Elections Régionales : les tracts en revue

A quelques jours du premier tour de ces régionales de mars 2010, la population a enfin reçu les tracts des partis politiques et coalitions en lice. Les meilleurs spécialistes de Haut Courant ont bien évidemment sauté sur l’occasion pour analyser, comparer et classer ces différents flyers.

En Languedoc-Roussillon, ce sont donc onze tracts et presque autant de bulletins de vote qui ont été envoyés à chaque électeur. Au cas par cas, les politologues de Haut Courant ont décortiqué, étudié, lu et relu ces tracts, avant de les passer au rayon X, afin bien entendu, d’établir un classement.

«Oui je suis révolté !»

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Christian JeanJean est révolté. Il nous le dit longuement, en colonne, en ligne, avec des petits tirets, en noir, en blanc, en jaune, sur fond bleu, blanc, rose ou vert.
Sur le recto, le candidat de l’Union Républicaine Populaire nous présente son CV, la liste des partis et mouvements qui le soutiennent, les raisons qui le poussent à être «révolté», mais aussi le pourquoi du comment il est «serein est déterminé».
Au verso, il présente son programme dans six cadres prenant la forme de cartes à jouer : développement économique, enseignement et formation, aménagement durable, tourisme, santé et nature et enfin culture régionale.
Au final, on a l’impression que le tract part dans tous les sens. Sans oublier les caractères en jaune. Avec un tract comme ça, on comprend que le pauvre Christian JeanJean soit révolté.

Les + :

  La croix de Lorraine

Les – :

  Trop brouillon

  Abime les yeux

La note Haut Courant : 3/10

«Le monde du travail a les moyens de se défendre»

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Le second tract à être passé à la loupe de HautCourant est celui de la liste Lutte Ouvrière, conduite par Liberto Plana.
Schéma de couleur très simple (caractères en noir sur du blanc ou du jaune pâle), aucune icône, aucune touche graphique, rien, si ce n’est une photo de Liberto Plana.
Le tract se résume plus ou moins à un pamphlet contre le grand patronat (le terme revient sept fois), les banques et les banquiers (dix fois), les actionnaires (quatre fois) et le gouvernement (quatre fois également) sur une page recto-verso.
Le problème, c’est que tout ça n’est pas très excitant. La révolution et «faire rendre gorge» au grand patronat, oui, mais pas sans dessin de poings levés, pas sans étoile rouge ou portrait du Che.

Les + :

  La Révolution

  Que du texte

Les – :

  Pas très glamour

  Que du texte

La note Haut Courant : 4/10

«La Région – La France – La Vie»

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Vient ensuite le tract de La Maison de la Vie et des Libertés, dirigée par Jean-Claude Martinez, dissident du FN.
Au contraire du tract de l’Union Républicaine Populaire, celui de la MVL et plus carré. Sur le recto, outre une photo de Jean-Claude Martinez et de quelques membres présents sur les listes, se trouve un rapide résumé du cursus du leader («JCM qui est-il ?»). Avec quelques charmantes et désuètes touches en occitan («Amics d’aqui Estimat amics») toujours utiles pour flatter la culture locale, «JCM» nous présente ses grandes idées pour «la vie» (le terme est utilisé onze fois sur le tract), notamment la création d’une «Alliance de civilisation Europe – Amérique latine».
Au recto, le programme est présenté en trois points : «protéger nos racines», «ouvrir nos ailes» et «embellir nos vies». On retrouve plusieurs cris de ralliement de l’extrême-droite : maintien de l’identité, préservation de la langue d’Oc et Catalane, sauvegarde du patrimoine agricole, ainsi que (plus étrange) la nécessité de faire la lumière sur les disparus d’Oran du 5 juillet 1962.
Mais là où «JCM» fait fort, c’est dans la conclusion de son appel aux électeurs : puisqu’il affirme qu’il peut leur «dire la vérité, [leur] montrer le chemin et [les] conduire à la solution». Nul doute que les languedociens sont maintenant rassurés.

Les + :

  L’occitan ça en jette

  Bonne présentation

Les – :

  Le curé n’aime pas la concurrence

  Où est la rhétorique provie ?

La note Haut Courant : 6/10

«Uniquement pour vous»

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Encore une fois, Georges Frêche fait dans l’originalité. Le tract de la liste «Tous pour le Languedoc-Roussillon avec Georges Frêche» est le seul à ne pas offrir une photo de son leader.
Et à vrai dire, le tract ne présente rien du tout. Quelques photos montrant un Languedoc-Roussillon où tout le monde rigole, une adresse internet et six formules qui veulent tout et rien dire à la fois au verso de la page. «Un destin pour chacun», «restons nous même», etc. Le tout sur un fond brun uni et sobre.
Le président de Région sortant avait annoncé qu’il n’avait pas besoin de faire campagne. C’est clairement ce qui ressort de ce tract. Mais les électeurs qui ne font pas encore partie de son fan club risquent d’être un peu déroutés.

Les + :

  La provoc’, toujours la provoc’

  Se lit vite

Les – :

  Et sinon, le programme, c’est quoi ?

  Un destin pour le cœur économique agréable n’a pas de rides

La note Haut Courant : 6/10

«Râler c’est bien… Voter c’est mieux !»

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C’est un Jean-Marie Le Pen bronzé, souriant et rajeuni de 15 ans qui appelle à voter Front National aux élections régionales. On en oublierait presque de voter France … Jamet, tant la tête de liste de l’Hérault est éclipsée par la figure du leader du parti.
Le verso est quand à lui plus évocateur. Un dessin humoristique représente un individu visiblement stressé. Il a de quoi, puisque ses enfants et ses parents sont agressés, que sa voiture brûle, qu’il ne se sent plus chez lui et que son emploi, son salaire et sa retraite sont sacrifiés à la mondialisation par l’état UMP et les régions PS, PC et Verts.
Il ne lui reste qu’une solution : Voter Front National. Il redressera du même coup l’école, retrouvera la fraternité et établira la justice fiscale. On en oublierait presque les propositions régionales déclinées sur un fond bleu un peu pâlichon.
Bref, le tract FN joue sur le national autant que sur le régional, et assume. En même temps, le parti ne s’appelle pas le Front Languedocien, donc ça passe pour cette fois.

Les + :

  Le dessin

  Le général nous regarde depuis Paris

Les – :

  Où est la voix de (la) France ?

La note Haut Courant : 6/10

«L’écologie vue d’ici»

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Le tract de l’Alliance Écologiste Indépendante de Patrice Drevet se démarque de la majorité des autres tracts par l’absence d’une quelconque déclaration aux électeurs. Et non, pas de petit paragraphe signé par l’ancienne star nationale de la météo, juste une liste d’engagements expliqués en détails au verso du tract.
Sans surprise, tout tourne autour de l’écologie. Sans surprise toujours, le vert est la couleur dominante (pourquoi est-ce que les écologistes n’ont pas décidé de s’appeler « les gris » ou « les bleus turquoises » ? La question est posée).
Mais ce qui retient l’électeur potentiel, c’est surtout la photo de Patrice Drevet. L’homme qui décidait du temps qu’il ferait dans notre beau pays se tient là devant un étang, l’air sérieux mais serein. Derrière lui, une petite fille et un buisson. L’image s’imprime dans les esprits : « Patrice Drevet, la force tranquille, l’homme qui va protéger nos enfants, nos étangs et nos buissons ». Osana messire!

Les + :

  Patrice Drevet, ce héros

  Beau panorama

Les – :

  L’écologie sans Dany, c’est un peu comme le pain sans fromage

La note Haut Courant : 6/10

«Changer en Languedoc-Roussillon, c’est possible !»

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Difficile travail que de parler du tract de Raymond Couderc (UMP et associés). Au-delà du contenu qui a de forts airs de déjà-vu (réduire le chômage, faire de la région un pôle d’excellence international, etc), la forme est également très classique.
Beaucoup de bleu (UMP oblige), une photo de Raymond Courderc, le nom des différentes têtes de liste et un engagement au recto, ainsi qu’un programme (en trois points) au verso. Rien à redire. C’est propre, c’est clair, et c’est un peu ennuyeux. Petite particularité : le tract de Raymond Couderc est le seul qui se lise horizontalement et pas verticalement. Il est important de le souligner.
À la rigueur, il serait possible de se moquer de la photo sur laquelle une centaine de personnes se retrouve en rang d’oignons autour du maire de Béziers, mais ça serait de la mauvaise foi. Seul petit espoir : souligner que la liste UMP est la seule liste issue d’un grand parti national qui ne fasse pas appel aux caciques parisiens. Bizarre, vous avez dit bizarre ?

Les + :

  Bonne présentation

Les – :

  Ça manque un peu de punch

La note Haut Courant : 7/10

«À Gauche maintenant !»

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La rose. N’est-ce pas là l’emblème du parti socialiste ? C’est ce qui marque d’emblée sur le flyer de «À Gauche maintenant !». Pour l’électeur inattentif qui ne connaitrait pas la tête de liste René Revol, une piqure de rappel lui indique que sa liste est soutenue par Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot et Marie-Georges Buffet.
Ce même électeur distrait ne mettra également pas longtemps pour voir que René Revol s’adresse à lui sous la forme d’une lettre (avec introduction en «Madame, monsieur») et pour qu’il ne loupe rien, le plus important à retenir est souligné en jaune notamment les transports collectifs gratuits. Ça permet de passer toutes ces longues lignes de texte inutiles pour aller directement à l’essentiel.
Au verso sont développées les propositions de la liste sur trois volets distincts : «Urgence sociale», «Urgence démocratique» et «Urgence écologique». Bref, c’est vraiment l’urgence.

Les + :

  Affichage clair du candidat et des propositions

Les – :

 La rose, c’est original comme symbole

La note Haut Courant : 7/10

«L’écologie c’est maintenant !»

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Du bleu on passe au vert. Et du vert il y en a beaucoup sur le tract de la liste Europe Ecologie (ce n’est qu’une demi-surprise). Mais là encore, globalement, pas grand-chose à dire.
Une déclaration aux électeurs au recto, et «7 raisons de voter pour Europe Ecologie» au verso. A côté des fameuses sept raisons, une photo des stars du parti : Eva Joly, José Bové, Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit. Ces derniers expriment leur soutien à Jean-Louis Roumégas, qui a toute leur confiance pour «faire mieux et autrement à la tête de la Région». Un cynique répondrait « encore heureux ».
Sinon, et bien on remarque que tout le monde sourit chez Europe Ecologie. Et encore, sourire est un euphémisme : José Bové et « Dany » ont l’air de s’éclater. Non, vraiment, chez Europe Ecologie, qu’est-ce qu’on déconne.

Les + :

  Ils sont vraiment sympas chez Europe Ecologie

Les – :

  Un peu de sérieux les gars

La note Haut Courant : 8/10

«Retrouvons nos valeurs»

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Hop, on retrouve la rose, la vraie, estampillée PS. Pour signaler son attachement à la vraie gauche, la gauche des valeurs, sociale et progressiste, Hélène Mandroux décide d’utiliser autant que faire se peut le rouge. Mais un rouge plus pâle que celui de «À Gauche maintenant !». Un rouge socialiste, presque rose mais pas complétement.
Ceci dit, le tract du PS est loin d’être folichon à première vue : déclaration d’intention accompagnée d’une photo de la maire de Montpellier et des autres têtes de liste au recto, programme en quatre points au verso (sous forme de questions/réponses)… On reste dans le «classique mais efficace».
Là où le Parti Socialiste tente de faire la différence, c’est par la liste de ses soutiens. Et oui, au PS, c’est un peu comme chez Haut Courant, il y a des grosses signatures : Robert Badinter, Bertrand Delanoë, Arnaud Montebourg, André Vézinhet, Martine Aubry, Georges Semprun et Gérard Saumade. Non, clairement le FN et Europe Écologie peuvent aller se rhabiller. Ils ne font pas le poids.

Les + :

  Le PS pour l’abolition de la peine de mort

 Le PS contre Franco

Les – :

  Ils s’y croient un peu quand même

La note Haut Courant : 8/10

«Maitres chez nous»

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Voila sans conteste le tract qui remporte le titre de « meilleur tract politique régional » cette année. Pourquoi ? Et bien d’abord, parce que le symbole de la Ligue du Midi est un chevalier. En quoi un chevalier médiéval représenterait-il le Midi ? Est-ce un cathare ? Un templier ? Aucune idée, mais c’est la classe, et il fallait oser.
L’essentiel du programme de la Ligue du Midi est expliqué au verso du tract. Quatre points principaux : «Réformer la fiscalité/fusionner les collectivités», «Défendre l’Environnement/Relocaliser l’économie», «Combattre l’insécurité» et «Promouvoir l’identité». Le tout avec une citation de De Gaulle. La Ligue entend entre autre instaurer un délit d’activités «anti-identitaires» et «criminaliser les complices» des «clandestins et des délinquants étrangers». Tout un programme.
Mais ce qu’il faut retenir, c’est cette image de Richard Roudier. Les mains sur les hanches, le leader de la Ligue du Midi adresse au lecteur un sourire enthousiaste. Parce que oui, dans les ligues identitaires de la droite-extrême, et bien on rigole aussi – parfois.

Les + :

  Le chevalier

  La franche rigolade

Les – :

  Le tract a un peu plus d’un siècle de retard

  Pas de référence au catharisme de nos ancêtres ou au complot judéo-maçonnique

La note Haut Courant : 9/10

Retour au dossier spécial Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

« Mais qu’est-ce qu’il a ce Georges? »

Ce jeudi 11 Mars, Georges Frêche accompagné du sénateur Robert Navarro, a tenu son dernier meeting avant le premier tour des élections régionales au parc des expos. Il a rassemblé près de 2500 personnes autour de son programme, des piques sur Martine Aubry et bien d’autres.

Mais qu’est- ce qu’il a ce Georges ?

Il fallait être au parc des expos pour avoir la réponse. Tout commence par une revue de presse sur des écrans géants dans la salle obscure avec comme fond sonore la chanson « Georges » d’Olivia Ruiz et de Salvatore Adamo. Son passage à Canal +, la chronique d’Eric Zemmour, etc. Les communicants ne perdent pas leurs habitudes : utiliser les médias pour créer de l’événement et séduire des électeurs potentiels. Georges Frêche suscite auprès de son auditoire ému, des larmes aux yeux mêlées à des rires aux lèvres.

La parole aux électeurs

Assis près d’une allée, Mr Duroux, montpelliérain, sympathisant agé de 51 ans, nous en dit un peu plus sur son candidat: « Il dit tout haut ce que pensent les gens tout bas. Je suis Georges Frêche depuis 30 ans. Il a développé Montpellier avec la salle des sports, les monuments, les magasins, etc ». Des éléments de son programme ne le laissent pas indifférent : « la création de nombreux emplois avec le développement du tourisme, la distribution de PC portables gratuits dans les lycées et le TER à 1 euro. L’aide aux villes qui sont en train de mourir comme Béziers. »

Il finit par regretter la guerre intestine au sein du Parti Socialiste qui risque de les discréditer pour les Présidentielles.
Un peu plus loin, Denise 50 ans, militante depuis trente ans est venue soutenir le président de région. Ce qui lui plaît, c’est sa force et sa continuité : « il a toujours su être auprès du peuple. Son programme donne aussi des avancés et surtout beaucoup d’aides pour les gens en difficulté ». Quand on lui demande s’il manque quelque chose dans le programme : « Je ne vois pas. Mais il faudrait que Palavas rentre dans l’agglomération ».

Les balivernes de Georges

Georges Frêche n’a pas ménagé ses adversaires : il a ironisé sur le déplacement d’Arnaud Montebourg dans la région qui a réuni selon lui quarante et une personnes seulement.
Quant à Martine Aubry, elle est considérée comme « une naine » du parti socialiste à l’opposée de la grandeur de François Mitterrand.
Le panier qu’Aubry lui a offert et en particulier les boites de cassoulet ne l’ont pas laissé indifférent. Il se demande s’il ne va pas lui offrir la collection de Martine.

BALIVERNES

Trêve de plaisanterie, le Président de région revient sur le racisme social envers les citoyens du sud de la France : « Ce mépris dont le Sud est victime depuis tant d’années. Un racisme insidieux se cache derrière, une moquerie sur l’accent, une critique de notre aptitude à innover et à travailler ».
Aussi, il reproche au parti socialiste de réunir un électorat de « bobos » et de pauvres en délaissant souvent les classes moyennes.

Son programme

George Frêche présente brièvement les points phares de son programme:

Le logement est une de ses priorités notamment l’accès aux logements sociaux pour les gens les plus défavorisés. Un des axes essentiels est celui de l’éducation. Il propose un ordinateur portable gratuit pour chaque lycéen dès le 1er Janvier 2011. Le budget de la recherche se verrait doubler. Il met l’accent sur le développement du plan Campus avec le fusionnement des universités de Montpellier en Janvier 2012.
Quant aux infrastructures, il veut favoriser le développement des emplois en créant notamment une ligne à grande vitesse. Le transport ferroviaire serait facilité par le prix du billet de TER à 1 euro.

Il rappelle l’importance de la viticulture. Le développement du vin blanc, du rosé et du vin bio labellisé Sud de France, la marque du Languedoc-Roussillon. Ce point n’est pas abordé de manière anodine puisqu’il a rendu visite aux vignerons de l’Occitane à Servian, en fin de matinée le même jour.

Enfin, il met en avant le secteur tertiaire en doublant le budget du tourisme. Une fois n’est pas coutume, il voit les choses en grand : La ligne à grande vitesse notamment entre Montpellier Perpignan, la création d’une grande agglomération qui inclurait Nîmes et Sète.
Son clin d’œil sur le plan de relance de Béziers et du port d’Agde suscite de vives réactions dans la salle:

Georges Frêche veut aider Béziers et Agde

Le président de région finit son meeting en encourageant ses militants à « tous ensemble déplacer des montagnes » en s’engageant par exemple, dans des syndicats ou encore des associations.

Le spectacle se termine comme à son début avec la fameuse chanson d’Olivia Ruiz et de Savaltore Adamo. Les gens chantent à tue-tête avec Georges qui, à contre-temps reprend ses vieilles traditions révolutionnaires : « ah ça ira ça ira… les aristocrates on les pendra »…

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Rencontre au 500ème degré avec Laurent, céramiste

« Sonnez, nous sommes dans l’atelier ». La porte de la boutique 500 degrés est close mais l’écriteau attise la curiosité. Derrière la vitrine, personne. Une jeune fille, décontractée, vient nous ouvrir : « mon patron est dans l’atelier en bas, suivez-moi ». L’escalier à la descente vertigineuse allait nous mener dans l’antre de Laurent Bourgoin, céramiste installé à Montpellier depuis 1997. En contrebas, il fait chaud. Sûrement la chaleur restante d’une précédente cuisson. Assis sur un tabouret, les mains dans l’émail, Laurent nous reçoit.

Céramiste, un métier, une passion, une vocation

Après un bac STI (Sciences et techniques industrielles) option arts appliqués, Laurent intègre un BTS en art céramique et verre dans la célèbre école Olivier de Serres à Paris. Diplôme en poche, son parcours se poursuit au Maroc : «j’ai travaillé avec un potier à Safi. Je faisais de la céramique populaire marocaine. J’ai ainsi appris pendant cinq années». Il entame ensuite une formation de tourneur au sein de l’École de céramique de Provence à Aubagne.

C’est en 1997 qu’il ouvre son premier atelier de céramique et de ferronnerie dans le quartier Sainte-Anne à Montpellier. Il ne quittera plus l’Ecusson depuis, mais se déplacera en 2004 pour inaugurer 500 degrés, rue en gondeau, sa boutique-atelier, lieu de notre rencontre.

Cinq ans après son installation, il fait un bilan plutôt positif : « la boutique est économiquement viable, les gens me le rendent bien. Ils viennent voir les nouvelles collections et l’évolution de mon travail ». L’artiste qualifie ses réalisations de «contemporaines » mais aussi de « populaires, dans le sens accessibles au plus grand nombre ». C’est ainsi qu’il a su fidéliser une clientèle et qu’il invite le chaland à pousser sa porte vitrée.

De l’art de transmettre

C’est toujours en train d’émailler des tasses que Laurent se raconte, avec passion. Son métier, il le compare à la cuisine : « l’avantage de l’argile, c’est que l’on peut travailler sur une grande variété d’objets, aux fonctions diverses, avec des terres différentes. Ce n’est pas du tout lassant, il y a un champ d’investigation très vaste. C’est un peu comme la cuisine : vous avez un four, un tiroir avec des outils, des ingrédients. Il y autant de façon de faire de la céramique que de la cuisine ». Un objet de prédilection à fabriquer ? « Hum! j’aime bien les tasses et les bols. Avec les bols, il y a un contact physique avec la matière plutôt agréable ».

Au fil de la discussion, Laurent interpelle non sans humour Ophélie, son apprentie depuis le mois de juillet et pour trois années : « alors, comment s’appelle les phases de cuisson ? ». On sent que le maître aime transmettre son savoir-faire. Il confie recevoir beaucoup de stagiaires « parce que moi j’ai fait des stages qui ont été déterminants », à l’image de Shai, Israélienne venue aussi apprendre à ses côtés.

Céramiste des villes, céramiste des champs

Le plus compliqué a certainement été de s’installer : « j’ai été confronté au fait de devoir faire vivre une activité de ses ventes ». Pour monter son entreprise, Laurent souligne l’importance de « la passion et de l’enthousiasme. Mais ça dépend aussi du pécule que l’on a au départ ». Il nous explique que peu de céramistes ont fait le choix d’être en ville. Beaucoup vivent dans les campagnes et dépendent d’une clientèle touristique. « La plupart, je dirai 98% de la profession a recours à la vente en gros, fait des salons ou le circuit des marchés de potiers ».

Mais le plus difficile d’après Laurent, « c’est d’être créatif et bon technicien », deux ingrédients essentiels dont il a le secret pour une recette réussie.

Bio express :

 1969 : Naissance

 1990 : Entrée à l’Ecole Olivier de Serres.

 1997 : Ouverture d’un atelier quartier Sainte-Anne à Montpellier.

 2003 : Traversée du Sahara par la Mauritanie où il décide de se consacrer exclusivement à la céramique.

 2004 : Ouverture de 500 degrés, boutique–atelier à Montpellier

Bernard Allemand, « Nous écoutons, mais ne jugeons pas »

Bernard Allemand est le président d’AVISO (Association montpelliéraine pour la Visite et le Soutien des détenus et de leurs familles). Cette association de visiteurs, réoriente son action vers les familles des détenus en 1992 lors du transfert de la maison d’arrêt à Villeneuve-lès-Maguelone.

Haut Courant : Comment accueillez-vous les proches d’un détenu ?

Bernard Allemand : Premièrement, avec AVISO, nous sommes à l’écoute. Nous les accueillons pendant nos permanences qui ont lieu tous les jours au parloir de la maison d’arrêt. Nous leur donnons un livret d’accueil qui précise toutes les conditions matérielles de détention et ce qu’ils peuvent amener aux détenus. Il répond à des questions récurrentes : quels sont les horaires d’ouverture du parloir, que puis-je amener comme linge,… Chacun est un cas particulier qu’il faut soutenir dans ces moments difficiles. Nous écoutons mais nous ne jugeons pas.

HC : Comment devient-on bénévole ?

BA : Quand nous recevons des personnes intéressées par nos actions, nous passons une sorte d’entretien afin de développer leurs motivations. Ensuite, nous proposons une formation initiale à l’écoute dispensée par un organisme spécialisé. Nos activités sont centrées à 20% sur l’aide aux détenus, avec les visiteurs de prison et les différentes activités que nous proposons, et à 80% sur l’accueil des familles. Nous organisons aussi tout au long de l’année des journées de formation et de réunion, toujours centrées sur l’écoute. Cela nous permet de réfléchir sur les problèmes rencontrés par les bénévoles et d’y répondre. C’est vraiment la pratique qui permet de mieux comprendre les situations rencontrées par les familles, mais aussi par les détenus. Etre bénévole est un engagement qui demande une certaine assiduité et du sérieux dans la démarche.

HC : Quelles sont vont relations avec l’administration pénitentiaire ?

BA : Tout d’abord elle nous loge. Nous avons un local d’accueil au sein même de la prison. Nous avons des contacts quotidiens principalement avec les surveillants. Ce sont eux qui vérifient les autorisations pour entrer dans la maison d’arrêt. Là-bas, les détenus sont nourris, logés, chauffés et soignés. Ils doivent sortir en aussi bonne santé que quand ils sont entrés. Avec notre association nous apportons tout autre chose : l’écoute. Mais tout cela va bientôt changer. L’administration pénitentiaire a modifié sa perception de l’accueil des familles et des détenus. Le gouvernement va donc engager des sociétés privées prestataires de services pour accompagner les détenus et les familles. Elles vont ainsi alléger le travail des fonctionnaires en organisant les horaires de parloir par exemple. C’est dans la logique de la diminution du nombre de fonctionnaires.

HC : Quelle place occuperez-vous à la suite de cette réorganisation ?

BA : Nous ne savons pas encore, mais nous serons toujours là. Nous allons avoir des réunions avec la direction de la maison d’arrêt et les sociétés concernées, pour s’organiser ensemble et s’entendre sur la marche à suivre. Mais dans tous les cas nous conserverons notre rôle d’écoute.

Jeanjean roule sur les terres de Frêche

Aux manettes d’une trottinette électrique, samedi 13 février, Christian Jeanjean, le candidat Union Républicaine Populaire URP lance sa campagne de communication « inédite » pour les élections régionales. Au lendemain de la présentation de ses listes, il a choisi la ville de Montpellier, terre socialiste pour draguer l’électeur à coup d’argument écologiste.

Nikola Karabatic, droit dans les yeux

Tout juste auréolé d’un nouveau titre de champion d’Europe, Nikola Karabatic est de retour sur la scène handballistique montpelliéraine pour disputer un match dynamique de Ligue des Champions avec Constanta. Après la victoire de son équipe (37 à 24), c’est un peu fatigué qu’il se livre et revient sur son parcours, du MAHB à Vienne en passant par Kiel.

A Bougnol, le tapis rouge se déroule devant le champion. Au rythme des tambours des Blue Fox, la foule scande : « Niko, Niko, Niko ! » Mercredi soir, les Montpelliérains fêtaient le retour du champion, de leur champion : Nikola Karabatic. Accompagné de ces deux acolytes, Mika et Doudou, le célèbre handballeur revient tout juste de Vienne où l’équipe de France vient d’être une nouvelle fois sacrée championne d’Europe. Pas fatigué le Niko ? « Si, mais c’est mon métier d’être à fond à chaque fois, de tout donner ! » Et il le prouve. Il a offert un superbe spectacle aux supporters montpelliérains : aussi bon en défense qu’en attaque, le demi-centre est partout à la fois. Avec une main d’acier et ce but improbable marqué depuis l’autre bout du terrain, le capitaine a mené son équipe à la victoire contre des Roumains qui « tentent beaucoup de choses aussi bien dans l’offensif que dans le défensif« . Le match contre Constanta était très bien préparé : l’équipe roumaine était la seule à avoir battu le MAHB depuis le début de la compétition, les hommes de Canayer se devaient de laver l’affront.

Niko puise son énergie dans son équipe où « l’état d’esprit » et « la dynamique collective » sont capitaux. Être ensembles, unis, généreux, fidèles : voilà peut-être la recette magique des joueurs du MAHB ? En tout cas, c’est celle de Nikola Karabatic. Fatigué par un long championnat, par un match éreintant de Ligue des Champions, il répond encore présent avec le sourire et un regard qui ne vous lâche pas. Un charisme à l’état brut.

A tout juste 25 ans, Karabatic, c’est un palmarès impressionnant : quatre fois champion de France, deux fois champion d’Europe, champion olympique, champion du monde, meilleur joueur au monde 2007, entre autres. Le secret ? « Un travail de tous les jours : deux entraînements de deux heures par jour pendant la saison. Parfois plus. Être sportif professionnel, c’est également une hygiène de vie : il faut faire attention à tout ce que l’on fait, à ce que l’on mange« . Mais ce n’est pas tout. Le haut-niveau, c’est « aussi et surtout un état d’esprit » : il faut avoir des « qualités physiques et du talent bien sûr, mais le plus important se passe dans la tête. Ce sont les qualités mentales qui sont indispensables : savoir ce que l’on veut, avoir des ambitions… » Avoir l’œil du tigre en somme ? « Oui ! »

Le champion a su « très tôt » ce qu’il voulait : devenir joueur professionnel, devenir le meilleur. Toucher des doigts l’excellence. Avec un père handballeur, gardien de l’équipe nationale yougoslave, c’est tout naturellement que Nikola est tombé dans la marmite alors qu’il n’était qu’un enfant. Puis, c’est au tour du petit dernier, Luka, de rejoindre les rangs du MAHB. Ce qui rend Niko « très heureux » : « je suis d’autant plus attentif à ce qu’il fait, lui, en tant que joueur. Je suis peut-être plus exigent avec lui qu’avec un autre. J’essaye de lui apporter mon expérience« . Chez les Karabatic, la passion du handball, « c’est de famille« . Et pour réaliser son rêve, Niko a travaillé durement, du MAHB à Kiel où il a « tout apprit et beaucoup mûri » : « on réussi en travaillant plus que les autres« .

Quels nouveaux défis attendent un jeune joueur qui a tout gagné ? « Gagner tout ce qui vient. Gagner cette Ligue des champions ! Quand on est un grand sportif, il faut savoir se remettre en question à chaque compétition. » Sa plus belle victoire est, peut-être, avoir donné la passion du handball à toute une génération d’enfants qui ne rêvent que d’être des « Nikola Karabatic » et qui portent fièrement le maillot numéro 22.

Et lorsque l’on évoque devant lui cette « génération Karabatic« , il reste modeste : « depuis tout petit, j’ai toujours été un passionné de handball. J’ai toujours rêvé de voir du handball à la télévision et dans les médias. Alors, si j’ai pu participer à rendre accessible mon sport, j’en suis heureux. J’essaye de le mettre constamment en avant, avec les partenaires, dans les médias« . La « génération Karabatic » a de beaux jours devant elle, et son icône peut continuer à nous faire rêver, la main sur la balle et la tête dans les étoiles.

Julie DERACHE

François Liberti: « Pour l’émer­gence d’une gauche de transformation sociale »

Depuis le 5 Janvier 2010, la gauche radicale[[Alternatifs, FASE, Front de Gauche (GU, PCF, PG) NPA, M’PEP, Objecteurs de Croissance]] présente une liste unitaire au premier tour des élections régionales en Languedoc Roussillon. Notons le caractère inédit de cet équipage : pareil consensus n’a été réalisé que dans le Limousin et en Pays de la Loire. Rencontre avec François Liberti (PCF), porte parole de la liste « A Gauche Maintenant ! ».

Avec son franc parler, l’ancien député-maire de Sète, vice président du Conseil général de l’Hérault, défend non pas une liste anti-Frêche, mais « fidèle aux valeurs de la Gauche ».
Objectif: « faire de la région un pôle de résistance aux politiques libérales »

Haut Courant : Comment parvient on à réaliser l’union de la gauche radicale ?

François Liberti : Concilier les différentes sensibilités, ça a mis du temps car nous n’avions pas l’habitude de travailler ensemble. Cela oblige à revoir les idées préconçues et à vérifier la pertinence des contenus. Encouragés par les résultats des élections européennes, on a voulu continuer sur la lancée de cette gauche de transformation au moment des régionales. Évidemment, il y a eu des périodes de confrontations passionnées durant la mise en œuvre de cette démarche partagée. Il faut noter que celle-ci s’est faite dans des circonstances particulières puisque, en Languedoc Roussillon, les militants du NPA ont refusé de suivre la position nationale suicidaire de leur parti.


Haut Courant : Pourquoi affirmez-vous qu’en Languedoc Roussillon, la Gauche a été trahie par le président de région sortant ?

François Liberti : Il y a plusieurs éléments distincts. Tout d’abord, c’est cette succession de petites phrases, qui sont tout sauf des dérapages : tout cela est calculé et structuré. Georges Frêche instrumentalise et affaiblit le débat d’idées et, le plus insupportable, joue avec un racisme populaire. Ce ne sont pas des valeurs de Gauche. Nous menons un combat basé sur les solidarités, les électeurs ne sont pas des cons! Quand on perd le sens des valeurs, on perd le sens même de la politique. Il faut en finir avec la mégalomanie et le pouvoir personnel en Languedoc Roussillon. Quand Frêche dit que Sarkozy lui ressemble comme une goutte d’eau, c’est tout à fait vrai, il se comporte comme une courroie de transmission de la politique sarkozienne dans la région.

Haut Courant : C’est-à-dire ?

François Liberti : On est dans une situation «laboratoire» en Languedoc Roussillon. Par exemple, quand la région se positionne pour financer la ligne de train à grande vitesse, c’est au détriment du réseau secondaire. Ce que l’on souhaite, c’est augmenter le réseau des TER, aller vers la gratuité des transports publics, ce qui est en soi un élément de justice sociale et à la fois un défi écologique.
D’autre part, le soutien de la région à une réforme territoriale visant à liquider les communes au profit des grandes métropoles qui captent l’essentiel des financements, ce n’est pas ce que nous voulons.
Et puis, nous trouvons anormal que la région participe au financement des lycées privés, au-delà de ce que la loi impose. Cet argent là devrait être redistribué pour aller vers la gratuité des transports dont j’ai parlé.

Haut Courant : Quelles sont donc les priorités de votre liste ?

 Photo : Rédouane Anfoussi

François Liberti : Il y a tout d’abord une urgence sociale due notamment à la précarité. Plus de 100 000 personnes sont mal logées dans la région. La lutte contre la spéculation immobilière est l’une de nos priorités, Frêche n’a pas freiné ce phénomène malgré la création de l’office foncier régional. On ne peut plus se contenter de quelques commissions-alibis bidons.
Il faut drainer les circuits vers ceux qui en ont vraiment besoin. Aujourd’hui la région débloque des aides aux entreprises, sans contrôle. Par exemple, l’argent public accordé à Areva et Sanofi n’a bénéficié qu’à la création d’emplois très qualifiés, d’autant plus qu’aujourd’hui ces entreprises licencient. L’engagement des fonds publics doit se faire sur une économie de proximité.

Haut Courant : Vous devez donc apprécier la création de la marque Sud de France ?

François Liberti : Cette fameuse marque ombrelle sert à la promotion de quelques grosses entreprises de la région qui importent des produits d’ailleurs, (comme des moules pêchées en Espagne) : le label sert ensuite de tête de pont pour la commercialisation à l’étranger. Je veux bien promotionner les vins du Languedoc à Shangaï ou New York, mais il faut aussi penser à redévelopper la production locale. Il faut aller vers un développement intelligent du territoire en favorisant un maillage de petites et moyennes productions.

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Mis à jour le 12 février à 4h00

Une Skins Party victime de son succès

« Déco enfantine et trash : coussins, nounours, poupées, petits vélos, balles en mousse, bonbons, filles, mecs, sexe… À VOLONTÉ !!! » étaient les mots d’ordre de la Skins Party organisée à la Villa Rouge le 5 Février dernier. Organisée par l’agence d’évènementielle Bad Twins, l’orgie adolescente s’est transformée en calvaire pour certains.

Les Skins parties, ce sont ces fêtes inspirées de la célèbre série britannique. Skins (en argot : « papier à rouler ») raconte la vie désabusée de lycéens vivant à Bristol.
Dans l’épisode 10 de la saison 1, le spectateur découvre la « secret party http://www.youtube.com/watch?v=tkesZCPIjQk » : scènes de bacchanales, dans lesquelles les adolescents en sous-vêtements ingurgitent ecstasy, coke, alcool et échangent joyeusement leurs partenaires. Dans cette ambiance psychédélique, la plèbe s’accouple avec l’aristocratie, les geeks du club de mathématiques sont tout aussi à l’aise que les reines de beauté. Pas de discrimination, tout le monde s’aime !
Il n’en fallait pas plus pour que les soirées du genre fleurissent dans l’hexagone. Voilà deux ans que les ados français s’adonnent aux fameuses Skins Parties.

Un concept devenu marketing

Bad Twins a annoncé la soirée à renfort de flyers

A Montpellier, l’agence d’évènementiel Bad Twins a flairé le bon filon. Moyennant 20 euros, les créateurs de l’évènement, Lucas Defossé et Emilien Avon, ont repris le concept de la « Skins party », originairement spontanée et gratuite, idéalement située dans un lieu secret et alternatif, qu’ils ont transformé en soirée payante et encadrée.
Annoncée sur Myspace et Facebook, cette Skins Party organisée à la Villa Rouge étaient attendue par plus de 3200 personnes, dont beaucoup avaient acheté leur entrées en préventes, au tarif préférentiel de 15 euros. Bref, on est loin de la soirée déjantée organisée dans un squat par une bande de potes amateurs.
Les intégristes de l’esprit Skins sont unanimes : « c’est pas dans une discothèque que se déroule ce type de soirée. Il y a des Skins parties à Montpellier, mais elles ne font pas l’objet d’un plan-marketing et d’un business. On prévient les gens au dernier moment, ils apportent ce qu’ils veulent et tout est permis. En boîte, c’est pas possible » explique Romain, 21 ans. Certes, mais le label Skins fait vendre.

Une organisation lourde de conséquences

Ainsi, dès 21h30, une foule de jeunes clients se presse vendredi soir aux portes de la Villa Rouge. En mini-short, corsets pigeonnants, et autres tenues ultra sexy, les premiers arrivants attendent patiemment de rentrer dans la boîte. Mais, très vite, des centaines de jeunes débarquent et forment une foule compacte sur un parking où les voitures ne peuvent plus rentrer. En quelques minutes, un millier de jeunes se retrouve à attendre. Pour patienter, certains fument des joints, d’autre sortent des bouteilles d’alcool. Vers 22h00, les esprits s’échauffent. Dans la file d’attente, l’ambiance est électrique : les bouteilles explosent et les coups fusent. Plusieurs personnes perdent connaissance, dont Capucine et son amie :
« J’ai fait un malaise dans la file d’attente, nous étions un énorme troupeau d’animaux amassés et écrasés dès 22h. Une amie a aussi fait un malaise, elle est tombée par terre et a failli se faire écraser par la foule. Moi, un inconnu a réussi à me sortir en me portant, car aucun videur n’était présent pour organiser la chose. J’ai du rentrer chez moi au bout d’une heure et demi de queue après mon malaise, sans avoir même pu rentrer a l’intérieur de la discothèque ». De rage, certains jettent leur préventes et rebroussent chemin, mais d’autres vont rester bloqués dans la file d’attente.

Alors que la fête bat son plein à l’intérieur ( http://www.youtube.com/watch?v=bVLuqyVgNcE&feature=PlayList&p=19E1DAF7AF829EC6&index=6 ) , la tension monte d’un cran sur le parking et l’ambiance dégénère vers 23h00. Incapable d’extirper ceux qui ont perdu connaissance, le service de sécurité de la Villa Rouge voit arriver sur les lieux un dizaine de camions de secours : Samu, Pompiers et Police débarquent sur le parking. Devant la difficulté de la tâche, les grands moyens sont déployés : les forces de l’ordre dégainent des gaz lacrymogènes qui atteignent l’ensemble des clients.
Venu de la région PACA pour l’occasion, César explique comment il s’est retrouvé piégé : « Beaucoup de personnes criaient qu’il y avait des malaises mais la foule poussait toujours. Avec mes amis, on s’est dit qu’il fallait qu’on sorte de là. Partir était notre seule envie, mais c’était impossible. Nous étions obligés de rester, jusqu’on se fasse gazer par des lacrymos !! »

L’agence d’évènementiel Bad Twins semble clairement avoir été dépassée par le concept de la Skins Party. Près de 2500 personnes ont pénétré dans la boîte ce soir là, pour un tarif minimum de 15 euros. Ceux qui avaient acheté leurs préventes et qui sont restés dehors, se sont vu pour leur part, proposer un dédommagement relatif : la possibilité de participer à une autre soirée organisée par l’agence ! En somme, une belle avance sur trésorerie pour les mauvais jumeaux.

Le témoignage de
Marion, étudiante


« Je suis allée à la Skins avec une amie et nous sommes arrivées à 21h30 pour être sures de rentrer avec préventes. Jusqu’à 22h45 tout s’est bien passé. Mais quelques personnes de la file de non préventes ont commencé à pousser violemment. Là le chaos a commencé.
On a été piétinées, bousculées, écrasées, étouffées. Honnêtement, je pensais que j’allais mourir. Est rapidement venu le moment où on ne pouvait plus respirer. Un jeune homme à côté de moi a eu la jambe écrasée par une barrière.
Je me suis frayée un chemin, dans les cris et dans les coups. J’ai réussi à sortir de foule vers 23h30. Je suis sorti au bon moment, car peu de temps après tout le monde a été sauvagement gazés. J’ai vu l’arrivée de plusieurs camions de pompiers et de policiers. Je regardais les gens sortir de la foule: des pleurs, des cris, des suffocations…
Comme nous étions venues en taxi et donc nous n’avions pas la possibilité de nous réfugier dans une voiture en attendant de pouvoir rentrer dans la boîte, si cela était encore possible. Au bout d’un moment, la foule s’est dissipée et nous avons pu rentrer (vers 1h du matin).

A l’intérieur il y avait énormément de monde, malgré tous les départs. Nous étions écrasées par les gens. Moi qui suis fan des skins party, j’ai été profondément déçue par l’ambiance. A ce stade là tout se résumé à «défonce» et «baise». On se serait plutôt cru dans une Rave Party. Je me demande même si tout cela était bien légal. De plus, mon amie et moi avons constaté qu’il y avait beaucoup de mineurs (environ la moitié de la clientèle). Nous avons décidé de partir, car c’était glauque.
A 3h30 nous avons quitté la Villa Rouge, pleine de débris de bouteille, de préventes déchirées, d’accessoires perdus et de beaucoup de chaussures. C’est incroyable de perdre ses chaussures lors d’une soirée en boîte de nuit ! »

MoDem : Marc Dufour présente sa propre liste

Vendredi 5 février au local du MoDem, 28 rue Henri René à Montpellier, les militants se sont retrouvés comme chaque semaine. La nouvelle est tombée hier soir : Marc Dufour présentera une liste MoDem pour la campagne des régionales en Languedoc Roussillon et la déposera mardi si rien ne bouge d’ici là. Passage à l’acte.

La nouvelle a été annoncée hier soir au local du MoDem par Michel Aslanian, conseiller municipal de Montpellier et Vice-président de la Communauté d’Agglomération, et Frédéric Tsitsonis, adjoint au maire de la ville de Montpellier. «On part. On monte une liste MoDem. Le rendez-vous est pris pour mardi (ndlr. 9 février) à la préfecture pour le dépôt des listes» informe M. Aslanian.

Patrice Drevet (Alliance Écologiste Indépendante) et Marc Dufour (MoDem) devaient se rencontrer ce vendredi pour tenter de trouver un accord, après plusieurs jours d’incertitude.
«Pour faire alliance, il faut être avec des gens qui ont envie de discuter. Nous, on ne va pas attendre» précise M. Aslanian.

Hier soir, Frédéric Tsitsonis a rappelé aussi l’importance du respect du vote interne des militants lors des primaires, majoritairement pro-Dufour, et raconte : «Aujourd’hui, on n’a plus à réfléchir, il faut y aller. Sinon, cela ne serait pas normal pour les militants et ce serait vécu comme injuste.»

François Bayrou avait proposé à P. Drevet de conduire la liste Alliance Écologiste Indépendante début janvier, après les résultats d »un sondage paru dans Midi Libre peu favorables pour le MoDem. Aujourd’hui ses choix stratégiques vont à l’encontre de la volonté des adhérents en Languedoc-Roussillon.

D’ici le 9 février toute négociation et toute manœuvre restent encore possibles. Le destin du MoDem local à l’issue de ce scrutin dans la région en dépendra, sa portée et son poids électoral tout autant.

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Régionales en Languedoc-Roussillon: Bienvenue chez les fous!

Si ses frasques médiatiques captent toute l’attention, Georges Frêche est loin d’être le seul à donner à la vie politique languedocienne des accents carnavalesques. À l’ombre du maître, nombreux sont ceux qui animent avec tout autant de brio une vie politique pas très catholique. Plongée dans l’ubuesque microcosme languedocien, le pays où les chasseurs votent socialiste.

«Les gens m’aiment!» se plait à proclamer l’expansif président de la Région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche. Et on aurait tendance à le croire tant sa figure s’est imposée dans la région au cours d’une carrière qui s’étale sur plus de trois décennies. Trente-trois ans, exactement, depuis son élection à la mairie de Montpellier en 1977, et le tarnais est une fois encore seul en tête dans la course à une présidence de région qu’il occupe depuis 2004. Pour cette énième joute électorale, M. Frêche prendra la tête d’une liste balayant presque tout l’échiquier politique, de certains des communistes à la section locale de Chasse Pêche Nature et Tradition (CPNT). Une exception nationale, un miracle politique, peu de chose en réalité pour le magicien Frêche. C’est même sa griffe, ratisser large, jouant à merveille de l’influence et du réseau qu’il a pu développer au cours de ses longs séjours aux différents sommets du pouvoir local. L’annonce de la constitution d’une liste PS officielle avec à sa tête Hélène Mandroux n’a pas de quoi l’effrayer, lui qui a bâti ses victoires sur son nom et son bilan bien davantage que sur son étiquette. M. Frêche « aime les cons » (comprendre: les électeurs) et, apparemment, les cons le lui rendent bien…

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Batailles d’arrière-cour

Bien difficile dans ces conditions, de faire entendre sa voix dès lors que l’on n’appartient pas à la famille de « Monsieur Georges ». Pas découragés pour un sou, ses adversaires se rêvent tous en tombeur du chef et les places sont chères pour avoir l’honneur d’être battu par Georges Frêche. En cette veille d’élection, les aspirants de tout poil se livrent à de véritables batailles d’arrière-cour. Chacun espérant de petits profits électoraux et ménageant, surtout, de grandes ambitions personnelles. La chronique montpelliéraine regorge ainsi de petits évènements qui rivalisent de cocasserie depuis quelques jours. Depuis, en fait, la sortie médiatique d’un certain Georges Frêche révélée par l’Express le Jeudi 28 Janvier.

Premier acteur de cet emballement: les Verts. Pardon, Europe Ecologie. Bien que clamant haut et fort sa position anti-Frêche, et préférant se présenter comme un rassemblement plus qu’un parti, le mouvement de Jean-Louis Roumégas et de José Bové n’est pas en reste de tactiques politiciennes. Ayant laissé entendre pendant un temps qu’un rapprochement avec Hélène Mandroux était envisageable, Europe Ecologie a brusquement fait volte-face après l’annonce de la candidature du maire de Montpellier. Au lieu de sauter sur l’occasion de constituer une liste de coalition en mesure de concurrencer efficacement Georges Frêche, les écologistes attendent désormais un sondage commandé par le parti pour se prononcer. Ceux-ci poseraient de toute façon, comme préalable à tout accord avec le PS, l’engagement d’une présidence tournante de la Région en cas de victoire… Du jamais-vu!

Jean-Louis Roumégas se rappelle au bon souvenir d’une Hélène Mandroux qui avait refusé une alliance avec les Verts lors de l’élection municipale de 2008, et pourrait laisser cette fois-ci Mme Mandroux et le Parti Socialiste dans une situation pour le moins inconfortable au vu du poids réduit des autres partenaires potentiels de la Liste PS au premier tour.

Farce politique

Manœuvre politique, rien d’inhabituel, dira-t-on. Admettons. Mais que dire, alors, de l’invraisemblable valse du MoDem. Revendication de militants, la tenue d’une primaire n’avait été accordée qu’à la fédération du Languedoc Roussillon, qui avait dûment investi, début Janvier, un ticket porté par Marc Dufour, président de la Fédération Départementale Modem de l’Hérault. Un bel exemple de démocratie. Et puis, coup de théâtre suite à un sondage paru dans le Midi-Libre du 20 Janvier révélant un net avantage pour le ticket, perdant lors des primaires, du médiatique Patrice Drevet. Le parti décide finalement de confier la liste au vaincu, désavouant la décision des militants qui n’avaient accordé que 36,3% de leur suffrage au tandem Labrousse-Drevet. Dernier rebondissement en date, Marc Dufour qui avait un temps accepté la décision du parti, menace désormais de présenter une liste dissidente si Patrice Drevet décidait de modifier la liste investie par les militants. Drôle d’ambiance décidément au sein du MoDem languedocien.

Au final, la lutte pour les régionales tourne à la foire d’empoigne. Un deuxième parti de France qui n’a pas même la certitude d’amener sa liste officielle au second tour, un « rassemblement » écologiste jouant la carte des intérêts particuliers et un Mouvement Démocrate qui désavoue son dirigeant local, démocratiquement désigné, au profit d’un présentateur météo surgi de (presque) nulle part. Georges Frêche peut fanfaronner, lui qui aura profité plus que quiconque de sa « bourde » à propos de Laurent Fabius. Un comble, mais l’homme n’est plus à une contradiction près, et s’apprête vraisemblablement à rafler une fois encore le premier rôle dans la farce politique qui se joue en Languedoc-Roussillon.

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