d’un livre de référence sur la question, Le Marigot des Pouvoirs (éd. Climats).

Son exposé fut bref mais dense : parti du début des années 70, il constate que de 300 frères pour 6 loges, la franc-maçonnerie locale est passée aujourd’hui à 2 200 frères (et sœurs car il y a 20% de femmes) pour 48 loges. Soit un rapport de l’ordre de 7 pour 1 000 habitants au regard d’une moyenne nationale de 2,5 pour 1 000 seulement. Pourquoi une telle présence «dans la machine montpelliéraine»? La réponse est délicate, car complexe. Ce n’est pas seulement des petits arrangements entre amis, même si plus d’un s’y intéressent en espérant une ascension sociale plus rapide : «viens chez nous, ce sera bon pour tes affaires» rapporte le journaliste. Il y a aussi la tradition universitaire bien ancrée à Montpellier, ou encore les réseaux juridiques.

Mais il est vrai que les préoccupations du public concernaient plutôt ces arrangements occultes, dont beaucoup pensent qu’ils se font contre l’intérêt général. D’ailleurs, Michel Miaille, ancien Grand Maître de la Grande Loge Mixte Universelle et présent au débat ce soir, a reconnu la prégnance de l’individualisme chez les francs-maçons. Il évoquera en aparté, après le débat, «la lessive» qui a été faite début 2000 et dont la raison invoquée par les Grands Maîtres était de reconnaitre -«tardivement»- les dérives de certains frères et le triomphe des intérêts particuliers. La sanction est une radiation à vie tout de même, dans le cas où des fautes graves ont été commises. Marc Di Crescenzo, qui a été «un des piliers de la franc-maçonnerie montpelliéraine», dit à ce propos dans un article de l’express.fr, que le chemin fut long avant de faire ce travail d’assainissement interne. «Notre premier réflexe, ça a été de protéger les nôtres», avoue quant à lui M. Miaille.

Les discussions ont mené les participants au-delà de notre région pour aborder la question de la Franc-maçonnerie de plus loin. Abolition de l’esclavage, laïcité, école publique, congés payés, contraception : autant d’avancées indéniables revendiquées. Mais aussi contestées… Par le public en l’occurrence, à travers la voix d’une participante, restée silencieuse jusque dans les dernières minutes du débat, et qui rétorque à ce qui a été dit que les syndicats ou les associations ont aussi joué un rôle prépondérant dans ces avancées. On aura pu entendre également l’un des convives se plaindre du «ton consensuel» que prenait l’échange.

Pour ce qui était du cœur du débat, le pouvoir des frères dans la région, quelques noms ont été cités parmi les personnalités politiques locales inscrites dans l’une des loges. Leurs appartenances politiques hétérogènes (PS, UMP, PCF, MoDem…) prouvent la diversité des obédiences et la rupture avec une tradition originelle ancrée à gauche. Aussi, Jacques Molénat a insisté sur le rôle certain que jouent ces personnalités dans les institutions, notamment dans la préparation de décisions municipales ou au niveau de l’agglomération. Mais il a posé aussi à l’inverse les risques de manipulation des Francs-maçons par certains hommes de pouvoir.

Le débat était clair et serein, mais les clichés ont la vie dure, puisqu’au moins trois participants ont considéré qu’ils avaient assisté à un plaidoyer en faveur de la franc-maçonnerie plutôt qu’à un questionnement sur les dysfonctionnements politiques, économiques ou judiciaires dans la région. Pour aller dans leur sens, il est vrai que le caractère occulte de l’organisation trouble et provoque la crainte, plus qu’il ne permet le travail paisible des frères. Le secret et le mystère sont donc décidément liés à l’aura que dégage la franc-maçonnerie et ce, à plus forte raison dans le Languedoc-Roussillon. Le temps passant y a ajouté la suspicion, souvent justifiée, mais pas toujours fondée.

Franck Michau

« Un instant de réconciliation avec l’humanité »

Hier soir, Marianne Aya Omac et Joan Baez ont donné un concert exceptionnel pour la clôture des Internationales de la guitare à Montpellier.

Cet instant de réconciliation chanté et déclamé par Marianne Aya Omac a marqué la ville de Montpellier. Le Peyrou était plein à craquer. Selon les vigiles, il devait accueillir 15 000 personnes. Toutes générations confondues : grands-parents, enfants, parents, adolescents, étudiants.
Le concert a débuté sur les chapeaux de roues avec des problèmes de logistique : la production parisienne n’aurait pas été prévenue de la première partie de Marianne. Celle-ci enflamma le public en jouant seule avec sa guitare dans la foule. Puis, Joan Baez lui prêta la scène et ses musiciens.

Marianne a remercié l’égérie américaine en lui dédicaçant une chanson. Et, elle déclama une version pacifiste de la Marseillaise. Joan Baez participa à cette première partie et entama son spectacle. A 20 mètres de la scène, la foule scrutait du regard la prêtresse en ouvrant grand les oreilles et des larmes coulaient. Un groupe de cinq mères de famille disait : «c’est la première fois qu’on la voit en vrai! La nouvelle génération doit être fière de ces artistes car ils influencent toute la musique d’aujourd’hui».

En reculant de la scène, on pouvait voir le Peyrou noir de monde aussi bien sur les côtés qu’à la buvette. L’émotion fut encore plus forte lorsque Joan Baez se mit à chanter Gracias a la vida. Des espagnols et des italiens chantaient à tue-tête. Puis, une jeune fille d’une vingtaine d’année s’exclamait en hurlant : «nous n’étions pas là, il y a quarante ans mais aujourd’hui nous sommes là, Joan. Notre génération ne t’oublie pas».
Joan Baez termina son concert notamment avec la balade de Sacco et Vanzetti et la célèbre comptine yiddish Dona Dona. Elle salua la foule en promettant son retour très prochainement à Montpellier.

Daniel Bodin, le questionnement social.

Dans le Hall de l’Hôtel de Ville de Montpellier, le photographe Daniel Bodin a exposé, du 13 au 23 octobre 2009, ses clichés pris lors de l’installation du village des Enfants de Don Quichotte en mai dernier, place du Peyrou à Montpellier. Il revient sur son expérience pour Haucourant.com.

Pourquoi avoir travaillé sur l’action des Enfants de Don Quichotte à Montpellier en mai 2009 ?

C’est avant tout la suite logique d’une démarche sociale que j’ai depuis quelques années. Je me penche en priorité sur les évènements sociaux et politiques. Cette expérience est un questionnement face à la régression sociale, une réflexion sur la nouvelle précarité qui s’installe dans notre société. Ce thème-là m’intéresse. Je voulais contextualiser les choses. Avec quelques-uns de mes contemporains, nous étions loin d’imaginer, dans les années 1970, qu’un mal être social tel que celui-ci nous toucherait. Nous sommes choqués face au monde d’aujourd’hui. Disons le clairement, c’est un retour au Moyen-âge. Ma démarche est simple : pourquoi aller jouer les grands reporters ailleurs, alors que la misère existe ici aussi, à Montpellier ?

J’ai approché les Enfants de Don Quichotte car c’est un très bon moyen pour communiquer avec les Sans Domicile Fixe. On a alors une facilité pour aborder le sujet. Dans la rue, il est délicat d’approcher une personne dans cette situation, comme ça, tout de go. Avec les Enfants de Don Quichotte, j’ai pu nouer des contacts avec eux. C’est très important pour moi car cela va me permettre d’approfondir le sujet. C’est exactement le même mode de fonctionnement que pour tout bon journaliste.

Qu’avez-vous voulu montrer sur vos photographies ?

J’ai une approche humaniste dans mes photographies. Je ne veux pas faire de misérabilisme, je veux sensibiliser avec des photos humaines. Alors, j’ai dû en lisser certaines. Par là, je veux dire que j’ai dû alléger émotionnellement la réalité pour qu’elle passe mieux. Je ne voulais pas montrer des gens en situation d’échec. Je voulais faire un constat ponctuel, faire ressortir l’humanité de l’individu, créer une fenêtre sur le monde. Mes photographies ne sont pas dimensionnées à la misère. Je m’exprime à travers la photographie. Cette exposition mériterait sans doute du texte, une légende, et même l’édition d’un livre. Mais je ne suis pas doué pour l’écriture, sinon je serais écrivain et non photographe. Il va falloir que je travaille sur le texte.

Quelle expérience ce fut pour vous ?

Ce fut avant tout un échange, un enrichissement réciproque. Cela m’a permis de revenir sur de nombreux préjugés que j’avais comme tout le monde malgré mon métier. Les SDF apparaissent souvent comme des personnes abruptes, baraquées, tatouées, dures. Finalement, ce sont des gens charmants. J’ai recueilli un nombre incroyable d’histoires personnelles extraordinaires, extrêmement difficiles à entendre pour le commun des mortels. J’ai fait un constat de la vie, avec une démarche sociale. J’ai aussi fait une autre découverte : le politique, à Montpellier, a un souci du social. J’en ai été étonné. Je ne le savais pas. Ce travail, au final, fut plus complet que je ne l’aurais imaginé.

Pourquoi cette exposition ?

Cela a été une volonté de la mairie de Montpellier. Au départ, elle n’était pas concernée par mon travail. Puis, peu à peu, elle s’est intéressée à ce que je faisais. Donc, elle m’a demandé d’exposer mes photographies dans le hall de l’hôtel de ville. J’ai été le seul maître d’œuvre. Mes partenaires ne savaient pas vraiment ce qu’ils attendaient de moi, ils m’ont alors laissé faire. J’ai donc dû tout conceptualiser. Cette exposition fut montée à l’emporte-pièce. Cela a été un vrai challenge !

Pourquoi certaines de vos photographies sont en noir et blanc, et d’autres en couleur ?

C’est une bonne question ! J’ai une attirance pour le noir et blanc. En faisant le tour de mes photographies pour l’exposition, je n’avais pas assez de matière dans ces tons là. Alors, j’ai fait le choix de mélanger deux sujets en une exposition. J’ai, d’une part, affiché un reportage journalistique, en couleur, à l’extérieur des panneaux d’affichage. Le néophyte accroche plus à la couleur. Comme en musique, il s’attache plus à une musicalité populaire qu’au jazz. Avec la couleur, j’ai voulu ramener de la légèreté. On réintègre le monde normal, la réalité. Puis, j’ai mis des photographies en noir et blanc, à l’intérieur, pour créer une intimité. C’est la partie galerie. Sur les portraits, je voulais donner un aspect plus dramatique.

Quelles ont été les réactions du public face à votre exposition ?

J’ai eu peu de retours. Globalement, on est allé vers un encensement de mon travail. Ce n’est pas un lieu idéal pour une exposition de ce type, pour que les photographies soient regardées avec sens. Le regard du commun est interrogatif mais glissant. Elles ont cependant été confrontées à un public large. La plupart du temps, on m’a félicité pour l’humanité de mes photographies. Il me manque toutefois l’avis de professionnels.

Les Enfants de Don Quichotte, des images et des maux.

Dans le cadre de la journée mondiale du refus de la misère, le 13 octobre, et des 25 ans de la Banque Alimentaire, la Mairie de Montpellier a souhaité sensibiliser ses riverains par le biais d’une exposition des photos de Daniel Bodin consacrées aux Enfants de Don Quichotte. Des clichés tirés des quelques jours qu’il a partagé avec les plus démunis : des visages abimés par la vie, des moments d’intimité, des instants de solitude et de solidarité…

Le meilleur sommelier du monde

Le meilleur sommelier du monde 2000, Olivier Poussier, a présenté samedi 17 octobre au Trinque-Fougasse, une sélection de vins pour accompagner les plats préparés par le chef Eric Tapié.

Si les vins éveillent parfois nos papilles, lorsque Olivier Poussier nous en parle, ce sont nos oreilles qui se prennent de passion.

Meilleur sommelier du monde 2000, chef sommelier chez Lenôtre depuis 20 ans, patron d’une société de consultants et rédacteur à la Revue du Vin de France, ce parisien était à Montpellier samedi soir, aux caves de Trinque-Fougasse, route de Mende, où il a savamment orchestré un repas conçu par Eric Tapié, chef du Mas de Baumes.
A 139 euros le menu, un diner qui n’était certes pas à la portée de toutes les bourses, mais comme nous le confia un des convives :  » ce n’est pas tous les jours qu’on dîne avec le meilleur sommelier du monde ! ».

A la carte : la Grèce aux prémices, la Sicile en entrée, la Croatie puis le Portugal pour les plats, l’Espagne et enfin la Grèce pour boucler la boucle de ce périple gustatif, préparé « mano a mano » par les deux maîtres de tablée. Le tout sur une musique jazz jouée par deux artistes montpelliérains, Julien Ferré au piano et Kévin Inzelrac à la contre-basse. Pour Olivier Poussier, « ce soir, le but c’est de faire découvrir des cépages autochtones », à savoir des catégories rares de vignes, dont les propriétés ne se révèlent qu’en des lieux restreints et avec des climats particuliers.

La rencontre ne fut pas anodine, tant le discours de ce virtuose du goût nous a donné envie d’aller vers davantage de découvertes, pour notre palais comme pour notre culture. Car le titre de meilleur sommelier du monde n’est pas seulement attribué en fonction des capacités à discerner les nombreux vins du monde, mais aussi d’après l’histoire de ces vins, des terroirs et du climat.

Déjà élu meilleur sommelier de France en 1990, c’est par l’association de la sommellerie internationale qu’il a été élu au niveau mondial en 2000 : « quatre jours de concours où, par exemple, on nous a présenté une carte dans laquelle des erreurs ont été sciemment glissées », nous explique-il. Le prochain concours aura lieu au Chili, en avril 2010.

Pour terminer, un petit clin d’oeil à nos lecteurs : les deux vins préférés du meilleur sommelier du monde sont le Riesling et le Pinot Noir bourguignon. A consommer avec modération, non pas seulement pour la santé mais encore pour suivre la maxime d’Olivier Poussier : « Boire moins, mais boire bon. »

Franck Michau

Don Quichotte plante ses tentes sur la Comédie

« Ce qu’il y a de spectaculaire, ce n’est pas les tentes, ce sont les gens qu’il y a dedans ». Augustin Legrand, acteur et fondateur des Enfants de Don Quichotte ne cache pas sa satisfaction en voyant que plusieurs SDF ont répondu à l’initiative de l’association.
Après Avignon, Marseille, Lyon, l’organisation fait escale sur la place de la Comédie depuis mardi soir jusqu’à aujourd’hui. Le campement d’une vingtaine de tentes devrait grossir avec le bouche à oreille des sans-abris. «J’ai su par des amis que les Don Quichotte venaient. J’ai vu le carnage qu’ils avaient fait à Paris. Pour moi, le fondateur des Don Quichotte est au-dessus de Sarkozy», explique Mickaël Duvauchel, jeune SDF, depuis trois mois à Montpellier. Populaire chez les sans-logis depuis l’hiver 2006-2007 lors de l’installation des tentes au bord du Canal Saint-Martin à Paris, l’association milite pour les droits des mal-logés. «Bras armé» du Collectif des associations unies qui rencontre régulièrement le Gouvernement, les Enfants de Don Quichotte entament ce tour de France depuis 15 jours.
Une façon de rappeler qu’avec la fin de la trêve hivernale et la fermeture des centres d’hébergements, les expulsions peuvent reprendre. En France, 3,5 millions de personnes sont mal-logées selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre. «A Montpellier, ce qui est le plus visible ce sont les 18-25 ans, avec des chiens, mais parmi les mal-logés, il y a aussi des salariés», rappelle Augustin Legrand. Faire respecter les 20% de logements sociaux, forcer les propriétaires à rendre leurs logements salubres… L’association avance une centaine de propositions. «Il y a un consensus droite-gauche, ce qui manque c’est la volonté politique» martèle Augustin Legrand. Le 15 mai sera jour de rassemblement dans toutes villes. En attendant, prochaine étape, Toulouse.

Article paru dans Montpellier Plus le jeudi 2 Avril 2009

Don Quichotte plante ses tentes sur la Comédie

« Ce qu’il y a de spectaculaire, ce n’est pas les tentes, ce sont les gens qu’il y a dedans ». Augustin Legrand, acteur et fondateur des Enfants de Don Quichotte ne cache pas sa satisfaction en voyant que plusieurs SDF ont répondu à l’initiative de l’association.
Après Avignon, Marseille, Lyon, l’organisation fait escale sur la place de la Comédie depuis mardi soir jusqu’à aujourd’hui. Le campement d’une vingtaine de tentes devrait grossir avec le bouche à oreille des sans-abris. «J’ai su par des amis que les Don Quichotte venaient. J’ai vu le carnage qu’ils avaient fait à Paris. Pour moi, le fondateur des Don Quichotte est au-dessus de Sarkozy», explique Mickaël Duvauchel, jeune SDF, depuis trois mois à Montpellier. Populaire chez les sans-logis depuis l’hiver 2006-2007 lors de l’installation des tentes au bord du Canal Saint-Martin à Paris, l’association milite pour les droits des mal-logés. «Bras armé» du Collectif des associations unies qui rencontre régulièrement le Gouvernement, les Enfants de Don Quichotte entament ce tour de France depuis 15 jours.
Une façon de rappeler qu’avec la fin de la trêve hivernale et la fermeture des centres d’hébergements, les expulsions peuvent reprendre. En France, 3,5 millions de personnes sont mal-logées selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre. «A Montpellier, ce qui est le plus visible ce sont les 18-25 ans, avec des chiens, mais parmi les mal-logés, il y a aussi des salariés», rappelle Augustin Legrand. Faire respecter les 20% de logements sociaux, forcer les propriétaires à rendre leurs logements salubres… L’association avance une centaine de propositions. «Il y a un consensus droite-gauche, ce qui manque c’est la volonté politique» martèle Augustin Legrand. Le 15 mai sera jour de rassemblement dans toutes villes. En attendant, prochaine étape, Toulouse.

Article paru dans Montpellier Plus le jeudi 2 Avril 2009

Casino propose 250 CDI

Une queue à rallonge, six hôtesses qui sondent non-stop les candidats à l’embauche… La deuxième édition du salon Taf organisée par la Région au parc des expos signe le lancement du recrutement sur le site Odysseum. Un des plus gros pourvoyeurs : Géant Casino avec près de 250 CDI à la clé et 250 CDD pour assurer la période d’ouverture de l’hypermarché. Le stand, situé au centre du salon, accueille les demandeurs d’emplois jusqu’à aujourd’hui 18h. Mais pour Gérard Huys, directeur du Géant Casino, il est certain que «les deux jours de salon ne suffiront pas à pourvoir tous les postes» malgré la longue file d’attente qui continue de grossir.
C’est bientôt le tour de Mélanie Gros, 21 ans, en recherche d’emploi depuis un mois. «J’attends mon tour depuis maintenant une heure et demi» , explique-t-elle. Comme beaucoup d’autres jeunes femmes présentes, elle postule pour être caissière, «si possible en CDI».
Le partenariat signé entre Icade, la société d’exploitation du site Odysseum, et le Pôle emploi (fusion des ANPE et Assedic) permet de mettre en lien les 97 enseignes d’Odysséum et les demandeurs d’emplois. Darty, H & M, Sauramps Odysseum… Une vingtaine d’entre-elles présente leurs offres au Taf. Le Pôle a réorienté ses usagers sur le salon depuis décembre, date à laquelle les CV ne cessent d’affluer. Au total près de 1000 créations d’emplois sont prévues pour Odysseum.
L’an dernier lors de la première édition du salon Taf, 90% des embauches ont été pourvues.

Article publié dans Montpellier Plus le vendredi 3 avril.

Enquête 1 : La hausse des PV, juste une question de zèle ?

D’après une enquête du journal Auto Plus , les forces de l’ordre répondent à des quotas de procès-verbaux. Le magazine et les syndicats de police confirment l’information : les effets de la méritocratie installée par Nicolas Sarkozy lors de son passage au ministère de l’intérieur se ressentent aujourd’hui. Sur le travail des agents d’abord, sur le portefeuille du contribuable ensuite.

Le constat paraît accablant : les forces de l’ordre (police nationale et gendarmerie) subiraient des pressions orales et écrites de la part de leur hiérarchie pour accroître les quotas de procès-verbaux sur la route. Pascal Pennec, journaliste à Auto Plus le démontre via des notes de services transmises par des policiers et gendarmes. « Nous suivons ce dossier depuis longtemps », explique Pascal Pennec. « Nous avons au journal de nombreux lecteurs gendarmes et policiers se plaignant de plus en plus des objectifs imposés par leurs hiérarchies. »

Sous couvert d’anonymat, ils sont nombreux à révéler les modes de procédure faits pour les obliger à mettre toujours plus de contraventions. « Chaque unité a son propre système afin de respecter les tableaux de bord (Ndlr, terme utilisé à la place de quota) imposés. Ces mesures sont à l’initiative du chef de service ».

Cette culture du résultat a été instaurée par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Elle se traduit sur le terrain par des primes au mérite attribuées aux agents des forces de l’ordre répressifs. Ceci fausserait le travail de prévention routière mené par les brigades.

Pascal Pennec explique : « En exemple, à Rennes, lors de contrôles de vitesse avec systèmes embarqués, la moyenne obligatoire d’infractions relevées en une heure est passée de 15 à 17 en un an ». Interrogé sur le sujet, Jean-Michel Weiss, secrétaire général de la fédération de la police municipale Hérault – Gard s’estime privilégié. « L’incitation à la verbalisation est une pratique quasi-inconnue chez les agents municipaux ».

Il tempère : « Il n’est pas exclu que les agents de surveillance de la voie publique (ASVP) chargés des horodateurs soient soumis à des exigences de résultats. » Autre cible privilégiée pour accroître le nombre de contraventions, la sécurité sur les routes. « Les IGGA (Ndlr, Infractions Graves Génératrices d’Accident) constituent l’unité de mesure de l’efficacité de chaque gendarme », poursuit le journaliste. « Avec l’obligation en moyenne de 2 IGGA par jour et par agent, les brigades se placent davantage sur les autoroutes pour relever de légers excès de vitesse que sur les axes les plus dangereux ». Depuis la parution de l’article, Pascal Pennec a reçu un afflux de témoignages.

Silvain Otge, Directeur de l’association Automobile Club Hérault – Aveyron tient un discours un peu différent. Il critique les primes au mérite attribuées aux agents mais remet aussi en cause la responsabilité des automobilistes. « Ce n’est pas au conducteur de juger de l’intérêt de tel ou tel panneau. Ils doivent aussi faire des efforts ».


« On nous demande de faire du chiffre »

« Dans l’Hérault, les consignes de contravention sont uniquement orales« , révèle le secrétaire général de SGP-FO. Policier à Montpellier, Yves Fons explique que les exigences de la hiérarchie ne sont jamais imprimées noir sur blanc mais exprimées de manière tacite : « On n’a pas de notes de service. Sur une sortie, il y a simplement un minimum de contraventions à distribuer. »

S’il ne dément pas la culture du résultat qui a cours dans les postes de police, Bruno Bartocetti, coordinateur régional du syndicat UNSA Police se félicite de l’exception Languedocienne : « Dans la région on laisse aux policiers un peu plus d’autonomie. Bien sûr, on nous demande d’être toujours plus performants, de ramener du chiffre… » Le zèle de certains agents des forces de l’ordre s’expliquerait par les pressions provenant du ministère de l’intérieur. Bien que seul juge sur le terrain, le policier n’aurait plus la tête claire devant l’automobiliste.

« Les directives nationales, c’est le quota, le quota, le quota. Evidemment, ça se ressent sur le travail » déplore Bruno Bartocetti. Initiées en 2004 par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, les primes de mérite auraient entraîné la mise en concurrence des officiers de police.

Un changement de philosophie tout sauf productif aux yeux de M. Bartocetti : « Le policier méritant n’est pas celui qui signe le plus de PV. C’est celui qui peut faire son travail sans être répressif. »

Enquête 1 : La hausse des PV, juste une question de zèle ?

D’après une enquête du journal Auto Plus , les forces de l’ordre répondent à des quotas de procès-verbaux. Le magazine et les syndicats de police confirment l’information : les effets de la méritocratie installée par Nicolas Sarkozy lors de son passage au ministère de l’intérieur se ressentent aujourd’hui. Sur le travail des agents d’abord, sur le portefeuille du contribuable ensuite.

Le constat paraît accablant : les forces de l’ordre (police nationale et gendarmerie) subiraient des pressions orales et écrites de la part de leur hiérarchie pour accroître les quotas de procès-verbaux sur la route. Pascal Pennec, journaliste à Auto Plus le démontre via des notes de services transmises par des policiers et gendarmes. « Nous suivons ce dossier depuis longtemps », explique Pascal Pennec. « Nous avons au journal de nombreux lecteurs gendarmes et policiers se plaignant de plus en plus des objectifs imposés par leurs hiérarchies. »

Sous couvert d’anonymat, ils sont nombreux à révéler les modes de procédure faits pour les obliger à mettre toujours plus de contraventions. « Chaque unité a son propre système afin de respecter les tableaux de bord (Ndlr, terme utilisé à la place de quota) imposés. Ces mesures sont à l’initiative du chef de service ».

Cette culture du résultat a été instaurée par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Elle se traduit sur le terrain par des primes au mérite attribuées aux agents des forces de l’ordre répressifs. Ceci fausserait le travail de prévention routière mené par les brigades.

Pascal Pennec explique : « En exemple, à Rennes, lors de contrôles de vitesse avec systèmes embarqués, la moyenne obligatoire d’infractions relevées en une heure est passée de 15 à 17 en un an ». Interrogé sur le sujet, Jean-Michel Weiss, secrétaire général de la fédération de la police municipale Hérault – Gard s’estime privilégié. « L’incitation à la verbalisation est une pratique quasi-inconnue chez les agents municipaux ».

Il tempère : « Il n’est pas exclu que les agents de surveillance de la voie publique (ASVP) chargés des horodateurs soient soumis à des exigences de résultats. » Autre cible privilégiée pour accroître le nombre de contraventions, la sécurité sur les routes. « Les IGGA (Ndlr, Infractions Graves Génératrices d’Accident) constituent l’unité de mesure de l’efficacité de chaque gendarme », poursuit le journaliste. « Avec l’obligation en moyenne de 2 IGGA par jour et par agent, les brigades se placent davantage sur les autoroutes pour relever de légers excès de vitesse que sur les axes les plus dangereux ». Depuis la parution de l’article, Pascal Pennec a reçu un afflux de témoignages.

Silvain Otge, Directeur de l’association Automobile Club Hérault – Aveyron tient un discours un peu différent. Il critique les primes au mérite attribuées aux agents mais remet aussi en cause la responsabilité des automobilistes. « Ce n’est pas au conducteur de juger de l’intérêt de tel ou tel panneau. Ils doivent aussi faire des efforts ».


« On nous demande de faire du chiffre »

« Dans l’Hérault, les consignes de contravention sont uniquement orales« , révèle le secrétaire général de SGP-FO. Policier à Montpellier, Yves Fons explique que les exigences de la hiérarchie ne sont jamais imprimées noir sur blanc mais exprimées de manière tacite : « On n’a pas de notes de service. Sur une sortie, il y a simplement un minimum de contraventions à distribuer. »

S’il ne dément pas la culture du résultat qui a cours dans les postes de police, Bruno Bartocetti, coordinateur régional du syndicat UNSA Police se félicite de l’exception Languedocienne : « Dans la région on laisse aux policiers un peu plus d’autonomie. Bien sûr, on nous demande d’être toujours plus performants, de ramener du chiffre… » Le zèle de certains agents des forces de l’ordre s’expliquerait par les pressions provenant du ministère de l’intérieur. Bien que seul juge sur le terrain, le policier n’aurait plus la tête claire devant l’automobiliste.

« Les directives nationales, c’est le quota, le quota, le quota. Evidemment, ça se ressent sur le travail » déplore Bruno Bartocetti. Initiées en 2004 par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, les primes de mérite auraient entraîné la mise en concurrence des officiers de police.

Un changement de philosophie tout sauf productif aux yeux de M. Bartocetti : « Le policier méritant n’est pas celui qui signe le plus de PV. C’est celui qui peut faire son travail sans être répressif. »