La révolution égyptienne du 25 janvier 2011 en images

Portés par la révolution tunisienne, ils sont des milliers d’Égyptiens a être descendus dans les rues, le 25 janvier 2011, pour demander la chute de Hosni Moubarak. Durant 18 jours, la place Tahrir et le centre-ville du Caire sont devenus le théâtre d’un mouvement de contestation sans précédent. Manifestations, affrontements, moments de joie et de peine, voici un petit retour en image sur la révolution du 25 janvier.

[Pour voir la Révolution égyptienne du 25 janvier en vidéo (du 25 janvier au 2 février 2011).

 >http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=3zd2uCQPSZI]

Matinale du jeudi 24 janvier

Tous les jeudis, les membres de l’équipe d’Haut Courant animent la matinale sur Radio Campus Montpellier.

Au programme du 24 janvier :

 Les titres de l’actualité internationale et nationale – Mathilde Roux

 Reportage sur l’intervention internationale au Mali avec les interviews de Maguy Masse présidente de l’association Survie et de Yare Diagne membre de cette même association – Jordane Burnot / Simon Robert

 Journal d’informations locales – Météo – Pauline Chabanis

 Chronique : Les cons – Simon Robert

 Interview d’Andréa Velut, chargée de diffusion du Droit international Humanitaire à la croix rouge au niveau de la délégation départementale de l’Hérault – Coralie Pierre

Animation : Alix Moréteau

Égypte : Deux ans après la révolution, la tension est à son comble

À la veille du second anniversaire de la révolution du 25 janvier, la tension en Égypte est à son comble. Alors que les Frères musulmans souhaitent célébrer dignement la chute du régime de Hosni Moubarak, les opposants libéraux et laïcs appellent à manifester contre la mainmise des Frères sur le pouvoir et leur impuissance face aux problèmes économiques et sociaux.

« 25 janvier 2013, la nouvelle révolution. », cette vidéo Youtube, postée le 10 janvier dernier par un activiste, donne le ton. Après un 25 janvier 2011 contre Hosni Moubarak et un 25 janvier 2012 contre le Maréchal Tantawi, le 25 janvier 2013 sera marqué par la lutte active des opposants au Frère Mohamed Morsi.

Depuis le référendum pour la nouvelle Constitution, la situation s’est apaisée au Caire. Les grandes figures de l’opposition s’organisent. L’anniversaire de la révolution sera, symboliquement, un jour clef dans leur lutte contre le régime des Frères musulmans. Chaque jour, les activistes, les shebab [jeunes] de la révolution, postent sur les réseaux sociaux des images et des vidéos appelant à descendre le 25 janvier prochain pour manifester contre la main mise des Frères sur le pouvoir. « Pour le second anniversaire de la révolution, Mohamed El-Baradei et Hamden Sabahi préparent de grosses manifestations, ils veulent battre Morsi et lui faire quitter le pouvoir mais ils n’y arriveront pas. », explique Hossam, 35 ans, réalisateur de reportage vidéo. « Morsi à beaucoup de partisans, pas comme Moubarak ! Ça va probablement être une journée très violente. »

Rien n’a changé

Le mécontentement n’est pas uniquement politique ou idéologique. Certes, les Frères sont accusés de vouloir s’approprier le pouvoir et d’imposer leur vision d’un État religieux, répondant aux principes de l’Islam. Mais c’est également leur piètre performance sur les questions économiques et sociales qui est montrée du doigt.

« Pour moi, l’Égypte est en bonne voie pour devenir une démocratie : les élections présidentielles, l’éjection du Conseil Suprême des Forces Armées du pouvoir, le projet constitutionnel et bientôt, peut-être, de nouvelles élections parlementaires. » Ahmed, 26 ans, agent de sécurité dans un aéroport, a voté Mohamed Morsi à l’élection présidentielle de juin 2012 et il a longtemps soutenu le Frère dans ses décisions. Pourtant, aujourd’hui, l’optimisme du départ laisse place au doute et à l’inquiétude : « Ce qui me rend triste ce sont les médias, qui font n’importe quoi, et la corruption dans le système judiciaire. De même, notre gouvernement n’est pas performant, le Premier ministre est faible pour les questions économiques. L’environnement politique ne permet aucun progrès. ».

Depuis la chute de l’ancien raïs, la fuite des touristes enlise l’Egypte dans une situation économique des plus précaires. À cela s’ajoutent des catastrophes sanitaires meurtrières. La semaine dernière, à Alexandrie, un immeuble qui ne répondait pas aux normes d’urbanisme s’est écroulé faisant plus d’une vingtaine de victimes. Quelques jours auparavant, le déraillement d’un train, dans les environs de la capitale, a fait 19 morts et plus de 100 blessés. C’est exactement ce type d’évènements qui a fragilisé le pouvoir de Hosni Moubarak. Et « parce que rien n’a changé », la révolution continuera le 25 janvier 2013.

La science politique comme science expérimentale : comment faire voter les abstentionnistes ?

Le 16 janvier, une conférence intitulée « La science politique peut-elle être une science expérimentale ?  » était présentée par Jean-Yves Dormagen au centre Rabelais, dans le cadre de l’Agora des Savoirs.

Mercredi dernier, Jean-Yves Dormagen, professeur et directeur du département de science politique de l’Université de Montpellier 1, présentait les résultats d’une étude au sujet de la mal-inscription [[La mal-inscription concerne les personnes en âge et en situation de voter qui sont inscrites sur les listes électorales dans un bureau de vote qui ne correspond pas à celui de leur habitation.]]et de la non inscription[[La non inscription concerne les personnes en âge et en situation de voter qui ne sont pas inscrites sur les listes électorales. sur les listes électorales.]]
Pour l’occasion, environ 200 personnes s’étaient déplacées au centre Rabelais de Montpellier. L’expérimentation avait pour but de montrer que les citoyens ont plus tendance à se mobiliser pour des élections lorsqu’ils sont inscrits dans les bons bureaux de vote. Elle a porté ses fruits.

Des résultats concluants

Tout est parti d’un constat, en 2002, dans le cadre d’une étude sur l’abstention que Jean-Yves Dormagen menait, avec la sociologue Celine Braconnier [[Braconnier Céline, Dormagen Jean-Yves, La démocratie de l’abstention : Aux origines de la démobilisation électorale en milieux populaires, Gallimard, 2007]], à la cité des Cosmonautes (Seine-Saint-Denis). La mal-inscription et la non inscription sur les listes électorales s’imposent comme des critères favorisant l’absence de vote chez la population observée . Le sociologue montpelliérain a tenu à se pencher plus amplement sur le sujet en imaginant une expérimentation basée sur un travail de terrain.

Dans un premier temps, des campagnes de porte à porte et d’aide à l’inscription à domicile ont engendré des augmentations allant jusqu’à 50% d’inscriptions supplémentaires sur les listes électorales. Dans un second temps, l’étude, qui s’attardait sur le comportement électoral de la population sensibilisée montre que, parmi ces nouveaux inscrits, le taux de participation aux élections présidentielles de 2012 est supérieur à la moyenne nationale. Après près d’une heure de présentation Jean-Yves Dormagen conclura : « Quand on a juste la rue à traverser, aux présidentielles, on est presque toujours votant. »

Bien sûr, les résultats sont à nuancer puisque le protocole d’enquête entraînait la formation de sept groupes distincts aux caractéristiques sociologiques identiques. Dans le premier groupe, aucune action n’a été menée. Il est ce que le chercheur appelle « le groupe témoin » (composé de deux fois plus de citoyens que les autres dans un souci de précision). Les autres ont subi – « bénéficié », corrigera le sociologue – de diverses combinaisons de mobilisations menées soit en octobre/novembre 2011, soit lors de la deuxième moitié du mois de décembre, soit lors des deux périodes. Si tous les protocoles d’enquête ne montrent pas les mêmes conclusions (certains vont du simple au double en ce qui concerne le nombre de nouveaux inscrits, par exemple), tous appuient la thèse du sociologue et constituent une démonstration de sa viabilité.

« Voir les résultats du travail qu’on a fait, c’est gratifiant »

L’étude de Jean-Yves Dormagen, menée courant 2011, était basée sur des campagnes de porte à porte et d’aide à l’inscription à domicile dans 12 villes. En tout, 48 bureaux de votes, particulièrement abstentionnistes ont servi de terrain à l’expérimentation. Sur un total de 38000 citoyens abordés, un tiers habitaient à Montpellier. Ce travail fastidieux a regroupé 230 mobilisateurs, composés d’étudiants de militants et de membres d’associations.

Johnny est étudiant en deuxième année de master à l’université Montpellier 1, il a participé, l’année dernière au travail de terrain dans les quartiers de la Mosson et de Près d’Arène, à Montpellier. Il se réjouit de la conférence : « Voir les résultats du travail qu’on a fait, c’est gratifiant. Ça n’a pas servi à rien, on en a tiré des chiffres et des analyses. Jean-Yves Dormagen a montré ce qu’il voulait montrer : la science politique peut être une science expérimentale. » Il revient également sur le chiffre lancé par le sociologue selon lequel les étudiants, dont certains étaient présents dans la salle, ont été deux fois plus efficaces que le reste des mobilisateurs. « Ce n’est pas vraiment étonnant, avance-t-il. La caution morale des étudiants est beaucoup plus intéressante. Pour les militants, on se pose la question de la partialité, pour les associations, on ne sait pas trop à qui on confie ses papiers… En se présentant dans le cadre d’un travail universitaire, c’est beaucoup plus facile pour obtenir la confiance des gens qu’on aborde. »

Au final, aux alentours des 22h30, les applaudissements sont fournis et les discussions vont bon train dans le hall du centre Rabelais de Montpellier. Les spectateurs semblent convaincus même si, Jean-Yves Dormagen le rappelle, « Il ne faut pas s’arrêter là, une expérimentation comme celle-ci doit servir de levier à un débat citoyen. »


ADS : Jean-Yves Dormagen – La science politique… par villedemontpellier

Django Unchained libère le passé

Quatre ans après son dernier film, Quentin Tarantino nous replonge dans les salles obscures et livre son neuvième long métrage, pour le plus grand bonheur du public.

On l’attendait son retour !
Après le génie de Reservoir Dogs, la furie de Pulp Fiction, et la quintessence atteinte avec Jackie Brown, le réalisateur au physique de dinosaure avait divisé ses fans. Pour Kill Bill, on lui reproche de s’enfermer dans l’ « hommage » au point de ne faire que référence. La collaboration GrindHouse avec Rodriguez fut un échec et Inglorious Basterds n’avait pas la magie qu’on admet à Tarantino. En apprenant donc qu’il allait revenir sur grand écran avec un western, il fallut des ongles à ronger pour combler l’attente.
Sorti en salle mercredi dernier, Django Unchained réaffirme le talent du réalisateur, qui procure un film qui fera référence. Au rythme d’un 6 coups qui se déversent sur vous, en voici les raisons :

BANG#1 : Des airs de RedDead

Si KillBill Vol. 2 rendait hommage au Western-Spaghetti, Django Unchained est un film du genre. Tenant son titre du film de Sergio Corbucci (1966), Django ressort du passé et se libère. Le réalisateur n’hésite pas à nous le faire comprendre dès le générique, élément incontournable de toutes ses réussites. Tarantino habitué à soigner les détails se fait ici un grand plaisir de remettre au goût du jour un style oublié depuis trop longtemps, adaptant notre époque à celle-ci. C’est la violence d’action des films d’aujourd’hui, plongée dans l’atmosphère d’hier.

BANG#2 : un casting explosif !

Déjà habitué à des génériques garnis, Tarantino nous offre ici un véritable cirque ambulant où les acteurs sont eux mêmes revisités. D’abord Jamie Foxx, la rage au ventre et le regard sur le bout des chaussures, aussi discret qu’imposant. Christopher Waltz garde la folie qu’on lui découvre dans Inglorious mais change de morale. Samuel L Jackson, habitué à se travestir pour rentrer dans un rôle, se fourvoie en adorateur de l’esclavagiste. Aussi, Kerry Washington rappelle la princesse de Pulp Fiction : un Graal qui n’a pas besoin de grand chose pour exister, si ce n’est du héro.
Enfin, là où le genre aime généralement les antihéros (ces salauds qu’on adore), Django Unchained met en scène des personnages dont la morale est à l’épreuve des balles. De véritables héros dont l’époque oblige à rendre certains comptes.

BANG#3 : l’essence du film : l’esclavage et la morale

L’autre originalité de ce film, c’est aussi son contexte. Alors que sort quelques jours plus tard Lincoln de Steven Spielberg et que la France débat sur le mariage homo, la question qui pique ici est celle de la morale. A travers la question de l’esclavage, Tarantino trouve un moyen d’affirmer que les choses changent. Le thème de la traite des noirs offre un véritable décalage, proposant aux personnages une cause qu’on sait aujourd’hui humainement nécessaire, faisant de l’histoire une épopée digne de Spartacus. Le mot « nigger » est si souvent prononcé qu’il n’est pas banalisé mais bien désacralisé. Le regard du blanc face à un noir à cheval, rappelle que la morale est elle aussi dépendante de son époque.

BANG#4 : la bande son.

Encore une cartouche qui touche sa cible. Tarantino qui aura reçu des prix pour ses choix musicaux, continue et excelle. Les différentes pistes mêlent Ennio Morricone, le Beethoven de John Ford à Sergio Leone, à Rick Ross et Tupac. Le choix des différents univers musicaux est millimétré avec les plans et le mélange dirigé par une baguette de maître. En parfait accord avec les extravagances techniques du réalisateur, les musiques offrent des ambiances dignes des plus grands westerns. Certaines des pistes « craquent » car Tarantino est allé jusqu’à reprendre ses propres vinyles pour en extraire la pulpe.

BANG#5 : les références

Tarantino doit aimer l’adage « rien ne se perd, rien ne se créé » car ses films sont tous empreins de très nombreuses références pour le plaisir des plus érudits. Django Unchained ne renvoi pas au film de 1966 que pour son titre, mais aussi par la présence de l’acteur, Franco Nero. Dont la scène ne laisse nul doute au souhait de Tarantino de faire revivre le passé, même si pour cela il faut lutter. Des lieux aux apparitions, il faut un œil averti pour déceler tous les clins d’œil qui traînent dans le film. On trouve d’ailleurs de très nombreux anachronismes par rapport à 1858, année où se situe l’action.
Mais ce souci goulu du détail permet à Tarantino de nous rendre l’odeur des vieux films, de la poussière au sang. De Spartacus à Shaft, ce sont des années de cinéma qui ont permit à Tarantino de nous offrir une telle énergie artistique et il ne le cache pas.

BANG#6 : du Tarantino en barre !

Car Quentin Tarantino c’est cela avant tout. Du spectacle, de l’aventure et du technicolor. Des humains avec des flingues et des vies. Un scénario qui se faufile avec l’élégance d’une Black Mamba. Et si on entend déjà beaucoup dire que le film est « long », les amateurs seront ravis de se poser pendant plus de deux heures pour voir défiler un nouveau moment de divertissement offert par l’amateur de Kangol. Ce film ne ment pas sur sa fraîcheur.

Le scénario du réalisateur vient redonner un élan dans sa filmographie. Alors que Clint Eastwood se meurt, Tarantino persiste!

La réunion au sommet de « l’engagement chrétien en politique »

Publié le 7 janvier par le site internet antifa-net.fr, un document établit la liste des invités à un séminaire peu ordinaire : la réunion des « têtes de réseaux de l’engagement chrétien en politique » opposées au mariage pour tous qui a eu lieu en novembre 2012 dans une commune de Saône-et-Loire.

Pour s’organiser face au projet de loi en faveur du mariage homosexuel, 150 personnalités ont été conviées à un concile polémique les 2, 3 et 4 novembre. A l’initiative de Jean-François Debiol – militant chrétien engagé en politique depuis 2002 aux côtés de Christine Boutin notamment – , cette réunion s’est déroulée à Paray-le-monial, en Saône-et-Loire, avec la bénédiction de son maire, Jean-Marc Nesme. La commune est connue pour sa basilique et ses retraites spirituelles qui attirent chaque année des milliers de pèlerins. Une quarantaine de personnes a répondu favorablement à l’invitation. Contacté par téléphone, Jean-François Debiol atteste de l’authenticité du document publié sur internet « Il s’agit d’un document de travail, je ne sais pas comment il est arrivé entre les mains du site ». Il confirme le démenti de Bernard Poignant, maire socialiste de Quimper et proche de François Hollande, qui s’est fendu d’un communiqué dès lors qu’il a vu son nom associé à cette réunion. « Comme je vous le disais, il s’agit d’un document de travail produit antérieurement à la réunion. Certaines personnes dans la liste ne sont pas venues. Il s’agit des invités qu’on m’avait suggérés, certains ont décliné l’invitation » précise l’organisateur de l’événement.

Pourquoi une telle réunion ?

Dans ce document, Jean-François Debiol déplore la faiblesse de l’engagement chrétien en politique :

« Ainsi, des 5% de Philippe de Villiers aux élections présidentielles de 1995, nous sommes passés au 1% de Christine Boutin en 2002 tandis que, dix ans plus tard, il est devenu quasiment impossible aux candidats désireux de défendre nos valeurs de recueillir les 500 signatures fatidiques ».

Dès les premières lignes, il pose le cadre politique du rassemblement. Il s’agissait de redonner un élan aux combats des militants chrétiens en réunissant les principales figures des organisations opposées au mariage pour tous. Jean-François Debiol explique : « Devant l’incohérence et la dispersion des chrétiens engagés en politique, il m’a semblé pertinent de se réunir pour discuter des grandes problématiques de notre temps et plus particulièrement du mariage gay». Au programme de ce séminaire : conférences, débats, présentation des organisations. A l’issue de la rencontre un document de travail a été produit afin de proposer un argumentaire contre le projet de loi, invoquant, entre autres choses une étude très controversée de Mark Regenerus sur l’homoparentalité.

Un (d)étonnant mélange des genres

Mêlant tous azimuts mariage pour tous, homoparentalité, avortement et euthanasie, le document d’invitation se positionne clairement dans la tradition de la droite catholique traditionaliste, celle qui s’est élevée contre le droit à l’avortement, le PACS et pour l’école libre. Celle qui, dans ses composantes les plus radicales, s’époumone toujours devant les centres d’Interruption Volontaire de Grossesse. Civitas, qui était présent à cette réunion, n’hésite d’ailleurs pas à qualifier l’IVG de « génocide infantile » ou de « meurtre de masse ». On trouve donc dans la liste définitive (ci-jointe) de ces étonnants séminaristes des organisations identitaires ou royalistes aussi bien que des élus, des hauts fonctionnaires et des membres, plus ou moins influents, de partis (du Parti socialiste au Front national en passant par le Modem et l’UMP). Ainsi, Marc Lebret est venu représenter les poissons roses, courant socialiste opposé au mariage pour tous, au côté de Bruno Gollnish qui a fait une apparition de quelques heures au séminaire. Un recteur et un inspecteur d’académie, pourtant tenus au devoir de réserve, ont également participé à cet étrange rassemblement. Il semble gênant pour eux de voir apposer leur nom aux côtés de ceux de Jean-Claude Phillipot (de l’organisation Civitas) et Cyrille Henrys (de l’alliance royale).

Si le cabinet de Bernard Poignant ne croit pas à un complot dans la diffusion de cette liste, un de ses membres estime que ce document est une maladresse préjudiciable: «Il y a peut-être un peu de manipulation dans le fait d’établir une liste qui mentionne tout le spectre politique. C’est un peu particulier comme méthode de travail ». Plus particulier encore, la présence de Frigide Barjot qui se défendait encore le 11 janvier au micro de BFMtv de l’amalgame fait avec Civitas, « ces gens qui refusent d’enlever leurs signes distinctifs identitaires ». Mais au pays des vaches charolaises, amalgames et fréquentations douteuses auraient dû être tenus secret.

Matinale du jeudi 17 janvier

Tous les jeudis, les membres de l’équipe d’Haut Courant animent la matinale sur Radio Campus Montpellier.

Au programme du 17 janvier :

 Les titres de l’actualité internationale et nationale – Coline Chavaroche

 Interview d’Olivier Fouché, maître de conférence en hydrogéologie et en géotechnique au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) au sujet du gaz de schiste. – Alix Moréteau

 Journal d’informations locales – Météo – Lucie Lecherbonnier

 Chronique : Le nouveau langage – Simon Robert

 Reportage sur le jazz à Montpellier avec l’interview de Jean Peiffer, directeur du JAM. – Simon Robert.

 Interview de Coline Erlihman, déléguée régionale aux droits des femmes au sujet du protocole d’urgence mis en place pour les femmes victimes de violence. – Coralie Pierre

Animation : Alix Moréteau

La faculté de pharmacie se mobilise : marche blanche en l’honneur de Charlotte, tuée par un chauffard ivre

« On ne connaissait pas Charlotte, mais on est très choquées, on a tenu à venir lui rendre hommage ». Ikram et Yasmin, toutes deux étudiantes en Faculté de pharmacie, ont revêtu leur blouse blanche ce vendredi 11 janvier, pour soutenir la famille de Charlotte.

Charlotte, 18 ans décède sous le coup d’une voiture qui la percute, phare éteint à vive allure aux alentours de 5h45, le 22 décembre dernier. La jeune fille rentrait de boîte lorsque un chauffard alcoolisé et sans permis lui ôte la vie. « Ce qui nous choque le plus, c’est ce geste, ce qui s’est passé, le fait qu’on n’ait pas pu la sauver. Et puis, ça c’est passé juste en face de la faculté de pharmacie » témoignent les deux jeunes étudiantes Yasmin et Ikram.

14h. Les blouses blanches des étudiants de pharmacie se mêlent parmi les Montpelliérains, venus soutenir la famille de Charlotte et lui rendre hommage. Les visages sont graves, l’heure est au recueillement. Les membres de la famille de Charlotte, en tête du cortège, ont avec eux des portraits de la jeune étudiante. Ces encadrés montrent une jeune fille souriante, que beaucoup pleurent dans l’assistance. La petite sœur, inconsolable, est très entourée. Les amis de Charlotte, eux aussi étudiants en faculté de pharmacie, tentent de la réconforter, malgré les circonstances tragiques.
Le cortège, réuni devant l’université, gagne, en silence, le tribunal de grande instance via les voies du Tramway. Bouquets de fleurs dans les bras et banderoles déployées, « Charlotte on t’aimera toujours », « Staps rend hommage à Charlotte », les étudiants sont près d’un millier à s’être mobilisés pour l’occasion. « Nous avons banalisé les cours des 2e, 3e et 4e années à la faculté de pharmacie aujourd’hui pour permettre cet hommage » confie un des organisateurs.

« J’espère bien que le chauffard sera sanctionné ». Yasmin et Ikram confient ici l’attente de tous. La famille souhaite que de tels actes soient sanctionnés par la cour d’assises et que le cas de Charlotte fasse jurisprudence.

Pour l’heure, le chauffard a été mis en examen pour homicide involontaire avec circonstances aggravantes dont le délit de fuite. Le jeune homme avait déjà été mis en examen une première fois pour conduite en état d’ivresse et n’avait plus de permis de conduire depuis 2010.

Matinale du jeudi 10 janvier

Tous les jeudis, les membres de l’équipe d’Haut Courant animent la matinale sur Radio Campus Montpellier.

Au programme du 10 janvier :

 Les titres de l’actualité internationale et nationale – Clothilde Dorieux

 Reportage sur la pilule – Jordane Burnot / Alix Moréteau
Avec les interviews de Bernard Hédon, président du Collège national des gynécologues-obstétriciens français et Séverine Oriol, médecin au planning familial du Rhône.

 Chronique : Les doigts fripés – Simon Robert

 Journal d’informations locales – Météo – Pauline Chabanis

 Interview d’Elodie Malbeck, stagiaire en communication à la Ligue contre le cancer – Coralie Pierre

Animation : Alix Moréteau

Injures racistes et agression : condamnation du patron d’un bureau de tabac de Balaruc-les-bains

Le patron d’un bureau de tabac de Balaruc-les-bains était entendu jeudi 20 décembre pour une agression sur un contrôleur du travail en juillet dernier. Il a écopé de quatre mois de prison avec sursis.

Après-midi ordinaire au tribunal correctionnel de Montpellier : la présidente Laporte étudie les dossiers du jour, s’offusquant une fois du nombre de témoins à citer, une autre fois des plaintes redondantes. La surcharge des tribunaux est là, devant la salle bruyante. Ce jeudi 20 décembre, sur la quinzaine de dossiers empilés, seuls trois ne sont pas renvoyés au 14 mars. Le Tribunal retiendra notamment une affaire d’injure et d’agression d’un contrôleur du travail.

Sursis et obligation de soin pour injure raciste et délit d’entrave

Ce 20 décembre, le tribunal correctionnel condamne le gérant d’un bureau de tabac, à quatre mois de prison avec sursis ainsi que deux ans de mise à l’épreuve, avec une obligation de soins pour son alcoolisme. L’homme, qui avait insulté et tenté d’agresser un inspecteur du travail il y a six mois, est aussi contraint à verser 3 300 € à la victime de ses injures racistes, puis, respectivement 300 €, à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et aux quatre syndicats professionnels représentés au civil. Le défendeur était poursuivi pour  injure publique en raison de la race, de la religion ou de l’origine  ainsi que pour  outrage et obstacle à l’exercice des fonctions d’un contrôleur du travail.

Rappel des faits : du contrôle du travail à l’agression

Balaruc-les-Bains, le 31 juillet 2012. Un inspecteur du travail contrôle Le Mescladis, suspecté de travail dissimulé. Ayant déjà inspecté l’établissement auparavant et connaissant le tempérament du commerçant, il se fait accompagner par trois gendarmes. Le patron du commerce s’emporte face au contrôle dont il est l’objet. Tandis que le fonctionnaire d’État lui réclame le registre du commerce, le patron du bureau de tabac s’en prend à lui. Verbalement d’abord : « Si tu veux contrôler, fais-le dans ton pays, au Maroc ! » avant de tenter de chasser le contrôleur d’un coup de pied. En plus d’une série d’injures prononcée. L’épisode remontera alors jusqu’au ministère du travail et la victime déposera plainte.

Face à la barre

Devant la juge, le gérant évoque les difficultés de son commerce et le suicide récent de son épouse dont il était séparé. La présidente ne cache pas son agacement. Elle le coupe à répétition, avant de lui faire la morale et n’oublie pas de pointer du doigt son alcoolisme. La partie civile elle, pèse lourd face au gérant. Elle fait état d’une profession fragile qui se sent de plus en plus agressée et qui souffre d’effectifs insuffisants. Le procureur requiert quant à lui sept mois avec sursis : « une peine expiatoire mais qui n’accable pas» le prévenu.
La défense déplore, quant à elle, le zèle du fonctionnaire : « C’est un justicier, une espèce de Zorro » et regrette « le symbole fait de ce dossier ». Selon lui, son client est victime d’un acharnement. Il demande une excuse de provocation pour son client, qui serait accablé psychologiquement. Invoquant la « charité », il plaide également pour que le dédommagement soit réduit à un euro symbolique, contre les 1 000 € réclamés par les syndicats. Argument que ne retiendra finalement pas le Tribunal.