Jean-Michel Bissonnet condamné à 30 ans de prison

Après plus d’un mois de débats à la Cour d’assises de Montpellier, le procès de Jean-Michel Bissonnet vient de toucher à sa fin. Accusé d’avoir commandité le meurtre de sa femme en mars 2008, il est condamné à 30 ans de prison. Retour sur une affaire qui a déchaîné les passions.

Le scénario de cette affaire est digne des meilleurs romans policiers. Un couple de notables, une belle résidence, une victime innocente et trois assassins présumés.

Le mari, Jean-Michel Bissonnet, 62 ans, aurait commandité le meurtre de sa femme, Bernadette. Le jardinier du couple, Meziane Belkacem, aurait tué cette dernière avec un fusil contre une promesse de 30 000€. Et le vicomte Armaury d’Harcourt, ami du couple, aurait donné des conseils sur la façon de procéder puis fait disparaître l’arme dans le Lez pour « protéger son ami ».

Au fil du procès, le vicomte et le jardinier ont avoué ce qui leur était reproché mais ont remis toute la responsabilité sur M. Bissonnet, désigné comme seul commanditaire. Pourtant, le mari clame son innocence depuis le début et accuse Armaury d’Harcourt d’avoir tout organisé avec l’aide de M. Belkacem.
Alors quel a été le rôle de chacun ? Et surtout, quel était le motif ?

« Un des accusés ne dit pas la vérité »

La vérité a toujours semblé très compliquée à établir. Les déclarations ne concordent pas avec les faits et chaque aveu est resté partiel. « Un des accusés ne dit pas la vérité », a déploré d’ailleurs un avocat de la défense face aux versions contradictoires de chacun.

Les différents témoins entendus à la barre n’ont pas plus été capables d’éclairer la situation. Aujourd’hui encore, beaucoup de zones d’ombre persistent et trop de questions restent sans réponses malgré le rendu du verdict.

Bissonnet, décidé à ne pas capituler

Au début du procès, assis sur le banc des accusés, Jean-Michel Bissonnet a pu parfois sembler étonnamment calme, presque indifférent à ce qui était dit. Pourtant, il lui est arrivé de s’emporter, de plus en plus avec le temps.

Lors de la troisième semaine d’audience par exemple, fatigué d’être traité en coupable, il se met à hurler : « Je suis innocent ! Je suis la deuxième victime de cette affaire. Trente ans de couple, je sais ce que c’est. Je sais ce que j’ai fait. » Puis pointant Meziane Belkacem du doigt, il affirme : « Pour moi l’homme que vous poussez à condamner n’est pas coupable. »

Ces trois derniers jours, il a même décidé de ne plus se présenter au procès, exaspéré par ce qu’il qualifie de « mensonges » au sein d’une « enquête à charge depuis le début ». Stéphanie Archambault, experte psychologique qui l’a rencontré, affirme d’ailleurs qu’il « passait sans transition d’un état émotionnel à un autre. »

Malgré tout, beaucoup de personnes le pensent innocent, certaines allant même jusqu’à créer une « Association de soutien à Jean-Michel Bissonnet« .
Aujourd’hui, de retour dans la salle, il a encore réaffirmé son innocence lors de sa dernière déclaration.

Un jugement très attendu

Mardi 8 février, l’avocat général, Me Denier, a requis la prison à perpétuité contre Jean-Michel Bissonnet, 25 ans contre M. Belkacem et 10 ans contre le vicomte d’Harcourt.

Pour cette dernière journée, la grande salle du Tribunal de Montpellier est comble et la tension palpable. Les deux hommes qui avaient avoué leur implication dans le meurtre ont exprimé des regrets. Mais Bissonnet ne les a pas acceptés.

Après plus de cinq heures de délibération, la justice a tranché : 30 ans de réclusion pour Jean-Michel Bissonnet, qui s’est évanoui à l’annonce du verdict. Belkacem a été condamné à 20 ans de prison et Amaury d’Harcourt à 8 ans. Aujourd’hui, même si les jurés ont fait leur choix, il est probable que face au manque évident de preuves le doute persiste dans beaucoup de têtes.

Robert Navarro tacle les hommes du « Président »

Dans un entretien accordé à HautCourant le lundi 7 février, Robert Navarro, sénateur et premier vice-président de la Région Languedoc-Roussillon, s’est lâché sur Frédéric Bort.

Campagne héraultaise d’un candidat socialiste

Les 24 et 25 janvier 2011, Arnaud Montebourg était en déplacement dans l’Hérault. Venu défendre sa candidature aux primaires socialistes de 2011, le président du conseil général de Saône-et-Loire était également en quête de soutiens.

Rencontre avec les élus de gauche, les militants socialistes, conférence devant les étudiants de l’Université Montpellier 1 ou bien visite d’une pépinière d’entreprises à Lunel, l’avocat de formation a accompli un marathon, véritable plaidoyer pour son rêve présidentiel.

HautCourant a suivi de près cette campagne héraultaise et vous présente son reportage.


Arnaud Montebourg en campagne dans l'Hérault.
envoyé par masterjournalisme08. – L'info internationale vidéo.

L’image d’un Hérault tout feu tout flamme

Hier après-midi, lundi 30 août, plusieurs incendies se sont déclarés dans l’Hérault. Aujourd’hui, le feu a parcouru environ 2.000 à 3.000 hectares de végétation au nord de Montpellier et l’a ravagé. A l’heure actuelle, les incendies sont contenus. Cependant, les pompiers interrogés restent prudents quant à l’évolution du feu. Hautcourant présente ici un reportage photographique des premières heures des incendies.

Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

Vendredi, samedi et dimanche. Trois jours par semaine pour le maximum d’infos, enquêtes et reportages sur les élections Régionales qui se préparent en Languedoc-Roussillon. La rédaction de Haut Courant va se plier en quatre pour vous… Nous attendons vos réactions !

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++++Tous nos articles

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===================[Les clefs pour comprendre :]

 15/03 Premier tour des Régionales : Le pouls des QG de campagne

 12/03 Elections Régionales : les tracts en revue

 10/03 Voter : « il y a une application pour ça »

 7/03 Des candidats qui ne croient pas vraiment aux sondages ( sondage du 7 mars, Midi Libre )

 17/02 La Région, un cimetière pour les élites ( par William Genieys )

 10/02 Peut-on croire le sondage vérité ? ( Sondage du 9 février )

 7/02 Jacques Molénat, retour sur « la » phrase qui a fait basculer les régionales

 4/02 Le Conseil régional : mode d’emploi

 31/01 « L’extrême droite est historiquement ancrée dans le Midi »

 30/01 2004-2010 : Quel bilan pour Georges Frêche ?

 24/01 Les règles du jeu

 20/01 Le chômage au cœur des régionales

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========================[Les infos pour réagir :]

 15/03 Georges Frêche à son apogée

 15/03 France Jamet : « Face à Frêche, le Front National doit former une grande opposition »

 15/03 Europe Ecologie : une soirée électorale « aux airs de 21 avril 2002 »

 15/03 Une vidéo personnalisée de Xavier Bertrand, pour mobiliser l’électorat UMP

 12/03 Une semaine avec Europe Ecologie

 12/03 Jean-Claude Martinez : « depuis 35 ans j’élève le peuple. Je leur fais croire qu’ils sont intelligents. »

 12/03 « Mais qu’est-ce qu’il a ce Georges ? »

 9/03 Dominique Voynet : « Il faut choisir sa Gauche »

 8/03 Pour la Journée de la femme, Martine Aubry vient au secours de son « amie » Hélène Mandroux

 8/03 Martine Aubry : « quand on est socialiste, on est féministe »

 6/03 « A Gauche Maintenant » marche contre Agrexco

 19/02 Le Languedoc-Roussillon devient un enjeu national pour Europe Ecologie

 19/02 « A Gauche Maintenant » : Une unité anticapitaliste dans un contexte antisocial

 18/02 Daniel Cohn-Bendit : « Je suis un utopiste réaliste »

 17/02 Mandroux, « maire courage » selon Montebourg
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 15/02 Patrice Drevet : « j’espère bien dépasser les 10% au premier tour »

 15/02 Christian Jeanjean : « Couderc ne tient pas Frêche à distance »

 15/02 Jeanjean roule sur les terres de Frêche

 15/02 Le MoDem jette l’éponge

 14/02 MoDem : Alerte orange en Languedoc Roussillon

 14/02 Le dépôt des listes du MoDem en Languedoc-Roussillon est repoussé à lundi

 14/02 Georges Fandos : « Il faut éviter la concentration sur Montpellier »

 14/02 Christian Jeanjean en route pour les Régionales

 13/02 Martine Aubry, cible privilégiée des attaques de Georges Frêche

 12/02 Romain Ferrara : « Pour moi, Raymond Couderc est le meilleur »

 12/02 Malgré la polémique, Frêche reste un poids lourd en Languedoc-Roussillon

 10/02 François Liberti : « Pour l’émer­gence d’une gauche de transformation sociale »

 8/02 Extrême-Gauche : l’union fera t-elle la force ?

 8/02 Christian Jeanjean 100% gagnant sur Facebook

 7/02 Georges Frêche : l’anti-parisianisme comme thème de campagne

 6/02 MoDem : Marc Dufour présente sa propre liste

 6/02 Europe Ecologie au centre de toutes les attentions

 5/02 Emmêlé dans ses contradictions, le MoDem va tenter de se mettre en marche

 5/02 Régionales en Languedoc-Roussillon : Bienvenue chez les fous !
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 4/02 Gauche anti-frêchiste : « coup d’Etat » du PS?

 4/02 Rencontre avec un militant : une autre idée du socialisme

 3/02 L’engagement écolo vu par les militants d’Europe Ecologie

 2/02 Raymond Courderc lance la tournée des « Oubliés » en Languedoc-Roussillon

 1/02 J-L Roumégas : « les socialistes ne peuvent pas se poser en rassembleurs de la Gauche alors qu’ils sont divisés »

 30/01 Christian Jeanjean lance sa campagne au Mas-Drevon

 29/01 Déclaration d’Hélène Mandroux, jeudi 28 janvier

 29/01 Hélène Mandroux appelle au rassemblement de la gauche anti-Frêche

 29/01 Grande Motte : les socialistes se réunissent autour du sport et de ses enjeux politiques.
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 28/01 Georges Frêche a-t-il vraiment dérapé ?

 26/01 Europe Ecologie peaufine sa stratégie

 24/01 L’écologie au sein de la politique du Conseil Régional

 24/01 Georges Frêche controversé mais soutenu

 24/01 Julien Sanchez : « Le FN n’a jamais été un parti raciste »

 23/01 La candidature de Georges Frêche : « un aveu d’impuissance » de la direction du Parti socialiste

 21/01 Sondages mi-janvier

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 Igor Gauquelin

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 http://www.julesguesde.fr/new_site/spip.php?article245

 http://www.midilibre.com/articles/2009/12/18/A-LA-UNE-Dernier-budget-avant-le-reglement-des-comptes-1041442.php5

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 http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&view=article&id=454:armoiries-du-languedoc-roussillon&catid=61:languedoc-roussillon&Itemid=111

Mis à jour le 15 mars à 23h30

Emmêlé dans ses contradictions, le MoDem va tenter de se mettre en marche

Aujourd’hui, vendredi 5 février, le patron de la fédération héraultaise du MoDem, Marc Dufour, doit rencontrer Patrice Drevet, chef de file de la liste Alliance Ecologiste Indépendante (AEI) dans la région. La réunion des deux coqs a deux issues possibles : une alliance AEI/MoDem comme le souhaite Bayrou, ou le clash pur et simple. Rétrospective d’une querelle qui retarde l’entrée du MoDem dans la campagne des régionales.

Bouclier fiscal : « une parenthèse serait peut être salutaire. »

Il y a quinze jours, à l’Assemblée nationale, Charles de Courson, du Nouveau Centre, et Pierre Méhaignerie, de l’UMP, proposaient un amendement pour que les plus hauts revenus contribuent exceptionnellement à hauteur de 5% en ces temps de crise. Une façon implicite de remettre en cause le bouclier fiscal ou de le remanier. René Couanau, autre député UMP, souhaitait quant à lui suspendre le bouclier fiscal pour les revenus de 2009. Ces deux amendements ont été rejetés. Mais ils témoignent d’une division du groupe UMP à l’Assemblée vis-à-vis de cette mesure. Il n’y a pas que la Gauche qui s’échine à la discréditer. Jacques Domergue, député UMP de l’Hérault, et membre du Conseil Régional du Languedoc Roussillon, est encore hésitant sur la question. Il plaide néanmoins pour une « parenthèse », sans toutefois déroger à la ligne de conduite prônée par Nicolas Sarkozy.

Le coût du bouclier fiscal a doublé entre 2007 et 2008[[En 2007, lorsque le bouclier fiscal plafonnait encore à 60% le prélèvement maximum des plus hauts revenus, l’État a remboursé plus de 246 millions d’euros à l’ensemble des contribuables les plus riches. En 2008, ces remboursements ont quasiment doublé, pour un nombre de contribuables équivalent. Ils se sont élevés à 458 millions d’euros.]]. Pouvez vous nous rappeler quel est son intérêt ?

L’intérêt du bouclier fiscal c’est de faire en sorte qu’aucun français ne paie en impôt, plus de la moitié de ce qu’il gagne. Cela a été mis en oeuvre dès 2007, lors de l’élection de Nicolas Sarkozy, parmi différentes mesures incluses dans le Paquet Fiscal. Mais le bouclier fiscal n’est qu’une partie infime de cette manne budgétaire. Alors aujourd’hui c’est en discussion, c’est vrai, parce que la conjoncture a changé, et parce qu’on est en situation de crise. Donc certains le remettent en cause.

C’était pour remédier au problème des exilés fiscaux, alors sont-ils de retour ?

Il y a eu 15% de personnes en plus, qui sont revenues, ou qui ne sont pas parties… Maintenant je suis incapable de dire si en terme d’efficacité et de rentabilité, c’est une bonne mesure. Ce qui est sûr, c’est qu’en matière fiscale il faut qu’il y ait une certaine lisibilité et surtout un certain suivi. On ne peut pas dire « on va faire en sorte que ceux qui ont de l’argent reviennent en France pour y payer leurs impôts », et le lendemain, dire le contraire. Moi je comprends tous ceux qui se manifestent contre le bouclier fiscal en disant qu’aujourd’hui, nous n’avons plus les moyens, et qu’il faut que les riches paient… C’est un discours audible. Mais je le répète, c’est dangereux parce que la rentabilité sera faible et le message, très négatif. Certains diront qu’en France, on change d’avis toutes les cinq minutes.

Justement, à l’Assemblée nationale, le groupe UMP est très partagé sur cette question…

Oui nous sommes partagés. Comme je viens de le dire, on n’aime pas donner des signaux contraires. Mais la situation économique actuelle n’est pas la même qu’en 2007. Cela peut justifier un réajustement. Est ce que ce réajustement doit aller jusqu’à la suppression du bouclier fiscal, ou pas ?

Deux amendements, proposés par des députés UMP, et visant à suspendre ou remanier de façon temporaire le bouclier fiscal, ont été rejetés à l’Assemblée Nationale. Dans quel camp vous placez-vous ?

Moi je ne suis pas déterminé là-dessus. J’entends les deux types d’arguments. Il y a du bon d’un côté, il y a du bon de l’autre… Mais je pense qu’aujourd’hui, une parenthèse serait peut être salutaire. Sans retoucher au bouclier fiscal sur un mode législatif, mais au moins une parenthèse, comme on le fait avec les parachutes dorés. On ne veut plus permettre aux PDG des entreprises aidées par l’État de toucher des stocks options… C’est l’État qui leur permet de ne pas être en cessation de paiement. Il faut qu’il y ait une logique.

Si l’on mettait le bouclier fiscal entre parenthèse, honnêtement, cela ne rapporterait pas grand chose à l’État. Mais en terme de symbole, pour ceux qui ont des difficultés ou qui perdent leur emploi, ce serait positif.

Nicolas Sarkozy ne souhaite ni commenter la manifestation du jeudi 19 mars, ni remanier son bouclier fiscal. Que faut-il comprendre ?

Non, je ne lie pas le bouclier fiscal à la manifestation. Elle témoigne d’un ras-le-bol et des difficultés que rencontrent les français. Mais le ras-le-bol…

Moi j’ai vu la situation des États-unis, j’y étais pendant trois jours. Et elle est bien pire qu’en France ! Des maisons sont en vente partout… des immeubles de 2000 appartements sont entièrement vides parce qu’ils n’ont pas trouvé d’acheteurs… Mais les américains ne sont pas comme les français. Ils ne descendent pas dans la rue pour manifester leur mécontentement…

Manifester, ici, c’est un droit…

…Ils se retroussent les manches, ils font des petits jobs. Or nous, on a l’impression qu’on en est incapable. Je ne dis pas que c’est la solution idéale, mais il y a sûrement aussi des solutions.

Il est certain, aujourd’hui, que le niveau de l’emploi en France est très mauvais. Les entreprises ferment les unes après les autres. D’un autre côté, l’État et les collectivités locales doivent aussi se retrousser les manches. Il faut mettre de l’argent dans l’entreprise plutôt que dans la communication ou dans des dépenses fastueuses. Voilà ce qu’il faut faire. Combien de temps cela va durer ? Ni vous ni moi ne le savons. Mais à mon sens, on est loin de la reprise.

Bouclier fiscal : « une parenthèse serait peut être salutaire. »

Il y a quinze jours, à l’Assemblée nationale, Charles de Courson, du Nouveau Centre, et Pierre Méhaignerie, de l’UMP, proposaient un amendement pour que les plus hauts revenus contribuent exceptionnellement à hauteur de 5% en ces temps de crise. Une façon implicite de remettre en cause le bouclier fiscal ou de le remanier. René Couanau, autre député UMP, souhaitait quant à lui suspendre le bouclier fiscal pour les revenus de 2009. Ces deux amendements ont été rejetés. Mais ils témoignent d’une division du groupe UMP à l’Assemblée vis-à-vis de cette mesure. Il n’y a pas que la Gauche qui s’échine à la discréditer. Jacques Domergue, député UMP de l’Hérault, et membre du Conseil Régional du Languedoc Roussillon, est encore hésitant sur la question. Il plaide néanmoins pour une « parenthèse », sans toutefois déroger à la ligne de conduite prônée par Nicolas Sarkozy.

Le coût du bouclier fiscal a doublé entre 2007 et 2008[[En 2007, lorsque le bouclier fiscal plafonnait encore à 60% le prélèvement maximum des plus hauts revenus, l’État a remboursé plus de 246 millions d’euros à l’ensemble des contribuables les plus riches. En 2008, ces remboursements ont quasiment doublé, pour un nombre de contribuables équivalent. Ils se sont élevés à 458 millions d’euros.]]. Pouvez vous nous rappeler quel est son intérêt ?

L’intérêt du bouclier fiscal c’est de faire en sorte qu’aucun français ne paie en impôt, plus de la moitié de ce qu’il gagne. Cela a été mis en oeuvre dès 2007, lors de l’élection de Nicolas Sarkozy, parmi différentes mesures incluses dans le Paquet Fiscal. Mais le bouclier fiscal n’est qu’une partie infime de cette manne budgétaire. Alors aujourd’hui c’est en discussion, c’est vrai, parce que la conjoncture a changé, et parce qu’on est en situation de crise. Donc certains le remettent en cause.

C’était pour remédier au problème des exilés fiscaux, alors sont-ils de retour ?

Il y a eu 15% de personnes en plus, qui sont revenues, ou qui ne sont pas parties… Maintenant je suis incapable de dire si en terme d’efficacité et de rentabilité, c’est une bonne mesure. Ce qui est sûr, c’est qu’en matière fiscale il faut qu’il y ait une certaine lisibilité et surtout un certain suivi. On ne peut pas dire « on va faire en sorte que ceux qui ont de l’argent reviennent en France pour y payer leurs impôts », et le lendemain, dire le contraire. Moi je comprends tous ceux qui se manifestent contre le bouclier fiscal en disant qu’aujourd’hui, nous n’avons plus les moyens, et qu’il faut que les riches paient… C’est un discours audible. Mais je le répète, c’est dangereux parce que la rentabilité sera faible et le message, très négatif. Certains diront qu’en France, on change d’avis toutes les cinq minutes.

Justement, à l’Assemblée nationale, le groupe UMP est très partagé sur cette question…

Oui nous sommes partagés. Comme je viens de le dire, on n’aime pas donner des signaux contraires. Mais la situation économique actuelle n’est pas la même qu’en 2007. Cela peut justifier un réajustement. Est ce que ce réajustement doit aller jusqu’à la suppression du bouclier fiscal, ou pas ?

Deux amendements, proposés par des députés UMP, et visant à suspendre ou remanier de façon temporaire le bouclier fiscal, ont été rejetés à l’Assemblée Nationale. Dans quel camp vous placez-vous ?

Moi je ne suis pas déterminé là-dessus. J’entends les deux types d’arguments. Il y a du bon d’un côté, il y a du bon de l’autre… Mais je pense qu’aujourd’hui, une parenthèse serait peut être salutaire. Sans retoucher au bouclier fiscal sur un mode législatif, mais au moins une parenthèse, comme on le fait avec les parachutes dorés. On ne veut plus permettre aux PDG des entreprises aidées par l’État de toucher des stocks options… C’est l’État qui leur permet de ne pas être en cessation de paiement. Il faut qu’il y ait une logique.

Si l’on mettait le bouclier fiscal entre parenthèse, honnêtement, cela ne rapporterait pas grand chose à l’État. Mais en terme de symbole, pour ceux qui ont des difficultés ou qui perdent leur emploi, ce serait positif.

Nicolas Sarkozy ne souhaite ni commenter la manifestation du jeudi 19 mars, ni remanier son bouclier fiscal. Que faut-il comprendre ?

Non, je ne lie pas le bouclier fiscal à la manifestation. Elle témoigne d’un ras-le-bol et des difficultés que rencontrent les français. Mais le ras-le-bol…

Moi j’ai vu la situation des États-unis, j’y étais pendant trois jours. Et elle est bien pire qu’en France ! Des maisons sont en vente partout… des immeubles de 2000 appartements sont entièrement vides parce qu’ils n’ont pas trouvé d’acheteurs… Mais les américains ne sont pas comme les français. Ils ne descendent pas dans la rue pour manifester leur mécontentement…

Manifester, ici, c’est un droit…

…Ils se retroussent les manches, ils font des petits jobs. Or nous, on a l’impression qu’on en est incapable. Je ne dis pas que c’est la solution idéale, mais il y a sûrement aussi des solutions.

Il est certain, aujourd’hui, que le niveau de l’emploi en France est très mauvais. Les entreprises ferment les unes après les autres. D’un autre côté, l’État et les collectivités locales doivent aussi se retrousser les manches. Il faut mettre de l’argent dans l’entreprise plutôt que dans la communication ou dans des dépenses fastueuses. Voilà ce qu’il faut faire. Combien de temps cela va durer ? Ni vous ni moi ne le savons. Mais à mon sens, on est loin de la reprise.

« Rassembler de manière la plus large possible »

A la veille de la création du Nouveau Parti Anticapitaliste, rencontre avec une de ses responsables local.

Un samedi de novembre, au Palais des expositions de Montpellier. Les plaques d’immatriculation des voitures qui remplissent le parking le prouvent : les gens sont venus de toute la région Languedoc Roussillon pour débattre du Nouveau Parti Anticapitaliste. Avant le meeting du soir où Olivier Besancenot va s’exprimer, Martine Granier, porte parole de la LCR de l’Hérault et membre du NPA, explique toute la conviction qu’elle a dans ce nouveau projet politique.

Comment la mise en place du NPA est-elle prévue ?

Actuellement c’est un processus qui a déjà démarré avec plusieurs rencontres nationales. Petit à petit, les textes s’élaborent, le programme se construit, y compris les statuts du parti c’est à dire notre façon de travailler ensemble. La prochaine échéance va être le congrès fondateur qui aura lieu fin janvier.

Comment considérez vous le NPA par rapport à la LCR ?

Si nous voulions faire la même chose, nous ne nous serions pas lancé dans cette aventure. Pour nous l’idée principale est que face aux enjeux politiques de l’heure, avec une droite extrêmement dure, il faut rassembler, de façon plus large que nous ne pouvons le faire en tant que LCR. Il y a une possibilité de créer un parti anticapitaliste qui rassemble tous ceux qui veulent résister à la politique Sarkozy mais aussi à cette mondialisation qui fait tant de méfaits partout. Et nous sommes aussi une vraie force de proposition, j’insiste là-dessus parce qu’on nous présente souvent comme des contestataires, des opposants, mais nous faisons des propositions, nous avons des choses à dire.

Quelles vont être les lignes directrices de ce nouveau parti par rapport à ce qu’il se passe aujourd’hui en France et dans le Monde ?

La première chose, c’est le fait d’être clairement anticapitaliste, il ne faut pas en avoir honte. On pouvait penser qu’avant nous n’étions que des doux rêveurs anticapitalistes, ce système qui reste indépassable. Et bien il est dépassé aujourd’hui et la crise financière nous le montre. Je crois que l’idée d’avoir appelé ce nouveau parti le Nouveau Parti Anti-capitaliste était fondamentalement juste parce qu’elle montre que nous attaquons directement ce système. Nous pensons qu’il ne fait que détruire les individus et la planète et nous voulons le renverser. C’est vraiment une opposition très radicale par rapport au système en place.

Aujourd’hui Olivier Besancenot est à Montpellier. Qu’est ce qu’il représente pour vous ?

Nous n’avons pas le culte du chef suprême. Olivier Besancenot porte bien les idées du parti. Nous sommes dans un monde très médiatisé, on le sait, alors le public focalise l’attention sur un individu. Mais il faut se rappeler qu’il y a plusieurs porte-parole à la LCR. Il n’y a pas que Besancenot mais aussi Krivine, qui passe dans certains émissions, et Roselyne Vaquetta. On fonctionne en collectif même si il en faut un pour être candidat aux présidentielles (rires). Ça a été Besancenot et c’est autour de lui que les médias se sont focalisé finalement. Notre idée c’est que va sortir du NPA un collectif de personnes qui représenteront ce parti dans toute la diversité de ce qu’il est aujourd’hui.

D’après vous, qui vont être ceux qui vont rejoindre ?

En fait, aujourd’hui la LCR n’est que très minoritaire dans le NPA. Nous ne représentons même pas un tiers des effectifs de la NPA ici dans l’Hérault. Par exemple au meeting de ce soir, parmi les organisateurs des stands locaux comme celui de Lunel, il n’y a pas un militant de la LCR.

La LCR et le NPA dans l’Hérault, ça représente combien de personnes ?

Nous sommes seulement une cinquantaine mais nous sommes très actifs. Les gens peuvent croire que nous sommes très nombreux car nous sommes très dynamiques. Le NPA à l’heure actuelle, c’est 7 comités dans l’Hérault soit plus du triple que ce que nous sommes au niveau de la LCR.

Propos recueillis par Claire Zuddas

Médecine agit « Ici, Là-bas »

Les universités montpelliéraines recèlent d’associations qui ne sont pas toujours connues. Et c’est le cas en fac de médecine où depuis 2002 existe l’association Ici, là-bas, dont le but est clairement social et humanitaire. Rencontre avec Anne et Pauline, deux étudiantes en troisième année très investies malgré leurs études difficiles et prenantes.

Pouvez-vous nous parler de l’association Ici, Là-bas ?
Anne, présidente de l’association : C’est une association d’étudiants de médecine et sage-femme. Son action est double : une mission de solidarité et de santé publique, ici à Montpellier, et une mission de solidarité à l’étranger au Burkina Faso. Nous organisons ainsi toute l’année divers événements pour aider la banque alimentaire de l’Hérault par exemple avec des collectes dans des centres commerciaux de la région (28 et 29 novembre prochains). Nous agissons dans des maisons de retraite, nous participons à l’hôpital des nounours, mais aussi au Téléthon très bientôt à Montpellier.

Ce sont vos missions locales, mais au Burkina Faso de quoi s’agit-il ?
Pauline, secrétaire de l’association : Nous subventionnons deux associations au Burkina Faso et chaque année nous nous rendons sur place pour faire un état des lieux, voir ce qui manque et comment on pourrait mieux aider. Nous travaillons tout d’abord avec Vivre APED qui est une sorte de centre de réinsertion pour les enfants défavorisés. Ils y reçoivent des soins, mais aussi une formation pour apprendre un métier. L’autre association sourire d’enfants est une pouponnière qui recueille des orphelins de leurs mères âgés de 0 à 2 ans. Ensuite les pères viennent les chercher, ils arrivent à s’en occuper car les enfants ne sont plus des nourrissons.

Vous avez passé un mois cet été du côté de Ouagadougou. Qu’avez-vous fait concrètement là-bas ?
Déjà, avant de partir, nous avons été formé par une personne de « Médecins du monde » pour ne pas être trop désoeuvrées en arrivant sur place. Ces médecins connaissent bien le pays et nous prépare.
Là-bas, nous avons aidé les nourrices de la pouponnière, nous faisions le même travail qu’elles. Et puis nous avons échangé, nous nous sommes renseignées sur ce qui n’allait pas et qu’il fallait améliorer. Ensuite, nous sommes parties avec des secouristes pour aller faire des soins basiques aux enfants des campagnes (pansements, petites plaies…). Les enfants négligent souvent leurs plaies et après elles s’infectent. On a essayé de leur faire comprendre qu’il fallait qu’ils fassent attention. Ils étaient très réceptifs et il faut avouer qu’on était un peu l’attraction pour eux. On est revenu grandi de cette expérience.

Et pour les fonds ?
On se débrouille comme on peut. Par exemple, on vend des gâteaux et des sandwichs à la fac. La corpo médecine nous aide aussi financièrement. Nous participons à des concours sur des projets de solidarité… On essaye de faire le maximum.