Midi Pyrénées : trois favoris pour la présidence de région

A près d’une semaine du premier tour des élections régionales rien ne semble pouvoir empêcher la réélection du socialiste Martin Malvy. Ses deux principaux concurrents Gérard Onesta (Europe Ecologie) et Brigitte Barèges (UMP) espèrent toutefois faire mentir les sondages.

Les jeux sont faits en Midi Pyrénées. C’est en tous cas ce que l’on aurait envie d’affirmer en regardant le dernier sondage La Dépêche du Midi, France 3 Midi Pyrénées. A près d’une semaine du premier tour des élections régionales rien ne semble pouvoir arrêter le président socialiste sortant Martin Malvy. En cas de duel avec la député-maire de Montauban (UMP) Brigitte Barèges, il l’emporterait avec 38 points d’avance. Dans l’éventualité d’une triangulaire avec le candidat d’Europe Ecologie Gérard Onesta, le candidat socialiste conserverait 26 points d’avance sur sa rivale. Retour sur les profils des trois principaux protagonistes d’une campagne qui passionne peu les électeurs.

Martin Malvy : « La force tranquille »

Journaliste de formation (il a collaboré avec plusieurs journaux tels sud-ouest et la Dépêche du Midi) Martin Malvy s’oriente rapidement vers la politique. Il est ainsi élu conseiller général dans le Lot en 1970. Cette élection marque le début d’une présence de près de 40 années dans la scène politique locale et nationale. Il devient ainsi ministre du budget pendant un an de 1992 à 1993 et il est depuis 1998 président de la région Midi-Pyrénées.

Jouant sur son ancienneté en politique, Martin Malvy mène une campagne de terrain classique et sereine. Si bien que le vieux slogan du publicitaire Jacques Séguéla destiné à la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1988 pourrait s’appliquer à celle de Martin Malvy.

Brigitte Barèges ou la difficile constitution des listes

Brigitte Barèges fait moins l’unanimité dans son camp que son adversaire socialiste. Avocate de formation, elle se lance en politique en 2001 lors des élections municipales de Montauban. Une première tentative réussie qui lui permet de devenir un an plus tard député du Tarn et Garonne.

C’est lors de la mise en place des listes pour les régionales 2010 qu’une polémique est née. Brigitte Barèges entendait présenter sa liste avant la validation du conseil national de l’UMP (qui est notamment chargé du vote des listes). Velléité repoussée fermement par les instances du parti, Xavier Bertrand et Jean Claude Gaudin en tête. Le Figaro.fr cite un dirigeant UMP qui déclare en parlant de Brigitte Barèges : « Barèges a voulu passer en force en présentant sa liste avant le conseil national. Nous l’avons mise en garde. Libre à elle maintenant de se conformer aux souhaits des instances dirigeantes de l’UMP. » Dans une région ancrée à gauche Brigitte Barèges aura bien du mal à s’imposer. Surtout si son camp n’avance pas uni.

Gérard Onesta : Va-t-il transformer l’essai d’Europe Écologie ?

En juin 2009, José Bové tête de liste d’Europe Écologie dans le sud-ouest pour les élections européennes avait frôlé le score du Parti Socialiste (15,82% contre 17,71%). Gérard Onesta peut donc avoir de belles ambitions pour ce scrutin.
Il se lance en politique chez les Verts en 1986 et devient député européen en 1991. C’est le début d’une longue carrière au parlement de Strasbourg dont il a occupé la vice-présidence de 1999 à 2009.

Il est aujourd’hui à la tête d’une liste auquel les derniers sondages promettent entre 16% et 17%, soit un score suffisant pour se maintenir. Quel choix adoptera Europe Écologie ? Gérard Onesta est resté très évasif sur la question. Une seule certitude, Martin Malvy devra se montrer suffisamment persuasif envers ses alliés si il veut éviter une triangulaire.

Pour suivre l’actualité de la campagne et en savoir plus sur les autres candidats, rendez-vous sur France3.fr

Mandroux, « maire courage » selon Montebourg

Mardi soir, soutenue par plus de 300 personnes, et portée par trois solides alliés, Hélène Mandroux déclare vouloir «mettre fin à tous les systèmes clientélistes» et appelle à «une gouvernance où le sens du juste l’emporte sur la concentration autocratique.» Arnaud Montebourg, Paul Alliès, André Vézinhet ainsi que ses colistiers viennent l’appuyer dans sa démarche.

«C’est un nouveau jour pour l’histoire de la région»

Mandroux, Vézinhet et Alliès : ce soir, les trois mousquetaires locaux sont bien quatre… Arnaud Montebourg faisant office d’invité surprise (mais annoncé). Tous rentrent en scène, suivis par quelques colistiers, sous les applaudissements.

Paul AllièsC’est Paul Alliès qui a l’entame : le Conseiller régional sortant et secrétaire national adjoint à la rénovation du Parti Socialiste commence fort en déclarant que «c’est un nouveau jour pour l’histoire de la région». Pour Madame le maire, «il est temps en Languedoc-Roussillon, de tourner la page.» Dans le conflit qui les oppose au président de Région sortant, Paul Alliès insiste sur l’importance de ce «combat, moral et identitaire : car l’identité socialiste commence là, avec les valeurs.»

Comme s’il répondait au sondage publié dans le Midi Libre[[Réaction de Paul Alliès au sondage du 16 février, le 18 février dans le Midi Libre]], Paul Alliès cite François Mitterrand : «Les campagnes électorales les plus courtes sont les meilleures», et de rajouter que «ce sont celles que l’on gagne.» Selon Mme Mandroux, ce qui compte, c’est que «jamais, réunion de toutes les forces de gauche n’a été aussi clairement annoncée. La victoire est possible pour la Gauche rassemblée.»

«Se battre pour de vraies valeurs et de justes causes»

André Vézinhet, « jeune » député et président du Conseil Général de l’Hérault depuis 1998 poursuit et préconise d’«unir les socialistes pour faire des choses qui honorent la politique : se battre pour de vraies valeurs et de justes causes.» Il rentre ensuite dans une critique des politiques locales et se déclare favorable à «une région forte».

André  VézinhetIl rappelle alors que les collectivités locales sont les premiers investisseurs de France, devant l’Etat, et que la région peut donc jouer sur des secteurs comme l’emploi. Hélène Mandroux veut d’ailleurs faire de la lutte contre le chômage une priorité : elle rappelle que dans la région, «un actif sur huit est privé d’emploi [[«et un sur cinq en dessous du seuil de pauvreté»]]». Elle propose pour y remédier, d’«instituer une conférence régionale sur l’emploi» dans le but de «mettre en place un service régional de création des métiers».

«J’ai senti comme un vent révolutionnaire, propre à déboulonner quelques statues !»

Vient le tour d’Arnaud Montebourg, jeune Conseiller général, député de Saône-et-Loire depuis 1997 et secrétaire national à la rénovation du PS. Avant de flatter Hélène Mandroux, en l’appelant «maire courage», il tient à se poser en témoin «de la direction nationale rassemblée». Et face à ceux qui opposent Paris à la province, il déclare : «la direction nationale, ce n’est pas Paris. C’est la France.»

Arnaud MontebourgMais au-delà, il présente ce qui se passe ici comme le symbole et le commencement d’un changement plus profond du Parti Socialiste. Il donne d’ailleurs rendez-vous le 3 juillet prochain pour la convention sur la rénovation du parti. D’ici là, il pense que «la victoire [est] dans un mois et qu’en tout cas, s’il faut revenir, [ils] reviendront (ndlr. lui, ou un membre de la direction du PS)». Et avoue avoir «senti depuis [sa] sortie de l’avion, comme un vent révolutionnaire, propre à déboulonner quelques statues !» Ô symbole, quand tu nous tiens…

A la fin de son discours, Equidad, une militante PS intervient dans la salle pour dire qu’«[elle] vient de Toulouse exprès pour soutenir Mme Mandroux.». «Je m’engage derrière vous pour combattre le machisme et la mauvaise éducation. Ne vous laissez jamais faire !» Suite à quoi, elle ravit la salle avec un chant catalan. Voilà de quoi faire chaud au cœur du maire.

«Je veux mettre fin à tous les systèmes clientélistes»

DSC_00203.jpgAprès de tels encouragements, Hélène Mandroux joue sur du velours. Et pourtant, elle ne mâche pas ses mots, loin s’en faut : elle dénonce successivement «un système occulte qui étouffe toute montée d’une nouvelle génération», «des systèmes clientélistes», «une concentration autocratique»…

Elle ne manque pas non plus de constater que la «présence des trois hommes] à ses cotés inflige un cinglant démenti à ceux qui disaient que le PS était incapable de se relever [[[Jean-Luc Mélenchon notamment]].» Pour elle, le président sortant du Conseil Régional n’est plus au Parti Socialiste, c’est un fait, mais n’est même plus à gauche : «Garder la région à gauche aujourd’hui, ça veut dire changer de majorité.»

La candidate propose aussi quelques mesures, «à destination de ceux qui disent que je n’ai pas de liste et pas de programme [Essentiellement des internautes]]». En vrac, travailler avec le sud de la Méditerranée, investir dans les quartiers les plus pauvres (ndlr. Elle a cité une dizaine de zones sensibles urbaines de la région sur [les 28 recensées par la SDTEFP [[Services du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, en Languedoc-Roussillon]]), mieux répartir les logements sociaux, établir un système de taxi entre les ports, proposer des billets de train gratuits pour les jeunes de 16 à 25 ans le week-end, ou se fixer l’objectif -ambitieux- de créer un ticket unique à un euro pour les Bus, Tram, Train.

A la fin de ce meeting PS, Hélène Mandroux n’oublie pas de remercier ses soutiens, et lance même un «merci» appuyé à Paul Alliès, à qui elle reconnait un combat de longue date. Elle conclut par une main tendue aux militants PS soutenant Georges Frêche : «ressaisissez-vous» leur dit-elle.

Franck Michau

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Crédits photo : Xavier Malafosse ; montpellierplus.midiblogs.com ; image.mabulle.com ; Franck Michau

Mis à jour le 19 février à 9h30

Georges Frêche : l’anti-parisianisme comme thème de campagne pour les régionales

En entrant en conflit ouvert avec la direction du Parti socialiste, à la suite de son désormais fameux « dérapage », Georges Frêche a renoué avec un tropisme bien commode : l’anti-parisianisme. Très sollicité dans les médias depuis sa petite phrase sur Laurent Fabius, le président de la région Languedoc-Roussillon n’a de cesse de s’en prendre à cet élitisme donneur de leçon parisien auquel il oppose sa proximité avec les Languedociens.

Georges Frêche n’est pas franchement catholique. Ni même très Orthodoxe d’ailleurs. La chose n’est plus à démontrer. Le dernier psychodrame politico-médiatique qu’a provoqué sa sortie sur Laurent Fabius illustre avec éclat son goût pour la provocation et, souvent, la grossièreté.

Politisée à outrance, la petite phrase de Georges Frêche sur la « tronche pas catholique » de M. Fabius, a une nouvelle fois, provoqué l’ire de nombre de responsables socialistes. Cette énième bisbille entre le président de la région Languedoc-Roussillon et les caciques de la rue de Solférino souligne, s’il en était besoin, les rapports conflictuels qu’entretient « l’Empereur de Septimanie » avec la direction d’un parti qui l’a exclu en 2007.

Surtout, ce nouvel imbroglio illustre avec acuité l’anti-parisianisme récurent qui anime Georges Frêche. Un anti-parisianisme qui fait figure de maître mot, de constante dans la stratégie politique de l’ancien maire de Montpellier.

Cette appétence à opposer Parisiens contre Languedociens n’est certes pas nouvelle, mais le nouveau différend qui l’oppose à Martine Aubry et à la direction du Parti socialiste en offre une illustration criante. Très sollicité par les médias à la suite de son nouvel écart de langage, Georges Frêche n’a eu de cesse de s’insurger contre ce « parisianisme », avec sur le fond la dénonciation d’un certain élitisme, donneur de leçon, éloigné des réalités locales, « provinciales ».

Les diatribes du Président de la région Languedoc-Roussillon à l’égard de la capitale et, de facto, de la direction du parti, ont en fait commencé avant que l’Express ne révèle ses propos sur Laurent Fabius.

Répondant aux questions de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, le 15 janvier, Georges Frêche fustige d’entrée ces « journalistes parisiens qui ne sont jamais venus ici, qui ne me connaissent pas, qui n’étaient pas nés quand j’ai commencé ma carrière politique et qui donnent des leçons de morale en permanence ». Une critique que la nouvelle frasque de l’imperator ne va faire qu’amplifier.

A nouveau sur Europe 1 le 29 janvier, interrogé cette fois par Marc-Olivier Fogiel, Georges Frêche dénonce « un complot parisianiste », « un show parisien ». « On en a marre en Languedoc-Roussillon des Parisiens avec leurs escarpins vernis qui nous donnent des leçons » s’époumonait il, avant de déplorer le « divorce complet entre les élites et le peuple ».

Très en verve ce jour là, l’ancien maire de Montpellier réitère sa semonce au micro de Jean Jacques Bourdin sur RMC. « Nous en avons assez d’être perturbés par les trublions du VIe arrondissements » s’emporte-t-il. Et de fustiger les « petites querelles politiciennes, […] la politicaillerie » des dirigeants socialistes, rue de Solferino.

Des dirigeants avec lesquels il aime se montrer quelque peu provocateur. Comme à l’antenne de déplacement à Nîmes où, avec une émotion suspecte dans la voix, il rappelle que ses parents « se sont battus pour [lui] permettre d’avoir plus de diplôme que tout le bureau national du PS réuni ».

Hors micro, l’imperator poursuit sa critique contre les caciques socialistes. Dans un communiqué de presse, Georges Frêche, revenant sur l’investiture de Mme Mandroux, s’en prend à une décision « concoctée par le clan Aubry ». Et de se poser en victime, « coupable de ne pas penser comme dans les salons parisiens »…

La presse se fait également l’écho de cet anti-parisianisme stratégique du président de région. Vendredi 5 février, Le Républicain Lorrain consacre son éditorial à « L’emmerdeur » Georges Frêche. Pierre Fréhel rappelle que « son ancrage local et son anti-parisianisme assumé font de lui un adversaire coriace ». « Frêche est donc l’empêcheur, ce qui l’autorise à jouer les emmerdeurs pour régler ses comptes personnels avec quelques éminences parisiennes » estime l’éditorialiste.

L’éditorial de La Dépêche du 3 février revient lui sur « Le cas Frêche ». Jean-Claude Souléry semble prendre la défense d’un homme qui « parle sans lever le petit doigt, par à-coups, par rafales, une vraie tramontane à décorner les Parisiens et autres gens de cour ». Et l’éditorialiste de déplorer le « fantastique décalage entre le discours d’une élite nationale – soumise au jugement médiatique – et la réalité, beaucoup plus prosaïque, du terrain ».

Paul Alliès, secrétaire national à la rénovation du PS se veut quant à lui plus sévère. Sur son blog, il présente Georges Frêche comme « l’incarnation de la lutte contre Paris ». « Frêche a reconverti la tradition vitupérante du socialisme viticole en protestation urbaine » poursuit le professeur.

Le nouveau conflit qui l’oppose à la direction du PS a donc porté l’anti-parisianisme frêchiste à son paroxysme, avec comme corolaire une certaine exacerbation du localisme. Car la critique du parisianisme renforce de facto le sentiment d’appartenance à une identité régionale.

Georges Frêche se plait à rappeler sa proximité avec les Languedociens dans presque chacune de ses interventions. « Ici, ça étonne beaucoup de parisiens mais les gens m’aiment » déclarait-il ainsi à l’antenne d’Europe 1. Sur la même antenne, face à un impertinent Marc Fogiel tentant à plusieurs reprises de le taxer de populisme, il reprend son traditionnel refrain : « Ici je suis dans le réel, je fréquente les gens et ils m’appuient ; ce n’est pas le VIe arrondissements qui va régler les problèmes dans ce pays ». Et de rappeler qu’« ici, les gens [l]’aiment, c’est une chose qu’à Paris ils ont du mal à comprendre, parce que les élites parisiennes sont mal aimées à l’heure actuelle ».

Parfois, cette ode au peuple Languedociens, frisant le populisme, tourne au pathétique. Comme lors du déplacement à Nîmes où, presque larmoyant, à la limite du comique, il fait cette déclaration : « Ce qu’à Paris ils ont du mal à comprendre, c’est que les gens m’aiment, et l’amour du peuple, quand dans ses yeux vous voyez le respect et l’amour, alors, vous êtes le maître du monde » …

Parisiens contre Languedociens, voilà en substance la stratégie politique de l’ « Empereur de Septimanie ». Stratégie que le dernier psychodrame politico-médiatique a illustré avec éclat. S’appuyant sur de solides réseaux, ce localisme est en tout cas en mesure de permettre au baron Georges Frêche de conserver, pour un nouveau mandat, son trône régional.

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La candidature de Georges Frêche : « un aveu d’impuissance » de la direction du Parti socialiste

Samedi 23 janvier, Georges Frêche lançait officiellement sa campagne pour les élections régionales en inaugurant son local à Montpellier. Le président sortant de la région Languedoc-Roussillon mettait ainsi un terme au feuilleton à rebondissement le mettant aux prises avec la direction du Parti socialiste.

La cause est entendue. Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste soutient la candidature de Georges Frêche en Languedoc-Roussillon pour les élections régionales des 14 et 21 mars prochains.

La maire de Lille l’a une nouvelle fois affirmé dimanche 17 janvier au micro du « Grand Jury » RTL – Le Figaro – LCI. Saluant l’action de Georges Frêche pour la région, elle a estimé que « oui », si elle était résidente du Languedoc-Roussillon, elle voterait pour lui. La première secrétaire du PS précisait toutefois qu’elle aurait « préféré une autre solution et un autre candidat de gauche avec l’ensemble de nos partenaires de gauche ». Et de rappeler que « Georges Frêche n’a pas l’investiture du PS ».

Ce soutien de Mme Aubry au président sortant se veut donc avant tout l’assurance pour le Parti socialiste de ne pas voir la droite l’emporter en Languedoc-Roussillon. « J’espère qu’il gagnera parce que je ne veux pas que cette droite gagne […] Jamais je ne ferais le jeu de la droite » a-t-elle ajouté.

Mais ce soutien correspond également à une certaine logique électoraliste pour une première secrétaire qui a affirmé à plusieurs reprises vouloir réaliser le « grand chelem » en l’emportant dans les 22 régions de la France métropolitaine. Dans cet objectif, Martine Aubry a sans doute intérêt à soutenir Georges Frêche, exclu du PS en 2007, aussi controversé soit le personnage. Un récent sondage vient d’ailleurs la conforter dans ce choix en créditant le président de région de 29% des intentions de vote (ndlr notons tout de même que le sondage a été commandité par le PS et, en l’occurence, se porte en faveur du PS). Soutien en demi-teinte donc, soutien « contraint », mais soutien malgré tout.

Victoire « Frêchiste », désaveu socialiste

La candidature de l’ancien maire de Montpellier prend donc une forme de désaveu pour la direction du Parti socialiste qui affirmait, au lendemain de la déroute électorale des européennes de juin dernier, ne pas souhaiter le reconduire à la tête de la région Languedoc-Roussillon. A la Rochelle au mois d’août, lors de l’université d’été du PS, les caciques du parti continuaient d’affirmer qu’« il serait difficile de soutenir Georges Frêche ».

Sur le site du Parti socialiste, Arnaud Montebourg affirmait que « Georges Frêche et son système ne sont décidément pas solubles dans la rénovation du socialisme ». Le Secrétaire national chargé de la rénovation s’en prenait alors à « son hostilité radicale et son mépris affiché pour un parti qu’il n’imagine pas se rénover un jour ».

Et pourtant ! En dépit de cet apparent consensus interne de ne pas voir M. Frêche reconduit à la tête de la région, c’est bien pour ce dernier, sous couvert de la candidature de Didier Codorniou, que les militant ont massivement voté (plus de 90% des votes) les 1er octobre et 3 décembre dernier. Un vote en forme de plébiscite qui se faisait au dépend du candidat soutenu par la direction du parti, Eric Andrieu.

Mise devant le fait accompli, Martine Aubry devait prendre acte, le mardi 8 décembre, de la décision des militants. Sans avaliser officiellement la candidature de Georges Frêche, la direction du parti annonçait qu’elle ne présenterait pas de liste alternative pour faire barrage au président sortant. « Nous n’entérinons pas sa candidature qui] réellement nous a posé un certain nombre de questions » déclarait ainsi Marine Aubry le 9 décembre au micro de [France Inter. « Nous prenons acte du vote des adhérents de cette région […] Nous ne proposerons pas à la Convention nationale de donner l’investiture nationale à Georges Frêche. Et nous ne proposerons pas un autre dispositif, car sans nos partenaires, ce serait ajouter de la division » précisait de son côté Christophe Borgel, secrétaire national du PS aux élections. Une petite victoire pour Georges Frêche, qui prend pour le PS la forme d’un désaveu majeur.

« Indéboulonnable » Georges Frêche

Au final, un tel déroulement témoigne d’une chose : l’assise de Georges Frêche en Languedoc-Roussillon présent depuis 1973 dans le paysage politique local.

Contacté par hautcourant, Michel Noblecourt, éditorialiste au journal Le Monde, spécialiste du Parti socialiste, explique que l’ancien maire de Montpellier « apparaît indéboulonnable, par le parti ». « C’est vrai que c’est un aveu d’impuissance [pour le PS] mais Frêche tient solidement et fermement la région » poursuit l’éditorialiste. A ses yeux, la victoire de du Président ne semble faire guère de doute : « je ne crois pas qu’il puisse être très inquiété » reconnait-il.

Si Georges Frêche s’est félicité de la décision du parti de ne pas proposer d’investiture officielle face à sa liste, jugeant que cela relevait du « bon sens », il n’a toutefois pas manqué de railler la position de la direction socialiste à son égard. Ainsi déclarait il au micro d’Europe 1, samedi 16 janvier : « Ils sont sympas au PS mais il y a beaucoup de faux culs ». Et d’ajouter, non sans provocation « Si je perds ce sera moi qui perdrait, si je gagne ce sera le PS qui gagnera ».

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Vincent Peillon découvre les vertus de la politique-spectacle

Après sa décision de ne pas participer à un débat sur l’identité nationale sur France 2, Vincent Peillon, député européen, est sous le feu des critiques. Hommes politiques et journalistes lui reprochent d’avoir fait un « coup médiatique ». Retour sur la polémique de ce week-end.

Le coup médiatique de Vincent Peillon n’en finit pas de faire des remous au sein des sphères politique et médiatique. En faisant le choix de ne pas participer à l’émission « A vous de juger » sur France 2, jeudi 14 janvier, consacrée au débat sur l’identité nationale, le député européen aura réussi à créer la polémique.

« Un coup d’éclat tout à fait regrettable »

Tout au long du week-end, nombre de personnalités politiques ainsi que des journalistes sont revenus sur cette défection du membre du Parti socialiste. A commencer, par la principale intéressée, Arlette Chabot, présentatrice de l’émission « A vous de juger ». En direct, sur le plateau, la journaliste a regretté la décision de Vincent Peillon, fustigeant un « coup d’éclat tout à fait regrettable ». Le lendemain, sur Europe 1, la même Arlette Chabot ne jugeait « pas acceptable » ce refus du député européen de participer au débat. Dans l’émission « Pop Com’ » dimanche sur Canal +, la directrice générale adjointe de la chaîne publique a réitéré sa vindicte contre le socialiste qui a, à ses yeux, « privé les spectateurs du débat ». C’est « scandaleux et pas bien » poursuit Arlette Chabot. (Voir la vidéo)

Face à l’ampleur de la polémique, Patrick de Carolis, le PDG de France Télévisions a été contraint de réagir. Il a fait parvenir une lettre à Martine Aubry, première secrétaire du PS, dans laquelle il s’en prend à un « boycott volontaire des antennes de France Télévisions » qui « menace le fonctionnement même du débat démocratique dans les médias audiovisuels ».

A droite, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre a fustigé « la fuite de M. Peillon ». Dans un communiqué repris par Le Figaro, il profite de la défection de Vincent Peillon pour se livrer à une attaque en règle contre le PS qui, selon lui, « est devenu un parti extrémiste qui pour exister n’hésite pas à utiliser les plus basses méthodes et désigne un ennemi, le président de la République« . Et de s’en prendre à un « parti aux abois, sans idées et sans projet, […] qui fuit le débat d’idées et la confrontation de projets« .

L’embarras du PS

Au Parti socialiste justement, la défection de Vincent Peillon ne fait pas l’unanimité. Elle l’embarrasse. La première secrétaire, Martine Aubry, soutient mollement le député européen. Si elle affirmait, lors de ses vœux à la presse vendredi qu’elle le soutenait « pleinement », elle s’est ensuite quelque peu rétractée. Ainsi affirmait-elle, dimanche lors du grand jury RTL-Le Figaro-LCI, que « si effectivement Vincent Peillon savait depuis quelques jours que l’organisation [du débat] était celle qui avait lieu […] et si, il a organisé cela, à l’évidence, c’est non seulement incorrect mais ce n’est pas bien ». Et la première secrétaire de se désolidariser de la demande de démission d’Arlette Chabot formulée par M. Peillon.

Manuel Valls, député-maire (PS) d’Evry s’est voulu quant à lui plus sévère. Interrogé sur France inter samedi, l’élu de l’Essonne a estimé « qu’on a toujours intérêt à débattre, à présenter ses idées ». Manuel Valls a surtout dénoncé « la méthode » : « Dire qu’on y va pour ne pas y aller après, ça pose forcément toujours un problème de crédibilité ». Le socialiste Pierre Moscovici n’est pas plus tendre à l’égard de son camarade. Dans un entretien au Parisien, le député du Doubs regrette cette « politique de la chaise vide », indiquant que pour sa part, il n’était « pas un amateur de coup d’éclat ».

Mais M. Peillon compte aussi plusieurs soutiens, tels Claude Bartolone, David Assouline, Patrick Mennucci ou encore … Georges Frêche. Sur Europe 1 samedi, le Président de l’agglomération de Montpellier admet que Vincent peillon a « fait un coup médiatique ». « Je n’aime pas trop la forme …] mais il a raison […] c’est finalement pas mal joué. La seule chose qui me gêne c’est qu’il demande la démission d’Arlette Chabot » a-t-il ajouté ([écouter l’interview).

De son côté, la presse, ce week-end n’a pas été en reste. Le Figaro éditorialisait ainsi samedi sur « La dérive de M. Peillon ». Le député européen y est présenté comme un « Saint-Just aux petits pieds …] qui a empêché le débat ». Tout aussi sévère, le quotidien régional [Ouest-France qui dénonce une désertion qui donne « de lui-même [Vincent Peillon] et du PS une image poltronne et, à ses détracteurs, une merveilleuse occasion de l’affaiblir ». Et l’éditorial d’ajouter « En faisant un coup, il réitère ce qu’il reproche à Ségolène Royal dont il fut l’allié ».

Dans les pas de Ségolène Royal

Il est sûr que le refus calculé de Vincent Peillon de participer au débat n’est pas sans rappeler les « coups médiatiques » de Ségolène Royal, dont il fut le lieutenant pendant deux ans. Car en se décommandant ainsi auprès de la chaîne publique, le député européen fait preuve de son appétence pour le « blitzkrieg » médiatique, cher à son ex-associée. Une « méthode » contestable mais efficace. Il s’agit pour ces anciens alliés de faire le plus de bruit possible (quitte à être critiqué) afin d’acquérir une plus grande visibilité médiatique.

En quête de reconnaissance, le député européen n’a donc pas agit autrement que Ségolène Royal qui, au mois de novembre, s’était « invitée » au rassemblement «social, écologique et démocrate», organisé par … Vincent Peillon. A la seule différence peut être que, comme le notent plusieurs responsables socialistes, « Ségolène Royal va là où elle n’est pas invitée alors que Vincent Peillon, au contraire, ne va pas là où il est invité ».

Dans les pas de Ségolène Royale, le député européen aura découvert ce jeudi 14 janvier les vertus de la « politique spectacle ».

La censure de la taxe carbone : « une confirmation de l’analyse du Parti socialiste »

Véritable camouflet pour le président de la République, Nicolas Sarkozy, l’annulation de l’impôt écologique par le Conseil constitutionnel, mardi 29 décembre, vient avaliser la position du Parti Socialiste qui termine ainsi l’année 2009 sur un succès en demi-teinte.

Suite à la censure de la taxe carbone par les Sages du Conseil constitutionnel, la réaction du Parti socialiste ne s’est pas fait attendre.
« L’annulation de la taxe carbone par le Conseil constitutionnel est un revers majeur pour Nicolas Sarkozy » a ainsi jugé la première secrétaire du parti, Martine Aubry. La maire de Lille n’omettant pas de préciser que l’annulation faisait suite à « une saisine par les parlementaires socialistes ». Selon Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale, « la méthode Sarkozy une fois de plus n’a pas marché ». Et le maire de Nantes de plaider pour « une réforme fiscale qui soit plus écologique, plus protectrice de l’environnement ».

Ségolène Royal qui déjà à La Rochelle, à la fin du mois d’août, fustigeait « un impôt absurde, injuste et historiquement décalé dans le temps » s’est empressée de saluer « une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des Français et contre la pression fiscale intolérable exercée par le gouvernement ».

Toujours prompte à l’autosatisfaction, la présidente de la région Poitou-Charentes n’a pas oublié de rappeler qu’elle avait été «la première à dénoncer cette taxe dès le mois d’août dernier et ce malgré le consensus général qui entourait cette mesure ».

« Taxe écologiquement inefficace et socialement injuste »

Il est sûr qu’au départ, le consensus ne s’était pas fait autour de Ségolène Royal, y compris au sein du Parti socialiste. Laurence Rossignol secrétaire nationale à l’environnement au PS jugeait ainsi, au début du mois de septembre, que « Ségolène Royal parle en son propre nom. Quand elle parle de la taxe carbone, cela n’engage qu’elle-même ». Aujourd’hui, Mme Rossignol se félicite, au même titre que Mme Royal, de l’annulation « d’une taxe à la fois « écologiquement inefficace et socialement injuste ».

Sur le fond, force est de constater que les propos de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle sur cet « impôt injuste » étaient largement fondés. Tous les caciques socialistes n’ont d’ailleurs eu de cesse, par la suite, de reprendre cette position, à commencer par Martine Aubry qui dénonçait une taxe
« inefficace sur le plan écologique et injuste socialement ».

Position partagée par le porte-parole du parti, Benoît Hamon, qui, dès le mois de septembre, estimait également que l’impôt n’aurait pas « les effets écologiques attendus » et serait « injuste socialement ». La formule a depuis fait florès. Reprise par l’ensemble des dirigeants socialistes, elle a de facto permit au parti de parler d’une seule voix, sans cacophonie.

Une annulation salutaire pour le PS

Dès lors, Martine Aubry peut aujourd’hui s’enorgueillir de cette décision du Conseil constitutionnel dont « les motifs confirment la position prise par le Parti socialiste ». En effet, dans leur décision du 29 décembre, les Sages reprennent en grande partie l’orientation du parti. Le Conseil constitutionnel parle ainsi dans sa décision de mesures « contraires à l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique et [qui] créent une rupture caractérisée de l’égalité devant les charges publiques ». Ségolène Royal ne disait pas autre chose à
La Rochelle au mois d’août …

Salutaire pour les ménages français, cette annulation de la taxe carbone l’est également pour un Parti socialiste qui termine cette difficile année 2009 sur une petite victoire. Surtout, cette « confirmation de l’analyse du PS » par le Conseil constitutionnel en matière de fiscalité écologique lui permet de redevenir crédible sur le sujet, tout en prenant le dessus sur la majorité présidentielle.

Martine Aubry n’a d’ailleurs pas manqué de le rappeler. Pour la première secrétaire, « cette annulation vient rappeler au président de la République qu’il ne suffit pas de faire des discours pour faire avancer la cause de l’environnement ; qu’il ne suffit pas de nommer un impôt « taxe carbone » pour qu’il soit écologique ». Et de poursuivre, toujours à l’encontre de Nicolas Sarkozy, « après l’échec du Sommet de Copenhague, ce nouveau revers révèle la réalité de la politique du Président de la République : beaucoup d’agitation mais peu de résultats ».

Le PS ou l’asociale démocratie

Ce soir encore on ne parle que d’elles. Toujours engluées dans leur escarmouche politique, Ségolène Royal et Martine Aubry accaparent les plumes comme jamais. Jeudi dernier pourtant, alors que se déroulait le premier tour de ces élections tant contestées, les militants socialistes devaient également désigner leurs secrétaires de fédération et de section. Là encore, la zizanie et la confusion dictaient la mesure. A en croire les socialistes de la fédération de l’Hérault, la démocratie façon PS est ainsi faite, privilégiant depuis l’ère Mitterrand le choc des cultures au débat d’idées. Si François est mort, le parti socialiste, lui, en est toujours au même stade, occupé qu’il est à recompter ses voix.

Dans la nuit montpelliéraine du jeudi 20 Novembre, le local de la fédération héraultaise ne paye pas de mine. Rien ne différencie plus le 907 avenue Saint-Maur de ses congénères nocturnes sinon la timide rose qu’il arbore sur ses murs délavés et le soupçon de vie que l’on y devine derrière la porte entrouverte. Comme une invitation à la participation citoyenne en cette première veillée électorale, le portail blanc s’ouvre mollement sur une grande cour que l’obscurité et quelques moustiques s’affairent à occuper. Là encore, seule la lumière que laisse échapper l’unique porte trahit un semblant d’activité humaine. On imagine aisément les débats passionnés, les salves de hargne socialiste qui ont dû s’y échanger dans cette longue et ultime journée précédant l’instant fatidique qu’est, semble-t-il, l’élection du nouveau secrétaire du parti socialiste, LE parti de l’opposition. Mais à 21h30 il n’en est rien, ou presque. Là, cachée dans la pénombre, une voix au timbre masculin bien assuré interpelle le journaliste égaré : « si vous cherchez le parti socialiste, c’est ici ». Nous voilà rassurés. Que tous les politologues et autres experts qui s’épuisaient à dénicher dans les rangs de Jaurès et de Blum une dernière trace cohérente de vie abandonnent leur quête désormais vaine. Car deux apprentis journalistes, même pas encartés, l’ont trouvée. « Le parti socialiste c’est ici » et nulle part ailleurs. Au croisement de la rue de la Pépinière et du boulevard Ernest Renand, dans le quartier des Aubes, Montpellier, 34000.

En plus de Georges Frêche, Ségolène Royal peut se targuer du soutien de la maire Hélène Mandroux et de Robert Navarro, le secrétaire réélu de la fédération héraultaise.

Justement ce jeudi soir là, le parti socialiste est en ébullition. Alors que s’entassent cannettes et cadavres de boîte à pizza sur un bureau déserté de tous, une quarantaine de personnes que la notion de « nouvelle génération socialiste » promue par Ségolène Royal exclurait sans doute se partagent autour d’urnes électorales au plastique mutilé. Parmi elles, une tablée attire la majorité des regards. Et pour cause, l’on y décompte le vote « national » des encartés socialistes de la fédération héraultaise dans un calme monastique. «Ségolène une fois, Ségolène à nouveau, Ségolène, encore. Ah, Benoît Hamon. » Parfois, comme un rappel, un timide « Martine Aubry » sort des urnes et s’étend sur la pile de bulletins dépliés. Une voix s’exclame, «faudrait savoir, on dit un Ségolène ou un Royal quand on dit un Aubry ?». Sans s’attarder plus longuement sur la question, le cirque prend note et reprend sa litanie où se suivent cette fois les « Ségolène Royal » et un peu moins souvent les noms de ses adversaires. A quelques mètres de là, plus discrète sans être moins importante, de l’autre table proviennent des Robert Navarro, des Michel Guibal, ces noms que connaissent bien les sympathisants socialistes de Montpellier. De ce côté le combat est semble-t-il plus équilibré. Contre toute attente le secrétaire de la fédération Robert Navarro a lutté pour arracher la majorité et être finalement reconduit avec 58% des voix. « Un écart de 16% avec seulement 700 voix d’écarts ça me paraît un peu énorme » commentait son challenger du soir Michel Guibal au micro de Montpellier Journal alors que les médias investissaient les locaux. A ses côtés, le conseiller général Robert Vézinhet s’adonne à une pratique depuis en vogue dans les rangs socialistes, le recomptage des voix : « je vérifie si cet écart est bien celui des chiffres, de toutes façons Robert Navarro devrait tirer une leçon de ce scrutin : c’est une sacrée mise en garde contre le fonctionnement d’un parti qui ne fonctionne pas ». Preuve en est, alors que Robert Navarro et la maire Hélène Mandroux soutiennent farouchement la motion présentée par Ségolène Royal, le tandem Guibal/Vézinhet prévoyait une nette victoire au second tour de Martine Aubry grâce au ralliement « assuré » des pro-Hamon. Tout le monde se connaît, tout le monde se toise au sein de la pièce désormais remplie, toutefois le débat reste tu.

Soutien inconditionnel de Michel Guibal, André Vézinhet considère le score de 42% de son poulain comme une mise en garde adressée à Robert Navarro.

Ségolèniste convaincue, Fanny Dombre Coste, secrétaire réélue de la quatrième section héraultaise, confirme cette ambiance typiquement socialiste: « Au moment des congrès il y a toujours des mouvements de fonds, comme des plaques tectoniques qui bougent. C’est important que tout le monde puisse s’exprimer ; il y a des influences, des affrontements, mais tous les courants se sont exprimés en toute liberté, dans la transparence et dans le respect de la démocratie. » Elle-même confie qu’au sein de sa section« ça n’a pas été facile, on a eu deux autres candidats, l’un soutenant Benoît Hamon (Ndlr : Serge Martin) sans souci, l’autre menant une campagne beaucoup plus agressive ». Parmi toutes ces voix dissonantes, celle plus timorée d’un militant nommé Rémi Roustan hésite à se faire entendre. Pendant qu’il contrôle les allées et venues vers la table où s’assiéront les cadres du PS héraultais pour un ultime relevé électoral, Rémi Roustan se remémore « Au parti il y a toujours eu des courants. A l’époque c’étaient les mitterrandistes et les chevènementistes, aujourd’hui c’est Royal et Aubry… quoi de plus normal! » Comme pour se justifier il ajoute pudiquement « jusqu’à aujourd’hui on n’a pas trouvé mieux pour faire vivre la démocratie. » Nous sachant sur le départ le petit neveu de Marius Roustan, ministre de l’Éducation nationale durant l’entre deux guerres, conclut avec une petite phrase bien à lui, empreinte de modestie : « moi je suis parti de rien, je suis arrivé à rien, mais j’y suis arrivé tout seul ». Vu de loin comme de près, de l’Hérault ou de Paris, le PS moderne lui ressemble beaucoup : un parti de masse qui, pour l’instant, n’arrive pas à grand-chose.

Martine Aubry : une alternative à Royal et Delanoë ?

Alors que « les jeunes loups » s’entredéchirent pour prendre la tête du Parti Socialiste et que les candidats se multiplient, Martine Aubry s’installe en troisième position parmi les prétendants derrière le « couple » Delanoë-Royal. Enarque de 57 ans, fille de Jacques Delors, la maire de Lille voit-elle enfin un destin d’ampleur nationale frapper à sa porte ?

Dans le maelstrom des potentiels candidats à la succession de François Hollande comme premier secrétaire du Parti socialiste, entre « jeunes loups » et « vieux éléphants », sans oublier l’inclassable Ségolène Royal, Martine Aubry a vu ces derniers mois sa cote remonter. Jusqu’à apparaître comme « le troisième homme » du prochain congrès de Reims de novembre prochain, derrière le médiatique couple Delanoë-Royal. Elue maire de Lille en 2001, elle succède à Pierre Mauroy, qui l’adoube. Réélue en 2008 triomphalement, elle devient également présidente de Lille Métropole, la communauté d’agglomération lilloise. En pleine fièvre Bienvenue chez les Chtis, elle profite de cette vague pour revenir au premier plan et s’afficher proche des classes populaires, rompant avec une image de femme hautaine et distante.

Vers un rapprochement avec Delanoë

A l’occasion de la sortie du livre-programme du maire de Paris, De l’audace, la maire de Lille a accueilli chaleureusement son homologue. Le rapprochement est précoce et surprenant. Vont-ils s’allier pour contrer Ségolène Royal ? Ou Martine Aubry va-t-elle avancer seule, afin d’assouvir son ambition personnelle ? Politiquement, elle peut compter sur les Reconstructeurs, qui rassemblent des partisans de Laurent Fabius et Dominique Strauss-Khan. Au sujet du rapprochement avec le maire de Paris, questionnée par Christophe Barbier, l’ancienne ministre du gouvernement Jospin reste vague : « Bertrand Delanoë est un ami. Nous avons, je crois, l’essentiel en commun, et je souhaite que ce soit cette démarche où chacun se dit : « Pensons au pays, pensons aux Français, sortons du congrès en leur disant « Voilà la perspective qu’on vous propose, soyons capable de nous réunir pour préparer un projet et ensuite pour choisir notre candidat peut-être dans 2 ans et demi, 3 ans à la présidentielle » ». Elle n’a pas signé la contribution de Delanoë qui sera envoyée aux militants socialistes cet été, présentant sa propre contribution le 25 juin dernier. Elle souhaite « restaurer les valeurs historiques du socialisme » et vient de recevoir le soutien de Jack Lang notamment. D’autre part, leurs programmes semblent diverger sur l’utilisation du mot « libéralisme », actuel sujet épineux du débat socialiste.

Pierre Mauroy l’affirme, elle «peut jouer un rôle majeur dans la région et au niveau national».

Une femme d’expérience

Fille du dirigeant socialiste historique et grand européen Jacques Delors, Martine Aubry a connu une trajectoire des plus traditionnelles pour les hommes et femmes politiques français : formée à l’IEP de Paris puis à l’Ena, elle rentre au PS en 1974. En 34 ans de carrière politique, elle a occupé de nombreux postes à responsabilité. Elle débute au ministère du Travail de Jean Auroux puis de Pierre Bérégovoy. A l’instar de Dominique Strauss-Khan, elle connaît bien le patronat du fait de son passage dans l’entreprise Péchiney où elle est adjointe de Jean Gandois, futur grand chef du CNPF (Conseil national du patronat français, qui deviendra le Medef). De 1991 à 1993, c’est logiquement qu’Edith Cresson la nomme ministre du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Elle reviendra au gouvernement sous Lionel Jospin à partir de 1997 en tant que ministre de l’Emploi et de la Solidarité. Elle y mettra en place de nombreuses réformes, tantôt félicitées par certains, tantôt décriées par la droite et le patronat. Au cœur des critiques, sa réforme du temps de travail avec l’instauration des 35 heures. Cette mesure entraîne la démission de son ancien patron Jean Gandois de la tête du syndicat patronal. Elle est également à l’origine des emplois jeunes et la couverture maladie universelle (CMU). Elle démissionne de ses responsabilités gouvernementales en 2001 pour se consacrer à son mandat d’édile.
L'ancienne ministre de Jospin et actuelle maire de Lille postulera-t-elle au poste de premier secrétaire du PS?
Critiquée notamment pour sa distance « à la Juppé » sur les 35 heures et sur son manque de concertation, Martine Aubry revient dans la course à la tête du PS, affichant un bilan positif à la mairie de Lille ainsi qu’une expérience importante des hautes responsabilités.

Son père a refusé de se présenter à l’élection présidentielle de 1995 afin de ne pas faire de l’ombre à la carrière de sa fille, selon certains. « Elle a les qualités de son père, mais en plus viril » ironisait en 1997, un ministre de Jospin. Un dirigeant socialiste expliquait à l’époque : « Elle s’est vraiment imposée pendant la campagne présidentielle de 1995. Meeting après meeting, les militants scandaient son nom, l’acclamaient presque autant que Lionel. A ce moment, il a compris qu’elle était devenue incontournable. »

Onze ans plus tard et une expérience d’élue locale en plus, le temps de Martine Aubry serait-il arrivé ?

« Hélène Mandroux est la femme que j’ai envie de suivre »

Double champion du monde de handball avec deux générations différentes – les « Barjots » en 1995 et les « Costauds » en 2001- Grégory Anquetil aurait pu s’essayer à la politique lors des dernières municipales, sur la liste Mandroux. Rencontre avec un néo-retraité qui ne manque pas de projets de reconversion. Il revient sur sa carrière internationale, son engagement politique et son avenir.

Vous avez vécu deux générations en équipe de France, les Barjots et les Costauds, laquelle vous a le plus marqué ?

Les Barjots ! Les débuts sont toujours plus intenses. Ca restera l’équipe la plus contestée, on a dérangé tout le monde. C’était une équipe de cœur, de passion, qui a vécu dans la douleur, systématiquement en conflit : procés, plaintes, gardes à vue… On a failli tous se battre, un truc de malade ! On n’a pas eu le droit à la Légion d’honneur avec les Barjots, contrairement aux Costauds. Aujourd’hui tout ça est enterré, on est amis et on se revoit à l’occasion.

«La veille de la finale 95, on s’est couché à 4 heures du mat’!»

Cette équipe a réussi dans l’adversité.

Non, dans la douleur. Notre mode de fonctionnement était illogique : comment réussir en faisant tout à l’envers. Je n’ai jamais revu ça de ma vie et aujourd’hui encore je ne comprends pas comment ça a pu marcher. Par exemple, la veille de la finale du championnat du monde 1995 (ndlr : victoire de la France contre la Croatie 23 à 19), on s’est couché à 4 heures du matin. Quand il fallait s’entraîner, on n’était pas aux entraînements. Quand on devait prendre l’avion, la Fédération réservait des places sur trois vols parce que personne n’était là pour le premier.

La reconversion d'un
Et avec les Costauds ?

Avec les Costauds, c’était beaucoup plus professionnel, plus cadré. Mais la meilleure équipe reste les Barjots, où tous les postes étaient doublés et où il y avait un talent fou.

Ce sont donc deux époques radicalement différentes ?

Quand j’ai commencé, je voulais croquer la vie à pleines dents. Je me sentais comme un poisson dans l’eau avec les Barjots. J’ai commencé à être vraiment professionnel à l’age de 26, 27 ans (ndlr : dix ans après ses débuts professionnels). Avant, je m’amusais. Avec la naissance de mon fils, à 28 ans, j’ai dû me calmer.

«Arrêtons de prendre les gens pour des cons, l’étranger on y va pour l’argent»

Vous avez été fidèle à Montpellier pendant toute votre carrière professionnelle, vous n’avez jamais été tenté par l’étranger ?

Pas du tout. Je n’ai jamais couru après l’argent. Le challenge était de gagner la Ligue des Champions, le plus haut niveau possible en club (ndlr : Montpellier l’a gagné en 2003 contre Pampelune, l’équipe de Jackson Richardson). Arrêtons de prendre les gens pour des cons, l’étranger on y va pour l’argent. Si on propose à un joueur moins de sous pour un championnat soi-disant plus relevé, il n’ira pas.

Vous avez terminé votre carrière de joueur en juin 2007, quel est aujourd’hui votre rôle au sein du club montpelliérain ?

Je suis au service marketing, où je fais la prospection des partenaires. On s’était mis d’accord il y a cinq ans. C’était une continuité logique dans le club.

Comment voyez-vous l’avenir sportif du club ?

Dans les trois ans qui viennent, cette équipe, avec deux ou trois joueurs de plus, peut remporter la Ligue des Champions. Il y a de très bons jeunes. Alexandre Tomas, jeune ailier droit, qu’on n’attendait pas du tout à ce niveau là. Or il est en train de tout casser.

«Le hand, et le sport en général, est un axe de communication»

Appréhendiez-vous cette reconversion ? Le terrain vous manque-t-il ?

Non, je ne l’appréhendais pas. J’avais vraiment envie d’autre chose depuis trois ans. Maintenant je fais partie d’une association multisports où je ne fais pas de hand. Je préfère jouer au foot, pour le plaisir. J’ai également une société à mon nom qui produit du vin, je suis inscrit dans une école privée et je bosse pour Canal Plus. Enfin, d’ici deux ans, j’aurai peut-être une émission de sport sur 7L TV (ndlr : télévision locale de Montpellier).

Le terrain ne vous manque pas ? Vous n’avez pas l’envie d’entraîner ?

Jamais de la vie.

Le sport de haut niveau est très présent à Montpellier. Vous suivez cela avec attention ?

C’est faux. A Montpellier, il y a très peu de sport de haut niveau. Le haut niveau c’est la Première division. J’ai beaucoup d’amis au club de foot. J’aimerais pouvoir emmener mes enfants voir des matchs de Ligue 1 à la Mosson.

Et le rugby ?

Il y a la place à Montpellier pour une grande équipe de rugby. Il y a trois, quatre joueurs qui sortent du lot, la question est de savoir si on pourra les garder.
Le hand, et le sport en général, sont un axe de communication. Si les clubs s’entendent, il y a la place pour tout le monde.

Greg Anquetil, un sportif engagé

«Frêche et Mandroux, c’est un peu l’eau et le feu»

Dans cette reconversion, il y a également votre engagement politique. Pourquoi n’étiez-vous finalement pas sur la liste d’Hélène Mandroux aux dernières municipales ?

Pour être sur une liste, il faut être résident à Montpellier. Or je devais acheter un appartement à Montpellier mais suite à des soucis avec le vendeur, ça ne s’est pas fait. Je me suis donc retiré de la liste.

Etes-vous encarté au Parti socialiste ?

Je ne suis pas encarté mais j’ai des convictions socialistes. De toute manière, avant d’élire un parti, il faut élire des êtres humains. Aujourd’hui au PS, il n’y a personne au plan national pour qui j’aimerais m’engager.

Pourquoi Hélène Mandroux ?

Je connais Hélène Mandroux depuis quinze ans. Au niveau de sa personnalité et sa façon de voir la vie, c’est quelqu’un de très rare. C’est moi qui lui ai proposé de figurer sur sa liste, sans contrepartie. Je suis très content de son élection mais je ne lui demande rien. Frêche et Mandroux, c’est un peu l’eau et le feu. C’est ce qui fait leur complémentarité.

Serez-vous présent sur une liste aux prochaines élections municipales ?

Si la tête de liste du PS ne me convient pas, je ne m’engagerai pas. Hélène Mandroux est vraiment la femme que j’ai envie de suivre.

« Hélène Mandroux est la femme que j’ai envie de suivre »

Double champion du monde de handball avec deux générations différentes – les « Barjots » en 1995 et les « Costauds » en 2001- Grégory Anquetil aurait pu s’essayer à la politique lors des dernières municipales, sur la liste Mandroux. Rencontre avec un néo-retraité qui ne manque pas de projets de reconversion. Il revient sur sa carrière internationale, son engagement politique et son avenir.

Vous avez vécu deux générations en équipe de France, les Barjots et les Costauds, laquelle vous a le plus marqué ?

Les Barjots ! Les débuts sont toujours plus intenses. Ca restera l’équipe la plus contestée, on a dérangé tout le monde. C’était une équipe de cœur, de passion, qui a vécu dans la douleur, systématiquement en conflit : procés, plaintes, gardes à vue… On a failli tous se battre, un truc de malade ! On n’a pas eu le droit à la Légion d’honneur avec les Barjots, contrairement aux Costauds. Aujourd’hui tout ça est enterré, on est amis et on se revoit à l’occasion.

«La veille de la finale 95, on s’est couché à 4 heures du mat’!»

Cette équipe a réussi dans l’adversité.

Non, dans la douleur. Notre mode de fonctionnement était illogique : comment réussir en faisant tout à l’envers. Je n’ai jamais revu ça de ma vie et aujourd’hui encore je ne comprends pas comment ça a pu marcher. Par exemple, la veille de la finale du championnat du monde 1995 (ndlr : victoire de la France contre la Croatie 23 à 19), on s’est couché à 4 heures du matin. Quand il fallait s’entraîner, on n’était pas aux entraînements. Quand on devait prendre l’avion, la Fédération réservait des places sur trois vols parce que personne n’était là pour le premier.

La reconversion d'un
Et avec les Costauds ?

Avec les Costauds, c’était beaucoup plus professionnel, plus cadré. Mais la meilleure équipe reste les Barjots, où tous les postes étaient doublés et où il y avait un talent fou.

Ce sont donc deux époques radicalement différentes ?

Quand j’ai commencé, je voulais croquer la vie à pleines dents. Je me sentais comme un poisson dans l’eau avec les Barjots. J’ai commencé à être vraiment professionnel à l’age de 26, 27 ans (ndlr : dix ans après ses débuts professionnels). Avant, je m’amusais. Avec la naissance de mon fils, à 28 ans, j’ai dû me calmer.

«Arrêtons de prendre les gens pour des cons, l’étranger on y va pour l’argent»

Vous avez été fidèle à Montpellier pendant toute votre carrière professionnelle, vous n’avez jamais été tenté par l’étranger ?

Pas du tout. Je n’ai jamais couru après l’argent. Le challenge était de gagner la Ligue des Champions, le plus haut niveau possible en club (ndlr : Montpellier l’a gagné en 2003 contre Pampelune, l’équipe de Jackson Richardson). Arrêtons de prendre les gens pour des cons, l’étranger on y va pour l’argent. Si on propose à un joueur moins de sous pour un championnat soi-disant plus relevé, il n’ira pas.

Vous avez terminé votre carrière de joueur en juin 2007, quel est aujourd’hui votre rôle au sein du club montpelliérain ?

Je suis au service marketing, où je fais la prospection des partenaires. On s’était mis d’accord il y a cinq ans. C’était une continuité logique dans le club.

Comment voyez-vous l’avenir sportif du club ?

Dans les trois ans qui viennent, cette équipe, avec deux ou trois joueurs de plus, peut remporter la Ligue des Champions. Il y a de très bons jeunes. Alexandre Tomas, jeune ailier droit, qu’on n’attendait pas du tout à ce niveau là. Or il est en train de tout casser.

«Le hand, et le sport en général, est un axe de communication»

Appréhendiez-vous cette reconversion ? Le terrain vous manque-t-il ?

Non, je ne l’appréhendais pas. J’avais vraiment envie d’autre chose depuis trois ans. Maintenant je fais partie d’une association multisports où je ne fais pas de hand. Je préfère jouer au foot, pour le plaisir. J’ai également une société à mon nom qui produit du vin, je suis inscrit dans une école privée et je bosse pour Canal Plus. Enfin, d’ici deux ans, j’aurai peut-être une émission de sport sur 7L TV (ndlr : télévision locale de Montpellier).

Le terrain ne vous manque pas ? Vous n’avez pas l’envie d’entraîner ?

Jamais de la vie.

Le sport de haut niveau est très présent à Montpellier. Vous suivez cela avec attention ?

C’est faux. A Montpellier, il y a très peu de sport de haut niveau. Le haut niveau c’est la Première division. J’ai beaucoup d’amis au club de foot. J’aimerais pouvoir emmener mes enfants voir des matchs de Ligue 1 à la Mosson.

Et le rugby ?

Il y a la place à Montpellier pour une grande équipe de rugby. Il y a trois, quatre joueurs qui sortent du lot, la question est de savoir si on pourra les garder.
Le hand, et le sport en général, sont un axe de communication. Si les clubs s’entendent, il y a la place pour tout le monde.

Greg Anquetil, un sportif engagé

«Frêche et Mandroux, c’est un peu l’eau et le feu»

Dans cette reconversion, il y a également votre engagement politique. Pourquoi n’étiez-vous finalement pas sur la liste d’Hélène Mandroux aux dernières municipales ?

Pour être sur une liste, il faut être résident à Montpellier. Or je devais acheter un appartement à Montpellier mais suite à des soucis avec le vendeur, ça ne s’est pas fait. Je me suis donc retiré de la liste.

Etes-vous encarté au Parti socialiste ?

Je ne suis pas encarté mais j’ai des convictions socialistes. De toute manière, avant d’élire un parti, il faut élire des êtres humains. Aujourd’hui au PS, il n’y a personne au plan national pour qui j’aimerais m’engager.

Pourquoi Hélène Mandroux ?

Je connais Hélène Mandroux depuis quinze ans. Au niveau de sa personnalité et sa façon de voir la vie, c’est quelqu’un de très rare. C’est moi qui lui ai proposé de figurer sur sa liste, sans contrepartie. Je suis très content de son élection mais je ne lui demande rien. Frêche et Mandroux, c’est un peu l’eau et le feu. C’est ce qui fait leur complémentarité.

Serez-vous présent sur une liste aux prochaines élections municipales ?

Si la tête de liste du PS ne me convient pas, je ne m’engagerai pas. Hélène Mandroux est vraiment la femme que j’ai envie de suivre.