Louie Bruyère, écrivain en herbe : « J’ai l’angoisse de ne pas créer »

C’est sous son nom de plume, Louie Bruyère, que Diané, étudiant en 3e année de licence LEA espagnol, publie ses premiers fanzines. Ce jeune homme de 25 ans se définit avant tout comme un écrivain avant d’être étudiant. « Je me concentre principalement sur mes livres », confie-t-il.

De ses premiers écrits, il n’en a que les souvenirs de sa mère. « J’avais 9 ans, en 1997 et je vivais au Congo. J’écrivais alors mon journal sur mes journées en tant que réfugié de la guerre civile qui sévissait alors. J’ai depuis perdu ces écrits, mais je rêve de les réécrire ! »

Il était une fois, Le palais des songes

Des rêves, Louie en a plein la tête. Car le jeune homme n’a jamais cessé d’écrire depuis ses 9 ans et voudrait désormais trouver un éditeur pour le publier. En septembre 2009, Louie Bruyère se lance dans l’écriture de fanzines, ces magazines japonais qui racontent des histoires de fiction.

« À l’époque du merveilleux, il existait un continent nommé Belle-erys ». C’est ainsi que débute Le Palais des songes, le tome 1 d’une longue série imaginé par Louie. L’univers fantastique dans lequel Louie Bruyère nous plonge est peuplé de fées et de créatures.

« C’est l’histoire d’un héros qui se fait attaquer par une créature et qui s’échappe du monde des cauchemars. Pour s’en sortir, le héros cherche son fée». Lorsqu’il raconte son histoire, Louie est animé par la passion. Il invente même un système politique nouveau, propre au monde qu’il a créé. « Je suis partie d’une utopie, puis je l’ai complexifiée ». Son écriture est inspirée de ses modèles, Francis Scott Fitzgerald, Benjamin Button, Tolkien ou encore J.K Rowling, même s’il cherche toujours à innover.

Le Tome 1 disponible à Sauramp et Ikoku grâce à l’autofinancement

Pour l’heure, c’est le système D qui permet à Louie d’être lu.
Il finance lui-même l’impression de ses exemplaires et les mets en emprunts dans les librairies de Montpellier. À Sauramp ou Ikoku, les fanzines de Louie peuvent être lus sur place ou empruntés sous un système de caution de 1€. Seul le Tome 1 est disponible avec ce système. Un tome 1 qui se compose de 20 chapitres, soit 400 à 500 pages ! « Je ne peux pas publier tous les tomes d’un coup, cela me reviendrait très cher. J’espère trouver des financements pour faire évoluer la formule, voire trouver un éditeur ». Pourtant, Louie en est à l’écriture du 5e Tome !

« La touche effacer de l’ordinateur est maléfique », Louie Bruyère

Pour l’écriture de ces tomes, Louie est resté à la vieille école : du papier et un stylo. « La touche effacer de l’ordinateur est une touche maléfique ! Je préfère écrire mes premiers jets à la main puis taper la version finale à l’ordinateur. Les mots sur le papier s’inscrivent et restent et je prends plus le temps de réfléchir ».

« J’ai l’angoisse de ne pas créer ». Louie enchaîne en effet les projets littéraires. Entre deux tomes, le jeune homme écrit des nouvelles, des contes de fées pour enfants, des romans… Il réussit même à vendre quelques exemplaires numérisés de ses contes sur Amazon… en attendant de trouver un éditeur qui publiera les quinze années d’écriture qui dorment dans ses tiroirs !

Arbre de Vie Universal au secours des chats errants de la Réunion

Marie David, présidente de l’association réunionnaise Arbre de vie Universal fonde cette association en 2008 pour que les nombreux chats errants et maltraités de l’île trouvent un refuge. Ce phénomène de maltraitance qui gangrène l’île et l’association tente tant bien que mal d’y répondre.

Arbre de vie Universal recueille plus de 200 chats

« Les pratiques sur l’île envers les animaux sont de véritables actes de cruauté. Mais tout cela reste caché, nié même pour ne pas nuire au tourisme ». Marie David sauve des animaux depuis 13 ans déjà. En 2008, elle fonde sur ses propres deniers l’association Arbre de vie universal qui lui permet de multiplier les actions sur le terrain.
Alors que la majorité des associations de l’île se consacre à la protection des chiens, l’association qu’elle fonde se spécialise dans le sauvetage et le recueillement de chats. « Les SPA du Nord et du Sud accueillent des chats, mais ils n’en prennent jamais plus de 20. Alors qu’Arbre de vie Universal recueille près de 200 chats. Aujourd’hui je suis à un stade particulièrement sensible, car il m’est difficile d’en accueillir plus et je me refuse à pratique l’euthanasie », explique Marie David.

Pour prendre soin de ses 200 chats, Marie David aurait besoin de quatre employés, mais par manque de fonds, l’association ne peut embaucher qu’un employé à mi-temps et compte un ou deux bénévoles qui viennent l’aider par intermittence. « Je reçois des subventions de la part de la Mairie et de la Communauté intercommunale des Villes Solidaires du Sud (Civis), mais cela ne couvre que deux à trois mois de frais de fonctionnement de l’association » souligne Marie David.
Alors pour compenser, la fondatrice de l’association travaille 15 h par jour, 7 jours sur 7 et s’est endettée à hauteur de 10 000 € l’année dernière.

« Je recueille tous les chats dont personne ne veut » Marie David

« Les autres associations de protection animale de l’île n’y vont pas par quatre chemins et expliquent très clairement que s’occuper de chats demande non seulement beaucoup de travail et que ce n’est pas rentable. » Recueillis dans la rue, les chats errants sont d’abord emmenés à la fourrière où ils reçoivent à boire et à manger.
Deux fois par semaine, la SPA dont les locaux sont attenants à la fourrière récupère quelques chats selon des critères stricts. Seuls les chatons ne présentant pas de marques visibles de leur séjour dans la rue et pouvant être adoptés facilement passent de l’autre côté de la barrière. « Ces critères n’ont jamais été spécifiés lors de la création de la SPA du Sud en 2011. Ils ont reçu des subventions de la part des collectivités publiques et ils ne sont même pas au maximum de leurs capacités d’accueil chiens et chats » déplore Marie-Charline, une bénévole de l’association.

« Au final, je recueille tous les chats dont personne ne veut parce qu’ils sont trop vieux, ou trop maltraités donc très sauvage » souligne la présidente de l’Arbre de vie Universal.

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Maltraitance animale sur l’île de la Réunion : un fléau ignoré des pouvoirs publics

L’île de la Réunion, très prisée des touristes, est aussi le théâtre de maltraitances animales depuis de nombreuses années. Les chiens et chats errants se multiplient de manière incontrôlée dans les rues de l’île et les associations de protection animale ne savent plus où donner de la tête pour tenter d’enrayer le problème.

Des maltraitances animalières courantes

Comme sur de nombreuses autres îles, le rapport à l’animal sur l’île de la Réunion ne fonctionne pas comme en France métropolitaine. Les « chiens sonnettes » passent leur vie attachés à une corde et ne servent qu’à alerter leur propriétaire de l’arrivée de quelqu’un à proximité de la maison. « Les chiens grandissent, mais la corde non. Ça leur coupe le cou » témoigne Angeline Teston, sur l’île depuis 13 ans, bénévole dans les neuf associations de protection animale de l’île et famille d’accueil. Selon elle, la raison de ce traitement est claire : « Le rapport à l’animal est resté le même depuis l’esclavage avec ce statut de maître/animal ».

Dans certains cas, il est même question de cruauté envers les animaux. Ainsi, Marie-Charline, originaire de la Métropole et habitante de l’île depuis deux ans explique que l’une des pratiques courantes consiste à enfermer des chiots dans des sacs agricoles jetés sur les voies rapides. « Le sport national c’est d’écraser un maximum de chien », s’insurge la jeune fille de 23 ans.

De son côté, Marina, bénévole à l’association Agir Pour Protéger les Animaux Réunionnais (APPAR ) est amenée à rencontrer toutes sorte de situation : « Il y a un mois et demi de ça, j’ai retrouvé un chat à qui ont avait brûlé les pattes au briquet. Deux mois auparavant, j’ai recueilli une chatte qui avait des croix faites au cutter partout sur le corps. Elle n’a pas survécu ».

Autre pratique, l’utilisation des animaux pour la pêche au requin fait grand bruit dans les médias de l’île depuis 1995 dont quelques échos nous sont timidement parvenus en métropole en 2007 et 2011. « Plusieurs cas d’animaux « préparés » pour servir d’appâts ont eu lieu sur l’île. En février dernier, un chat a été retrouvé, un hameçon lui traversant du palais à l’œil. Il est évident que cette pratique persiste. Nous restons vigilants sur ce point et pratiquons des opérations régulières de surveillance discrète. Le dernier cas de chats hameçonnés s’est avéré être le résultat d’un jeu cruel commis par des gens inconscients, immatures et certainement sous l’effet de l’alcool et/ou de stupéfiants », rapporte Jean-Pierre Lafitte, président d’SOS animaux.

Animaux errants et immobilisme des autorités

Une des raisons expliquant la maltraitance animalière sur l’île de la Réunion est que les animaux errants s’y multiplient. Sont mis en cause les abandons, nombreux, et l’absence quasi totale de stérilisation. La population croissante de ces sans-colliers est alors soumise aux agissements d’Hommes plus ou moins bienveillants.

Dans ce contexte, la fourrière, le service d’équarrissage et les associations sont débordés. « Les pouvoirs locaux préfèrent traiter les conséquences plutôt que les causes. Des solutions comme la stérilisation gratuite pour tous ceux qui ne payent pas d’impôts existent, mais sont méconnues » se désole Marie-Charline.
Marie David, présidente de l’association Arbre de vie Universal renchérie : « Ces campagnes sont souvent programmées aux mauvaises périodes de l’année où les chattes sont déjà en gestation. Souvent, les dossiers déposés par les familles à faibles revenues traînent » Jean-Pierre Lafitte ajoute : « Ici, les préjugés ont la peau dure. Beaucoup de gens pensent que les chiennes et les chattes doivent vivre une portée avant la stérilisation ».

Pour tenter d’enrayer le problème, le recours à l’euthanasie est une pratique courante. « Il y a entre 11 000 et 13 000 euthanasies par an, sans parler de l’empoisonnement » précise Angeline.

« Nous sommes intervenus dans les écoles pour faire de la sensibilisation, mais cela ne sert à rien, les mentalités régressent. » dénonce Angeline. Les pouvoirs publics, pourtant sollicités par les associations comme celle de Jean-Pierre Lafitte, font la sourde oreille. « Nous ne nous sentons absolument pas entendus par les pouvoirs publics. Nous tentons régulièrement d’obtenir des rendez-vous avec les élus locaux et les administrations de tutelle, en vain »

Selon le président d’SOS Animaux, la clé serait la stérilisation encadrée des chats et chiens. « Il faudrait des campagnes de stérilisation massives par mono-injection à l’image de celles qui ont été mises en œuvre au Mexique » Marie-David d’Arbre de vie Universal fait elle aussi son diagnostic. « Les autorités devraient lutter contre les annonces d’adoption illégale et ne les confier qu’à des professionnels, mais surtout, les tortionnaires qui maltraitent les animaux devraient écoper de réelles sanctions».

Pour Marina, « Le président du conseil régional qui dépense des sommes folles dans le tourisme devrait investir dans la cause animale, car les touristes ne sont pas aveugles et voient bien ce qui s’y passe ». Un avis partagé par le président d’SOS animaux. « Les collectivités locales devraient créer et entretenir des refuges suffisamment dimensionnés pour répondre aux besoins spécifiques de notre île. Nous projetons de créer des structures de type « Dispensaire vétérinaire gratuit », mais ces projets devraient être pilotés par les institutions publiques plutôt que par les associations »

Aujourd’hui c’est un chien pour trois habitants que dénombre l’île soit plus de 150 000 animaux errants.

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Passer son permis à Montpellier : patience et richesse sont de mise

À Montpellier, les taux de réussites du permis de conduire sont 2% plus élevés qu’à une échelle nationale. Les candidats préfèrent prendre quelques heures supplémentaires que de devoir repasser leur permis une seconde fois car les délais peuvent atteindre 78 jours et que le budget alloué au permis pèse lourd dans le portefeuille des étudiants.

« Relève un peu ton embrayage, va un peu moins vite et fais tes contrôles dans ton rétroviseur. » Lunette de soleil sur le nez, Nejjari Bouchra, gérante de l’auto-école Pasteur, 8 boulevard Louis Blanc, forme avec calme et pédagogie François, qui en est à sa 21ème heure de conduite.
Dans la voiture, l’ambiance est détendue et entre deux démarrages secoués, les conversations vont bon train. « On essaye d’établir une relation de confiance entre l’élève et le moniteur, ça nous permet de mieux les guider » explique Nejjari.

Sous le soleil de Montpellier, l’heure de leçon se déroule sans encombre. La formatrice choisit à son élève un parcours d’examen : départ de Louis blanc, direction les Aubes puis passage vers Odysseum pour revenir à l’auto-école viaAntigone.

Une fois le moteur coupé, l’heure est au bilan. Nejari fait part des observations qu’elle a notée sur le carnet d’évaluation de François pendant qu’il était aux commandes. « Il est bon techniquement, mais il doit encore se corriger, notamment au niveau des contrôles et de la souplesse de la conduite. Mais s’il lui faut une semaine de préparation de plus, on décalera un peu son passage au permis » souligne sa monitrice.
L’auto-école Pasteur préfère ne pas précipiter les inscriptions à l’examen que plus de 60% devront repasser. « La première fois, les élèves sont prêts, mais ils se laissent trop facilement déstabiliser, ils n’ont pas le mental » se désole la formatrice. François devait passer son permis fin mars ou début avril et se dit « pressé ».
En cas d’échec, le candidat sera placé sur liste d’attente pendant trois mois minimum. « Il y a un an de ça, on était à huit mois d’attente » affirme la gérante.

Pourtant, au service de l’éducation et de la sécurité routière de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM), le son de cloche est différent. « On n’a jamais été à huit mois d’attente ! Le délai maximum est de 79 jours entre deux présentations. Nous avons du mal à le faire baisser parce que la population de jeunes sur l’Hérault est en constante augmentation. En deux ans nous avons eu 9,5% de candidats supplémentaires » détaille Marie-Pierre Bottero, chef de service.

Pour répondre aux 1 100 candidats qui se présentent chaque année, la DDTM a ouvert un créneau supplémentaire le samedi spécialement réservé aux repêches, soit 200 examens en plus par mois. Un inspecteur supplémentaire a également été embauché en février dernier.

De leur côté, les auto-écoles mettent en garde leurs candidats « On déconseille de passer le permis juste pour le tenter » précise Nejjari Bouchra. C’est en effet 25 à 30 heures de leçon de conduite soit au minimum 1040€ qu’il faut compter pour obtenir sa feuille rose.
« Certaines auto-écoles sur le boulevard Louis blanc prennent jusqu’à 53€ de l’heure. Nous on prend 44€ de l’heure et on arrive très bien à gagner notre vie » précise la gérante. «  »«C’est un coût financier et des délais d’attente importants et les candidats en sont de plus en plus conscients. »

Betty Mercier : «  Même avec un cancer, ce sont des femmes avant tout »

Betty Mercier, Maître de Conférence à l’Université de Montpellier~1, a créé l’Association Étincelle Languedoc-Roussillon, en 2008. Un espace d’accueil, d’accompagnement et de bien-être pour les femmes atteintes d’un cancer, qui regroupe aujourd’hui une trentaine de bénévoles et plus de 600 « étincelles ». « Ici, les femmes ne sont pas des patientes mais des étincelles. », explique Betty Mercier qui a accepté de raconter à Haut courant son histoire, son projet et ses rêves.

Haut Courant : Quelle est votre histoire au sein d’Étincelle ?

Betty Mercier : Ma mère. J’ai perdu mon papa d’un cancer. Puis quand ma mère a eu un cancer à son tour ça a été un véritable choc. Je ne connaissais rien en ce qui concernait le cancer et quand elle m’appelait pour demander des conseils pour les problèmes de cheveux et d’ongles, je ne savais pas quoi lui dire. J’ai essayé de me renseigner sur Internet. Quand j’ai vu qu’il n’y avait rien, je me suis demandée comme cela était possible ! Il n’y a rien pour s’occuper de toutes ces femmes qui sont malades et qui ont pleins de questions. Aucune question n’est futile, par contre face au médecin qui s’occupe du traitement de la maladie on n’ose pas. Le cancer engendre pourtant des tonnes de problème.

Un matin devant la télé j’ai découvert une femme venue présenter son association à une émission, qu’elle avait appelé Étincelle et qui accueillaient les femmes atteintes d’un cancer. Je suis allée à Paris rencontrer cette femme. Je lui ai demandé des conseils pour créer le même type d’association, ici à Montpellier. Comme le nom Étincelle était jolie je lui ai demandé si je pouvais créer un comité local. Au départ ça n’a pas été facile, mais comme j’étais déjà dans le milieu hospitalier, je suis allée voir les gens, des anciens collègues dans la recherche, la Mairie, j’ai fait mon chemin et j’ai réussi à récolter de l’argent grâce aux dons. Ce projet est un bel hommage à la mémoire de ma mère.

H.C : Quelle aide apporte Étincelle aux femmes atteintes d’un cancer ?

B.M : Les femmes qui viennent ici recherche une écoute, elle veulent sentir qu’elles ne sont pas seules et qu’elles peuvent parler librement. Ici il n’y a aucun regard de jugement. D’accord elles ont un cancer mais ce sont des femmes avant tout. La maison Étincelle est un endroit où elles peuvent se lâcher. On les écoute et on leur apprend aussi à s’occuper d’elles. Elles adorent ça ! Il y a tout ce côté esthétique et féminin très important. Elles peuvent également parler avec les psychologues bénévoles de tous les problèmes psychologiques qu’engendre la maladie. Un cancer ça met à rude épreuve un couple, la famille, les enfants, l’argent, le travail, etc. Il y a tellement de dommages collatéraux liés au cancer. En général, ces femmes ont un arrêt de travail de 6 mois au moins, donc le salaire n’est plus le même. Il faut gérer les conjoints qui ont souvent du mal à supporter la maladie et qui s’en vont. Plus de cheveux, parfois ablation du sein, c’est une véritable spirale. Une femme jeune, de 38 ans par exemple, à qui ont annonce un cancer, elle perd son mec mais elle est encore jeune elle a envie de plaire. Puis on lui annonce qu’elle ne pourra plus avoir d’enfant. Elle est opérée, elle a un sein en moins donc elle est mutilée, elle doit rester avec une cicatrice le temps que ce soit refait et encore ce n’est jamais extraordinaire. C’est très lourd.

H.C : Étincelle a créé l’année dernière son propre magasine L&Vie. Comment est née cette idée ?

B.M : En 2010, une jeune femme qui avait créé un magazine gratuit, Décor&Sens, est venue faire un reportage sur la maison Étincelle. Cette personne avait elle-même eu un cancer. J’étais très motivée par cette idée de magazine pour les étincelles et par les étincelles. J’ai demandé à cette journaliste de nous aider à créer ce magazine et elle a acceptée. Une première maquette a été lancée mais il nous manquait une commerciale, car comme pour tout magazine gratuit il nous fallait des annonceurs. La vie est bien faite, une jeune étincelle assiste à une discussion sur le magazine et nous révèle être commerciale ! Quatre nanas et on s’est lancées dans cette aventure.

On en est au troisième numéro d’L&Vie. Il sort tous les deux mois. Tous les bénévoles d’Étincelle y participent : Jennifer De Calheiros la socio-esthéticienne de l’association, Marie-Morgane Le Berre la responsable du Pôle Activités Physiques Adaptés et Nutrition, Alain Andreu le responsable du Pôle Psychologie, Maître Hicham El Malih l’avocat d’Étincelle. On a des retours extraordinaires, parce que les gens disent que ce magazine il a une âme et on s’éclate en plus. Enfin, c’est un formidable outil de communication. On le distribue nous même. Là, où il y a des salles d’attentes. On a un public qui attend beaucoup et qui a besoin de lire, d’où une édition papier disponible dans des lieux spécifiques. On raconte des histoires de femmes qui avec leur cancer ont réussi à faire des choses merveilleuses, réaliser leur rêve. Pour le numéro de février-mars, nous avons fait un spécial couple, avec toujours nos propres histoires. Le prochain sera un spécial mère-fille. On a une rubrique mode, avec des photographes professionnels, tous bénévoles.

H.C : Quelle est votre plus grande satisfaction aujourd’hui ?

B.M : Que tous les jours, les femmes me disent qu’Étincelle leur a sauvé la vie. Quand elles arrivent elles sont au plus bas, quand elles repartent elles sont belles et elles ont le sourire. On s’attache beaucoup, mais il faut garder une attitude très professionnelle. Quand on accompagne des personnes atteintes d’un cancer il faut être fort et avoir de l’énergie. C’est pour cela qu’il faut savoir parfois mettre l’affectif de côté. Si je m’effondre, comment va faire la femme atteinte d’un cancer ? Grâce à ça j’ai réussi à toujours accompagner ma mère. Et c’est elle aujourd’hui qui m’accompagne. Même si elle n’est plus là, elle est toujours présente.

H.C: Quels sont les projets que vous aimeriez aujourd’hui réaliser ?

B.M: Mon rêve serait de créer une maison Étincelle pour les hommes. Un espace mixte ne peut pas fonctionner. Ici c’est trop féminin, il faut un endroit adapté aux hommes : sport, cuisine, esthétique car les hommes prennent aussi soin d’eux mais dans une ambiance mec ! Un bar à café, la télé pour le foot, faire un truc qui rassemble car les hommes ne parlent pas de la maladie entre eux, contrairement aux femmes. Il leur faut un endroit où ils puissent se sentir bien et se lâcher.

J’aimerais également faire un espace d’accueil et de recherche. En forme d’étoile avec des psychologues, un parcours santé, de l’esthétique et un lieu pour évaluer. Faire des tests à l’arrivée des Étincelles et un an après analyser l’évolution sur leur bien-être, la qualité de vie. C’est évident qu’avec un bien-être, il y a moins de récidive et de meilleurs guérisons. Donnez-moi 500 m2 et je fais ce projet. J’y crois.

Edwy Plenel rend hommage à Stéphane Hessel

Stéphane Hessel, l’icône des « indignés », s’est éteint ce mercredi 27 février, à l’âge de 95 ans. Résistant de la première heure, diplomate, ambassadeur, militant politique et écrivain renommé, Stéphane Hessel laisse derrière lui « l’idée que nous sommes tous responsables de notre liberté ». Ces propos sont ceux d’Edwy Plenel, président et co-fondateur de Médiapart et aussi professeur associé du master 2 « métiers du journalisme » de Montpellier.

Edwy Plenel lui rend hommage et revient sur son empreinte, son héritage, sa longévité, leur amitié et l’exigence de lutter et d’espérer :

Edwy Plenel rend hommage à Stéphane Hessel by Hautcourant on Mixcloud

Les Misérables, une comédie musicale qui enchante

Victor Hugo est à l’honneur cette année. Après l’adaptation de « L’homme qui rit » c’est Tom Hooper qui porte sur grand écran le chef d’oeuvre littéraire des Misérables.

Loin du roman d’origine, l’adaptation ne ravira pas les adeptes du classique de Victor Hugo. Pour les autres, amateurs de salles sombres et de grand spectacle, le film vous laissera sans voix. A bannir aussi, si vous ne supportez pas les comédies musicales, puisque tous les dialogues, réflexions et autres jeux des comédiens sont chantés.
Deux heures et demi de lyrisme et d’émotions grandioses : Hugh Jackman (Jean Valjean) et Russel Crowe (Javert) s’illustrent à merveille dans un registre loin de leur répertoire habituel pour le plaisir des yeux et des oreilles. Le grand public sera séduit aussi par la prestation brillante d’Anne Hathaway (Fantine) récompensée pour l’occasion de l’Oscar du meilleur second rôle féminin, ainsi que sa reprise du titre « I have a dream » . La puissance de la voix et la violence de l’interprétation renverse et bouleverse le spectateur.
Enfin, le casting révèle aussi une nouvelle génération prometteuse avec la charmante Amanda Seyfried (Cosette), le touchant Eddy Redmayne (Marius) ainsi que le petit Gavroche interprétée par Daniel Huttlestone.

« Here’s the thing about equality, everyone’s equal when they’re dead » [[Citation du film]]

Si la mise en scène du roman peut surprendre et révolter les partisans de la tradition Hugolienne, les thèmes chers à l’écrivain engagé restent partie prenante du film. Les questions sociales et idéologiques traversent le scénario du début à la fin. La problématique de la réhabilitation après l’enfermement, de la prégnance de la religion et du pardon divin ou encore de l’égalité entre hommes et classes sociales restent au centre du jeu.
C’est une société misérabiliste qui s’agite, se met en branle.
La jeunesse est vivace et révolutionnaire, quand les hommes sont passionnés et prêt à mourir pour leurs revendications. Javert dans sa rage insensé de justice, Jean Valjan luttant pour sa réintégration et le couple Cosette/Marius amoureux transis, animés de sentiments d’un autre temps. Des idéaux et une rage de vaincre magnifiés qui ne laissent pas indifférents à une époque où ils ont tendance à disparaître lentement.

Marchand de sommeil : emploi d’avenir au Pré-Saint-Gervais

Le 19 janvier dernier, une mère célibataire avait été expulsée de son logement de 4 m² où elle vivait avec son enfant, en Île-de-France Les cas de mal logement sont encore fréquents. Au Pré-Saint-Gervais en Seine-Saint-Denis, une résidence miteuse est habitée par des personnes dont le propriétaire, peu scrupuleux, fait payer des loyers faramineux. Malgré de nombreuses plaintes, la mairie ne fait rien pour remédier à cette situation.

500 euros par mois pour un taudis

De la rue on ne voit rien ou presque. La façade laisse présager une petite résidence tranquille de banlieue parisienne. Mais une fois franchi le premier bâtiment, c’est un spectacle effarant qui s’offre aux yeux. Les murs de l’immeuble sont d’un autre âge, les portes des logements ne ferment pas, des fils pendent de ce qu’on ne peut pas vraiment appeler un  »plafond », puisqu’il s’agit d’un enchevêtrement de poutres. À l’intérieur de l’appartement du rez-de-chaussée, quatre hommes, Bangladais d’origine, se partagent les quelques 25 m² mis à leur disposition. La cuisine et la salle de bain sont retranchées dans une seule pièce. On trouve dans la chambre cinq lits superposés. Le loyer ? 500 euros par mois pour chaque « locataire ». Le tout payé en espèce. Le propriétaire ne réglant pas ses charges, il est fréquent d’avoir des coupures d’eau voire d’électricité, qui peuvent durer jusqu’à deux semaines selon certains locataires. Il y a de ça un mois, l’un des appartements s’est même effondré sur celui de l’étage du dessous. Rien n’est déclaré et les personnes habitant les lieux n’osent pas aller se plaindre souvent par peur de représailles (physiques) selon une source anonyme. Bienvenue dans le monde des marchands de sommeil, ces personnes qui exploitent leurs locataires en faisant payer des loyers exorbitants pour les faire vivre dans des conditions sanitaires déplorables.

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Aucune action de la part de la mairie

L’histoire commence il y a maintenant dix ans. Un propriétaire rachète une partie de l’immeuble et y fait s’installer des personnes, d’origine étrangère, pour la plupart sans-papiers. À cette époque, tous les appartements de l’immeuble étaient déjà inhabitables. Après de nombreuses plaintes des autres propriétaires et du syndic, la mairie, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions, s’est déplacée en 2010 pour constater les faits. Des arrêtés ont certes été placardés au rez-de-chaussée de l’immeuble mais aucune sanction ni réparation n’a suivi. Aujourd’hui, un acheteur potentiel a été trouvé mais la mairie n’est pas en mesure d’accepter la vente car la résidence manque… d’une place de parking. Cela fait donc dix ans que rien n’est mis en place pour remédier à cette situation alors que les autorités municipales étaient en parfaite connaissance des faits. Il a fallu l’effondrement d’un des appartements pour que la mairie réagisse. Et la seule réaction fut de se plaindre au syndic que les travaux étaient toujours au point mort. La préfecture a également été alertée et malgré la condamnation du propriétaire, il reste impuni. N’étant pas déclaré, il ne perçoit aucun revenu officiel et n’est donc sur le papier pas en mesure de payer son amende qui s’élèverait à plus de 40 000 euros. Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale a été pendant longtemps maire puis adjoint au maire du Pré-Saint-Gervais. Il s’agit là d’une affaire peu reluisante pour le tenant du perchoir de l’Assemblée.

Matinale du jeudi 14 février Spéciale Saint-Valentin

Tous les jeudis, les membres de l’équipe d’Haut Courant animent la matinale sur Radio Campus Montpellier.

Au programme du 14 février 2013, une émission spéciale Saint-Valentin :

 Interview de Sylvie Soccol de l’agence matrimoniale ABS Conseil – Simon Robert

 Chronique : Les célibattants – Coralie Pierre

 Interview de Sébastien Le Floch, webmaster de SOS Agence Alibi – Alix Moréteau / Jordane Burnot

 Micro-trottoir : Les Pires ruptures – Clothilde Dorieux / Mathilde Roux

 Chronique : Les couples fusionnels – Pauline Chabanis

 Interview de Jean-Claude Piquard, sexologue clinicien – Lucie Lecherbonnier

 Animation : Simon Robert

Matinale du jeudi 14 février 2013 sur Radio Campus Montpellier SPECIALE SAINT-VALENTIN by Hautcourant on Mixcloud

Carnaval des Gueux : Montpellier au rythme des percussions pour Mardi gras

Carnaval est toujours un rendez-vous du mois de février à ne pas manquer pour les jeunes Montpelliérains. Ils étaient près de 600 à célébrer Mardi gras, ce mardi 12 février.

«Le carnaval, ça s’organise tout seul ! » indique Joséphine à la tête du cortège. Ambiance festive en ce mardi 12 février aussi appelé Mardi gras.
Le rendez-vous du Carnaval des Gueux était fixé à 19 h au Peyrou. Malgré la nuit déjà tombée, les inconditionnels du carnaval, tous de couleurs vêtus, sont au rendez-vous. Le temps clément permet aux carnavaliers à se remuer au son de l’entraînante batucada, batterie de percussion traditionnelle, venue tout droit du Brésil. « Notre groupe de percussionnistes s’appelle La Battante. On participe au carnaval chaque année et on se réunit une fois par semaine pour répéter ensemble.» explique Julien, l’un des 20 membres du groupe de percussionniste.

Et il y a foule pour envahir les rues de Montpellier, environ six-cents personnes selon les sources policières, majoritairement des jeunes. Costumes traditionnels tels que bouffons, clowns, arlequins et diablotins côtoient des costumes pour le moins original : de la banane en passant par DSK, il y en a pour tous les goûts.
Les traditions de Mardi gras étaient respectées, au détriment parfois, des victimes de farces. Jet de farine et de confettis bien sûr, pour ne pas rompre avec les coutumes, mais aussi de vin ou encore d’œufs sont autant de clowneries d’usages dans les rues de Saint-Guilhem, Roucher ou de la Fontaine. Anna et Maria, deux étudiantes moldaves venues se mêler au cortège, sont ravies de participer à la fête : « Il n’y a pas carnaval comme cela en Moldavie, on trouve ça super ! »

Au passage du défilé, les fenêtres des Montpelliérains s’ouvrent. Certains s’étonnent « Ah ? C’est Mardi gras aujourd’hui ? ». Jacques et Maya, Parisiens de passage à Montpellier, s’arrêtent un moment pour admirer les chars et pantins réalisés par les plus créatifs : « C’est sympa, c’est important de respecter les traditions comme le carnaval ».
Les carnavaliers sont du même avis. « Le carnaval, c’est le soulèvement du peuple contre l’autorité. C’est une envie irrésistible de festoyer que rien ne peut arrêter. Les gens ont besoin de danser, faire du bruit, c’est un bienfait d’utilité publique. Moi, je me soulève aujourd’hui contre tout le monde et personne en particulier. » déclare, bière à la main, celui qui se fait nommer Arlequin, le temps d’une soirée.

21 h place Saint-Anne, les feux d’artifice fusent, les pétards explosent, les Montpelliérains costumés chantent et dansent sur le rythme des percussions endiablées. Les Gueux du carnaval ont mis fin aux festivités vers minuit, sans incident majeur, malgré quelques dégradations notables, bien encadrés par deux-cents policiers et gendarmes. Une trentaine de téméraires ont, cependant, fait durer Mardi gras jusque sous les coups de 3 h du matin.